Chaque chapitre raconte un instant choisi de la vie de Noll, une ou deux pages maximum, l'auteure nous fait réfléchir à ce qu'il vit.
« Il faut pouvoir s'imaginer, Noll est assis dans la cuisine et se souvient, ne veut cesser de se souvenir ». (Page 11)
Particulier à lire, particulier à vivre aussi, il laisse un sentiment d'étrange proximité avec le personnage principal. Cette intimité avec Noll en se glissant dans ses pensées est réussie. La vision m'est inédite sur ce geste qu'est le suicide, on reste détaché de l'évènement. Noll n'est pas le narrateur, il sert d'instrument à l'auteure. Cela m'a plu, et m'a permis de me projeter dans l'histoire.
Mon gros souci avec ce roman est la façon d'écrire l'intrigue. Les phrases comportent de nombreuses répétitions, ce qui me donne l'impression de relire la même ligne cinq fois. S'ajoute à ma confusion, des moments parfois trop dans la figure de style, l'image poétique, au détriment de la compréhension. le roman n'est pas non plus complexe à lire et heureusement, sinon je ne l'aurais pas terminé.
Je reste mitigé sur ma lecture.
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Quand quelque chose nous manque, lui avait dit Mara un jour, quand quelque chose nous manque, ce sentiment devient avec le temps bien plus important que l'objet du manque lui-même. Avec les années, on a laissé grandir et croître la place vide, on l'a laissée devenir bien plus grande que ce que la réalité pourrait offrir pour la remplir. C'est horrible que l'on fasse tout pour se rendre le bonheur impossible, tu ne trouves pas, avait demandé Mara.
[ Incipit ]
S’imaginer. Ce que c’est pour celui qui pose le dernier instant comme on pose le point, une fois la phrase achevée. Ce que c’est quand quelqu’un s’en va.
Raccrocher une dernière fois le téléphone, repousser une dernière fois la chaise sous la table, une dernière fois saisir le manteau suspendu près de la porte.
Ce que c'est quand quelqu'un s'en va, mais avant, fait quand même ce qu'il fait tous les jours, tous ces gestes anodins qui ont soudain quelque chose de définitif, laver la vaisselle, ranger le linge dans la commode, éteindre le poste de radio.
On ne peut aborder l'instant choisi. Ils seraient sans voix et parleraient donc sans cesse, ils parleraient de l'avenir, ils parleraient du passé, comme si on pouvait sauter le présent et même l'empêcher, écrit Noll sur l'une des pages restées vierges, dans le bloc notes qui contient tous les noms et les numéros de téléphones.
L'amour aurait signifié l'anéantissement de son système immunitaire, votre grand-père n'aurait plus eu de défenses contre les souvenirs, il serait mort par eux, voilà l'explication que je me suis donnée.
C'est impressionnant, cette blancheur des os, pas vrai, pense Noll à présent et il se souvient de la voix du grand-père, il n'y a pas plus blanc que la blancheur des os, pour ça, vous pouvez me croire, et cette blancheur peut vous poursuivre, vous poursuivre toute une vie.
Cette Karina, avait dit Viejo un soir, cette Karina ferait tout pour un regard de toi, elle est suspendue à tes lèvres pour ne pas rater un seul de tes mots. Elle voudrait que tout ce que tu dis ait aussi un rapport avec elle, elle voudrait exister dans tout ce que tu dis, comme une toile de fond, si tu veux.
En langue étrangère
Videomessaggio di Nina Jäckle, regista del cortometraggio Das Möblierte Zimmer, selezionato per Cortopotere ShortFilmFestival 2011.