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Caroline Berg (Traducteur)
EAN : 9782848050829
312 pages
Sabine Wespieser (01/04/2010)
3.52/5   56 notes
Résumé :
L'art de pleurer en choeur. Du haut de ses onze ans, le narrateur ne saisit pas très bien les enjeux du monde des adultes dans la petite bourgade du sud du Jütland où il grandit. Il a bien remarqué que le chiffre d'affaires de l'épicerie de son père augmentait après chacune des prestations de ce dernier... lors des enterrements : cet homme dépressif et taciturne a en effet un talent, celui de faire pleurer les plus endurcis grâce à ses oraisons funèbres déchirantes.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un auteur dont je ne connaissais même pas l'existence et que je ne connaîtrais pas si l'on ne m'avait pas offert ce livre et sa suite (Sincères condoléances) à Noël. Et je ne peux que remercier la personne en question car ce livre est un petit bijou. Mais modérons quand même ce propos car il s'agit d'un roman noir, extrêmement noir ! On découvre, à travers un petit narrateur de 11 ans, la vie quotidienne d'une petite ville danoise. le père tient une épicerie et est confronté à la concurrence puisque Frisk a agrandi la sienne et en a quasiment fait un magasin dans lequel les gens peuvent se servir eux-mêmes. La famille doit donc subir les aléas financiers. le père du narrateur fait également de belles oraisons funèbres, ce qui, en général, fait fructifier par la suite ses ventes. Jusque-là, le lecteur suit le cours de cette petite famille constituée des parents, du narrateur, de sa soeur, Sanne, et du grand frère qui ne vit plus à la maison, Asger. Pour des raisons qui échappent au garçonnet, ses parents se disputent à cause d'un discours du père. Celui-ci dort alors sur le canapé. Les enfants, qui l'adorent, ne veulent pas le laisser seul, pleurant dans son coin. Sanne le rejoint et se colle à lui, réflexe d'enfant... Mais pourquoi, lorsque son petit frère le lui demande à une autre reprise, ne veut-elle plus dormir avec son père ? Pourquoi se met-elle à trembler de tous ses membres ? Et pourquoi Asger, prévenu, frappe t-il son paternel ?

C'est à cet instant précis que le lecteur se prend une claque magistrale ! Toute cette pudeur, toute cette finesse lui avaient masqué l'essentiel, la noirceur qui se cachait derrière cette famille qui semblait sympathique au demeurant. Et c'est en ce sens que je dis que ce livre est vraiment une perle. Il dénonce ainsi ce mal qui s'insère dans certaines familles, que personne n'a remarqué mais qui brise à jamais, tant sur le plan physique que moral, d'innocents enfants qui ne seront plus jamais les mêmes.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Quelle étrange atmosphère dans laquelle nous plonge Erling Jepsen.
Comment parler de ce livre ?
Il y a des phrases, des remarques qui font sourire mais ce n'est pas un livre humoristique. Il y a des morts, voire des meurtres mais ce n'est ni un thriller ni un policier.
L'histoire est racontée par le prisme d'un enfant de 11 ans mais ce n'est pas un livre pour enfant. Alors, c'est quoi ? ben je ne sais pas trop. Est-ce que j'ai aimé ? Au début, je n'arrivais pas à me déterminer mais après avoir tout lu, oui je peux affirmer que j'ai beaucoup aimé.
J'ai été surprise de voir comment était traité le sujet de l'inceste et la mort, avec un semblant de légèreté et pourtant ce livre n'est pas léger, loin s'en faut. C'est un livre noir, voilà , j'ai trouvé c'est un livre noir !
L'originalité du livre est de montrer avec force et violence les troubles du père et bien sûr l'impact sur toute la famille.
L'horreur de ce qui se passe dans cette famille est d'autant plus criante qu'elle est narrée et vue par un gamin de 11 ans qui ne comprend pas tout consciemment et qui fait tout pour que son père " ce héros" ne soit pas triste. L'horreur côtoie la candeur. Cet enfant va même jusqu'à pousser tout à fait innocemment sa soeur dans le lit de leur père.
Comment se sortir de cette atmosphère, de ces relations malsaines, tordues où les repères sont distordus ? Fuir ou se réfugier dans la folie, y a t-il une autre issue ?
C'est un livre qui mériterait d'être analysé page par page.
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Kunsten ad graede i kor
Traduction : Caroline Berg avec le soutien du Centre National du Livre

ISBN : 978253157663

ATTENTION : SPOILERS ! ;o)

Même lorsque j'ai songé à me procurer, en ce mois de novembre, un livre qui me ferait rire ou, à tout le moins sourire, j'ai choisi, sans le savoir et au seul vu d'une quatrième de couverture - celles-ci mentent pourtant si souvent que, depuis le temps, je devrais avoir appris à me méfier - un livre d'un noir absolu. Certes, le récit étant mené par un enfant de onze ans, dans le Danemark rural du début des années soixante, il nous arrive de sourire mais plus on avance et plus votre sourire entreprend de flirter carrément avec le rictus d'abord gêné, puis écoeuré, et pour terminer carrément indigné et plein de rage. Attention, cependant : le texte est d'une finesse remarquable et l'auteur sait très bien ce qu'il fait. Et il le fait avec un grand talent. Un talent qui pointe d'ailleurs de manière implacable les injustices de l'existence et aussi celles que contribuent à créer les convenances des bien-pensants, toujours si avides du paraître qu'ils y sacrifient l'être sans la moindre manifestation de remords. Car tous, oui, tous, à la fin, ils savent mais cela ne les empêche pas de considérer le père comme un victime et non comme le criminel qu'il est.

Le récit s'ouvre sur une famille danoise de petits commerçants. le père est épicier et livre le lait. L'une de ses plus grandes fiertés est sa casquette de laitier. Son fils, le narrateur, adore visiblement ce père qui, comme il le dit, positivement extasié, "a le pouvoir des mots." Et, l'espace d'un chapitre, un chapitre et demi, le lecteur un tant soit peut distrait ne perçoit que cette adoration avant de saisir que, derrière elle et aussi la peur de "voir Papa malheureux", se dissimule une autre crainte, bien pire, celle de la violence familiale. Violence à l'égard de la mère, violence à l'égard des enfants, de cela, rien n'est vraiment dit. On comprend simplement qu'il faut laisser à Papa son équanimité. Sinon ...

Par exemple, pour éviter que "Papa soit malheureux" quand il se fâche avec maman, il faut que la grande soeur du narrateur, Sanne, quinze ans, accepte de descendre partager le canapé sur lequel son père s'est vu exilé. Et c'est son frère, qui n'a pas l'air de saisir toute l'horreur de la situation, qui va la supplier pour qu'elle s'y rende. Et il arrive ce qu'il doit arriver : toute la pression qui pèse sur l'adolescente aboutit en un premier temps à des prescriptions de pilules "calmantes" pour soigner ses tremblements nerveux et enfin à l'internement, accepté sans broncher par des parents soulagés - la mère est évidemment complice mais c'est une bien brave femme tout de même, vous savez ... .;o(

Il faut dire que Sanne s'est accusée d'avoir incendié la maison de sa grand-mère et d'avoir assassiné sa tante Didde, tout ça pour permettre à Papa d'avoir de beaux enterrements à honorer de ses discours. Pour parler sur les tombes, le laitier-épicier a un véritable don. Mais encore faut-il, pour avoir une tombe sur laquelle se répandre en sanglots et en beaux discours, que quelqu'un s'engage à aller l'occuper ...

Mais que ne ferait-on pas pour que "Papa ne soit pas malheureux" - et pour que, surtout, la vie à la maison soit vraiment vivable et presque normale, autant qu'elle le peut avec un tel chef de famille à sa tête ? Or Sanne pourrait tout gâcher - y compris l'élection de Papa au conseil municipal, parti des Libéraux - si elle se mettait à déblatérer ainsi en public. Et, avec une folle, sait-on jamais ? ...

Ca fait à peine trois cents pages, ça va son petit bonhomme de chemin tout doucement, tout rondement, ca vous ramène de force en arrière parce que vous vous dites que non, vous avez mal lu, il y a bien quelqu'un qui se rend compte de tout ça dans le village, ou alors le petit narrateur a un grain, lui aussi, comme son père, comme sa pauvre soeur, comme sa mère aussi d'ailleurs après tout - est-ce normal de détourner la tête pour une mère quand elle voit sa fille coucher avec son père ? - ça vous fait ouvrir parfois des yeux grands comme des soucoupes, ça vous sidère et ça vous scandalise, ça vous donne envie de vous cogner la tête contre les murs et ça vous met en rage, ça vous fait sourire et ricaner (mais jamais rire, enfin, je n'ai pas réussi ) et plus que tout, ça vous fait vous poser cette question : "Mais où Erling Jepsen a-t-il pris ces personnages ? Dans sa seule imagination ? ..."

Vous finissez par souhaiter d'ailleurs que ce soit seulement là, que ce type ait une imagination complètement tordue, que ce soit un grand-prêtre du Révulsif et de l'Humour si noir qu'il en devient ... on ne sait trop quoi mais quelque chose qui va au-delà du simple humour noir de bonne facture. Parce que, si Erling Jepsen a trouvé ses personnages dans son enfance personnelle, ce serait vraiment horrible. Un cauchemar merveilleusement transcendé, on ne peut le dénier. Mais un cauchemar tout de même. Atroce. Bien noir. Avec plein de monstres partout. Et des monstres que vous appelez "Papa" " et "Maman" - les pires.

Répétons-le, c'est très, très subtil et Jepsen a l'habileté suprême de donner au père certaines qualités. Jamais - et pourtant, j'en ai lu pas mal, croyez-moi - je n'ai lu de livre traitant de l'inceste sur un ton comparable à celui-ci. Lisez-le, relisez-le, faite-lui de la pub : "L'Art de Pleurer en Choeur" le mérite. Néanmoins, on peut redouter que les lecteurs non concernés directement par les sujets traités - inceste et violence familiale, père de famille irresponsable qui cache bien son jeu et qui sera toujours "LA" Victime et non le Bourreau, ce qu'il est en réalité au plus profond de lui-même - n'y voient qu'une histoire loufoque et plus ou moins malsaine. Les autres comprendront tout de suite et iront jusqu'au bout, fascinés par cette descente aux Enfers de deux enfants. La soeur finit en foyer d'accueil et le garçon, lui ... le garçon n'a-t-il pas, lui aussi, sombré dans la folie ? Pourra-t-il avoir une vie normale ? Réussira-t-il à admettre que son "Papa qui ne devait pas être malheureux" n'était qu'un monstre et que sa mère, même si elle savait très bien faire réciter les prières du soir, ne valait guère mieux ?

"L'Art de Pleurer en Choeur", du Danois Erling Jepsen : un livre unique, un livre rare parce que la manière d'aborder les thèmes choisis, le portrait des personnages, la façon de placer les petites phrases là où il ne le faudrait pas ou, au contraire, d'"oublier" de les placer, sortent vraiment de l'ordinaire. Un merveilleux tour de passe-passe né cependant de l'horreur au quotidien et une question qui demeure, lancinante et irrésolue, inspirée par un passage, très court, que l'on se rappelle quand tout est fini, un passage où le fils et le père sont seuls dans la voiture familiale et où l'auteur a bel et bien l'air de suggérer que le père, pour se sentir "heureux", va demander à son fils de onze ans de lui faire une petite fellation. Âmes sensibles et bisounoursistes acharnés s'abstenir bien sûr parce que, comme le dit notre petit héros, "quand Papa ne va pas bien, c'est toute la maison qui trinque." ;o)

NB : je viens de découvrir qu'il existe une "suite" à ce livre, intitulée "Sincères Condoléances." Je vous tiens au courant car je vais le lire, vous vous en doutez. ;o)
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Le narrateur est un jeune garçon de 11 ans vivant dans le Danemark rural de la fin des années 60.Il porte sur sa famille un regard affectueux et innocent, empreint de la naïveté propre à l'enfance,mais il ne saisit pas toujours les turpitudes des adultes.Ainsi, il ne comprend pas pour quelle raison sa soeur Shane est prise de tremblements à l'idée d'aller dormir avec son père...Ce qu'il veut lui, c'est que son père, épicier modeste, soit content ! Comme quand il fait pleurer les foules avec ses éloges funèbres lors des enterrements et que les gens affluent dans la boutique !
Très connues au Danemark, les oeuvres d'Erling Jepsen sont pour la première fois traduites en France et la découverte de ce roman est une très bonne surprise. Jouant avec les contrastes et les antagonismes, entre la naïveté de l'enfance et les turpitudes des adultes,entre innocence et perversité,l'auteur donne à la gravité du sujet une dimension loufoque,pleine d'une tendresse et d'un humour ravageurs. Drôlerie et dégoût, rires et crispations se succèdent en un ballet de sentiments contradictoires dans ce portrait de famille totalement irrésistible.
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Qui connait la littérature danoise?
ah, je vois un doigt qui se lève.....Andersen, oui, Karen Blixen, et...????......
des auteurs de polars, mais on les confond avec les Suédois et les Islandais. Ah, et puis Kierkegaard, un philosophe.
Mais sinon il y en a plein, Jorn Riel, Peter Hoeg, Josefine Klougart, et Erline Jepsen, celui dont nous allons causer.
Son héros fait tout de suite penser au petit Marcel de la Gloire de mon Père, sauf que le Danemark, vous vous en doutez, n'est pas la Provence, avec ses cigales et sa marjolaine. Dans le Jutland des années 50, la vie est rude, le père a la main lourde, l'avenir est encore loin, et en attendant, il faut se protéger du malheur avec Tarzan et l'ange Gabriel au dessus de son lit.
Si vous avez vu Pelle le Conquérant, vous avez compris que les rapports familiaux au Danemark ne penchent pas vers une sensiblerie excessive.
Et pourtant, dans cette famille, on adore pleurnicher, en public ou en privé. On se noie dans des torrents de larmes, et il faut dire que dans cette histoire, il n'y a pas de quoi rire. Sauf que le narrateur n'a pas son pareil pour décrire les faits avec naïveté et un grand sens de ses responsabilités. Car quand tout va de travers, c'est à lui de sauver la situation. le tragique devient alors cocasse et le sordide, burlesque. Un peu comme du Dickens.
Tout est grave, mais rien n'est désespéré!
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Pendant toute la matinée du dimanche l'atmosphère est tendue ; nous nous croisons dans la maison sans trop savoir que faire et nous ne nous disons pas grand-chose. Papa ne se lève même pas.
Je suis un peu inquiet, peut-être qu'Asger l'a frappé si fort qu'il ne parvient plus à tenir sur ses jambes. Asger dit qu'il reste au lit parce qu'il a honte.
"Pourquoi, qu'est-ce qu'il a fait ?
- Il n'a rien fait du tout", me répond maman.
Asger ricane méchamment alors je ne sais pas trop... Sanne doit savoir mais elle ne dit rien.
Je monte au grenier et j'espionne mon père par le trou de la serrure, ce n'est pas si souvent que j'ai l'occasion de le voir avoir honte de lui. Il est en train de lire Le Journal de Mickey. Nous avons un abonnement au Journal de Mickey et tous les mardis nous recevons le dernier numéro à la maison. Dès que papa l'a lu nous avons le droit de le lire aussi. Mais en général cela prend un peu de temps. Il en a toute une pile dans sa chambre, il les lit plusieurs fois avant de les lâcher. C'est normal parce que c'est lui qui les paye. Je suis content qu'il ne se soit pas laissé mourir.
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Je laisse Mette regarde aussi longtemps qu'elle veut, et moi je vais dans ma cabane. Je l'ai transformée en pigeonnier, car j'ai aussi des pigeons maintenant. Mme Warming m'a proposé de lui acheter les siens; ils étaient à son mari, mais comme lui n'est plus de ce monde! Ce sont des pigeons blancs et je ne les ai pas payés cher. Et mieux encore, ils m'ont déjà rapporté des sous. L'autre jour, j'ai vu arriver un jeune homme sur un Solex, avec des cheveux longs et des vêtements bariolés. Il m'en a acheté six. Il vient de la Ribe, et il est étudiant. Il paraît qu'il ne va pas les manger. Il paraît qu'ils vont être remis en liberté pendant une manifestation au séminaire, je n'ai rien compris. Mais bon, il paraît qu les pigeons blancs sont un symbole de paix, et qu'il faut qu'il y ait la paix dans le monde. Je lui ai dit qu'il avait sûrement raison.

Si la paix dans le monde est aussi importante qu'il le dit, et qu'elle peut dépendre de six pigeons blancs, je trouve qu'il devrait y faire un peu plus attention. Les pigeons sont évidemment revenus directement à la maison, tous sans exception, je ne vois pas ce qu'ils auraient pu faire d'autre. Et demain, le jeune homme doit revenir, parce qu'il doit y avoir d'autres manifestations. Je me suis demandé si j'allais lui revendre les mêmes pigeons une deuxième fois, au même prix; de toute façon, il ne verra pas la différence. Mais je ne sais pas si je peux me le permettre, ce n'est quand même pas très moral , pour quelqu'un qui veut faire une école de commerce. (p. 310-311)
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Ils ont dit un mot à la télévision, un mot que je ne comprends pas. C’est une femme qui l’a dit, lentement et en articulant bien, comme si elle voulait que tout le monde puisse suivre. C’est encore pire, parce que ce qu’elle dit ne va pas avec ce que je vois. Sinon, la télévision est drôlement chouette ; nous sommes les derniers de la rue à l’avoir eue, et en rentrant de l’école j’ai couru pendant tout le chemin. Et voilà qu’il arrive ça.
Le mot c’est habitude. Ce n’est pas un mot très long et j’ai un peu honte, parce que je viens d’avoir onze ans. Il n’y a personne pour me l’expliquer ; je suis tout seul dans le salon.
Je cours dans la cuisine et j’attends à la porte qui mène à la boutique. Maman est en train de servir quelqu’un, ça prend une éternité, mais enfin elle me rejoint.
« Habitude, dis-tu ? » Elle s’assied sur le tabouret de cuisine avec un torchon à la main ; elle réfléchit mieux quand elle a un torchon à la main. Tout en le tordant, elle regarde le plancher et puis par la fenêtre.
« Quand on fait une chose très souvent, elle finit par devenir une habitude.
- N’importe quelle chose ?
- Oui, dit-elle. »
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[...] ... Sanne réplique : "Je ne vois pas pourquoi je ne peux pas porter cette robe en ville alors que j'ai le droit de la mettre à la maison.

- Tu sais très bien pourquoi," lui répond papa, mais Asger [= le fils aîné, parti étudier à Sønderborg] s'en mêle. Je crois qu'il essaie de calmer papa. Ils crient tous en même temps et c'est un peu difficile d'entendre qui dit quoi. Et puis soudain il n'y a plus un bruit. Je tire la chasse et je retourne dans la cuisine.

La paix a l'air d'être revenue et tout le monde a l'air de s'être réconcilié, Dieu soit loué. Mon père a quand même l'air légèrement grognon. Je préfère le voir heureux, tout à fait heureux, alors je propose quelque chose :

- "Pourquoi est-ce que Sanne ne dormirait pas avec papa sur le canapé cette nuit ?"

Alors ils me regardent tous avec un air bizarre.

J'ajoute : "Ils le font souvent, et papa se sent drôlement bien après.

- Non, pas ça !" crie Sanne, et tout son corps se met à trembler ; ce n'est vraiment pas gentil de sa part, je déteste quand elle fait ça. Et Asger ouvre des yeux comme des soucoupes et l'ambiance est fichue de nouveau.

- "De quoi tu parles ?" demande-t-il mais moi, je ne pipe plus mot, vous pensez bien ! Alors il se tourne vers Sanne.

Elle dit : "Tu n'as qu'à demander à papa."

Papa ne dit rien mais son menton tremblote et dans ces cas-là il vaut mieux le laisser tranquille. Je ne suis pas sûr qu'Asger le sache parce qu'il continue à le regarder fixement, avec des yeux tout minces, comme un serpent. ... [...]
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Quand j'arrive devant la porte de la tante Didde, je prie Dieu, Tarzan, Gabriel et le Diable en même temps. Je sonne. J'attends. Je peux aussi essayer de la fqire mourir de peur! Son coeur n'est pas bien solide. Je sonne encore. Ça ne répond pas. J'ai peut-être la chance qu'elle ne soit pas chez elle?Je baisse la poignée de la porte d'entrée... La porte s'ouvre.
" Didde? Tu es là?"
Elle est dqns sa chambre, elle dort. Ay dessus de son litil y a un dicton: " Le seigneur est mon verger, et de rien ne puis manquer" Voilà ma chance, c'est maintenant que je dois agir. Je m'approche d'elle. mMis elle ne respire plus...Peut-être qu'elle est déjà morte? J'essaye de prendre son pouls, come j'ai vupapa le fair. Je ne sens rien, on bras est tout flasque. Elle est allongée tranquillementdans son lit et je crois bien qu'elle est tout simplement morte dans son sommeil Je m'agenouille près d'elle et je la remercie; d'abord pour le train électrique, et puis d'être morte juste au moment où je voulais la tuer.
Elle va baucoup me manquer.
(p. 152)
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Video de Erling Jepsen (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Erling Jepsen
Erling Jepsen - Sincères condoléances .A l'occasion du Salon du Livre de Paris qui s'est déroulé du 18 au 21 mars 2011, Erling Jepsen vous présente son ouvrage "Sincères condoléances" aux éditions Sabine Wespieser.http://www.mollat.com/livres/erling-jepsen-sinceres-condoleances-9782848050942.html
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