Mais en 1936, Remedios rencontre Benjamin Péret, le poète des "mutations" par excellence, venu combattre aux côtés des anarchistes sur le front d'Aragon. Devenue la compagne de l'auteur de "Je sublime", elle repart avec lui à Paris et participe à ses côtés aux activités du groupe d'André Breton, aux expositions "Internationale du Surréalisme" de 1938, et "Le rêve dans l'Art" en 1939. Et c'est tout. Car la vie errante continue; la guerre est là. En 1941, Péret et Remedios retrouvent Breton et d'autres amis du groupe à Marseille, puis gagnent le Mexique où ils résident dès 1942.
Sur les canaux circulaires, voguent d'élégants esquifs, comme cette nacelle emboîtante, genre "sabot", tellement pratique pour l'Exploration des sources du fleuve Orénoque. Sur la terre ferme, voici une Roulotte de concert à girouette motrice. La gamme des modèles, amphibies ou non, offerte par la fantaisie de l'artiste à la convoitise de sa clientèle virtuelle est infinie; et la crise de l'énergie (encore insoupçonnable à l'époque où Remedios a peint ces images) y trouve des solutions harmonieuses ...
Quant au groupe logicophobiste auquel, à Barcelone, Remedios appartint quelque temps, il s'assignait de "tenter la représentation extérieure des états intérieurs de l'âme humaine", qualifiant ouvertement cette recherche de "métaphysique".