Dans ces 6 Nouvelles Claudine JACQUES nous invite à découvrir des histoires dramatiques vécues par des hommes et des femmes ordinaires sur cette île "fière et dure" que l'on appelle " la Nouvelle Calédonie".
Dans chacune de ces nouvelles, l'écrivain raconte la vie d'un personnage vivant un événement tragique au coeur de sa vie d'adulte.
Allant de la maladie ( la lèpre)" Condamné à perpétuité", passant par cette femme qui a tué son mari qui la trompait le soir même où celui ci décida de revenir avec elle "aveuglément l'amour" et finissant par le suicide de Jiro dans le dernier chapitre " l'impatience du coeur".
Claudine Jacques n'a pas changé le thème de ses 6 Nouvelles. Elle est restée dans les histoires dramatiques et tragiques.
La morale de ce livre est que si belle soit-elle la Nouvelle Calédonie est composée également des hommes et des femmes qui souffrent quelque soit la couleur de leur peau, quelque soit leur ethnie, quelque soit leur status...La douleur n'a pas de couleur...
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P11
...C'est tellement simple une vie quand on est jeune!
Les vieux sont encore là pour montrer le chemin, avec les frères et les cousins.
Le travail sur la station remplit les jours.
On apprend à être heureux sans le savoir, de l'aube fraîche à l'odeur du soir. On ajoute les petits bonheurs les uns aux autres, on les empile sur un côté du coeur, bien rangés sur des étagères bordées de frises en papier journal, ribanbelles de souvenirs dorés.
Puis un jour,parce que c'est comme ça, on se demande que faire de toute cette place vide, de cette moitié de coeur qu'il reste encore à combler...
Octobre joue de sa lumière blanche au travers des vieux arbres et des lianes languissantes. De l’herbe mouillée monte l’odeur sure des fruits tombés au vent, les relents âcres et sucrés – capricieux et subtils – des feuilles mortes ramassées en tas çà et là où moisissent les calices impurs des frangi-paniers, la chair molle des alamandas. Il a plu cette nuit, une averse drue, bruyante, quelques gouttes glissent encore, rondes, sur les larges feuilles rousses des bouraos. Une brise de mer, si légère, berce sur l’eau une plate en alu près du débarcadère. Il fera beau pour la journée « portes ouvertes ». On a prié pour ça toute la semaine. Déjà, dans un coin, on installe une sono près d’un camion Coca-Cola qui lève ses vantaux. Une longue sœur pâle passe dans une robe bleue.
P.9
Octobre joue de sa lumière blanche au travers des vieux arbres et des lianes languissantes. De l'herbe mouillée monte l'odeur sure des fruits tombés au vent, les relents âcres et sucrés-capricieux et subtils-des feuilles mortes ramassées en tas çà et là où moisissent les calices impurs des frangipaniers, la chair molle des alamandas.