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Critique de Z3D


Z3D
06 décembre 2016
Suis-je définitivement perdu pour la littérature française ? A force de ne lire que des auteurs anglosaxons, aurais-je perdu le plaisir d'une écriture Proustienne où les mots et les phrases s'étirent à perte de vue ?
Il y a peut-être un peu de cela mais je ne pense pas que ce soit la seule et unique raison. J'avais confiance en ce livre, j'espérais retrouver le frisson de la Horde du contrevent à travers un autre auteur de fantasy française. Toutes les critiques dithyrambiques n'avaient fait que m'encourager dans ce rêve. Hélas, les rêves ne sont pas fait pour durer. le réveil est toujours très difficile lorsque la réalité s'en éloigne trop.

Autant crever l'abcès tout de suite, je n'ai pas aimé ce livre, j'ai même abandonné ce livre. Au tiers du livre, je savais que je ne l'aimerais pas, j'ai même hésité à l'arrêter à ce stade là. J'ai poussé jusqu'à la moitié, en me disant que je devais le finir. Je voulais être légitime dans mon avis face aux nombreuses critiques qui l'encensent. Et puis patatraque, ma motivation s'est envolée au détours d'un toit, au détours d'une énième description, au détours d'un début de rythme que l'auteur adore plomber de ses mots.
Que faire d'autre qu'abandonner quand l'histoire, les personnages, l'atmosphère et le style narratif ne nous conviennent pas ?

Parlons-en du style narratif tant loué par la critique. Je suis d'accord pour qu'un livre se démarque par son vocabulaire, son style grammatical pour essayer de donner un genre à un personnage ou une ambiance mais lorsque c'est trop, nous atteignons ce que j'appelle de la masturbation littéraire. Je ne pense pas avoir un mauvais niveau de vocabulaire, j'ai lu beaucoup de livre de différents styles, mais franchement, j'avais des fois l'impression que l'auteur utilisait un dictionnaire des synonymes désuets et prenait le 10eme mots pour être sûr que personne ne le connaisse. Lorsque, sur une page, tu as 3 mots inconnus dans ta propre langue, cela fait beaucoup, je trouve. Ça tourne un peu à la démonstration de l'auteur qui pour moi s'écoute écrire ! Si au moins ce style collait au personnage principal mais ce n'est pas le cas. L'histoire est écrit comme les mémoires de Benvenuto, tueur de sa majesté. Ce type est un tueur, pas un agrégée de lettres !
J'ai parlé du rythme de lecture gâché par tout un tas de vocabulaires et de tournures alambiquées mais j'ai oublié de mentionner les sempiternelles suites de noms de personnes et de lieux qui alourdissent les descriptions de détails que personne ne peut retenir. Si encore, il y avait une carte (pas en version de poche) de la ville pour pouvoir se repérer, cela pourrait aider un peu.

Parmi tous ces descriptions et ces noms, difficile de mettre une histoire et un rythme. Pire lorsqu'il y a un peu d'action, notamment lors de la course poursuite de Benvenuto sur les toit de Ciudalia, celui-ci pourchasser par une horde de tueurs reste percher à décrire les maisons et les toits de la ville pendant une page. A quoi sert cette description ici hormis à tuer l'action et à rappeler aux lecteurs que l'écrivain sait faire de jolies phrase…

Pour finir j'aborderais les personnages tous aussi pourris les uns que les autres. Je ne parle pas de leur caractérisation, les personnages sont bien dépeints mais j'ai beaucoup de mal avec les histoires où il n'y a aucun vrai gentil. Ils sont tous tordus, vicieux, manipulateurs et calculateurs ce qui entraînent une atmosphère délétère que je ne goûte pas vraiment. Je ne souhaite pas lire que les livres des bisounours mais un peu de répit dans un roman n'est pas inutile, un peu de sentiments bordel de m… !

Je conclurais par une absence de rôle féminin digne d'intérêt. Pire les seules femmes présentent sont soient idiotes, soient des putes, soient des grosses vaches ! Cette absence de touche féminine participe à cette atmosphère viciées dont je parlais.
Donc non, définitivement, ce livre n'était pas bon pour moi mais à l'instar d'un Game of Throne qui cartonne (et que je n'ai pas aimé non plus), la violence verbale, physique et sexuelle ont leur public et ce livre l'a aussi.
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