Voilà une somme savante, mais toujours accessible, qui fait l'histoire de la personne de Jésus telle que les savants juifs l'ont examinée et étudiée quand l'emprise des églises s'est relâchée sur les travaux des historiens. On ira de surprise en surprise et de découverte en découverte, étant entendu qu'il ne s'agit pas ici d'une histoire de Jésus, mais de son image et de ses représentations dans la science.
Commenter  J’apprécie         70
Rien ne destinait Haïm Cohn, né en 1911 en Allemagne, grandi dans un univers juif très orthodoxe et décédé en Israël en 2002, à s'intéresser au personnage de Jésus. C'est à dix-huit ans, lors d'un séjour dans une académie talmudique renommée de Jérusalem, qu'il commença à développer une passion pour le droit.... Il s'est éloigné de la foi juive. Il deviendra même un fervent laïque, fermement opposé à toute forme de pratique religieuse du judaïsme. Il a mené une carrière de juriste et sera nommé conseiller juridique du premier gouvernement israélien en 1950 et même ministre de la justice en 1952.
C'est donc dans une perspective purement juridique qu'il s'engage dans l'analyse du procès de Jésus et qu'il publie, à Tel-Aviv en 1968, "Le procès de Jésus de Nazareth". Ce livre, rédigé en hébreu, résulte d'une réponse à des chrétiens qui se sont adressés à la Cour suprême israélienne dans les années 50 pour demander la révision du procès de jésus. C'est donc en tant qu'instance juridique de haut niveau de cette Cour suprême que Cohn entreprit l'analyse méthodique des sources relatives au procès de Jésus.
(Suit l'analyse du livre, p. 164 sq).
Dan Jaffé - Interview i24 - Formations des identités