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EAN : 9782234075887
191 pages
Stock (25/02/2015)
3.72/5   30 notes
Résumé :
Hiver, 1959. Nous sommes au port de Haïfa. Deux adolescents, Solly et Lola Sasson, débarquent sous une pluie glacée. Deux orphelins venus d'Égypte, perdus, apeurés, qui ne savent rien du monde sur lequel ils viennent d'atterrir. Solly, le petit frère, c'est de la graine de voyou, séducteur, résolu à se tailler une place au soleil. Lola, son aînée de treize mois, rêveuse et timorée, estime que la vie dans les livres est plus intéressante que la réalité. Où aller ? Où... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Ce n'est pas un secret, malgré mes innombrables lectures, le thème de la Seconde guerre continue de me fasciner.
Ce qui attire autant mon intérêt, ce sont toutes les histoires personnelles qui gravitent autour de cette tragédie et la manière dont des hommes et des femmes de différentes nationalités, cultures et religions ont été impactés et ont dû faire face à la monstruosité des choix impossibles.

Paula Jacques nous offre un roman tout en nuances, sombre et déchirant où toutefois il perce régulièrement une accalmie d'espoir.
Elle nous fait réfléchir sur la persistance de l'héritage du mal même une fois qu'on croit qu'il appartient au passé.
Elle ne cherche pas à revisiter L Histoire mais à montrer comment certains choix continuent à percuter les destins individuels, même bien longtemps après les faits.

Parfois lors d'une lecture des images ou des chansons s'imposent sans que l'on comprenne vraiment la raison.
Les paroles de la chanson de Jean-Jacques Goldman, Né en 17 à Leidenstadt, m'ont accompagnée tout au long du récit.

« On ne saura jamais ce qu'on a vraiment dans nos ventres
Caché derrière nos apparences
L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau?
Ou le pire ou le plus beau?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots? »

Paula Jacques dresse des portraits singuliers qui éclairent la façon dont chacun appréhende le poids de l'Histoire et des jugements.

Son langage est beau et poétique car la poésie et l'amour peuvent naître même au fond des entrailles de l'enfer.
Certains survivants ont réussi à faire que l'horreur et le chagrin se transcendent dans les mots.
Il est question de résilience et de reconstruction après l'horreur, des gens qui ont choisi la vie mais qui ont dû payer le prix fort.

Et c'est encore la conclusion de Jean-Jacques Goldmann qui me vient au moment de clore ce billet :
« Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D'avoir à choisir un camp »

Pour ne jamais oublier!



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En 1959, deux orphelins égyptiens débarquent d'un navire d'immigrants juifs sous une pluie d'hiver. Dans le camp de Haïfa où ils sont emmenés, la panique submerge Solly. le jeune garçon de 14 ans ne supporte pas d'être séparé de sa soeur Lola, de treize mois son aînée. Ils décident de fuir les conditions de vie inhumaines de ces baraques sordides. Les enfants trouvent refuge dans une grande maison, grâce à l'aide de Georgie, jeune voyou qui voit immédiatement en Solly un joyeux complice. Ils sont accueillis par deux étranges rescapées d'un camp de la mort, des amies inséparables mais totalement différentes, le feu et la glace. Lola, jeune fille studieuse, est attirée par le climat romanesque de sa famille d'accueil. Georgie et Solly sont très vite liés à la vie à la mort et deviennent des experts de l'arnaque. Les enfants sont des clandestins, cette maison est pour eux un véritable havre de paix. Quand leur protectrice Magda est confrontée aux lourds secrets de son passé, le fragile bonheur de la maisonnée vacille. Alors Lola, en jeune femme réfléchie, fera face contre vents et marées, et Solly se forgera une armure, prêt à tout pour préserver leur liberté.
Paula Jacques analyse les sentiments humains en confrontant la mémoire du passé et l'espoir de l'avenir. Un roman émouvant qui nous dit que rien ne peut détruire la force de l'amour.
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Solly, 14 ans et Lola Sasson, 15 ans, arrivent en Israël un jour de l'hiver 59. Orphelins de père et de mère après un accident de voiture au Caire. Ils trouvent refuge dans le quartier pauvre de Wad Salib,chez Magda, leur logeuse,et son amie Ruthie, femme très énigmatique Solly se livre à de petits trafics avec Georgie le neveu de Magda. Lola rêve de la poursuite de ses études , et observe le monde qui l'entoure, notamment « Tante Magda » . Magda qui a connu les camps comme Ruthie est un jour accusée d'avoir été en fait une collaboratrice zélée des Allemands. Bouleversée, Lola tente de comprendre. Il s'agit d'un roman sur l'adaptation à de nouvelles conditions de vie des jeunes gens et le passé de leurs amies dans l'univers concentrationnaire. Il y a un charme certain et l'on éprouve de l'empathie pour ces enfants livrés à eux-mêmes
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Une lecture émouvante et intéressante qui nous raconte, aux débuts d'Israël (1959/1960 exactement), l'histoire de quelques personnages blessés très différents les uns des autres... mais aussi...
comment la lecture rend plus maline et circonspecte l'orpheline que l'on pense plus faible que son frère...
comment certains juifs se voyaient attribuer de grandes maisons alors que d'autres devaient caser la famille nombreuse dans une pauvre masure...
comment certaines, qui avaient connu les camps de concentration, ne se remettaient toujours pas en faisant silence sur tout ça, alors que d'autres ne cessaient de ressasser...
comment de victime on passait à bourreau tout en restant victime...

comment cinq blessés de la vie se recréent une famille pour survivre d'abord, puis peut-être, revivre avec l'espoir de quelques bonheurs.
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A travers l'histoire d'un frère et d'une soeur parachutés par l'agence juive en Israël où personne ne les attend, ce roman évoque une société raciste et injuste, loin du rêve sioniste, qui réserve un mauvais accueil à certains nouveaux immigrants.
D'abord ceux venus de l'Afrique du Nord, les séfarades méprisés par les ashkénazes au pouvoir. Considérés comme sauvages, incultes et non assimilables, ils sont mis à l'écart et vivent dans la misére. Les marocains surtout, appelés « maroko sakin » (marocain au couteau), suspectés d'être malhonnêtes et aussi dangereux que les palestiniens.
Ensuite, et aussi surprenant que ça puisse paraître, les immigrants rescapés de la Shoah envisagés comme des lâches pour avoir tendu le cou à l'égorgeur. Ils ne collent pas avec l'image, désirée par le jeune état, d'un juif nouveau, fier et fort.
Basé sur des faits réels, les évènements de Wadi Salib et le procès Eichmann qui éveille les consciences mais soulève aussi l'épineuse question de la complicité de certains juifs avec les nazis dans l'accomplissement de "la solution finale au problème juif", le roman de Paula Jacques apporte un éclairage passionnant sur un pan de l'histoire d'Israël peu traité en littérature. Celui de la fin des années cinquante qui annonce un certain nombre de changements radicaux au sein de la société israélienne, notamment concernant la Shoah qui devint plus seulement l'affaire des rescapés mais celle du peuple d'Israël tout entier.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Les six millions, vous savez ce qui leur est arrivé. Moi je voulais vivre, vivre malgré tout. Vivre. Un jour de plus une semaine ! J’ai saisi l’étincelle de vise au fond de mon cœur et je m’y suis accrochée. Sans problème de conscience ou autre chose. Pourquoi ? D’abord, si j’avais refusé, une autre l’aurait fait en cent fois pire que moi. Et puis on se doit d’être solidaire envers soi-même. Ce n’est pas seulement naturel, c’est moral. C’est même recommandé par la religion au nom de Pikouah ha Nefesh. C’est un commandement divin comme quoi la vie humaine est tellement sacrée quon a le droit de tout faire pour la conserver. Et je l’ai fait. C’est tout. J’ai eu cette chance de ne pas terminer ma vie dans une chambre à gaz. Et je n’ai pas honte et je ne vous demande pas pardon. C’est tout. Je ne suis pas un monstre. Je suis comme vous monsieur le juge, seulement en plus malheureuse. C’est tout !
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R. : Parce que je n'ai commis aucune faute de conscience malgré toutes les souffrances et le malheur qu'il m'a été donné de vivre à Ravensbruck. Je vais te dire une dernière chose, Judith, écoute bien, tes cheveux vont se dresser sur ta tête. Parfois, lorsque les prisonnières se défendaient avant d'être fusillées, l'Oberscharführer Moll les jetait vivantes au feu dans les fosses communes. Une fois, pour s'amuser, il m'a ordonné de chanter et de sauter au-dessus des corps en train de brûler. Alors à côté de ça, tu vois, tu n'es qu'un petit cauchemar. Tu n'existes pas.
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-A quoi servent les écrivains ?
- Paula Jacques : A éclairer la complexité de l'âme humaine . A maintenir le goût de miel des mots sur la langue . A restituer , mieux que l'historien parfois , la mémoire des choses du passé . A vivre les milles vies que l'on ne connaîtra jamais . A mieux se connaître soi-même .
( interview de l'auteur en 2015 ).
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Solly et Lola Sasson ne se mêlaient de rien. Ils se tenaient à l'écart, ni joyeux ni pleins d'espoir. Pour eux, débarquer à Haïfa ou à Zanzibar, ils ne voyaient pas la différence. Enfin, on verra bien, dit Solly, histoire de dire quelque chose de rassurant. De toute façon, ça ne pouvait pas être pire que ce qui était arrivé déjà et Lola dit oui, ça ne pouvait pas être pire.
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Remerciements
Je tiens à exprimer ici toute ma reconnaissance aux personnes qui m'ont apporté conseil, soutien et encouragement à écrire cette fiction basée sur des faits historiques. Je remercie Eglal Errera, Tom Segev, Annette Wievorka, Amos Gitaï, Dan Setton, Henri Leclerc, Jean-Louis Chalanset.
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Videos de Paula Jacques (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paula Jacques
Paula Jacques vous présente son ouvrage "Mon oncle de Brooklyn" aux éditions Flammarion.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2626162/paula-jacques-mon-oncle-de-brooklyn
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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