AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070142781
304 pages
Gallimard (26/09/2013)
3.58/5   13 notes
Résumé :
Le Vieux-Port de Marseille au temps de sa splendeur. Un soir de l'été 1875, deux très jeunes gens, un Français et un Polonais, se rencontrent au bord des quais pittoresques de la ville la plus remuante d'Europe. Ils sont tous les deux profondément marqués par l'Odyssée, par Victor Hugo, par Jules Verne et surtout par Baudelaire. Ils rêvent d'aventures exotiques, de mers lointaines, de déserts ou de tempêtes, de rencontres surprenantes, de terres inconnues, de peuple... >Voir plus
Que lire après Au bord de la mer violetteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Notre histoire avec certains livres est parfois étrange. J'avais choisi ce livre d'Alain Jaubert au hasard, enfin au hasard guidé par les challenges Babelio puisqu'il était destiné à valider le J de mon challenge ABC 2018-2019... N'ayant pas pu terminer le challenge, j'ai reconduit la proposition pour la saison suivante... mais reculait toujours le moment de cette lecture. Ce titre "Au bord de la mer violette", qui m'avait d'abord intrigué, sonnait maintenant à mon esprit comme une promesse d'ennui. Pourquoi ? Je n'en sais diablement rien !

Heureusement, l'envie de finir pour de bon cette session ABC m'aura permis de me lancer dans l'aventure... et qu'elle fut belle ! N'ayant pas l'habitude de lire les quatrième de couverture, j'ai donc découvert progressivement cette rencontre entre deux aventuriers sur le port de Marseille, sans me douter qu'il s'agissait bel et bien de deux célèbres écrivains, l'un polonais, l'autre français. Les indices ne manquent pas pourtant pour bien identifier les deux, mais je suis pourtant resté dans la naïveté bien longtemps... Sans doute parce que toute la première partie du livre est surtout une ode magnifique à la ville de Marseille, théâtre de la rencontre de ces deux êtres exceptionnels. L'auteur est vraiment très doué pour faire vivre une ville à travers les yeux de celui qui la visite. L'entremêlement avec la soirée de rencontre entre les deux hommes permet d'éviter toute lassitude. J'ai dévoré en une soirée les 140 premières pages du livre.

Tout en restant dans la même plume et la même ambiance, les deux autres parties sont bien différentes et nous permettent de faire le lien entre l'oeuvre des deux auteurs et leurs parcours de vie, leurs pérégrinations. Jaubert saupoudre intelligemment ces deux autres parties de rappels de la rencontre évoquée en première partie, un fil conducteur tendu tel un fil d'Ariane nous permettant de nous amuser plutôt que de nous perdre dans le labyrinthe des références et des expériences.

J'ai aussi forcément été sensible aux multiples références à Ulysse tout au long du livre (ceux qui savent pourquoi... savent pourquoi ! :) ). Ce lien fort avec celui qui fut tout à la fois le symbole de l'aventure et du voyage mais surtout sans doute le premier héros romanesque de l'histoire de la littérature, permet de renforcer le souffle épique que l'auteur a su insuffler dans son tracé de la vie des deux protagonistes.

Un des plus beaux compliments que l'on puisse faire à l'auteur est sans doute la forte envie de relire les deux hommes qui nous prend une fois la dernière page tournée. Oui, relire, car c'est bien de deux grands noms qu'il s'agit ici, même si Jaubert a su leur redonner toute la simplicité humaine que leur célébrité aurait pu avoir tendance à leur dérober. Et ces deux grands noms, quels sont-ils ? Lisez "Au bord de la mer violette" pour le savoir, vous serez sans doute bien plus perspicace et rapide que moi pour le découvrir !

Commenter  J’apprécie          285
Je suis très mitigée concernant ce livre. D'abord sur l'écriture : trop d'énumérations qui finissent par lasser le lecteur ; ensuite il y a intérêt à apprendre le vocabulaire de la marine avant de démarrer la lecture ... Quant aux protagonistes du roman c'est méconnaître qu'ils ont réellement existé et qu'ils figurent toujours au panthéon de la Littérature. Conrad est certainement le plus réputé des auteurs de romans d'aventures et, avec Robert Louis Stevenson, celui qui a eu la plus grande influence dans l'évolution du genre. Il a, entre autres, influencé des écrivains tels que Gide, André Malraux, Blaise Cendrars, et bien d'autres, dans une moindre importance. Au revoir Joseph, passons à Arthur. ! Incontestablement, il a été et est resté un de nos plus grands poètes.Celui, avec peut-être Apollinaire, dont nombre de ses poésies ont été mises en musique : "On n'est pas sérieux quand on a 17 ans" ou "Le bateau ivre", par exemple, ont été chantées par Léo Ferré. Or, aucune des oeuvres de ces deux grands hommes n'est citée dans le roman de M. Jaubert , ce qui pourrait donner envie à des lecteurs qui ne les connaissent pas de les découvrir. Dommage ! Cela aurait, sans doute, été plus valorisant que les détails peu ragoutants de l'amputation d'Arthur. Pour ma part, j'aurais envie de classer ce livre dans la catégorie des "romans de gare".
Commenter  J’apprécie          10
Deux très jeunes gens se rencontrent dans le port de Marseille, puis ne se reverront jamais…et pourtant leur histoire est assez similaire. En toile de fond, voici Konrad (Lorenz) et Arthur (Rimbaud), un Polonais et un Français, mais en fait dans ce roman, il s'agit plus de parcourir l'Histoire de l'Europe, de la Commune à la Grande guerre. Magnifique roman où l'on entre par le Vieux-Port de Marseille avec des portraits admirables autour de la vie marine. Il faut vite abandonner l'idée de rechercher la signification des mots que l'auteur utilise. Rien que pour le port, entre les noms des voiles, des embarcations, des produits transportés…on n'en finit pas. Mieux vaut se laisser guider par le rythme et la poésie de ces magnifiques descriptions. YR
Commenter  J’apprécie          10
Une ville et des voyages

La rencontre imaginaire ou réelle, peu importe, entre les deux protagonistes donne lieu à une multitude d'itinéraires...J'ai voyagé au travers des périples, des aventures marines, dans Marseille, et au gré du vent et des images...
Que de références culturelles, de vocabulaires, Alain Jaubert nous donne la possibilité d'accroître notre champ lexicale de façon infinie, tout est imagé et décrit, le nom des bateaux, les paysages, les sensations, les sentiments des personnages. Arthur et Konrad ou Conrad, il faut lire pour comprendre les turpitudes, découvrir la richesse de cette période et l'envie de l'auteur de nous faire partager sa passion pour cette période de l'histoire.
C'est l'occasion de découvrir le 19ème à pied, sur mer ou confortablement assis devant un rafraîchissement !!
Commenter  J’apprécie          00
Un enchantement. Comme une longue promenade sur les quais de Marseille et tous les ports du monde en compagnie d'Arthur Rimbaud et de Joseph Conrad. Se sont-ils croisés ? L'auteur aime à jouer avec cette idée. Un vrai privilège d'être dans leurs pensées secrètes. Des énumérations ? Oui, certes ; tant de mots, temps de lieu qui devaient danser dans leurs têtes. On ne saurait rêver meilleure compagnie ; c'est à regret que je les ai quittés.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il a enfin trouvé sa voie, lui, l'orphelin, l’exilé. Etre loin, disparu, oublié, ignoré, sans attaches et, si seulement c'était possible sans souvenirs. Il a trouvé son bout du monde, sa cachette absolue. Il n'est plus rien, il aime la saoulerie vertigineuse de la foule, cet anonymat définitif dans ces tourbillons de gens, cet immense brassage de classes sociales, de costumes pittoresque, de la redingote au burnous, du gibus au turban, les groupes les plus divers de tous ces quartiers, des villages des environs, des centaines de navires en escale, des foules se déversant, se mélangeant, repartant, revenant, se métamorphosant sans cesse, chaque jour, chaque heure. Et lui, perdu au milieu de tous, chantonnant, enfin joyeux, ivre de son invisibilité. Personne ne le connaît, il ne connaît personne, il est libre ... La ville lui appartient.
Commenter  J’apprécie          70
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

(Arthur Rimbaud - Le dormeur du val)
Commenter  J’apprécie          60
Que faut-il faire pour être marin ?
- D'abord regarder les autres. Ensuite apprendre les mots, les marins na parlent pas comme tout le monde. Et puis les nœuds, le gréement, les voiles, les vents, les étoiles, les instruments de navigation, compas, sextant, chronomètre, tout le reste... Mais tout ça se fait peu à peu. Après, quand on a l'âge, on passe des brevets, il y a des grades, comme à l'armée ! Il y en a qui vont dans des écoles. On peut aussi apprendre sur le tas, comme on dit.
- Beaucoup de promiscuité, donc ! Moi, j'aime la solitude !
- Oui, "un métier de chien, dit mon ami Baptistin. Et lui s'est retiré. Je crois que les marins aiment surtout les ports et les escales !
Commenter  J’apprécie          50
"... quelques jeunes gens (que le trouve naïfs) ont essayé de fonder un système littéraire sur votre sonnet sur la couleur des lettres".

[ Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! ]

Commenter  J’apprécie          20
Et puis autant sa vie lui paraissait lors de chaque crise comme un tissu décousu d'occasions ratées, de fuites inutiles, d'errances sans but, de rencontres sans lendemain, autant l'écriture avait redonné une cohérence à ces morceaux de vie. Ses personnages et ses paysages recomposés étaient le ciment de cette existence parallèle. Il pensait qu'il avait réussi à vaincre en partie cette cruauté et cette absurde indifférence de la nature en fabriquant ces petites machines mystérieuses et trépidantes, les livres.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Alain Jaubert (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Jaubert
Alain Jaubert - Sous les pavés
autres livres classés : marseilleVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (23) Voir plus



Quiz Voir plus

Roald Dahl

Roald Dahl est un auteur britannique mais d'origine

suédoise
danoise
norvégienne
finlandaise

10 questions
405 lecteurs ont répondu
Thème : Roald DahlCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..