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EAN : 9782234057050
210 pages
Stock (25/08/2004)
3.65/5   47 notes
Résumé :
" J'habitais dans la rue, certes, mais je restais la même femme. Je n'étais pas folle, ni mal élevée, j'avais un peu de culture et je savais réfléchir, j'étais capable d'échanger des idées, à plus forte raison des banalités. Mais non, personne ne désirait bavarder avec moi. Etait-ce parce que j'étais sale ? Mal habillée ? De quoi avaient peur ceux qui se détournaient, vaguement offusqués ? Ils vivaient dans un monde et j'en étais exclue, cela suffisait à empêcher le... >Voir plus
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J'ai nom sans bruit - Isabelle Jarry - Collectioçn Folio - Roman - lu en novembre 2023.

Ma seconde lecture sombre en ce mois de novembre, le temps sur la Belgique est de la même couleur et le ciel pleure tous les chagrins du monde.

Et des chagrins, il y en a dans cette histoire.

Marie poète, Philippe photographe et la petite Nisa vivent en symbiose, mais voilà, Philippe vient à décéder bien trop tôt et c'est la plongée en enfer pour Marie et Nisa.

Marie est en pleine détresse, elle ne parvient plus à s'assumer, à assumer Nisa, à payer ses factures et son loyer et Nisa est confiée "aux instances compétentes", c'est l'expulsion de son appartement, c'est la survie dans les rues de Paris. Marie a perdu tous ses repères.

Au bout du rouleau, elle décide de partir à la campagne dans la petite maison abandonnée dont elle devrait hériter de son mari Philippe quand les paperasseries administratives seraient terminées. Elle se lance dans ce périple en stop.

Marie, si diserte, si communicante, à force de solitude perd les mots, les sons ne sortent quasi plus de sa bouche, elle a appris à devenir invisible lors de son errance dans les rues de Paris. Marie est devenue farouche.

Elle doit se faire violence pour, lentement, avec les moyens du bord remettre le jardin et la maison en état dans l'espoir de pouvoir reprendre Nisa.

Sa solitude est immense, son unique but est de récupérer son petit soleil Nisa, de retrouver les mots perdus et d'avancer sur un chemin plus serein.

J'ai nom sans bruit est le titre parfait pour cette histoire et l'illustration de William Wilson "Chaise poète" est très parlante, j'aime beaucoup (illustration de la Collection Folio)

Isabelle Jarry avec J'ai nom sans bruit a su capter mon attention, avec ses mots plein de douceur malgré la dureté de l'histoire du long cheminement de Marie poète, Marie chagrin, Marie courage et enfin Marie sourire.

Quelques longueurs et répétitions, l'une ou l'autre situation un peu irréelle, mais ce fut une lecture enrichissante par son côté humain.



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La narratrice, poète qui s'est déjà fait éditer, vient de perdre son mari.
Son deuil est une véritable descente aux enfers.
En attendant que la succession ait lieu, elle doit quitter son logement, placer momentanément sa fille. Après quelques mois d'errance dans les rues de Paris, elle part en stop dans une maison de campagne ayant appartenu à la famille de son mari.
C'est l'histoire d'une lente dégringolade.
Elle perd tout : son mari, sa fille, son logement.
Petit à petit, à force de vivre seule, elle va même perdre les mots, elle qui les aimait tant, puis la parole.
C'est bien écrit, avec sensibilité, la progression de la perte de repères est finement décrite, mais que c'est sombre !
Ce n'est pas le genre de livre à lire si on a le moral en berne.
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Belle lecture que ce roman d'Isabelle Jarry, première découverte de cet écrivain et la "magie" a opéré : j'ai été séduite tant par le récit que la narration elle-même.


Tout y est juste : pas d'apitoiement, pas de grandiloquence : Marie a tout perdu, le deuil dévore son coeur, sa fille est placée en institution et elle-même vit dehors d'abord à Paris puis à la campagne. Et voici que les mots la quittent, elle, la poète....


Marie, malgré le chagrin et la difficulté de son existence, ne voit pas ses jugements s'émousser : la perception qu'elle a des rues de son quartier, des paysages de la campagne - beaucoup de très belles lignes sur la nature - reste clairvoyante, ainsi que le regard qu'elle porte sur "les autres" - ceux qui vivent dans la rue ou ceux qu'elle croise - .
Elle est juste le témoin invisible - puisque personne ne la remarque, ni ne lui parle - de la société qui l'entoure.


On partage aussi le deuil qui la ronge, et la "relation" qu'elle entretient avec celui-ci : beaucoup de belles images des souvenirs , l'importance de nos "greniers" dans la tête ou réels...


J'ai eu beaucoup de mal à quitter Marie mais elle a son étoile, sa fille Nisa...
Je ne peux pas tout vous raconter : j'espère juste vous donner l'envie d'aller cheminer avec Marie et de l'écouter.
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L'auteur part à la campagne, elle a tout perdu son mari, on lui a enlevé sa fille Nisa de cinq ans. Elle n'a plus de maison, elle est devenue SDF. Puis elle décide de se réfugier à la campagne dans la maison de la famille de Philippe. Son mari était photographe elle poète. Il vivait de peu façon bohème. Tout bascule et elle reprend goût à la vie grâce à sa fille Nisa.Elle lui donne le goût de vivre. C'est magnifique, Nisa apporte à sa mère la joie de vivre c'est merveilleux. Ce livre est une réflexion sur la vie.
J'ai beaucoup aimé, un passage particulièrement, elle se refuge dans le grenier de sa maison, elle y trouve des trésors des photos, l'enfance de son mari, des vêtements. Dans ce grenier, elle oublie sa pauvreté, sa condition.
C'est un roman qui pourrait être cérébral, mais pas du tout , le style est fluide et l'auteur terriblement attachant.En un mot c'est un livre terriblement attachant, fort à lire d'urgence.Il change de regard sur le monde qui nous entoure. le seul reproche que je peux lui faire c'est le titre pas accrocheur du tout mais bon.
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Le Livre du Mois de Mars 2021
Lire ce livre c'est faire un bout de chemin avec Marie, cette jeune femme qui brutalement se retrouve démunie et dont le seul refuge est la rue.
Ce roman, si réaliste, questionne. Nul n'est à l'abri d'un coup du sort, nul n'est à l'abri de sombrer dans l'abîme.
Dans notre société, le lien social est si ténu.
C'est aussi un message d'espoir et d'amour, il suffit d'une main tendue, si menue soit-elle.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"J'habitais dans la rue, certes, mais je restais la même femme. Je n'étais pas folle, ni mal élevée, j'avais un peu de culture et je savais réfléchir, j'étais capable d'échanger des idées, à plus forte raison de banalités. Mais non, personne ne désirait bavarder avec moi. Etait-ce parce que j'étais sale ? Mal habillée ? De quoi avaient peur ceux qui se détournaient, vaguement offusqués ? Ils vivaient dans un monde et j'en étais exclue, [... ]"


"Il me restait du vocabulaire, tout de même, les mots n'avaient pas tous disparu. J'ai continué, mais en réalité je tournais en rond. J'écrivais toujours les mêmes choses, je répétais ce que je savais encore dire, m'accrochant à cet exercice sans m'apercevoir que je n'avançais pas dans le reconquête de mon vocabulaire, bien au contraire."

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J'avais cru au plus grand des malheurs en perdant Philippe et en abandonnant notre fille, j'avais été désespérée de me retrouver à la rue, mais je comprenais ma détresse dans cette nouvelle épreuve, à laquelle rien ne m'avait préparée, car on n' imagine pas un instant que l'on puisse être ainsi dépossédé de sa propre langue, de quelques chose d'aussi intimement personnel. Les êtres chers, l'argent, les biens matériels, tout cela nous est extérieur, on peut concevoir de les perdre, mais les mots du langage nous appartiennent, ils nous constituent, on ne peut nous les enlever.
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