joli petit livre poétique, méditation sur le partir. Apologie d'un certain nomadisme,
"quêtes,frontières, limites, exils, l'appel de la route ressemble à s'y méprendre à un champ de bataille où le voyageur déroule son esprit conquérant pour assouvir sa soif de vivre"
Est-ce cela l'errance du voyageur, cela et bien d'autres choses
"faut-il une légitimité pour s'émouvoir du monde?"
demande plus loin l'auteur
A lire , à relire, en partance, de retour...
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Partir, c'est explorer ce nouveau monde qui émerge, le comprendre, le façonner.
C'est vouloir participer à un concert de voix nouvelles dans lequel chacun ambitionne d'ouvrir un chemin original, et répondre à cette question qui taraude tous les voyageurs:
"D'où viens-tu?".
En réponse, ceux-ci voudraient répliquer: "Qui es-tu?"; tant il semble désormais vain d'enfermer un individu dans une "identité cliché", fondée sur ses seules racines. Alors le monde d'aujourd'hui crie à tous les candidats au départ:
"Et vous?
Que rêvez-vous d'être désormais?"
"Les voyages seront, de plus en plus, l'acte d'individus sédentaires qui s'enfuient pour respirer un parfum de spiritualité, un chemin vers ce qui nous parait incompris. On déguerpit pour renouer avec des croyances qui nous échappent, sacrées, irrationnelles, emplies de doutes. De déraison. de toutes ces interrogations qui sont la part de mystère de la vie et qui tendent à disparaitre du paysage mental et social de nos sociétés. De ce point de vue, le voyage fait simplement de nous des êtres humains."
J'appris que l'errance est une tension nécessaire à la construction de l'individu.
"Dans le monde moderne le départ se forge de moins en moins dans le dépaysement tant il faut reconnaître que nous vivons la fin de l'exotisme, de la fiction d'un ailleurs. [...] Pour ne plus réussir à croire à l'enchantement de l'exotisme, je me rendrais compte que mes départs n'étaient plus, et ce depuis longtemps, autre chose qu'un chemin personnel à construire. Nous faisons l'éloge non pas d'un territoire mais de la part d'humanité commune à chacun de nous."
S'il y a un fondement universel qui abreuve notre soif d'ailleurs, c'est bien la tentation mystique de l'aventure.
Bande-annonce du film documentaire poétique et ethnographique, Qhapaq Ñan, la voix des Andes, réalisé à la suite d'un voyage au long cours de 6 mois sur la grande route inca, en 2007.Ecrit par Sébastien Jallade et Stéphane Pachot
(avec la participation d'Aurélia Frey).
Réalisé par Stéphane Pachot