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Claude Bonnafont (Traducteur)
EAN : 9782867462955
284 pages
Liana Lévi (31/01/2002)
3.87/5   255 notes
Résumé :
Quoi de plus délicat que les relations entre un veuf inconsolable et une fille qui ne ressemble pas à sa mère? A New York, l'implacable docteur Sloper vit seul avec son unique enfant, Catherine, un être vulnérable.

Une vieille tante écervelée papillonne entre eux. Un soir surgit un jeune homme au visage admirable. Dans la vénérable demeure de Washington Square, le quatuor est en place pour jouer un morceau dissonant.
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
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Jeune fille naïve et assez quelconque, Catherine Sloper n'est pas de taille à résister bien longtemps aux avances du très séduisant Morris Townsend qui prétend l'épouser. Mais, suspectant ce par trop brillant soupirant de n'être qu'un vulgaire coureur de dot et d'héritage, son père, le Docteur Sloper, un riche et distingué veuf dont l'amour sans indulgence ni tendresse s'est toujours teinté de mépris pour cette fille si terne en comparaison de sa mère disparue, lui intime sans ménagement de rompre, sous peine de la déshériter. Après des années de soumission à la tyrannie et aux humiliations paternelles qui ont brisé sa confiance en elle, Catherine ose pour la première fois braver l'autorité du vieux despote. Elle réalise bientôt qu'il avait toutefois bien percé à jour son aventurier de fiancé...


Inspiré d'une histoire vraie, ce roman ne manque pas de cruauté. Dans ce New York de la fin du XIXe siècle où, comme le décrit aussi Edith Wharton, les anciennes et rigides valeurs aristocratiques héritées de la vieille Europe décadente se retrouvent peu à peu battues en brèche par le dynamisme d'une jeune Amérique encline au culte décomplexé de l'argent, s'affrontent deux mondes dont le plus égratigné par Henry James n'est pas forcément ici celui que l'on aurait pu escompter. Car, si, comme il n'en est guère fait mystère dès le début du roman, Townsend est bien un arriviste intéressé par un mariage d'argent, c'est bien plus encore le cynisme froid de l'implacable père et la frivolité stupide de la tante trop romantique, décidée à jouer les entremetteuses, qui occupent le coeur du récit avant de sceller le malheur de Catherine.


Cupidité égoïste d'un côté, orgueil méprisant et borné mais aussi inconséquence balourde de l'autre : la pauvre naïve qui croyait à l'intégrité et à l'amour tombe de haut lorsqu'elle réalise n'être finalement que le jouet des ambitions, des rivalités et des frustrations de tous, et que jamais, ni son prétendant, ni son père et sa tante, ne l'ont considérée et aimée pour elle-même. Se doute-t-on jamais de la gravité des blessures qui ont, un jour, décidé du sort de celles que l'on retrouve, bien des années plus tard, âgées et solitaires ?


La fine observation des comportements et des psychologies au sein de la société bourgeoise du XIXe siècle, aussi bien que l'art consommé de la narration et l'élégance de plume de l'écrivain, font de ce classique, par ailleurs chef d'oeuvre de cruauté, un incontournable coup de coeur.

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Véritable coup de coeur !

J'avais été tellement déçue par "Le tour d'écrou" que ce ne fut pas sans une certaine appréhension que j'entamai la lecture de "Washington Square" mais les deux romans n'ont finalement rien en commun si ce n'est leur auteur.

Auteur dont la maîtrise stylistique m'a totalement séduite, à sa façon de distiller dans sa narration un tel équilibre entre cynisme, humour et justesse, associé à une si profonde connaissance de la psychologie de ses quatre personnages principaux ; j'ai dévoré son récit avec un plaisir toujours croissant, jusqu'au dénouement.

***ALERTE SPOILERS***
New York, milieu du XIXème siècle.
Catherine, fille unique et héritière d'un médecin réputé, n'a pour principaux attraits que sa nature placide et la fortune colossale dont elle doit hériter. Aux yeux de la bonne société bourgeoise dont elle est issue, on ne peut la comparer à d'autres jolies figures dont les manières séduisantes attirent irrésistiblement les brillants futurs grands hommes de la cité en plein boom économique. Ainsi, quand un certain Mr Townsend déclare l'aimer à la folie, l'ingénue Catherine se laisse-t-elle convaincre qu'elle a en effet pu s'attacher par le seul charme de sa personnalité cette nature passionnée, le plus bel homme qu'elle ait jamais rencontré. Qu'il n'ait ni profession ni fortune ne semble guère peser dans la balance et pas une seconde elle n'admettrait avoir affaire à un coureur de dot sauf que son père est d'un avis totalement opposé ; partant de là, il mettra tout en oeuvre pour ruiner les chimères de sa fille sans souci de la blesser et les grandes espérances de son prétendant qu'il a parfaitement percé à jour.

Ici, le drame est remis à sa juste place, rejetant obstinément le romanesque, fidèle à son environnement social, rendu crédible par sa banalité même et néanmoins beau et touchant par sa simplicité, sa sincérité et la juste évocation de ses évolutions.

J'ai été complètement séduite par le tableau psychologique de cette jeune passion nourrie par les vanités et la sottise des uns et des autres. J'ai également aimé voir se construire New York et évoluer sa société dans un contexte qui bien qu'étant sensiblement antérieur n'a pas été sans m'évoquer celui des grands romans d'Edith Wharton.


Challenge ABC 2014 - 2015
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À New York, au milieu du 19e siècle, le docteur Sloper est un praticien reconnu et respecté. « Il aimait son travail et l'exercice d'un talent dont il était agréablement conscient. » (p. 17) Veuf assez jeune d'une épouse qu'il adorait, il a élevé leur fille Catherine avec l'aide de sa soeur, Mrs Penniman, dans sa superbe demeure de Washington Square. Rapidement, il comprend que son enfant n'est ni belle, ni particulièrement intelligente ou intéressante. « Je n'espère rien, se disait-il ; de sorte que si elle me réserve une surprise, ce sera un bénéfice net ; dans le cas contraire, je n'aurai rien perdu. » (p. 27) Catherine est une jeune fille douce, tendre, d'un calme exceptionnel et d'une banalité remarquable. C'est donc avec un étonnement mêlé de méfiance que le docteur Sloper constate l'intérêt que le jeune Mr Morris Townsend porte à Catherine. le prétendant traîne une vilaine réputation de dépensier et le docteur est convaincu qu'il n'en veut qu'à la fortune de sa fille.

Alors que le docteur Sloper tente de convaincre Catherine de se défier de Morris, Mrs Penniman encourage les jeunes amoureux dans leur passion. Catherine est rapidement éprise et elle porte à Mr Townsend une confiance aveugle. Les fiançailles sont conclues sans l'accord du père et Morris semble déterminé à épouser sa jeune amie. « Vous devez me dire que si votre père m'est tout à fait hostile, s'il interdit absolument notre mariage, vous me resterez fidèle. » (p. 90) Mais quand le docteur Sloper annonce qu'il privera sa fille de tout héritage si elle épouse celui qu'il considère comme un aventurier et un coureur de dot, quelle sera la réaction du fiancé ?

Henry James propose un roman qui pourrait être très classique : une jeune fille trompée par un fiancé indélicat et un père soucieux de l'avenir et des intérêts de son enfant. Mais à lire de plus près, ce n'est pas du tout le sujet. En premier lieu, le docteur Sloper est un tyran domestique qui s'assume : « Toutes les deux ont peur de moi, bien que je sois inoffensif. […] C'est précisément là-dessus que je fonde mon action, sur la terreur salutaire que j'inspire. » (p. 109) En outre, il se targue de connaître parfaitement la nature humaine et les motivations des gens qu'il côtoie. de sorte que s'il cherche à empêcher le mariage entre Catherine et Morris, ce n'est pas tant pour protéger sa fille que pour prouver qu'il avait percé à jour la vraie nature du jeune homme. Enfin, le docteur Sloper a une bien piètre opinion des femmes : seule son épouse était digne d'intérêt et il traite avec indifférence, voire mépris, sa soeur et sa fille. Il entend être respecté sous son toit et maîtriser les destinées des femmes dont il a la charge, aussi pénible la conçoit-il.

Mrs Penniman est une entremetteuse écervelée et niaisement romantique. La veuve est un des éléments majeurs du malheur de sa nièce, mais elle n'en prend jamais conscience et ne cesse de soupirer après le beau prétendant. À l'opposé de ce tempérament de midinette, Catherine est dotée d'un étonnant caractère : elle est toujours d'humeur égale, ignorante des passions et des éclats. Elle respecte véritablement son père et ne souhaite aucunement le contrarier. Mais on la découvre opiniâtre, fermement résolue à attendre son bonheur. En outre, quand elle comprend la véritable nature des sentiments que lui porte son père, elle cesse d'attendre quoi que ce soit de lui et se constitue une vie intime, certes solitaire, mais parfaitement solide.

Le narrateur se présente comme le biographe de Catherine Sloper. Il prend régulièrement la parole et s'adresse au lecteur en toute familiarité. Même s'il diffère les révélations, il ne laisse aucun espoir quant à l'issue de la romance entre la jeune fille et Mr Townsend. le ton primesautier qu'il emploie pour relater les longues et malheureuses fiançailles de Catherine et Morris dissimule à peine un cynisme profond envers la bonne société new-yorkaise. Henry James, comme Edith Wharton, est très habile à faire la critique des personnages et des caractères d'une bourgeoisie trop pénétrée de sa propre importance. Et c'est avec un délice sadique que le lecteur assiste à des passions de salon qui dévastent les âmes et les existences.
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Né américain en 1843 à New-York, Henry James est mort naturalisé britannique en 1916 à Londres, où il s'était établi après avoir longuement voyagé entre l'Amérique et l'Europe. Issu d'une famille riche, cultivée et puritaine, Henry James a voué sa vie à la littérature. Fasciné par le mystère des choses et la complexité des êtres, il a coutume de laisser ses personnages, qu'il considère comme imprévisibles, tracer tous seuls leur destinée.

Son livre le plus connu, le tour d'écrou, que j'ai lu il y a longtemps, flirte avec le fantastique, un genre que je n'apprécie pas trop. L'oeuvre d'Henry James est suffisamment vaste pour offrir des opportunités de lectures plus traditionnelles

Washington Square, publié en 1880, est l'un de ses premiers romans. Inspiré par le travail De Balzac dans la Comédie Humaine, Henry James dépeint la société new-yorkaise dans une comédie dramatique de facture réaliste, mettant en scène quatre personnages principaux : une jeune femme à marier, son père, une tante intrigante et un prétendant. Qui sont-ils ?

Commençons par le prétendant, un très bel homme d'une trentaine d'années. Morris Townsend ne manque pas de charme, d'entregent, ni de confiance en lui. Les manières sont avenantes, le verbe facile. Mais sans fortune, ni situation, il pourrait n'avoir pour projet que d'épouser une jeune femme riche. C'est en tout cas ce que semble être son ambition.

Catherine Sloper est la fille d'un médecin prospère, renommé à New-York. A vingt-deux ans, elle vit avec son père dans une belle maison de Washington Square, un quartier chic et tranquille. Elle est l'expression typique de ce qu'on appelle un beau parti. Mais c'est une jeune femme au physique banal, à l'intelligence moyenne, à la conversation insipide. Plutôt naïve, timide et effacée, elle n'a jamais été courtisée. Elle est donc vulnérable.

Le Docteur Sloper est un homme de principe, hautement conscient de son statut, de ses valeurs et de sa fortune. Ayant perdu très tôt sa femme et un petit garçon, il ne lui reste que Catherine. Lucide, il ne se fait guère d'illusions sur les attraits physique et intellectuel de sa fille, à qui il a la fâcheuse habitude de toujours adresser la parole sur un ton ironique. Mais qu'un homme puisse tenter de la séduire pour ce qu'on appelle ses espérances, est une idée qui le révulse.

Mrs Penniman – Tante Alvinia – est la soeur du Docteur Sloper. Veuve et désargentée, elle a été prise en charge par son frère et est hébergée à Washington Square. Soucieuse de se montrer utile, elle se targue d'avoir contribué à l'éducation de Catherine, à laquelle elle est très attachée. Romantique frustrée, elle ne cesse de s'interposer entre Catherine et Morris, s'efforçant de manipuler secrètement leur romance, souvent maladroitement et à contretemps.

En dépit des longueurs et de la lenteur des actions, j'ai suivi avec plaisir et intérêt – comme au théâtre ! – l'intrigue qui se développe entre les quatre personnages, me demandant s'ils arriveraient à briser l'espèce de carapace de verre dans laquelle l'auteur a enfermé leur personnalité. Il aurait peut-être suffi qu'un seul y parvienne, pour bousculer la destinée à laquelle, sinon, Catherine et Morris ne pouvaient pas échapper.

Parfaitement traduit, le texte est d'une limpide pureté syntaxique et d'une grande précision lexicale. La lecture est fluide. Les petites particularités des personnages sont décrites avec subtilité, l'humour étant sous-jacent du début à la fin.

L'auteur a choisi de confier la narration à ce qu'on appellerait un « observateur omniscient », un personnage invisible qui n'intervient pas dans l'intrigue, mais qui assiste à toutes les scènes, qui connaît le passé de chaque personnage actif, entend leurs pensées, ressent leurs émotions et note leurs stratégies. le lecteur suit donc en direct les réactions de chacun.

Mais comme on l'a dit, les personnages d'Henry James restent imprévisibles et maîtres de leurs choix. le narrateur n'est qu'un observateur. Comme le lecteur.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Un personnage omniscient nous raconte une histoire qui devait probablement se produire bien souvent dans le New York à la fin du XIXème siècle. Catherine, une jeune fille assez quelconque, ni belle, ni intelligente, sans conversation, sans amis, qui n'avait jamais été courtisée, seule héritière d'un médecin désormais veuf, naïve mais dotée d'un grand sens moral, est éblouie lors d'une soirée par Morris, un jeune homme beau parleur, enjôleur, sans situation ni fortune, mais surtout attiré par une vie facile que lui procurerait une dot. Elle vit avec une tante veuve qui joue les entremetteuses et son père, qui découvre rapidement les desseins du jeune séducteur et tente de déjouer ce mariage.

Les ressorts psychologiques sont décrits avec finesse dans ce roman plein d'ironie. Les quatre protagonistes campent sur leurs positions, ce qui n'empêche pas Henry James ne nous offrir un final inattendu.


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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
– Elle lui restera fidèle, dit Mrs. Almond ; elle lui restera certainement fidèle.
– C’est bien ce que je dis : elle tiendra bon.
– Fidèle est plus joli. C’est la fidélité que ces natures très simples choisissent toujours, et il n’y a pas d’être plus simple que Catherine. Elle ne peut éprouver d’impressions très variées ; mais quand une impression s’impose à elle, elle ne peut plus y échapper. Elle est comme une bouilloire de cuivre qui a reçu un choc. On peut toujours faire briller la bouilloire, mais on ne peut plus effacer la trace du coup.
– Essayons au moins de faire briller Catherine, dit le docteur. Je vais l’emmener en Europe. 
 – Ce n’est pas l’Europe qui fera qu’elle l’oubliera.
– C’est donc lui qui l’oubliera.
Mrs. Almond le regarda attentivement :
– Trouves-tu vraiment cela désirable ?
– Au plus haut point ! répondit le docteur.
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Elle était romanesque, sentimentale, et folle de petits secrets et de mystères – passion bien innocente, car jusque-là ses secrets lui avaient servi à peu près autant que des bulles de savon. Elle ne disait pas non plus toujours la vérité ; mais cela non plus n’avait pas grande importance, car elle n’avait jamais eu rien à cacher. Elle aurait rêvé d’avoir un amoureux et de correspondre avec lui sous un faux nom par le canal d’une poste privée ; je m’empresse de dire que son imagination ne s’aventurait jamais vers des réalités plus précises.
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[...] ... - "Je n'ai pas l'impression," dit-il, "que tu te conduises envers moi avec beaucoup d'égards.

- Je ne vois pas ce que vous voulez dire," répondit Catherine sans quitter son ouvrage des yeux.

- "Tu sembles avoir complètement oublié la prière que je t'avais faite à Liverpool, avant que nous nous embarquions ; je t'avais demandé de me prévenir quelques jours d'avance lorsque tu devrais t'en aller de chez moi.

- Je ne suis pas partie de chez vous !" dit Catherine.

- "Mais tu es prête à en partir, et d'après ce que tu m'as laissé comprendre, ton départ serait imminent. En fait, bien que ta personne soit encore en ces lieux, ton esprit en est déjà absent. Tu t'es installée mentalement chez ton futur mari et tu ferais mieux de vivre complètement sous le toit conjugal ; pour tout le plaisir que nous tirons de ta présence ici !

- Je m'efforcerai d'être plus gaie," dit Catherine.

- "Tu as en effet toutes les raisons d'être gaie, ou alors tu es bien difficile. Non seulement tu vas avoir le plaisir d'épouser un beau jeune homme, mais tu auras fait ce que tu voulais ; il me semble qu'on ne peut demander davantage !"

Catherine se leva de sa chaise ; elle n'avait pas la force d'en entendre plus long. Puis elle se mit à plier son ouvrage, lentement et soigneusement, en s'en servant comme d'un écran pour masquer sa rougeur. Son père n'avait pas bougé d'un pas depuis qu'il était entré ; elle espérait qu'il allait s'en aller, mais il s'attardait à enfiler ses gants et à les boutonner, et finalement il mit ses deux mains sur ses hanches.

- "J'aimerais bien savoir quand je puis compter que la maison sera vide," poursuivit-il, "car à la minute même où tu partiras, ta tante filera également."

Elle le regarda enfin, d'un long regard silencieux qui, en dépit de toutes ses résolutions, était chargé un peu de cet appel au secours qu'elle avait essayé de ne pas lancer. Le regard gris et froid de son père scrutait le sien, et la question qui suivit était toujours la même :

- "Alors, c'est pour demain, pour la semaine prochaine ou pour la semaine suivante ?

- Je ne partirai pas !" dit Catherine.

Le docteur prit l'air étonné :

- "Aurait-il changé d'avis ?

- J'ai rompu nos fiançailles.

- Rompu ?

- Je l'ai prié de quitter New-York et il est parti pour longtemps."

Le docteur était surpris et déçu, puis il se consola en songeant que Catherine arrangeait certainement les choses à sa manière - c'était bien naturel mais le fait n'en était pas moins certain - et il se consola de n'avoir pu obtenir le petit triomphe qu'il escomptait avec tant de plaisir en demandant finalement à Catherine :

- "Et comment prend-il son congé ?

- Je n'en sais rien !" dit Catherine qui se sentait perdre pied.

- "Tu veux dire que cela t'est bien égal ? Quelle fille sans cœur tu es après l'avoir encouragé comme tu l'as fait et joué tout ce temps avec son amour !"

Le docteur tenait sa vengeance, après tout. ... [..]
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– Il penserait donc sérieusement à Catherine, d’après ces dires ?
– Pourquoi trouves-tu cela si invraisemblable ? dit Mrs. Almond. Tu ne t’es jamais rendu compte que Catherine pouvait plaire. N’oublie pas qu’elle aura trente mille livres de rente.
Le docteur regarda sa sœur un instant en silence, puis répondit, non sans une nuance d’amertume :
– Toi au moins, tu l’apprécies à sa juste valeur !
Mrs. Almond rougit.

Chapitre 6
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"Je n'espère rien, se disait-il, de sorte que si elle me réserve une surprise, ce sera un bénéfice net ; et, dans le cas contraire, je n'aurai rien perdu." (p. 27)
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