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Françoise Schwab (Éditeur scientifique)
EAN : 9782867463228
160 pages
Liana Lévi (19/03/2003)
3.56/5   25 notes
Résumé :
"Pour ne pa penser à la mort, un seul remède : écrire un livre sur la mort . [...] L'humour est la revanche de l'homme sur le mystère du destin, de la mort... Dans la solitude et la déréliction, il nous reste cette dernière arme."
C'est avec humour que Vladimir Jankélévitch abordera toujours cette grave question. Les entretiens que nous publions - inédits ou parus dans des revues maintenant introuvables - nous éclairent sur les raisons de son intérêt po... >Voir plus
Que lire après Penser la mort ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Quand on lit des synthèses de la pensée de Jankélévitch, le bonhomme apparaît comme une torpille qu'il faut à tout prix découvrir. On se dit qu'on va essayer de lire un de ses bouquins et là, c'est la grosse désillusion. Jankélévitch écrit avec ce ton austère caractéristique des intellectuels des années 60/70, force le style à base de déconstruction, joue à coco-bel-oeil qu'on n'embobine pas, entoure ses phrases de mots compliqués, exprès pour qu'on le comprenne mal. Pour ma part, je suis d'accord avec Karl Kraus qui a écrit : « Employer des mots inusités est une inconvenance littéraire. On ne doit présenter au public que des embûches intellectuelles ». Alors le mec, quand il nous embobine sur quinze pages consacrées à l'euthanasie pour finalement conclure : « En définitive, je suis pour l'euthanasie en fonction de la situation historique de malades à une époque donnée de la médecine, du médecin, du mal et du malade », on se demande s'il était bien utile de faire tant de bruit pour en raconter si peu.


Jankélévitch a quand même compris un truc, c'est que la mort est un phénomène bizarre qu'on ne peut pas appréhender du point de vue de la vie, qu'on peut à la limite soupçonner, et là c'est le pire des cas parce qu'on se retrouve avec une envie de dire quelque chose qui ne s'exprime pas. Au lieu de reconnaître son incapacité provisoire, comme Wittgenstein (« Ce dont on ne peut parler, il faut le taire »), Jankélévitch s'étouffe sous les mots et il s'énerve contre les religieux qu'il désigne comme les coupables des incompréhensions que suscite la mort chez nous : « Ce sont les gens d'en face, les croyants des religions, qui ne sont pas sérieux, qui ravalent la mort au rang d'un événement ».


Cet abrégé constitue sans doute la première étape de rédaction qui conduisit Jankélévitch à publier son ouvrage ultime, de près de 500 pages, sobrement intitulé « La Mort ». Il semblerait que du minus au géant, peu de nouveaux éléments aptes à éclaircir le fouillis du trépas n'aient été révélés. le problème est si gros, tellement insoluble, que plus Jankélévitch écrit pour ne rien dire à propos de la mort, plus il semble cerner au plus près ce qui dérange, ce qui gratte et ce qui énerve dans cet étrange phénomène.


Mais au final, je me suis largement emmerdée, mes idées n'ont connu aucune révolution et je me suis à peine fait plaisir, sauf à rigoler lorsque Jankélévitch, du haut de tout le sérieux qu'exige sa position intellectuelle, renonce enfin à vouloir déconstruire le monde à tout va : « La vie humaine commence par la naissance et finit par la mort ». Nous sommes d'accord.
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Quatre interviews sont réunies dans ce livre dans lequel Jankélévitch aborde le mystère de l'instant de la mort : l'expérience de la mort et son incertitude métaphysique, les pratiques religieuses, la mort et l'éthique, la violence et le fanatisme et enfin l'angoisse humaine fasse à son inéluctable finitude.
Ecrire sur la mort pour ne plus avoir y penser parce que c'est la grande question, selon Jankélévitch, celle dont découle toutes les autres questions. Mort implacable, absurde interruption, inattendue toujours, violente toujours, parce qu'il est violent de ne plus être.
Comment la définir et en percer le secret quand les mots seuls peuvent relever ce défi de déterminer ce qu'est la mort et donc la penser. C'est pourtant la mort qui fait l'homme homme, le limite, le finit et par la même implique une urgence de vivre, de réaliser l'existence, d'en faire un temps de mouvement et d'ardeur : ainsi ce qui vit est ce qui meurt un jour.

L'homme est et prend conscience qu'il est ; pour se voir vivre il prend distance avec lui-même en même temps qu'il est dans cette existence, d'où une tension (ou "collision" selon Jankélévitch) générant l'angoisse de la mort : l'homme sait qu'il meurt et il n'en meurt pas moins.
Penser la mort impensable pose au moins une chose : la finitude de l'intelligence humaine.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Ce livre est la retranscription de 4 interviews auxquelles répond Vladimir Jankélévitch à propos de la mort.

Les avantages d'une telle lecture :

- N'ayant pas eu le courage de lire l'énorme ouvrage du même auteur sur le même sujet ("La Mort"), je trouve que ce petit livre (c'est écrit gros) est une bonne introduction à cette problématique. À noter que, si le sujet vous intéresse, des vidéos sur internet font tout à fait l'affaire pour une introduction à ce thème passionnant.

- les propos sont fluides et faciles à lire puisqu'il s'agit ici d'un langage parlé (ca change des lectures complexes souvent éprouvées en philosophie).


Les inconvénients :

- Si vous avez déjà entendu parler Vladimir Jankélévitch, il parle très vite et son flot de paroles est souvent sans fin ni pauses. J'ai donc trouvé qu'il s'éloigait parfois légèrement du sujet ou se répétait. J'ai surtout eu l'impression qu'il ne répondait parfois pas à la question posée.


Les deux premières interviews sont à mon sens très intéressantes ("L'irrévocable" et "Réflexions sur la mort"). La dernière l'était tout autant ("Corps,violence et mort), cependant j'ai trouvé ces propos trop tranchés et souvent irrespectueux au regard de certaines croyances. Je ne suis adepte d'aucune religion, cependant, entendre dire "le catholique est nécrophile, nécromant, il aime mieux un cadavre qu'un vivant" (cité hors contexte c'est encore pire, ne vous y attardez pas trop) m'a semblé bien radical.

L'interview à propos de l'euthanasie, sujet pourtant passionnant, m'a presque ennuyé. Les réponses étaient souvent sans rapport avec la question et ne nécessitaient pas autant de pages. Je suis légèrement resté sur ma faim en lisant ce chapitre.
Ps : si ce sujet vous intéresse, voir le livre de Élodie Lemoine, "La mort et le soin" (que je n'ai cependant pas encore lu).

:)

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Malgré quelques réflexions intéressantes, je n'ai pas trouvé dans ce livre ce que j'y cherchais. le texte est une retranscription écrite d'une interview de l'auteur, et c'est peut-être pourquoi j'ai ce sentiment que l'ouvrage ne va pas assez loin. J'ai malheureusement trouvé les différents chapitres trop superficiels, pourtant c'est exactement la thématique qui m'intéresse en ce moment.
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J'ai loué cet ouvrage en pensant louer son ouvrage "La mort", je l'ai lu sans vraiment saisir vu que je n'avais pas lu le premier.
J'ai ensuite tenté de lire la brique La Mort que j'ai abandonné au bout de quelques pages, j'avais l'impression de ne rien comprendre. Irais-je jusqu'au bout ? Finalement, comme il y a tellement de choses à lire, j'ai laissé tomber... trop conceptuel..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
on dit par exemple que ce qu'il y a de plus mystérieux, ce n'est pas la nuit profonde, c'est le grand jour à midi, le moment où toutes les choses sont étalées dans leur évidence, où se dénude le fait même de l'existence des choses. Le fait qu'elles sont là est plus mystérieux que la nuit, qui éveille des pensées de secret. Un secret se découvre, mais un mystère se révèle et il est impossible de le découvrir.
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Je ne pense absolument jamais à la mort. Et au cas où vous y penseriez, je vous recommande de faire comme moi, d'écrire un livre sur la mort [...] d'en faire un problème [...] elle est le problème par excellence et même en un sens le seul !
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Ce sont les gens d’en face, les croyants des religions, qui ne sont pas sérieux, qui ravalent la mort au rang d’un événement.
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Avant, Pierre n’existait pas, et aujourd’hui il est né. Depuis aujourd’hui il existe. Et tout le monde trouve cela assez normal, que quelqu’un qui n’était pas se mette à être.
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- L’homme d’action n’est-il pas celui qui ne tient pas compte de la mort ?
- Certainement. C’est une des formes où s’exprime notre insouciance à l’égard de la mort, une des façons de la subalterniser, de la minimiser, puisque l’action elle-même ne fait pas acception de la mort. Elle jette une passerelle par-dessus la mort en faisant des projets pour le futur, pour les générations à venir, pour un monde dont l’homme d’action ne fera pas partie.
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Videos de Vladimir Jankélévitch (21) Voir plusAjouter une vidéo
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