Cinq filles, tome 3 : Un cadavre peut en cacher un autre

Quelle joie de sentir des odeurs d’herbe, d’arbres, ou d’animaux. Quelle jouissance de ne plus prendre en pleine truffe les miasmes insupportables de la grande ville : multiples parfums (ou remugles) d’humains, gaz d’échappement, nettoyant-désinfectant dans l’entrée de l’immeuble, etc.
Il aimait vraiment bien cet endroit. Quel dommage que sa maîtresse ne se soit pas jointe à lui. Une chic nana. Sans doute aurait-elle, elle aussi, adoré patouiller dans la bouillasse ou creuser, comme une folle, dans l’espoir toujours déçu de choper une taupe. Y’a pas de taupe à Paris. Une ville très surfaite, au fond.

Avant la soixantaine et même après, les hommes peuvent engouffrer un avocat-crabe-mayo, suivi d’une côte de bœuf à la moelle-frites. Allez, encore un petit creux, laissons-nous aller sur la crêpe au chocolat ou le Paris-Brest. Le lendemain matin, la balance restera imperturbable, annonçant de sa voix cruche « Poids stable ». Une femme se lâche et tente la même expérience trois fois dans le mois, l’ignoble balance, avec sa petite voix perfide se gausse : tra-la-lèreuh, t’as pris deux kilos, pauv’filleuh !

Toutes ces dames, belles à croquer, intelligentes, délicieuses possèdent un point commun : le génie pour dénicher les emmerdements dans les endroits les plus improbables. Pire : le génie pour les attirer, même quand il n’y en avait pas avant leur arrivée. Puisqu’on ne peut pas les changer, deux solutions : ou on en change ou on s’adapte !

Les femmes ont toujours une explication qui se tient, du moins à leurs yeux, donc, pas nécessairement aux nôtres. Le mieux consiste à nager avec le courant, croyez-moi. L’énorme problème, très masculin pour le coup, c’est que ni vous ni moi ne serons dans les parages en cas de… en cas de je ne sais trop quoi.

Au fond, soyons lucides, bien mal acquis ne profite pas… quand on se fait pincer. La légion de ceux qui se sont enrichis de façon malhonnête, tout en passant au travers des mailles du filet, en témoigne. En plus, contrairement à d’autres, elle avait gagné cet argent par son travail.