Ce n'est pas un secret, malgré mes innombrables lectures, le thème de la Seconde guerre continue de me fasciner.
Ce qui attire autant mon intérêt, ce sont toutes les histoires personnelles qui gravitent autour de cette tragédie et la manière dont des hommes et des femmes de différentes nationalités, cultures et religions ont été impactés et ont dû faire face à la monstruosité des choix impossibles.
Paula Jacques nous offre un roman tout en nuances, sombre et déchirant où toutefois il perce régulièrement une accalmie d'espoir.
Elle nous fait réfléchir sur la persistance de l'héritage du mal même une fois qu'on croit qu'il appartient au passé.
Elle ne cherche pas à revisiter
L Histoire mais à montrer comment certains choix continuent à percuter les destins individuels, même bien longtemps après les faits.
Parfois lors d'une lecture des images ou des chansons s'imposent sans que l'on comprenne vraiment la raison.
Les paroles de la chanson de
Jean-Jacques Goldman, Né en 17 à Leidenstadt, m'ont accompagnée tout au long du récit.
« On ne saura jamais ce qu'on a vraiment dans nos ventres
Caché derrière nos apparences
L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau?
Ou le pire ou le plus beau?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots? »
Paula Jacques dresse des portraits singuliers qui éclairent la façon dont chacun appréhende le poids de l'Histoire et des jugements.
Son langage est beau et poétique car la poésie et l'amour peuvent naître même au fond des entrailles de l'enfer.
Certains survivants ont réussi à faire que l'horreur et le chagrin se transcendent dans les mots.
Il est question de résilience et de reconstruction après l'horreur, des gens qui ont choisi la vie mais qui ont dû payer le prix fort.
Et c'est encore la conclusion de Jean-Jacques Goldmann qui me vient au moment de clore ce billet :
« Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D'avoir à choisir un camp »
Pour ne jamais oublier!