Encore une bonne lecture, facile et enrichissante, même si j'ai trouvé que le contenu n'est pas totalement aligné avec le titre, on y traite d'éducation, de génétique, d'astronomie et peu de croyances. Tous ces thèmes chers à Jacquard sont en apposition à la croyance, mais il ne sont que partiellement traités. La finale du livre est entièrement écrite par Lacarriere, un spécialiste des mythes et intervieweur de Jacquard, un véritable régal. Ce petit recueil mérite à être plus connu.
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On ne voit qu'au moyen de concepts ; c'est une évidence rarement exprimée. Un sens sans concept permet de réagir immédiatement, pas de comprendre. Il se trouve, et c'est pour moi un constat merveilleux, que nous venons de vivre un siècle de remise en cause d'à peu près tous les concepts. Je suis persuadé que, dans quelques cinq ou six cent ans, on dira : "comme les hommes du XXe siècle ont eu de la chance ! Ils ont vécu une Renaissance".
Quatre siècles après Copernic et Galilée, nous continuons à utiliser des pharses aussi contraires à la réalité que "le soleil se couche". De même, un siècle après Darwin, l'évidence de l'évolution n'est pas admise par tous. L'homme est un primate. Un mammifère parmi d'autres; tous les scientifiques en sont d'accord. On pourrat espérer que les esprits éclairés en charge de l'éducation des peuples l'aient eux aussi compris. Pourtant ceux qui ont eu à rédiger la recente version du catéchisme de l'Eglise catholique ont cru possible d'écrire "L'homme corporel a été créé par Dieu immortel; il est devenu mortel par le péché..." N'est-ce pas un exemple évident de résurgence de concepts moyenâgeux faisant de l'homme une espèce biologiquement sans lien avec les autres?
Les fleurs ont un langage, fort nuancé pour les spécialistes. Chaque espèce a sa signification symbolique. Et l'on sait bien qu'un lys dans les mains d'une statue signifie que le personnage représenté fut un exemple de "pureté" .
Or, les fleurs sont les organes sexuels des végétaux et il ne viendrait à personne l'idée d'envoyer, afin de manifester sa gratitude pour un service rendu, le sexe d'un taureau ou la vulve d'une chatte.
Le constat est clair: la science seule, en notre siècle et dans les précédents est indemne de contaminations religieuses ou politiques. Ses progrès ne se sont accompagnés d'aucunes répressions (sauf celles qu'on exerça contre elle).
Selon Lucrèce, religio vient de religare (relier) La religion rassemble des individus en une communauté de croyances.
"On est en train de sélectionner les gens les plus dangereux"