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Jeanne Hersch (Traducteur)
EAN : 9782264034441
192 pages
10-18 (01/12/2001)
3.8/5   51 notes
Résumé :
Jaspers incarne, en Allemagne, l'existentialisme chrétien. Partant de la constatation primordiale de l'existence, le philosophe, échappant au réalisme matérialiste, doit rechercher les conditions du salut de l'homme, c'est-à-dire l'accomplissement de sa liberté. Cet accomplissement, Jaspers le situe en Dieu.

Récusant donc la primauté de la science sur la métaphysique et la foi, Jaspers montre comment ont peut, depuis Platon, déduire et construire un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Bon… D'abord, pour moi, ce n'est pas une « introduction à la philosophie » classique ; c'est quelque chose de pointu, à mon avis pour des « experts » en philo. L'expression ou la traduction de l'allemand rend les définitions de Jaspers confuses, et on est un peu perdu…Karl Jaspers est un philosophe du XXè siècle, considéré comme « existentialiste chrétien ». Qu'est ce qu'un existentialiste chrétien ?
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Le style n'est « pas à mon goût ». C'est trop abstrait ; les exemples sont trop peu nombreux, certaines affirmations me semblent péremptoires. Des passages me sont entièrement flous, et les définitions imprécises.
Dans la première moitié du livre, on dirait qu'il déverse ses idées à l'emporte-pièces, on dirait qu'il se défoule, et j'ai du mal à suivre.
Puis, on a l'impression qu'il tourne en rond, comme une mouche qui se heurte à un plafond de verre : le message de Dieu. Comme c'est un philosophe chrétien, croyant, il semble agacé par « le silence énigmatique de Dieu » !
Puis Jaspers jette un paragraphe intéressant sur l'histoire des civilisations et de la philosophie, histoire qu'il découpe en quatre parties, dont la plus intéressante pour lui, va de moins 800 à moins 200, et concerne les principaux philosophes fondateurs dans le monde : c'est comme si, à cette époque, l'humanité prenait conscience des limites de l'homme.
Puis vient un passage mal construit à mon goût, mais intéressant sur l'indépendance du philosophe, ce que j'appelle peut-être « le libre arbitre ».
1 ) indépendance sans Dieu ; avec Dieu : laquelle est fausse, dit-il ?
2 ) quelle indépendance de la pensée peut-il y avoir en période de dictature ? en période de « communication humaine » ?
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Quelles sont les particularités, l'essence de la philosophie ? Contrairement à la science, il n'y a pas de « progrès » ; et tout le monde peut philosopher ! Je suis d'accord.
Cependant, certains philosophes ont appuyé sur des situations importantes touchant à la philo :
Epictète, avec le stoïcisme, souligne les situations-limites comme les souffrances du corps ou la mort ;
Platon définit l'essence de la philosophie ;
Descartes insiste sur l'importance du doute, de l'incertitude.
Jaspers ajoute quelques éléments :
- La communication ( les arguments sont faibles ) ;
- L'englobant, qui serait une scission sujet / objet ( définition très confuse )
- Il y a aussi la notion de « sujet vital », enveloppant l'âme, la conscience, l'esprit, l'historicité du sujet ... [ il manque des éléments pertinents, à mon avis ]
- La philosophie n'apporte pas de certitudes, elle ne peut qu'éveiller les consciences.
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Puis Jaspers, philosophe chrétien, explique que tout philosophe doit prendre position par rapport à Dieu : soit il est athée ; soit il est croyant, et admet « la transcendance », le phénomène « Dieu » n'étant pas apodictique ( ne pouvant pas être prouvé ).
Il ramène le « dieu pensé » par la Bible et les philosophes grecs au « dieu révélé » (par Jésus ) sans en tirer de conclusions, car rien n'est vraiment prouvé.
De plus, il proclame que tout écrit sur Dieu est faussé.
.
Si je comprends cet écrit, Jaspers a foi en Dieu, mais se méfie des écrits car ce n'est pas Dieu qui a écrit. Je suis d'accord : Dieu n'a pas créé les commandements ou la Bible : ce sont les hommes qui ont écrit tout cela.
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Mon bilan de ce livre est mitigé. D'un côté, on dirait qu'il est inachevé, avec un plan bizarre :
 la philo ;
 puis Dieu ;
 puis la philo à nouveau, avec des concepts peu explicités comme « l'englobant » ou « l'exigence absolue », comme s'ils étaient évidents ;
 puis à nouveau de la métaphysique, avec cinq principes de la foi philosophique, démarquée de la foi d'Eglise qu'il appelle « les instances objectives », mais on a l'impression d'une mouche qui se heurte à un plafond de verre, ou, comme il dit :
« un papillon au bord de l'océan », qui n'ose pas se lancer dans l'inconnu, l'inconnu étant ici l'ensemble des volontés divines qui sont inconnues à la plupart des hommes dont l'auteur ;
 puis il part sur l'histoire de la philosophie : c'est pour moi le passage le plus important, le passage où j'appréhende une vue globale de l'histoire de la philosophie. Karl Jaspers nous livre enfin, à cette occasion, sa vue de la position de la place de la philosophie dans l'ensemble des connaissances humaines : la première "connaissance" dans la frise historique, de 800 à 200 avant JC, où des grands noms de la philosophie montrent la prise de conscience des limites de l'humanité. La religion, les religions viennent après, mais elles ont l'avantage sur la philo d'avoir une structure sociologique, des « instances objectives », alors que les travaux philosophiques sont principalement des oeuvres solitaires. Enfin, les sciences naissent et progressent. Jaspers déplore que la philo ne progresse pas vraiment, car non appuyée, comme les sciences sur des bases solides qu'on peut dépasser, mais elle est "appuyée" sur des doutes.
Il compare plutôt la philosophie à l'ensemble de l'univers artistique, avec des « artistes » isolés, des directions plus ou moins approfondies, mais qui ne se superposent pas, qui ne s'améliorent pas. Je trouve cette comparaison originale et intéressante.
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Donc, pour moi, c'est une oeuvre floue mais intéressante, notamment sur sa position "chrétienne". Cependant je ne suis toujours pas plus avancé sur le concept d « existentialisme » 😊
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Il s'agit de douze" causeries" demandées à l'auteur par Radio-Bâle, occasions d'aborder quelques questions basales telles que : qu'est-ce que la philosophie?, l'idée de Dieu, l'homme, le monde, le sens philosophique de la vie,…
Le titre est un peu trompeur, par bonheur si j'ose dire, et devrait plutôt s'appeler "Introduction à une philosophie transcendante" ce qui rendrait mieux compte d'un mouvement en deux temps.
D'abord, l'auteur, tout en réfléchissant sur des thèmes classiques de la philosophie ou relatives à la philosophie (origine, histoire), assujettit, par conviction et donc par hypothèse, son propos à "l'englobant":
"Il est évident que l'être en soi ne peut pas être objet. Tout ce qui est objet pour moi vient à moi du fond de l'englobant et c'est du fond de l'englobant que je surgis comme sujet. L'objet est un être défini pour le moi. L'englobant, pour ma conscience reste obscur. Il ne s'éclaire que par les objets, et il devient d'autant plus clair que les objets sont nettement présent à la conscience. L'englobant ne devient pas lui-même objet, mais il se manifeste dans la scission du moi et de l'objet. Lui-même reste un arrière-plan qui s'éclaire sans cesse à travers la manifestation des objets, tout en demeurent l'englobant."
En d'autres termes, le monde, la totalité du monde n'est pas le Tout. Exit le matérialisme, si je ne m'abuse.

Ensuite, Dieu et la foi:
"On retrouve sans cesse cette vérité: Dieu n'est pas un objet de connaissance, il ne peut être dévoilé de façon apodictique. Dieu n'est pas non plus un objet de l'expérience sensible. Il est invisible. On ne peut le regarder, on ne peut que croire en lui.
Mais d'où vient cette foi? Elle ne vient pas originellement des limites extrêmes de l'expérience dans le monde, mais de la liberté de l'homme. L'homme qui prend vraiment conscience e sa liberté acquiert en même temps la certitude de Dieu. La liberté et Dieu sont inséparable."
Bien entendu, ce Dieu-là ne craint pas de se voir prouver scientifiquement son inexistence comme le fait, avec plus ou moins de bonheur un Victor Stenger dans "Dieu, l'hypothèse erronée". Jaspers , qui me méconnait pas le rôle passé et actuel des religions monothéistes , ni même certaines de leurs vertus non plus que leurs méfaits, se démarque totalement de la notion de Dieu personnel qu'elles ont construite et véhiculent.

L'ouvrage est avant tout une initiation à la réflexion philosophique, un enseignement par l'exemple, une mise à l'étrier du pied des postulants, une indication des voies et des efforts à consentir sans hauteur ni démagogie. Les prérequis rassurent: capacité et goût de la réflexion vers soi, communication vers les autres, respect des écrits des grands penseurs de tous temps, appropriation des méthodes et résultats de la recherche scientifique…

On a envie de mieux connaître cet homme, à l'écriture et la pensée sereines, apparemment très respectueux de celle des autres. On pourra au mieux se contenter de ses livres.
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Un livre que notre prof de philo de terminale nous avait demandé de lire et que je n'avais pas fini. J'ai craint qu'en m'étant éloigné de la philo avec les années, le challenge de le lire enfin soit encore plus difficile.Ce ne fut pas le cas, l'expérience de la vie étant d'une aide au moins aussi importante que le théorie pour bien comprendre la philo.

Sous couvert de permettre un accès à la philosophie en général, Jaspers développe sa pensée personnelle. Sa culture chrétienne est omniprésente et l'idée de Dieu et de foi parcourt tout le livre et tous les thèmes. Cependant, il émane de cette pensée une grande ouverture d'esprit, un humanisme qui permet de se sentir proche d'un tel penseur. Jaspers conseille la lecture des auteurs, donne envie de philosopher, et c'est finalement le but principal d'un tel ouvrage.

Les thèmes ne sont qu'effleurés et pas approfondis (mais qu'attendre d'autre d'une introduction) et tournent tous, comme dit précédemment, autour de la spiritualité, de la métaphysique. Les appendices permettent de compléter heureusement un propos parfois trop général en brossant une chronologie des différents penseurs de l'histoire afin de guider la personne désireuse de se lancer dans l'étude de la philosophie. Un ouvrage à recommander dans le but que son titre décrit lui-même.
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Au fur et à mesure de ma lecture, j'ai traduis sur une feuille de papier ce que je me représentais être la philosophie.
Karl Jaspers est un vulgarisateur plutôt doué. Son essai est abordable pour les néophytes. J'ai pu symboliser la conscience-monde comme un processus dans un espace-temps circonscrit par la matière. Et que la philosophie est l'englobant, dont l'origine absolue est le non pouvoir.
L'homme est étudié dans sa dimension physiologique, psychologique et sociale. L'homme est perfectible et peut se laisser séduire par le désir. Ce n'est pas un argument. L'homme a besoin de s'interroger pour progresser et se transformer. L'homme doit s'étonner. Il se sert du langage, de symboles, de connaissances apodictiques, afin d'éveiller sa conscience, de s'ouvrir au monde. La philosophie est une construction toujours en cours. C'est une science ancienne et moderne.
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J'affectionne particulièrement Jaspers. Pour lui, la philosophie est la pensée philosophique elle-même et non un ensemble quelconque de thèses diverses. Sa philosophie s'attache à explorer et à décrire les marges et les limites de l'expérience.
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Entre 800 et 200 avant JC, il se passe des choses extraordinaires. En Chine, vivent Confucius et Lao-Tsé, on voit naître toutes les tendances de la philosophie chinoise. Aux Indes, c'est le temps de Bouddha. Toutes les possibilités philosophiques se déploient, jusqu'au scepticisme et au matérialisme, jusqu'à la sophistique et au nihilisme, comme c'est le cas en Chine. En Perse, Zarathoustra développe son âpre vision du monde où l'univers apparaît déchiré par le combat du bien et du mal. En Palestine, se dressent les prophètes, depuis Elie, Esaïe, Jérémie, jusqu'au second Esaïe. En Grèce, il y avait Homère, les philosophes Parménide, Héraclite, Platon, les Tragiques Thucydide et Archimède. Tout ce que de tels noms ne peuvent qu'évoquer a grandi au cours de ces quelques siècles, à peu près en même temps en Grèce, aux Indes et en Orient, sans que ces hommes aient rien su les uns des autres.
La nouveauté de cette époque, c'est que partout, l'homme prend conscience de l'être dans sa totalité, de lui-même, et de ses limites.
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Les questions, en philosophie, sont plus essentielles que les réponses, et chaque réponse devient une nouvelle question.
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La question qui se pose,c'est de savoir s'il est en général possible de se faire une idée exhaustive de l'homme au moyen de ce qu'on peut savoir de lui;ou bien,si l'homme est,au delà de ce savoir, quelque chose de plus:une liberté qui échappe à toute connaissance objective,mais qui lui reste pourtant présent comme une réalité indestructible
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"...Mais je n'existe qu'avec autrui, seul; je ne suis rien." (Paris, Plon, p 27)
"...La philosophie c'est ce qui ramène au centre où l'homme devient lui-même en s'insérant dans la réalité..." (p. 10)
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L'homme en tant que réalité empirique dans le monde est un objet que l'on peut connaitre. Ainsi, par exemple, les théories raciales établissent des différences spécifiques; la psychanalyse étudie son subconscient en activité; le marxisme voit en lui un être vivant dont le travail producteur conquiert la maîtrise sur la nature et sur la réalité sociale, ces deux processus pouvant aller jusqu'à la perfection. Or toutes ces voies que la connaissance emprunte permettent de saisir quelque chose de l'homme -quelque chose de réel-, mais jamais l'homme en son entier.
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Video de Karl Jaspers (1) Voir plusAjouter une vidéo

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