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EAN : 9782070376704
438 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.87/5   919 notes
Résumé :
J.M.G Le Clézio
Désert


La toute jeune Lalla a pour ancêtres les " hommes bleus " , guerriers du désert de Rio de Oro, chassés et traqués du Sud au Nord par les conquérants français puis impitoyablement massacrés.
Mais le sang des hommes bleus a survécu en Lalla. La vie de la petite Maure dans un bidonville d'une grande cité proche de la mer, est constamment doublée, dominée par l'épopée chantante, obstinée, orgueilleuse que la ra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (85) Voir plus Ajouter une critique
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"Ils sont apparus, comme dans un rêve, au sommet de la dune, à demi cachés par la brume de sable que leurs pieds soulevaient"
J’ai marché avec Eux,
J'ai marché avec Eux -- péniblement, durant des jours et des nuits, au bord de la sécheresse des pages, dans les lumières aveuglantes d'or et de sel, sur cette mer de dunes mouvantes, où le silence est roi, le ciel vierge, vide, sans nuages, sans oiseaux, sans rien, seulement du bleu, seulement brûlure.
J'ai marché, là où les vagues se taisent. Avec Eux, avec Nour, dans cette mer de sable modelée, ridée par les frasques du vent qui danse et trébuche comme bon lui semble sur l'éternelle poudreuse, là, où toute trace finit toujours par disparaître, engloutie par les fines poussières.
Désert, ocres, rouges, blancs, éblouissants jusqu'à perte de vue, vallées desséchées, crevasses, boue, pays de pierres et de vents où le soleil boit tout : des hommes, jusqu'à la moindre goutte d'eau.
Désert - l'Eau. J'ai marché pour elle. L'eau comme un trésor. L'eau précieuse, convoitise arrachée, sale et lourde, âcre, âpre, juste cette "trace de sueur", ce "don parcimonieux d'un dieu sec, dernier mouvement de la vie" dans une aridité sans horizon.
Désert ! Et Rien d'autre !
On y vit, on y passe, on s'y courbe -- sans paroles – on y meurt !

Le long cortège s'étale : fantomatique, muet, lent, lourd, misérable, miséreux, hommes, guerriers, femmes, enfants, vieillards, troupeaux, sans fin, la faim, la misère, l'épuisement, harassement, la douleur … des ombres. Fuite obligée. Mort infligée.
J'ai croisé les regards brûlés, les lèvres saignantes, les corps penchés, les pieds nus, les morsures du sel, les haillons, la folle idée de terre promise, les prières, les chants, les espérances … J'ai croisé l'injustice !
Nous sommes en 1910 -1912 dans l'Histoire Vraie. Dans une guerre sainte contre l'envahisseur : Hommes bleus, touaregs, chassés du Sud, de LEUR terre, par les soldats français. Incroyable migration indigo, tragique calvaire, où l'argent et les armes auront raison de la plus légitime des rebellions. …
Hommes bleus, traqués, spoliés, brisés, tués …. Au nom de quoi et de quel droit ?
Inconfort. Quelque part en moi, une réelle compassion, un malaise, un écœurement, quelque chose comme un voile sale et noir, un sentiment de honte …. Le "plus jamais" n'existe pas …
Désert, c'est cette tragédie onirique, émouvante, admirablement peinte par Le Clézio.
Peinte, est le mot exact : une toile de maître picaresque. Désert comme un glacis brûlant.
Nour, jeune touareg, en est le fil conducteur, celui de l'exil, de l'errance, des derniers hommes libres raclant la poussière, enroulés de lumière crue dans la sombre nuit nue de leurs singuliers voiles bleus.

Mais Désert, en parallèle, c'est aussi un conte, une histoire dans l'Histoire, une petite merveille, prenante et éclatante, dont l'action se déroule bien des années plus tard.
C'est l'histoire de Lalla.
Celle qui porte en elle la force ancestrale du désert.
La raconter serait réducteur, la lire est fabuleux : des passages sublimes, des paysages somptueux, une sorte de pureté virginale servie par une douceur d'écriture vraiment particulière, presque vibratoire.
Et, partout, ces variations de lumière en bout de plume, égrenées en nuances infinies, accordées avec l'atmosphère ou le lieu à dépeindre : une perfection !
Lumière ! Autre acteur du livre ?
Lumière qui cingle, éclate, aveugle, brule, fascine, joue, danse, ondule, magnifie la beauté, lumière qui tremble, blêmit, s'efface, s'écrase et se dilue dans la misère ou le sordide….
Lumière hypnotique, façonnant telle une seconde peau le personnage de Lalla :

- Lalla éblouissante, parcelle de lumière cuivrée, étreinte dans sa Cité bidonville maghrébine. Bonheur simple du peu, heureuse, aux portes de deux libertés : le désert et la mer. Deux sels, deux silences, deux poumons, deux transparences, deux éclats…Elle s'y vertige. S'y fond. S'y colorise. Lalla sauvageonne aux pieds nus, posée dans les échancrures rassurantes des dunes, brulée sur les vastes plateaux de pierres sèches, ombrée des clartés stellaires des nuits, éblouie des ciels extraordinaires, nus, rosés, cendrés ou incendiaires …
Mélancolie étincelante, elle s'échappe, elle entend, elle attend … son histoire, le chant lointain, le regard de l'homme bleu.

- Lalla feutrée, rasante dans la ville grise de l'exil. Marseille l'oppressante, triste, sale, grouillante, bruyante et meurtrière. Misère de l'immigration … Lalla éteinte, cœur mendiant de lumière, "silhouette à peine visible, grise et noire, pareille à un tas de chiffons". Partout la peur, la pauvreté froide, l'abandon et cette tenaille : "la faim, la faim de douceur, de lumière, de chansons, la faim de tout".

- Lalla irradiante, aux yeux "brillants comme des gemmes", vertigineuse lueur sauvage et secrète dans son échappée du malheur

- Lalla, cristalline, toute en lumière douce et ardente dans son retour aux sources

Désert est tout à la fois une tragédie et un merveilleux, lyrique et onirique, intolérable et intensément doux, déchiré et unifié.
Il accueille la révolte mais aussi l'apaisement, la réconciliation.
Il se fait l'apologie de la liberté, celle la plus primaire possible, celle symbiotique avec l'élément vivant, celle sans limite "aussi vaste que l'espace, aussi simple que le sable" .

"Il n'y avait pas de fin à la liberté,
elle était vaste comme l'étendue de la terre,
belle et cruelle comme la lumière,
douce comme les yeux de l'eau"

Eblouie ! (jusqu'à l'avoir lu deux fois)
"Désert" : un embrasement de la première aube.

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Désert ou déserts? JMG a choisi le singulier pour le titre de son livre car c'est bien le désert marocain le premier héros de ce livre éblouissant de lumière, de sable, de soleil mais aussi de détresses diverses.

Alors, en lisant les dernières lignes ("tournés vers le désert...ils s'en allaient... ils disparaissaient") j'ai revu sur les "lèvres saignantes" des hommes bleus, tous ces autres déserts que l'on peut parcourir en suivant cette plume si riche de le Clézio.

D'abord, le vrai désert avec cette caravane avançant péniblement vers une terre hypothétique, vers le nord, avec un jeune héros, Nour, donnant son épaule au guerrier aveugle en l'accompagnant vers une destinée inéluctable. Il est discret, Nour, silencieux, mais agissant, calmant les douleurs et les angoisses des mourants, et Le Clézio montre bien davantage ses actes en faveur des autres que son propre cheminement.

Nour introduit le parallèle immédiat avec Lalla, la véritable héroïne du désert et de tous les autres déserts qu'elle va sillonner. Lalla, c'est la femme-enfant qui devient femme-mère avec là encore un récit magnifique de son accouchement solitaire. Lalla, c'est la volonté, l'abnégation, l'accueil du différent au coeur du désert de l'indifférence dans la cité phocéenne. Elle aussi, comme Nour, accompagne un mourant, silencieusement, par sa seule présence.

Et puis, subitement, on pourrait croire que tout va basculer par quelques photographies qui la propulsent vers une fugitive célébrité qu'elle ne recherchait pas. Mais, elle reste lucide, tout en conservant la volonté d'accomplir sa destinée, laissant à mesure tout ce qui ne peut être que des étapes, avnt celle, ultime, qui la ramène vers le désert, le vrai, celui qu'elle aime et dont elle ressent le besoin viscéral pour être vivante et donner la vie.

Elle est magnifique, Lalla, et Le Clézio prend le temps de la dépeindre et de la peindre, sa peau cuivrée et sa chevelure poétiquement exprimées par l'écrivain qui sait comment transmettre à ses lecteurs toutes les émotions qu'elle ressent.

D'autres déserts apparaissent, plus ou moins fugacement, ceux de la solitude, du profit, de l'exploitation, des hommes et femmes qui marchent, indifférents, dans Marseille ou Paris. Le Clézio les emmêle pour revenir toujours vers ce Sahara marocain, vers ces "gens des nuages", vers la lumière, le sable, le vent, la mer.

C'est un livre long, tellement riche, qu'il est bon d'en relire de nombreux passages, d'en retirer les messages délivrés, suivant nos perceptions, les miennes sont plus que favorables pour un auteur que je prends toujours plaisir à lire, à suivre, sur la mer, sur le sable, à Rodrigues, Raga, partout, à contempler avec lui les étoiles, les aubes, blanches ou rouges, les crépuscules et toute cette lumière qui éclaire son oeuvre en lui donnant une dimension lyrique complètement aboutie.
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Qu'elle fut longue, solitaire et douloureuse ma traversée du "Désert" de Le Clézio !

Indéniablement, côté écriture, y a du niveau mais j'ai eu bien de la peine à entrer dans le roman qui se partage entre deux récits : celui de Nour, un jeune Bédouin, qui parcourt le Sahara à la suite du grand cheikh Ma-el-Aïnine, avec le peuple des "Hommes Bleus" menacés par la colonisation du désert par les Occidentaux, et celui de Lalla, une jeune Marocaine, habitante d'un bidonville de Tanger, forcée de fuir son pays pour échapper à un mariage forcé.

Ces deux existences sont distantes de quelques soixante-dix ans mais sont liées entre elles par le désert, terre aride et pourtant nourricière d'âmes nomades et libres. J'ai prêté plus d'intérêt au récit de Nour qu'à celui de Lalla, le premier s'inscrivant dans un contexte historique et spirituel fort, tandis que le second emprunte davantage à une dimension sociale et poétique.

Donc, en synthèse, le fond de ce roman tient la route, la forme est soignée, et pourtant, je me suis ennuyée à périr et j'en ai soupé des dunes brûlantes et des nuits froides. Le dépaysement est bien retranscrit, le désert prend vraiment vie sous la plume de l'auteur qui, on le sent, est très attaché à son sujet, mais si j'ai touché du doigt l'âme de cet immense océan de sable et de ses habitants, je sors essoufflée, éreintée et désorientée de cette expérience, que je ne souhaite pas renouveler de sitôt.


Challenge de lecture 2015 - Un livre publié l'année de votre naissance
Challenge ABC 2015 / 2016
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Désert de J.M.G. le Clézio est un roman d'une grand poésie. Il mêle deux récits différents mais qui touchent tous deux au thème du déracinement et de l'errance, de la solitude et de la beauté de l'espace.

Le premier récit raconte l'histoire de Lalla une jeune Chleuh lumineuse et solitaire avide de liberté. Son enfance dans une cité "aux toits de papier et de goudron" s'étire jusqu'à la fin du récit où elle deviendra mère. Son voyage la conduira du désert à la France, en traversant la Méditerranée qui résonne en elle, par vagues successives, comme une chanson. Elle rencontrera plusieurs hommes sur sa route, mais ne gardera dans son coeur que son amour d'enfance le Hartani et Naman le vieux pêcheur - conteur.

Le deuxième récit est l'histoire et le mythe des rebelles touaregs qui résistèrent aux assauts des Colons dans les années 1910. C'est le déclin d'une civilisation de guerriers nomades vu à travers les yeux du jeune Nour, un enfant d'une tribu qui suit son vieux cheikh Ma el Aïnine, mi-prophète mi-magicien.

C'est un roman long et lent qui s'étire dans le temps comme une dure traversée d'un désert. On s'essouffle parfois mais on reprend la lecture avide d'atteindre son but. Mais quel est-il ? La grandeur d'un voyage n'est pas d'atteindre le bout du chemin mais d'être émerveillé en cours de route par la beauté des signes que nous offre l'espace.
Le vent, très présent dans ce livre, nous souffle à chaque page des mots merveilleux. Il imprime des images fortes, douces et amères, incrustées comme des grains de sables dans nos yeux.

21 avril 2012
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« Désert »… deux récits en parallèle ; imbriqués l'un dans l'autre…

Pour commencer – et pour finir – il y a celui de Nour, un jeune homme du désert, un « homme bleu » qui fuit vers le Nord, à travers les dunes pour rejoindre la vallée de Saguiet el Hamra, véritable terre promise, afin d'éviter la confrontation avec le colonisateur chrétien.
Ensuite, il y a celui de Lalla, la jeune fille qui coule des jours miséreux mais heureux dans un bidonville, que la promesse d'un mariage forcé fait découvrir l'exil à Marseille. Succès fait, elle décidera de retourner enfanter sur la terre de ses ancêtres…

Des nomades dans les années 1910…

Une jeune fille de nos jours…

Deux points communs : le désert et l'exil.

Il faut toute la « puissance évocatrice » de la prose Le Clézio pour nous entraîner dans l'immobilité mouvante du désert, là où l'air n'est que vibration thermique, dans le temps suspendu…mais aussi pour évoquer la solitude trépidante de la grande ville…

Deux étonnants récits entremêlés qui entrent en résonnance dans la solitude imbriquée du désert et de la ville. Plus : j'y vois également un tournant dans la carrière de Jean-Marie G. Le Clézio dont les thèmes et le style des débuts souvent influencés par le « Nouveau roman » m'ont parfois rebuté ; impression confirmée avec son roman suivant : « le chercheur d'or ».
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Citations et extraits (286) Voir plus Ajouter une citation
Lalla se lève, elle marche sans faire de bruit jusqu'à la porte, pour voir les dessins des éclairs. Mais le vent commence à souffler, et les larges gouttes froides tombent sur la terre et crépitent sur le toit; alors Lalla va se recoucher dans les couvertures, parce que c'est comme cela qu'elle aime entendre le bruit de la pluie : les yeux grands ouverts dans le noir, voyant par moments le toit s'éclairer, et écoutant toutes les gouttes frapper la terre et les plaques de tôle avec violence, comme si c'étaient de petites pierres qui tombaient du ciel.
Au bout d'un instant, Lalla entend le jet d'eau qui jaillit des gouttières, et qui frappe le fond des tonneaux de kérosène vides; elle est heureuse, comme si c'était elle qui buvait l'eau.

P. 160-161
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Ils marchaient depuis la première aube, sans s’arrêter, la fatigue et la soif les enveloppaient comme une gangue. La sécheresse avait durci leurs lèvres et leur langue. La faim les rongeait. Ils n’auraient pas pu parler. Ils étaient devenus, depuis si longtemps, muets comme le désert, pleins de lumière quand le soleil brûle au centre du ciel vide, et glacés de la nuit aux étoiles figées. ….

C’est comme s’ils cheminaient sur des traces invisibles qui les conduisaient vers l’autre bout de la solitude, vers la nuit ….

Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit. Ils étaient apparus, comme dans un rêve, en haut d’une dune, comme s’ils étaient nés du ciel sans nuages, et qu’ils avaient dans leurs membres la dureté de l’espace.

Ils portaient avec eux la faim, la soif qui fait saigner les lèvres, le silence dur où luit le soleil, les nuits froides, la lueur de la Voie lactée, la lune ; Ils avaient avec eux leur ombre géante au coucher du soleil, les vagues de sable vierge que leurs orteils écartés, touchaient, l’horizon inaccessible.

(p7/8)

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Mais ce qui était le plus extraordinaire, c’était la musique qu’il entendait … une voix de jeune femme qui chantait …une chanson douce qui bougeait dans l’air et qui répétait tout le temps la même parole, ainsi :

« Un jour, oh, un jour,
le corbeau deviendra blanc,
la mer s’assèchera,
on trouvera le miel dans la fleur de cactus,
on fera une couche avec les branches de l’acacia,
oh, un jour,
il n’y aura plus de venin dans la bouche du serpent,
et les balles de fusil ne porteront plus la mort,
car ce sera le jour où je quitterai mon amour .. »

« Un jour, oh, un jour,
le vent ne soufflera pas sur la terre,
les grains de sable seront doux comme le sucre,
sous chaque pierre du chemin il y aura une source qui m’attendra,
un jour, oh, un jour,
les abeilles chanteront pour moi,
car ce sera le jour où je quitterai mon amour .. »

« Un jour, oh, un jour,
il y aura le soleil de la nuit,
l’eau de la lune laissera ses flaques sur la terre,
le ciel donnera l’or des étoiles,
un jour, oh, un jour,
je verrai mon ombre danser pour moi,
car ce sera le jour où je quitterai mon amour .. »

« Un jour, oh un jour,
le soleil sera noir,
la terre s’ouvrira jusqu’au centre,
la mer recouvrira le sable,
un jour, oh, un jour,
mes yeux ne verront plus la lumière,
ma bouche en pourra plus que dire ton nom,
mon cœur cessera de battre,
car ce sera le jour où je quitterai mon amour .. »

(p239 – 240)
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Alors apparaissent des choses belles et mystérieuses. Des choses qu’elle n’a jamais vues ailleurs, qui la troublent et l’inquiètent.
Elle voit l’étendue du sable couleur d’or et de soufre, immense, pareil à la mer, aux grandes vagues immobiles. Sur cette étendue de sable, il n’y a personne, pas un arbre, pas une herbe, rien que les ombres des dunes qui s’allongent, qui se touchent, qui font des lacs au crépuscule.

Ici, tout est semblable …

Les dunes bougent sous son regard, lentement, écartant leurs doigts de sable.
Il y a des ruisseaux d’or qui coulent sur place, au fond des vallées torrides. Il y a des vaguelettes dures, cuites par la chaleur terrible du soleil, et de grandes plages blanches à la courbe parfaite, immobiles devant la mer de sable rouge.
La lumière rutile et ruisselle de toutes parts, la lumière qui naît de tous les côtés à la fois, la lumière de la terre, du ciel et du soleil.

Dans le ciel il n’y a pas de fin.

Rien que la brume sèche qui ondoie près de l’horizon, en brisant des reflets, en dansant comme des herbes de lumière – et de la poussière ocre et rose qui vibre dans le vent froid.
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C’est autour d’elle, à l’infini, le désert qui ondule et ondoie, les gerbes d’étincelles, les lentes vagues des dunes qui avancent vers l’inconnu.
Il y a des cités, de grandes villes blanches aux tours fines comme les troncs des palmiers, des palais rouges ornés de feuillage, de lianes, de fleurs géantes.
Il y a de grands lacs d’eau bleue comme le ciel, une eau si belle et si pure qu’il n’y en a nulle part ailleurs sur terre ….

C’est le vent du désert qui souffle,
tantôt brûlant les lèvres et les paupières, aveuglant et cruel,
tantôt froid et lent,
le vent qui efface les hommes et fait crouler les roches au pied des falaises.
C’est le vent qui va vers l’infini, au-delà de l’horizon, au-delà du ciel jusqu’aux constellations figées, à la Voie Lactée, au soleil...

Le désert déroule ses champs vides, couleur de sable,
semés de crevasses,
ridés,
pareils à des peaux mortes.
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Vidéo de J.M.G. Le Clézio
Cette semaine, La Grande Librairie s'installe à Marseille et propose une émission exceptionnelle, en public, à l'occasion des Nuits de la lecture et des 10 ans du Mucem. Au coeur de ce musée dédié aux cultures de la Méditerranée, des écrivains, des librairies et des lecteurs pour une soirée dédiée aux mots, aux mille identités de l'espace méditerranéen, et à cette idée que la littérature est toujours un lieu de rencontres, de partage et de commun.
Augustin Trapenard est donc allé à la rencontre du lauréat du prix Nobel 2008 Jean-Marie Gustave le Clézio. Il est venu présenter son dernier ouvrage, "Identité nomade" (Robert Laffont), explorant son parcours d'écrivain, ses voyages et ses affiliations. L'auteur s'interroge également sur le pouvoir de la littérature dans le monde contemporain. Un récit introspectif captivant sur l'essence de l'écriture. le tout, durant une magnifique balade à Nice, ville qui l'a vu naître.
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