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4,19

sur 932 notes
Nul besoin de motivation à l'idée de lire Jaworski, ce titre, cela faisait un petit moment qu'il me tentait, et quel titre !
"Même pas mort !", admettez que c'est plutôt intrigant, c'est un cran au-dessus de "même pas mal" tout de même, alors à quoi s'attendre ?
C'est un récit qui commence avec l'histoire d'un jeune homme, Bellovèse, fils de Sacrovèse, dont on ne sait au départ pas grand-chose si ce n'est qu'il se dirige vers l'île des vieilles pour conjurer un sort en compagnie d'Albios le barde et de Sumarios, héros et protecteur du jeune homme.
C'est là que le titre prend toute sa signification, car transpercé à mort lors d'un combat, il aurait dû mourir au vu de ses blessures mais le destin en décide autrement. Ses compagnons d'armes s'attendent à le voir quitter le monde des vivants mais quand il se rendent compte que Bellovèse ne mourra pas, ils le regardent avec crainte et méfiance, car il est désormais un être qui vit entre deux mondes et se retrouve frappé d'interdit par décision des druides.
Dans une Gaule sensible aux superstitions et aux oracles, seule une rencontre avec les vieilles peut résoudre le problème et lever la malédiction, c'est le départ d'un récit d'une grande force qui va mêler réalité, rêves et légendes et nous transporter dans une autre dimension.
C'est parfois déroutant, le fantastique est omniprésent et se confond souvent avec la réalité. Ce que j'ai trouvé pour ma part fabuleux c'est cette construction narrative, j'ai été aspiré petit à petit dans la trame tissée par l'auteur, imaginez les cercles concentriques qu'une pierre jetée à l'eau va générer, chaque cercle représentant un élément de l'histoire qui se dévoile pour raconter qui est Bellovèse, quelle est sa famille, et quel est son destin à lui, fils aîné d'un roi mort et spolié de son héritage.
La dernière partie du récit est à "couper le souffle" avec une montée en puissance d'une grande intensité et des révélations que l'on a attendu impatiemment.
Ce n'est pourtant qu'une introduction, car comme l'indique la dernière phrase, "C'est loin d'être fini. En fait cela vient de commencer", inutile de vous dire que je vais attaquer la suite très vite, c'est à dire là tout de suite :)
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Il est des écrivains qui posent des problèmes. Ceux que d'abord on lit avec difficulté, ou dont on dénoue trop facilement les fils de l'intrigue. Il y ensuite ceux qui mentent ostensiblement pendant les trois quart du bouquin et qui se décident au final, à éventer leur histoire l'air de dire "de rien pour la balade".
Dans le polar on trouve les écrivains pervers, désolés de n'avoir pas compléter leur première année de médecine et qui n'aiment rien plus que d'éviscérer leurs personnages face au lecteur.
L'Heroic Fantasy quant à elle s'adonne au joyeux plaisir de l'élongation narrative : comprenez, on en prend minimum pour mille pages, quitte à couper le tout en quatre ou cinq tomes.
Et voilà Jean-Philippe Jaworski, l'homme qui ne se trompe jamais. Excusez du peu, à force de lire, on perd certaines bonnes habitudes glanées à l'époque de nos découvertes adolescentes des Zola, Balzac, Maupassant et Flaubert. Lire Jean-Phiippe Jaworski, c'est redécouvrir qu'une phrase peut être belle et efficace, longue et rythmée, poétique et vulgaire.
Ce premier tome est un tombeau, d'ailleurs son titre, Même pas mort, voudrait absolument nous dédire mais ça ne prend pas. La quatrième de couverture renseigne et indique : "je m'appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, fils de Belinos. Pendant la guerre des Sangliers, mon oncle Ambigat a tué mon père. (...) Là-dessus, le temps a suivi son cours? Nous avons grandi. Alors mon oncle s'est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : mon frère et moi, il nous envoyés guerroyer contre les Ambrones. (...) Mais il est arrivé un accident. Je ne suis pas mort".
Quand je parlais de tombeau....
L'art de Jaworski s'exprime d'abord dans l'embrouille, il est un grand manipulateur - on s'en était rendu compte lors de la lecture de Gagner la Guerre - mais si le point commun devait être trouvé avec cette autre roman, il n'aime rien plus que de faire voir ce qu'il sait que nous ne verrons pas de suite. Grosso modo : vous saviez tout, mais vous n'avez rien pigé.
C'est une façon d'envisager l'intrigue d'un roman et si elle nécessite un art parfait dans la construction du récit, c'est un écueil que ne craint pas Jaworski. Aussi son roman entrecroise les fils temporels et de conscience si bien qu'il est compliqué dans un premier temps de situer le héros. D'abord personnage de fiction, on entrevoit la réalité de son monde Celte au travers de la multitudes d'informations que glisse l'auteur. Il faudra avancer dans le livre pour remonter le temps et comprendre le cheminement des deux frères, y voir plus clair dans les conflits et les clans, pour distinguer les royaumes, les rois et les héros. le rapprochement qui me vient alors immédiatement, c'est Gene Wolfe et le fabuleux "l'ombre du bourreau" qui distille tout comme Jaworski les indications de temps et d'espace et aime noyer ses personnages et ses lecteurs dans le flou de la création.
Comme à son habitude, guidé par le mot, Jaworski livre quelques fois des pages à la beauté somptueuse. On pense à l'escalade du mur de la cité, aux courses dans la forêt façon Mythagos, et enfin aux embruns de l'île des sorcières.
Trois tomes sont prévus pour ce voyage en compagnie de Bellovèse et pour tacher d'entrevoir, un peu, la magie de ce monde celte enfoui dans nos mémoires hexagonales.
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Après un recueil de nouvelles (« Janua vera ») et un premier roman (« Gagner la guerre ») d'une qualité remarquable et unanimement salués aussi bien par la critique que les lecteurs, voilà que Jean-Philippe Jaworski nous revient enfin avec une trilogie de fantasy historique intitulée « Rois du monde ». L'auteur quitte cette fois l'univers du Haut-Royaume pour se consacrer aux peuples celtes peuplant la Gaule antique que l'on découvre à travers l'histoire de Bellovèse, fils de roi dépossédé de son héritage et exilé en compagnie de son frère et de sa mère par son oncle, désormais haut-roi. A travers le récit à la première personne du jeune homme, J.-P. Jaworski brosse le portrait d'une civilisation celtique cohérente et intrigante, résultat de longues et minutieuses recherches sur cette fascinante société dont il est brillamment parvenu à retranscrire la beauté et la complexité. Comme souvent dès qu'il est question des Celtes, la magie vient pointer le bout de son nez, aussi tient-elle évidemment une place de choix dans l'oeuvre de l'auteur, de toute évidence friand de mythologie. Certaines scènes mettant en scène des divinités ou des créatures fantastiques inquiétantes et emplies de mystères valent notamment particulièrement le détour et ne vont pas sans troubler le lecteur, qu'il s'agisse de l'excursion de Bellovèse sur l'île des Vieilles ou encore de sa rencontre avec les terribles créatures hantant les forêts bordant sa demeure.

On peut également saluer le travail réalisé sur le temps de la narration, différentes époques se mêlant et s'entremêlant les unes aux autres au fil du récit. L'auteur n'hésite en effet pas à passer d'un paragraphe ou d'un chapitre à l'autre de l'enfance de Bellovèse à l'automne de sa vie ou bien à certains épisodes intermédiaires, tissant ainsi une trame complexe sans pourtant jamais embrouiller ou perdre le lecteur qui ne peut qu'admirer sa remarquable maîtrise. le talent de l'auteur se manifeste également à travers la beauté de sa plume, déjà à l'origine de nombreux éloges dans « Gagner la guerre », et qui sait encore une fois se faire tour à tour subtile ou incisive, et toujours très évocatrice. Malgré ses nombreuses et indéniables qualités, il faut toutefois préciser que « Même pas mort » reste avant tout un tome d'introduction. le narrateur se concentre ainsi essentiellement sur la genèse de son histoire, à savoir son enfance ainsi que les circonstances entourant la défaite de son père et les manigances de son oncle, des épisodes certes importants et intéressants mais qui traînent parfois légèrement en longueur et qui peuvent entraîner chez le lecteur une certaine frustration. « C'est loin d'être fini, en fait cela vient de commencer ». Ces derniers mots qui clôturent le premier volume sont en ce sens particulièrement révélateurs.

Malgré ce léger détail, « Même pas mort » n'en reste pas moins un excellent roman, captivant et rempli de cette poésie dont seul J.-P. Jaworski a le secret. L'été 2014, date à laquelle devrait normalement paraître le deuxième volume, me semble bien loin...
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Je voulais découvrir Jaworski depuis un bail. Plusieurs fois j'ai voulu m'atteler à la lecture de « Gagner la guerre », à chaque fois j'ai renoncé, refroidie par l'épaisseur du volume. Finalement, ce n'est pas avec « Gagner la guerre » que j'ai fait connaissance avec Jaworski, une lecture commune des trolls en a décidé autrement et c'est donc « Même pas mort » qui me permet de découvrir la plume de l'auteur. Et quelle plume ! Il m'a suffi de quelques pages pour être séduite par le style de Jaworski et totalement embarquée par son récit.

L'histoire proposée par Jaworski est passionnante et prend comme contexte une période que j'ai rarement eu l'occasion de visiter dans des romans fantasy. Cette toile de fond semble d'ailleurs être très documentée. Mais l'auteur, même s'il puise à la source historique, n'oublie pas qu'il écrit une fiction et non un documentaire. Il déploie tout au long du roman une belle imagination. J'ai notamment adoré tous les passages dans la forêt, belle et mystérieuse, peuplée de créatures envoûtantes ou inquiétantes. « Même pas mort » n'est que le 1er tome d'une série, il est donc un volet d'introduction. Pour autant, le récit ménage de superbes scènes de combats épiques. La caractérisation des personnages n'est pas en reste. Jaworski donne vie à toute une galerie de personnages très réussie. Qu'ils soient principaux ou secondaires, tous les protagonistes sont intéressants.
Le récit est très bien mené. le lecteur n'est jamais perdu malgré une narration où les époques s'entremêlent. Un vrai tour de force que réussit là l'auteur.

L'intrigue de « Même pas mort » est excellente mais ce qui séduit en premier lieu c'est bien sûr l'écriture de Jaworski. J'en avais entendu tant de bien que je craignais d'être déçue. Il n'en est rien, c'est même tout le contraire. Je suis littéralement tombée amoureuse de sa plume. Certains passages sont d'une beauté à tomber par terre.

« Même pas mort » procure un plaisir de lecture intense. Quel bonheur de savourer une aussi belle écriture ! Cette découverte de jaworski m'a enchantée. Bien entendu, je vais continuer la série avec enthousiasme et je compte bien aussi m'attaquer à l'univers du Vieux Royaume en commençant par « Janua Vera » avant de me lancer dans le gros morceau « Gagner la guerre ».
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«  Même pas mort » ! Dans la bouche d'un Bellovèse, c'est toute la hargne et le défi lancé avec moult morgue à la tête de tous ceux qui n'attendaient que cela !
Dans celle d'un Ambigat qui l'enterrait déjà, c'est la rage, la haine et la colère face à l'invraisemblance de cette survivance dont les dieux ne peuvent être innocents !

L'épopée à laquelle nous convie Jean-Philippe Jaworski est celle de Bellovèse, fils du roi Sacrovèse, dépossédé de l'héritage du trône qui lui revenait de droit par son oncle, Ambigat. C'est au cours d'une célèbre bataille, dont l'issue fut fatale pour Sacrovèse, qu'Ambigat a pris le pouvoir en laissant les fils et la femme de celui-ci, dans une vie, si ce n'est de misère, tout au moins sans aucune mesure avec celle sensée être réservée aux personnes de sang royal. Ces jeunes neveux grandissant, Ambigat les envoie à la guerre pour s'en débarrasser vite et bien. Seulement c'était compter sans le bon vouloir du destin, qui refuse à Bellovèse, blessé à l'agonie, l'entrée du monde des morts.
Tout cela, nous l'apprenons de la bouche de Bellovèse, qui, craignant qu'il ne reste plus rien des aventures de sa vie, une fois la mort venue, entreprend d'en faire le récit à un aventurier, marchand de son métier, qu'il reçoit pour quelques nuits, durant lesquelles va se dévider le fil de sa mémoire...

En effet, comment celui qui a survécu d'entre les morts, est revenu de l'île des vieilles, pourrait-il accepter de tomber dans l'oubli ? Car c'est sans doute cela, qui va sceller le destin de Bellovèse, comme une renaissance, pas forcément de bonne augure, car qu'est-il celui qui porte en lui une part du royaume des morts ? Crainte et défiance plus que confiance et respect.

Ouvrir les « Rois du monde », c'est ouvrir grand les portes du monde Celte, de ses croyances, de ses mythes et de ses codes où l'offense et le déshonneur sont pires que la mort...
Jean-Philippe Jaworski nous embarque avec lui comme un colporteur de mots et d'histoires qui nous prend par la main sur ces champs de bataille, sur les sentiers de ces forêts oniriques où rêve et réalité ne font qu'un, où tout imprévu est un signe des dieux, toute vision incertaine une prémonition qui doivent être suivis et réalisés. Si vous avez déjà été happé par la faconde et le charme d'éloquence d'un conteur, lui au centre, vous accroché à sa voix, les oreilles et les sens en émoi, vous serez conquis par « Même pas mort » et son auteur.

Que dire de plus qui a déjà été dit : la beauté du style de cet écrivain, son érudition qu'il sait nous faire partager sans être pédant (c'est une qualité qui tend tellement à se faire rare que cela serait dommage de ne pas le noter) et cette facilité qu'il a à nous faire accepter sans broncher cette prose truffée de mots de vocabulaire propre à cette époque (en matière d'armement, d'habillement, ...) qui coule et fanfaronne comme une évidence. Je ne vous cache pas que j'ai sorti le dictionnaire et me suis constituée un petit lexique : J'aime les mots et leurs sens, j'en ai découvert ici plus d'un, noms propres ou mots communs, aux sonorités qui donnent un charme fou au récit et façonnent d'autant mieux cet univers de mythes et de légendes qui s'ouvre à nous.

Seul petit bémol, l'auteur a bien failli me perdre un moment : Vers les trois quart du livre, j'ai senti les prémisses d'une lassitude, tout juste reprise à temps par une accélération du récit qui vous revient en pleine face comme un boomerang dont la course nous paraît lente, perdu à l'horizon, mais qui, au final, nous surprend par un retour à l'envoyeur, net et précis !

Quand le rythme de la lecture correspond au rythme du récit, c'est pour moi le signe des grands conteurs ; Alliez à cela un style impeccable et une imagination féconde vous obtenez du grand Jaworski !
D'ailleurs, « C'est loin d'être fini, en fait cela vient de commencer »
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Même pas mort... mais même pas né non plus !

Je parle du roman ‘Rois du monde' dont ce livre est le tout-premier volet. Il s'agit d'une grande saga celte autour de Bellovese, roi déchu des Turons par son oncle le haut-roi Ambigat, dans un univers onirique de forêts profondes, de bardes, de héros et de créatures magiques...

Bravache mais aussi capable de doutes et d'autodérision, Bellovese est tout à fait à mon goût. La plume toujours aussi belle de Jean-Philippe Jaworski aussi, et son talent pour mêler les temps et les lieux également. Sans parler de cet univers inquiétant et beau de têtes coupées, de prophétesses, d'ogres et de femmes-grues.

Pourtant, je suis restée sur ma fin après cette lecture car ce tome d'introduction ne rentre pas encore dans le vif du sujet : après nous avoir présenté son monde, Jean-Philippe Jaworski s'arrête. Suite au prochain numéro. Alors moi je dis : même pas comblée !
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Encore un livre terminé à la faveur d'une insomnie, il y a 2 nuits de cela... Cela me devient une cruelle habitude, lol.

Cependant, toujours dépassée par mes soucis persos, j'ai pas eu le temps d'écrire mon avis de suite.
Ce qui n'est pas plus mal, car cela m'a permis de rassembler mes idées.

Si le début du roman déroute, par son style, sa grandiloquence et la totale absence d'humilité du narrateur, qui, on le devine à ce moment-là, est "un grand personnage" de l'histoire, je me suis vite habituée au style d'écriture riche et recherché, qui est aussi ce qu'on recherche quand on lit du Jaworski (ou, si ce n'est pas ce qu'on recherche, il faut en être averti. Il est vrai qu'il manque peut-être des notes de bas de pages sur certains mots inusités ou désuets, et que si on lit le poche (d'où l'intérêt de l'e-book parfois, vu qu'on a un dico intégré), ça manque pas mal...).

Ce prologue ne fait que quelques pages... Ensuite on entre dans le vif du sujet. Comme toujours, j'ai ce livre dans ma pal depuis sa sortie en poche, j'avais oublié depuis longtemps de quoi il était question, et je n'ai pas relu le 4ème de couverture avant lecture.
C'était donc une découverte, plus ou moins. Ce n'est qu'en lisant les noms des personnages (après ce prologue, donc) que j'ai tilté que j'étais dans un roman de fantasy historique celtique. Ce qui m'a remplie d'aise. J'ai appris d'ailleurs à l'occasion que "Rois du monde", c'est tout simplement la traduction de "Bituriges", nom du peuple de Bellovèse...

Connaissant l'auteur, nul doute qu'il a fait des recherches très approfondies sur le sujet, de toute façon qui fréquente sa page FB sait qu'il continue à être très intéressé par tout ce qui concerne les Celtes, gaulois etc...

Nous allons donc suivre Bellovèse, personnage principal de l'histoire, ses proches, son histoire, ses dieux et ses mythes. La construction et la narration passe par des flash-backs puis retour au présent, et au futur, parfois habilement entremêles, même. La dimension magique et fantastique prend beaucoup de place, la mythologie est fascinante, la magie et le statut des bardes sont originaux et très loin d'Assurancetourix, mdr !

Pour qui a lu "la guerre des Gaules" de Jules-César, certaines coutumes et certains noms ne seront pas inconnus. Uxellodunum, notamment, dernière bataille importante de conquête de Jules, sera ici la première décrite, avec les mêmes particularités. S'inspirant également de certaines pratiques qu'on connait des grecs antiques (la prise de forteresses en hauteur par Alexandre le Grand lors de sa conquête de la Sogdiane, notamment), on a une très habile reconstruction d'un passé historique somme toute très parcellaire et peu documenté, vu que l'écriture n'était pas une pratique Celte (ni gauloise), de tradition orale.
Mais tout cela se passe entre tribus celtes, bien avant le Jules, et il n'y a aucun romain à l'horizon, lol !

Passé donc le prologue et son style pompeux, plus ça allait et plus j'étais immergée dans les pas de Bellovèse. Comme toujours, le style d'écriture de l'auteur s'adapte à la situation, et si les descriptions sont recherchées, les dialogues sont beaucoup plus naturels, (parfois avec de l'argot ou des mots crus, d'ailleurs).
Bref, que du bonheur !
Il va être difficile de ne pas sauter sur la suite. J'ai suivi mes collègues du forum des Trolls de Babel dans la lecture commune du mois d'octobre, mais comme la série n'est pas finie, je préfère attendre que le dernier tome soit sorti. Je relirai de toute façon ce premier tome à ce moment-là avec grand plaisir...
A l'heure où certains bouquins à succès sont à la limite d'un français acceptable, lire des livres d'un tel niveau, et du genre dit "mauvais" côté SFFF (qui a décrété ça, je ne sais ni, c'est complètement idiot, mais bon), ça fait un bien fou...
Coup de coeur.
(qui me donne envie de relire Rigante, parce qu'on n'est pas si loin...)

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C'est Bellovèse, fils ainé de Sacrovèse qui raconte son histoire. Il cherche à savoir pourquoi il n'est pas mort alors qu'il a été atteint gravement lors d'une attaque...
On s'immerge facile dans l'histoire de Bellovèse jusqu'à son arrivée sur l'île des Vieilles, la suite a manqué de dynamique à mon goût, on retourne dans le passé comme une mise en abymes et on revient au présent de la même façon. Bien aimé quand Bellovèse et son jeune frère s'attache à un vieil vagabond qui leur fait visiter la forêt. Beaucoup de personnages présentés dans ce tome d'introduction, la période n'était pas propice, j'ai eu du mal à m'immerger complètement même si j'ai aimé cet univers de fantasy. de plus, la langue de Jean-Philippe Jaworski est assez agréable à lire avec parfois des mots anciens ou oubliés qui parsèment son texte. Bien tentée pour lire la suite des Rois du monde (retrouve-t-on les mêmes personnages qu'ici ? j'espère)
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Quel petit coquin, ce Jaworski !

Dans Gagner la guerre, le personnage principal, don Benvenuto Gesufal se jouait du lecteur, n'hésitait pas à l'apostropher, lui racontait son histoire de manière facétieuse, le prenait à partie. Un vrai régal, quoi !

Dans Même pas mort, Bellovèse ne s'adresse pas au lecteur mais à un marchand, un ami ionien. Dès les premières pages, tu sens bien que Bellovèse n'a rien à voir avec Benvenuto et que tu risques de moins rigoler...

Pour tout vous dire, celui qui s'est amusé avec le lecteur, cette fois-ci, ce n'est pas le narrateur mais plutôt l'écrivain.
Jaworski a plus d'un tour dans son sac, le petit malin !
Alors que le roman s'annonçait comme une histoire sympa à la David Gemmel, avec des batailles entre tribus celtes, des héros à qui il ne faut pas la raconter et quelques éléments surnaturels, tu finis par te retrouver en pleine tragédie à la Shakespeare et là plus possible de revenir en arrière, t'es fait comme un rat ! Et pour couronner le tout, la fin te laisse un très mauvais goût d'inachevé. Tu commences à rouspéter en te disant : « Jaworski, il exagère... il nous promet monts et merveilles, rebondissements et révélations pour finalement nous laisser choir avec  ! »
Sauf que, ce que tu ne sais pas encore, c'est que le livre que tu viens de lire, ce n'était finalement qu'une introduction parce que «  En fait, cela ne fait que commencer. » (excipit)

Mais quelle introduction ! Quel plaisir de se laisser conter des histoires par Jaworski ! Il a la magie des mots, la délicatesse des phrases, l'envolée lyrique des descriptions, la hardiesse des dialogues !
Et cette fois-ci encore, ça n'a pas loupé, comme pour Gagner la guerre, j'ai eu envie de reprendre le roman dès le début pour mieux le savourer encore, pour en cerner les subtilités, pour traquer le moindre indice...

Mais, j'ai mieux à faire ! Lire Chasse Royale et retrouver mon héros gaulois.
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En Résumé : J'ai passé un excellent moment avec ce premier tome, du nouveau cycle de l'auteur, qui nous offre une introduction vraiment fascinante et passionnante. L'intrigue se révèle sauvage, pleine d'honneur et de tradition, mais ne laisse pas pour autant de côté la complexité, le tout possédant son lot de surprises et de rebondissements. L'univers développé par l'auteur se révèle dense et surtout on remarque le travail de recherche effectué qui nous offre un monde cohérent et captivant. Les personnages se révèlent charismatiques, passionnants à découvrir et à suivre, et surtout des personnages remplis d'honneurs, mais avec leurs forces et leurs faiblesses. La plume de l'auteur se révèle toujours aussi soignée, poétique et travaillée, qui emporte facilement le lecteur dans cette histoire. Je suis juste un peu surpris de retrouver parfois dans certains dialogues la familiarité de Gagner la Guerre. J'attends la suite avec impatience.

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