AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jeanne Gauffin (Traducteur)
EAN : 9782253194798
168 pages
Le Livre de Poche (09/04/2014)
3.63/5   145 notes
Résumé :
Un été sur une île sauvage du golfe de Finlande... Dans La maison des vacances, au bord de la mer, loin de la civilisation des villes, la jeune Sophie vit auprès de sa grand-mère ; une grand-mère enthousiaste et espiègle, qui fume comme une cheminée, adore les randonnées en forêt et les parties de pêche, les bains de soleil et les longues siestes paresseuses à l'ombre des arbres...
Parfois survient un visiteur : Eriksson le pêcheur, magicien amical, ou encore... >Voir plus
Que lire après Le Livre d'un étéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,63

sur 145 notes
C'est un petit livre très étonnant, déroutant lorsqu'on l'aborde puis charmant pour peu que l'on se laisse porter par l'écriture. Entre la comtesse de Ségur et Lewis Caroll, il compte les aventures de la jeune Sophie, et de sa grand-mère fantasque, à la fois solide et fragile, dans un univers où l'espace et le temps n'obéissent pas aux normes classiques : il y a quelque chose de quantique dans cette île suédoise où mère-grand séjourne avec Papa et Sophie.
La nature y est un personnage à part entière avec ses humeurs et ses rébellions. Même la maison semble avoir une vie secrète
L'île est aussi un territoire à défendre. Les incursions y sont contrôlées.

C'est en fait un univers très onirique, qui obéit à une logique propre, et la meilleure façon de s'en saisir et de se laisser bercer par les mots et les phrases au gré des vagues qui cernent l'île.
Chaque chapitre est une histoire indépendante, avec cependant les mêmes personnages, on n'est donc pas dans un recueil de nouvelles.

Jolie parenthèse entre des romans plus noirs et plus denses


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          500
Merveilleuses chroniques d'une île dans le golfe de Finlande.
C'est l'été, Sophie, son père et sa grand-mère vivent à l'écart de l'agitation du monde dans leur cabane de pêcheur entourée par la Baltique. le seul moyen pour être ravitaillé est leur bateau…
L'auteure écrit : « Une île peut être vraiment terrible pour quelqu'un du dehors. Tous est établi, chacun tient obstinément sa place, calmement, avec assurance. Entre les limites de leurs rivages, tout fonctionne selon des rituels devenus immuables à force de se répéter et, en même temps, ils parcourent leurs journées de façon capricieuse et fortuite, comme si le monde prenait fin à l'horizon. »
Tove Jansson envoûte avec ce merveilleux texte qui montre une fois de plus que le bonheur se cache souvent dans les choses les plus simples et qu'il faut garder le regard innocent d'une enfant comme Sophie pour encaisser les coups bas de la vie, survivre aux tempêtes de l'existence. Une enfant qui dit : « C'est bizarre l'amour, …, plus on aime quelqu'un, moins il vous aime. »
« le livre d'un été » est un recueil d'anecdotes où la malice de cette grand-mère et l'espièglerie et la curiosité de sa petite fille illuminent un quotidien qui ne fait pas de cadeau, une nature rude mais gardienne de toutes les libertés.
C'est un texte plein de poésie qui emporte le lecteur loin, pour des vacances dont on souhaiterait ne jamais revenir.
La beauté sauvage de la nature décrite par Tove Jansson, la confrontation de ces deux générations, grand-mère, petite-fille, et cette candeur font tout le charme de cet ouvrage qu'il serait dommage de ne pas dévorer.
Traduction de Jeanne Gauffin.
Editions le Livre de Poche, 167 pages.
Commenter  J’apprécie          360
Sophie passe l'été avec sa grand-mère et son papa sur une petite île du golfe de Finlande. La vieille femme fume en cachette, construit une réplique de Venise avec des brindilles et ne se prive jamais de faire une sieste. Insensiblement, Sophie grandit, s'interroge, se rebelle. La tendre connivence vire doucement à l'affrontement entre l'aïeule et l'enfant, la première étant lourde d'un savoir qu'elle ne peut pas partager, la seconde s'effrayant un peu de tout ce qui lui reste à connaître. « Il y a très longtemps, la grand-mère avait eu envie de raconter tout ce qu'elles faisaient, mais personne ne le lui avait jamais demandé. Et maintenant, elle en avait perdu l'envie. » (p. 77) Les journées s'écoulent lentement, chaque évènement devenant à lui seul une épopée, et le temps est davantage spectateur qu'acteur de l'histoire. Il assiste à l'inexorable décrépitude de la vieille, laquelle se sait fermement poussée vers la fin par une enfant pleine de vie. « Je sais que je peux tout faire. J'ai pu tout faire pendant si longtemps et j'ai vu et j'ai vécu de toutes mes forces. Cela a été fantastique, je t'assure. Mais maintenant, c'est comme si tout m'échappait, je ne me souviens pas, je ne m'intéresse pas, et pourtant c'est justement maintenant que j'en aurais besoin. » (p. 81) La violence est pourtant sans éclat et ne reflète que le cours immuable du monde.

Le style est d'une grande délicatesse, forgé dans la poésie de la banalité et des petits riens. Ce roman présente la beauté des choses qui ont été toujours là, la mer, la forêt, la mousse et le vent. Comme je l'avais déjà constaté et apprécié dans L'honnête tricheuse, Tove Jansson fait montre d'une économie de mots qui parvient à tout dire : les ellipses, les silences et les interruptions sont lourds de sens et de sentiment. La fin du roman est comme une saison qui s'achève : on n'y croit pas vraiment, on pense que ça va continuer, mais il faut se rendre à l'évidence, il est temps de tourner la page.
Commenter  J’apprécie          260
Que j'aime cette écrivaine!
Tove Jansson est inspirante et tellement rafraîchissante. Elle qui semble humaniste et écologiste bien avant que ces mots ne deviennent si à la mode. L'harmonie avec la nature est son leitmotiv et toutes les histoires de ce livre d'un été sont à connotation pacifique malgré les quelques prises de becs entre la grand-mère et la petite fille.

La petite Sophie a perdu sa mère et elle vit avec son père et sa grand-mère. L'été, ils passent les vacances sur une île du golf de Finlande. La vie est somme toute très rudimentaire, la pêche, l'observation des fleurs et les siestes l'après-midi. le papa travaille à la table de cuisine et pourvoi aux besoins essentiels. La grand-mère espiègle s'occupe de sa petite fille en stimulant son développement et son imaginaire. L'une complète l'autre et on se demande souvent qui est l'aînée. Leur relation est d'une immense beauté et l'attachement filial fleuri au-delà de la différence d'âge, malgré l'absence de la mère.

La nature sauvage est présente dans chacune des histoires et en est même le personnage principal. La relation avec la mer, les oiseaux sauvages, la beauté du paysage et l'observance des liens forts entre ceux-ci incite au respect du « sans traces » en réduisant les impacts des activités.
Les journées passent et le rêve se mêle à la réalité. Les chapitres se succèdent au rythme des marins qui passent, des fleurs qui s'ouvrent et celles qui fanent, des odeurs et lumières qui changent.

« Le merisier et surtout le sorbier sentent la pisse de chat quand ils fleurissent.

Quel bonheur de se laisser bercer par tant de douceur et de langueur. Même lorsque la nature se déchaîne, avec des pluies torrentielles et des risques à la navigation, la finalité reste belle. Hymne à la vie, avec la mort qui en fait partie…
Commenter  J’apprécie          180
En France , nous connaissons la suédoise Tove Jansson qui a créé des livres pour enfants devenus très célèbres, comme la série des Moomins chez Petit Lézard.

Par contre, on re- découvre en poche: "Le livre d'un été" publié en1972, l'histoire fantasque et savoureuse de la petite Sophie....elle a perdu sa maman , elle vit avec son père et sa grand- mère..... Une mamie d'un genre un peu excentrique....hors du commun, douce et espiègle...
Elle collectionne les coquillages, fut cheftaine dans sa jeunesse,égare son dentier dans les pivoines,aime le cognac, fume en cachette, jette sa canne pour prendre un bain de mer.......
Parfois, elle ramasse des os sur le rivage, construit des bateaux avec des écorces, bâtit une maison en allumettes, sait sculpter des animaux en bois.....:"La grand- mère sculptait d'étranges animaux...elle les taillait dans des branches et des morceaux de bois...leur donnait des pattes et des visages..."
À Sophie, elle confie que chacun doit faire ses propres erreurs!
Nous sommes sur une île du golfe de Finlande avec une forêt magique, le vent du Sud y souffle assez fort,":
"Nuit et jour, on entendait le même murmure calme et régulier,un endroit particulièrement exposé au vent pendant des centaines et des centaines d'années, la forêt avait essayé de pousser en défiant les tempêtes,acquérant ainsi un aspect tout à fait unique, où tous les arbres se pliaient pour échapper au vent......, ils se recroquevillaient, se tordaient et beaucoup rampaient...."

On note dans le ciel, la présence d'oiseaux migrateurs, des oiseaux sauvages,ici "parfois des " hareldes", des oiseaux, chantant à deux ou trois voix, qui meurent d'amour."..
La grand- mère s'adonne à leur observation....
La petite Sophie s'approprie les échos familiers des saisons qui ordonnent le temps qui passe,elle apprend grâce à sa grand- mère à " être tolérante et à respecter les idées d'autrui."
Les dialogues complices avec sa mamie révèlent les liens forts qui unissent une femme amoureuse de la vie et des changements de la nature et une fillette désireuse de les connaître.
Le ton est serein et malicieux, parfois grave, l'humour est partout présent, un sentiment léger...un air paisible.......
Un opus curieux, surprenant et frais, fantaisiste et savoureux entre réalité et rêve éveillé, à découvrir le temps d'un été!
Mais ce n'est que mon avis!






Commenter  J’apprécie          150


critiques presse (5)
Elle
05 août 2021
Jamais convenu, oscillant entre rêve et réalité, rugosité et tendresse, ce roman est enivrant – et risqué – comme un bain de soleil.
Lire la critique sur le site : Elle
LePoint
17 juillet 2017
"C'est une pépite de tendresse entre Lewis Caroll et la comtesse de Ségur."
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
30 juillet 2014
Un bijou, fantaisiste et savoureux, à redécouvrir séance tenante et à glisser dans ses bagages pour les vacances !
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
30 juillet 2014
Gestes tendres, réalisme magique, ce roman est à l'image de ses héroïnes, apparemment modestes et d'une belle étrangeté. Auteur de livres pour enfants, comme la série des Moomin, Tove Jansson est par ailleurs une conteuse exceptionnelle [...].
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
04 juillet 2014
Roman d'apprentissage et de transmission, ce Livre d'un été est plus que de saison.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Une île peut être vraiment terrible pour quelqu'un du dehors. Tout est établi, chacun tient obstinément sa place, calmement, avec assurance. Entre les limites de leurs rivages, tout fonctionne selon des rituels devenus immuables à force de se répéter et, en même temps, ils parcourent leurs journées de façon capricieuse et fortuite, comme si le monde prenait fin à l'horizon.
Commenter  J’apprécie          240
(…) Plus loin, sur une pierre plate dans l’eau, gisait un harelde. Il était trempé et mort et ressemblait à un sac de plastique froissé. Sophie déclara que c’était une vieille corneille, mais sa grand-mère ne la crut pas.
– Mais c’est le printemps ! dit Sophie. Ils ne meurent pas maintenant, ils sont tout nouveaux et viennent à peine de se marier, c’est toi-même qui l’as dit.
– Certes, dit la grand-mère, mais cela n’empêche pas qu’il vient de mourir.
– Comment est-il mort alors ? hurla Sophie.
Elle était très en colère.
– D’amour inconsolable, expliqua sa grand-mère. Il a chanté et « gaglé » toute la nuit pour sa cane, mais un autre est arrivé et la lui a volée, alors il a plongé la tête sous l’eau et s’est laissé emporter par le courant.
– Ce n’est pas vrai, cria Sophie, et elle se mit à pleurer. Les hareldes ne peuvent pas se noyer. Raconte comme il faut.
Alors la grand-mère raconta qu’il s’était tout simplement heurté la tête contre un rocher, il chantait et « gaglait » si fort qu’il ne regardait pas où il allait, et cela lui était arrivé juste au moment où il était le plus heureux.
– C’est mieux, dit Sophie. On devrait peut-être l’enterrer ?
– C’est inutile, répondit la grand-mère. À la marée haute, il s’enterrera lui-même. Les oiseaux de mer doivent être enterrés comme les marins.
Commenter  J’apprécie          50
- Mais c'est le printemps! dit Sophie. Ils ne meurent pas maintenant, ils sont tout nouveaux et viennent à peine de se marier, c'est toi-même qui l'as dit.
- Certes, dit la grand-mère, mais cela n'empêche pas qu'il vient de mourir.
- Comment est-il mort alors? hurla Sophie.
Elle était très en colère.
- D'amour inconsolable, expliqua sa grand-mère. Il a chanté et "gaglé" toute la nuit pour sa cane, mais un autre est arrivé et la lui a volée, alors il a plongé la tête sous l'eau et s'est laissé emporter par le courant.
- Ce n'est pas vrai, cria Sophie, et elle se mit à pleurer. Les hareldes ne peuvent pas se noyer. Raconte comme il faut.
Alors la grand-mère raconta qu'il s'était tout simplement heurté la tête contre un rocher, il chantait et "gaglait" si fort qu'il ne regardait pas où il allait et cela lui était arrivé juste au moment où il était le plus heureux.
- C'est mieux, dit Sophie. On devrait peut-être l'enterrer?
- C'est inutile, répondit la grand-mère. A la marée haute, il s'enterrera lui-même. Les oiseaux de mer doivent être enterrés comme les marins.
Commenter  J’apprécie          60
La grand-mère n'était pas toujours très logique. Elle avait beau savoir qu'il ne faut pas se faire de mauvais sang pour les petites îles qui prennent soin d'elles-mêmes, elle s'inquiétait toujours quand arrivait la sécheresse. Le soir, elle trouvait une excuse pour descendre jusqu'au marais où elle avait caché un arrosoir sous les aulnes, et avec une cuillère à café elle écopait jusqu'à la dernière goutte. Elle faisait ensuite le tour de l'île, versait un petit peu d'eau ça et là sur ses plantes préférées, et remettait l'arrosoir dans sa cachette. A l'automne, la grand-mère recueillait des graines sauvages dans des boîtes d'allumettes, et le dernier jour, avant de quitter l'île, elle allait faire un tour et les plantait, mais personne ne savait où.
Commenter  J’apprécie          80
Elle demanda comment Dieu pouvait faire attention à tous les gens qui le priaient en même temps.

- Il est très sage, murmura la grand-mère en somnolant sous son chapeau .
- Réponds correctement, dit Sophie . Comment a-t-il le temps?
- Il a des secrétaires ...
- Mais comment arrive -t-il à exaucer votre prière s'il n'a pas le temps de parler avec ses secrétaires avant que ça ne tourne mal?
Grand-mère fit semblant de dormir, mais elle savait bien qu'elle ne trompait personne et, finalement elle déclara qu'il s'était arrangé pour que rien ne puisse arriver entre le moment où on priait et celui où il recevait votre prière. Mais sa petite fille demanda alors ce qui arrivait quand on tombait d'un sapin et qu'on priait pendant qu'on était en l'air.
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Tove Jansson (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tove Jansson
Fondées par Frédéric Cambourakis, un ancien libraire, les éditions Cambourakis voient le jour en mars 2006 et proposent depuis lors un catalogue généraliste de près de 700 titres constitué d'inédits et de rééditions, de voix nouvelles ou de redécouvertes et autant de clés d'entrée dans la littérature mondiale du XIXe siècle à nos jours. Chaque année, 80 nouveaux titres enrichissent leurs collections en bandes dessinées, littérature, albums jeunesse et essais. Lancé en 2012, le catalogue jeunesse veille à proposer autant de diversité que pour les grands. Entre traductions de talents reconnus venus d'ailleurs, réédition de trésors du patrimoine de la littérature enfantine à l'image des Moomins de la grande artiste finlandaise Tove Jansson, et créations exclusives, ces albums jeunesse sont une ouverture sur le monde. En offrant des représentations et des narrations émancipatrices, les éditions Cambourakis aspirent à nourrir les imaginaires, agrandir les horizons et former le regard des enfants. Mélissa Blanchard, responsable de la communication et du marketing des éditions Cambourakis, vous propose de retracer l'histoire de cette collection qui fête tout bientôt ses 10 ans. Au programme, un tour du monde reposant sur quelques titres emblématiques de la maison parmi les 150 albums illustrés ou cartonnés édités depuis 2012.
+ Lire la suite
Dans la catégorie : Littérature suédoiseVoir plus
>Littérature des langues germaniques. Allemand>Autres littératures germaniques>Littérature suédoise (182)
autres livres classés : finlandeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (420) Voir plus



Quiz Voir plus

Etes-vous incollable sur la littérature scandinave ?

Qui est l'auteur du roman "Bruits du cœur" ?

Herbjørg Wassmo
Jens Christian Grondhal
Sofi Oksanen
Jostein Gaarder

15 questions
148 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature scandinaveCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..