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Caroline Berg (Traducteur)
EAN : 9782848050942
328 pages
Sabine Wespieser (03/03/2011)
3.4/5   30 notes
Résumé :
Alors qu'il regarde un reportage sur la guerre en Irak, Allan apprend la mort de son père, qu'il n'a pas revu depuis des années. Et pour cause. Dans ses romans et ses pièces à succès, l'écrivain qu'il est devenu n'a cessé d'instruire contre ce père honni un procès à charge.

Feignant d'abord l'indifférence, il se décide à envoyer une couronne pour l'enterrement : touchée par son sommaire Sincères condoléances, sa mère l'appelle et obtient de lui qu'il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Cet opus est la suite de L'Art de pleurer en choeur, petit chef-d'oeuvre de cet auteur danois. On retrouve le narrateur, Allan, qui est devenu un homme. Il a désormais la quarantaine, est marié, père d'une petite fille. Il est écrivain. On le retrouve au moment où son père est mort. On apprend qu'ils s'étaient disputés. Allan n'a pas revu ses parents depuis quelques années. Il accepte cependant d'aller voir sa mère. On pouvait s'attendre à ce que la mort du père soit un soulagement. Pourtant, il n'en est rien. Si sa soeur, Sanne, et son frère aîné, Asger, semblent prendre les choses avec philosophie, Allan se met à enquêter sur le décès qui ne lui paraît pas normal.

Le premier roman était déjà noir. Celui-ci l'est, à mon sens, encore plus car il montre un être torturé. Allan se bat à la fois contre l'idée de la mort et contre ses vieux démons qui, soudain, jaillissent du placard sans crier gare. On nage en plein malaise. Là où, généralement, le trépas ressoude les familles, on se rend compte ici que c'est l'angoisse, la rage, la haine qui font office de fil conducteur. le lecteur referme le livre sans plénitude aucune. Ce huis-clos est abouti. Je le répète, je ne connaissais pas du tout cet auteur mais je vais m'intéresser de plus près à ses romans.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Med Venlig Deltagelse
Traduction : Caroline Berg, avec le soutien du Centre National du Livre


ISBN : 9782253163039

ATTENTION ! SPOILERS ;o)

Dans "L'Art de Pleurer En Choeur", on pouvait s'autoriser quelques menus sourires parce que le récit était mené par un narrateur de onze ans. Mais, dans "Sincères Condoléances", le petit Allan a trente-quatre ans de plus, est lui-même marié et père de famille et, détail qui a son importance, le récit est écrit à la troisième personne. Sans oublier que, cette fois-ci, nous pouvons puiser à foison dans l'esprit (enfin ce que lui en sert) de Margarethe, la "mère", désormais veuve de son époux, ce cher laitier, qu'elle laissait dans sa jeunesse tambouriner des heures à la porte de sa chambre avant de l'expédier sur un certain canapé rouge où finissait toujours par le rejoindre leur fille, la petite Sanne.

C'est d'ailleurs le décès de celui-ci qui remet en contact Allan avec sa "famille." En effet, devenu écrivain, Allan avait eu l'idée d'écrire sur son enfance. Et dame, comme toujours dans les cas d'enfance de ce genre, ça devient vite obsessionnel. Obsessionnel pour l'écrivain mais passionnant pour le lecteur. Les ponts ont donc été rompus et jamais, selon cette chère et si sincère Margarethe, le père ne fut aussi content que le jour où il put lire une critique qui comparait l'oeuvre de son fils à de l'urine de chat. Celle-là, il la conserva, paraît-il, dans ses papiers.

Un point important dans ce livre est la mise-en-garde traditionnelle de l'auteur : avec soin et prudence, il affirme ne s'être en rien inspiré de sa propre famille. le croira qui veut, bien sûr. Quoi qu'il en soit, on retrouve bien, dans "Sincères Condoléances", mais à un niveau encore plus glauque, tous les doutes, toutes les interrogations, et le malaise immense qui tourmentent le lecteur de "L'Art de Pleurer En Choeur." C'est que nous sommes carrément passés dans le monde des adultes. Plus de regard "enfantin" pour nous protéger un peu - si peu mais tout de même, cela fonctionnait. Dans "Sincères Condoléances", ce sont des adultes qui règlent leurs comptes entre eux au nom d'une enfance massacrée.

Il y a Allan, bien sûr, asthmatique et bourré de haine jusqu'à la garde, mais si facile au fond à culpabiliser maintenant que le père est mort. En somme, si le laitier a été si malheureux durant toute la fin de sa vie, c'est Allan le responsable, Allan et ses écrits évidemment mensongers et qui ont tourné en ridicule et transformé en monstre un homme qui fut le meilleur des père.

Il y a Sanne ensuite, bourrée pour sa part de médicaments jusqu'à ne plus savoir très bien combien elle en prend, mais qui a survécu. Sans mari, sans amant, sans enfant, certes : mais elle a survécu et elle vit très bien, Sanne, entre ses longues, très longues siestes médicamenteuses, ses internements ponctuels et ses sorties avec des types ramassés dans les bars. Sanne qui a capitulé, qui s'est résignée : le père est mort, pourquoi continuer à parler de tout cela ? (Et puis, si ça se trouve, c'est vrai ce que raconte parfois sa "mère" : c'était elle, Sanne, qui le provoquait en se promenant à demi nue devant lui.)

Il y a Asger, le fils aîné, dont, dans le premier volume, on espérait encore quelque chose. Mais il s'est marié et, le confort moral appelant le confort moral, il s'est résigné, lui aussi. Il a choisi de ne plus songer aux menaces de lancer une enquête de police qu'il avait un jour jetées à la tête de son père au sujet de l'inceste avec Sanne et à la raclée magistrale qu'il avait ce jour-là assené au "vieux". Il veut bien, lui aussi, culpabiliser son petit frère qui a trop bavardé : il aurait mieux fait de se taire - ou plutôt de n'écrire aucune ligne.

Et puis, il y a Margarethe, la "mère", quatre-vingts ans maintenant et un dentier redoutable. A part ça, elle a toujours sa silhouette fine et elle fait du vélo. Depuis le temps que son mari était tombé malade (thrombose sur thrombose), elle avait pris et repris de l'assurance. A Allan qui lui demande comment elle a pu tolérer pour Sanne, elle répond froidement que, de toutes façons, "il fallait bien qu'elle dorme." C'est glaçant, c'est terrible et cela fera grincer les dents de celles, de ceux qui ont déjà entendu cela dans la bouche de leur propre mère. Mais ça sonne si vrai ...

Et puis, il y a Svend, l'amoureux de Margarethe. Un petit nouveau, si l'on veut, qui a "aidé" Margarethe pendant toute la fin de vie du laitier. Lui aussi a détourné les yeux ... sur les sévices qu'infligeait une Margarethe désormais toute puissante à un homme qui se mourait et qui n'était plus, enfin, lui aussi, qu'un objet.

Et puis ...

Et puis, je m'arrête là. Je vous laisse la joie grinçante et le malaise indicible de découvrir cette suite de "L'Art de Pleurer en Choeur." Vous ne sourirez pas un seul instant (sauf au fond de vous-même, peut-être), vous ne rirez pas plus (sauf au fond de vous-même mais c'est que, vraiment, chez vous, le fond est très mauvais ;o) ) mais vous vous direz que, assurément, l'auteur n'a pas pu pêcher ses modèles dans sa seule imagination. Ces gens-là, le laitier et son épouse, sont bien comme ça. Il y en a des millions de par le vaste monde, des monstres qui se dissimulent derrière la parentalité pour traiter en objets, sexuels ou pas mais en objets, toujours, ceux qu'ils nomment, avec une onctuosité qui ferait honte à un ecclésiastique, leurs "chers enfants" avant de, avec les années et les révoltes desdits enfants, les traiter de menteurs, de malfaisants, de coupables surtout (oh ! le beau mot, pour ces "parents"-là, pourvu qu'on ne le leur applique pas à eux qui, bien sûr, sont des parangons de vertu), d'ingrats, etc, etc, etc ...

Quelques petites questions encore et, promis, je vous laisse : à votre avis, cette égocentriste outrée de Margarethe, qui a manipulé tant de gens et qui est bien partie pour continuer, a-t-elle, oui ou non, "aidé" son non moins narcissique époux à gagner un monde meilleur ? ... Si oui, a-t-elle eu ou non des complices et les a-t-elle manipulés ? ... La morale sera-t-elle respectée, surtout et les vrais coupables punis ? ...

En tous cas,

1) si vous aimez l'humour très, très noir,

2) si vous n'êtes ni de la race des Asger, ni de celle des Sanne,

3) bref, si vous êtes plutôt de celle des Allan,

vous adorerez ces deux livres d'Erling Jepsen.

En particulier, si vous avez connu, dans votre famille (ou chez votre voisin, par ailleurs si sympathique) l'équivalent du laitier et / ou de son épouse. Bref, comme l'a si bien chanté Pierre Perret mais dans un tout autre contexte : "Merci, Papa ! Merci, Maman !" ;o)
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Cela faisait déjà un petit moment que j'avais fini "L'art de pleurer en choeur" et dans ma tête trottait l'idée de lire la suite intitulée "Sincères condoléances". Récit qui parait bien authentiquement autobiographique, comme le premier, Erling Jepsen nous emmène dans le sud du Jütland, au Danemark, où réside une partie de sa famille.

Allan est un écrivain à succès qui, à la quarantaine passée, a un vide dans sa vie. En effet, depuis 9 ans, il n'a pas revu ses parents, s'étant brouillé avec son père. Au début du roman, il apprend la mort du paternel et décide d'envoyer un message aux endeuillés : sa mère, son frère aîné (Asger). C'est donc en deux petits mots, à la fois simples et solennels, qu'il fait part de sa compassion (sincère ou simple prétexte?). C'est le début d'une relation que se renoue entre une famille qui avait complètement éclatée avec les années. D'un côté il y avait les parents et l'énigmatique Asger, de l'autre il y a avait Allan et sa soeur abusée, Sanne. C'est d'ailleurs après avoir dénoncé les faits dans son roman (L'art de pleurer en choeur), qu'Allan s'était attiré les foudres de son père qui ne lui avait, dès lors, jamais plus adressé la parole.

Reprise d'une relation dite harmonieuse entre ceux qui restent, autour du défunt père qui a laissé une ombre planer chez les siens. C'est qu'il en imposait le papa ! Maintenant qu'il n'est plus là, la fratrie est plus détendue, les projets fleurissent. Déjà, c'est une première, Allan retourne séjourner dans la demeure familiale, laissant femme et enfant derrière lui. de là naissent les soupçons sur ce qui aurait pu sembler être une délivrance : comment le père est-il mort? Comment se fait-il que la mère soit si peu larmoyante? La mort est-elle vraiment naturelle? Allan se met donc en quête d'une vérité dans une investigation minutieuse où il interroge famille et personnel hospitalier. Effectivement les éléments concordent dans le sens d'un événement fâcheux où le père aurait été victime. de qui? D'une machination?

J'ai une fois de plus dévoré ce second volet d'un héritage familial décidément lourd à porter. Les personnages sont tout autant névrosés que dans le premier : la mère vénale, le fils aîné influençable, la fille complètement dévastée par les abus subis dans l'enfance. Elle n'est pas nette cette famille et c'est tous les travers qu'on suit avec délectation. D'une part on compatit aux interrogations d'Allan qui sont tout à fait fondées, d'autre part, on assiste à la "résurrection" de la mère, heureuse de retrouver ses enfants mais aussi, étrangement, très empressée de déménager.

La plume d'Erling Jepsen est toujours aussi tonitruante et triomphante. On sourit à quelques répliques bien senties, à sa liberté de ton qui nous décontenance autant qu'elle nous enchante. C'est que les liens qui unissent chacun paraissent bien complexes. Il est tout à fait certain qu'une famille comme celle-là, il vaut mieux ne la voir que dans des romans.

A recommander, une fois de plus !
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Dans ce roman, on retrouve Allan le narrateur de « L'art de pleurer en choeur » à l'époque, il était âgé de onze ans. Aujourd'hui, il est adulte marié à Charlotte et papa d'une petite Frida. Il est devenu auteur de pièces de théâtre, ses écrits mettent en scène la vie de son enfance au grand damne de ses parents. Son père enrage que son fils étale ainsi au grand public son comportement de père violent, incestueux et suicidaire, par lettre il lui demande de ne plus venir les voir. C'est ainsi que pendant neuf ans Allan et sa soeur Sanne ne revoient plus leurs parents. Seul l'aîné Asger est resté près du nid familial. Jusqu'au jour où Allan apprend le décès de son père par une nièce. Il décide avec sa soeur d'envoyer des fleurs et une carte de « sincères condoléances » à sa mère. Très désireuse de renouer des liens avec ses enfants, la veuve lui téléphone et lui demande de venir la voir. Les retrouvailles vont permettre aux uns et aux autres d'éclaircir nombre de points d'ombre de leur vie. Les circonstances du décès du père sont floues, la mère et le frère aîné cachent des choses, des doutes s'insinuent sur le rôle qu'ils ont joué dans la mort du père. Au cours de son séjour, Allan va découvrir sa mère sous un autre angle, elle se révèle bien plus venimeuse que celle qu'il a connu dans son enfance ! le décès du père est l'occasion pour tous de mettre leurs différents à plat, ce qui donne des situations tendues, absurdes, cocasses. La prouesse de l'auteur est de laisser le lecteur constamment dans le doute, l'ambiance est burlesque, parfois on ne sait pas trop si l'on doit rire ou pleurer, culpabiliser ou se réjouir. C'est diaboliquement subtil, il y a une scène dans un cimetière absolument désopilante. C'est un roman inattendu qui ne pourra pas plaire à tout le monde car l'auteur ose le comique dans des situations tragiques. Chaque famille a ses histoires un peu loufoques, mais il est vrai que celle-ci est particulièrement gratinée !
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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"Sincères condoléances" est la suite du décalé et excellent "L'art de pleurer en choeur". Allan est à présent adulte et le récit commence alors qu'il apprend la mort de son père. On retrouve tous les personnages du 1er roman une génération plus tard.
Ce 2ème tome est très différent par son atmosphère du premier, en tout cas beaucoup moins original. L'auteur continue à dresser un portrait assez acide des relations familiales avec un humour par moment assez décapant. le fait que le récit soit largement autobiographique lui donne un peu plus d'envergure mais en le lisant dans la continuité du 1er, je dois avouer que j'ai été un peu déçue. Ceci étant peut être dû au fait que le style narratif bascule à la 3ème personne nous rendant Allan moins proche que ce petit garçon qui nous racontait son quotidien en toute naïveté.
J'ai par contre trouvé très intéressant de découvrir l'évolution des différents personnages sur lesquels on projette un destin et des caractéristiques au travers des yeux d'Allan enfant. Ainsi son grand frère nous apparait, une fois adulte, comme un individu radicalement éloigné du grand frère adolescent courageux, affranchi et protecteur. Une façon pour l'auteur de nous rappeler peut-être que réalité personnelle est rarement universelle!
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« Tu viendras juste me le dire quand il sera mort. »
Cela pouvait passer pour de l’indifférence, surtout aux yeux d’une personne extérieure, mais Trine savait ce qu’il en était. Mardi, vers six heures du soir. Allan calcula quel jour on était. Jeudi. Il y avait deux jours donc. C’était quand même un peu bizarre. Son père était mort depuis deux jours, et on ne venait le lui dire que maintenant ? Charlotte s’approcha doucement du divan, et s’assit sur le bord.
« Ça va ?
- Oui, oui. »
Bien sûr que ça allait, il s’était préparé. Et il savait quelle attitude adopter : il ne se laisserait pas émouvoir. Une fois que c’était fait, il voulait en être informé, et rien d’autre. Mais il revenait sans cesse sur un détail :
« Mardi ? dit-il. Et là on est jeudi soir. C’est-à-dire que ça fait deux jours ? Plus que ça même. Pourquoi est-ce qu’on ne me l’annonce que maintenant ?
- On a dû penser que cela ne t’intéressait pas. »
Oui, bien sûr, c’était une explication, mais on se trompait dans ce cas. Pourquoi cela ne l’aurait-il pas intéressé de savoir quand son père était mort ? Il n’avait jamais dit ça. C’était son père quand même ; quand son père meurt, on est supposé être au courant !
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[...] ... Allan resta jusqu'à la fin de l'émission. Quand ce fut terminé, [Margarethe] alla éteindre la radio. Elle sentit qu'il avait quelque chose à lui demander.

- "Tu savais pour papa et Sanne ?"

Il fit un geste du menton vers le canapé et elle comprit de quoi il voulait parler. Elle dut attendre d'avoir retrouvé son souffle [= elle vient de faire sa gymnastique quotidienne] pour lui répondre.

- "Je savais et je ne savais pas. Oui, je me doutais bien de quelque chose, Allan. Mais, à vrai dire, je ne pouvais plus supporter ton père. J'en avais déjà assez de ses nerfs psychiques à l'époque. Et puis il fallait bien que je dorme."

Il la regarda d'un air bizarre, sa bouche se tordit en un rictus affreux et elle remarqua à cet instant qu'il avait déjà des rides profondes sur le front. Est-ce qu'elle avait encore dit quelque chose qu'elle n'aurait pas dû dire ? Elle s'était contentée de dire la vérité ! Et puis c'était de l'histoire ancienne maintenant. Heureusement elle entendit des pas dans l'escalier, elle espéra que cela ferait diversion. Charlotte et Frida [= respectivement épouse et fille d'Allan] passèrent la tête dans l'embrasure de la porte et dirent bonjour, puis elles disparurent ensemble dans les toilettes.

- "Est-ce qu'on va bientôt pouvoir prendre le petit-déjeuner, tu crois ?

- Mais comment as-tu pu dormir et laisser faire ? Tu ne te rends pas compte que ça a rendu Sanne malade, que ça a détruit son existence ...

- Oh ! tu sais, son existence était déjà fichue avant. Elle était dérangée dès sa naissance.

- Mais justement, il aurait fallu faire encore plus attention à elle !

- Je n'en avais pas la force, Allan." ... [...]
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[...] ... Après la première thrombose dans sa jambe, il était devenu beaucoup moins agile, et il avait cru pouvoir [échapper à la douche]. Mais que nenni, [Margarethe] l'avait pris sous le bras et l'avait emmené jusqu'au haut de l'escalier. Car comme elle disait : s'il était assez en forme pour s'amuser avec elle dans le grand lit, il était assez en forme pour descendre jusqu'à la cave pour prendre une douche d'abord. Et elle était toujours parvenue à l'y obliger, même s'il râlait et soufflait comme un phoque.

Un jour, elle l'avait accompagné jusqu'à la douche, et lui avait frotté d'abord le dos, puis tout le reste du corps. Il ne pouvait pas y arriver lui-même, et il fallait bien que ça se fasse.

- "Tu fais mal, avait-il dit.

- Oui," avait-elle répondu en y mettant toutes ses forces, parce qu'il le fallait, il était si sale, il n'allait pas se laver tous les jours ni même toutes les semaines, et il se passerait sans doute encore du temps avant qu'elle réussisse à le faire descendre à nouveau à la cave. "Arrête, arrête," gémissait-il, mais elle était loin d'en avoir terminé. Elle avait frotté et frotté, jusqu'à ce que sa peau livide soit devenue écarlate. Il s'était écroulé par terre en pleurant sous l'eau qui l'aspergeait ; il fallait toujours qu'il exagère ! Elle ne le battait pas, quand même ! Elle voulait juste qu'il soit propre. Elle avait posé la brosse de chiendent et avait essayé de le relever. Mais il avait tenté de la frapper et lui avait craché au visage. Alors, elle était partie, car il y avait des limites, elle ne pouvait pas tolérer qu'on lui crache dessus. Elle l'avait laissé allongé par terre. Il n'avait qu'à se débrouiller tout seul pour remonter. ... [...]
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Il croyait que ceux que les morts laissaient derrière eux avaient besoin de consolation et de conseils pour continuer à vivre. On se demande où il était allé chercher ça ; forcément avec des idées pareilles il ne faisait pas le poids. p.89
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Si son père savait qu'il était là, il ne serait pas content. Il refusait de voir son fils quand il était en vie ; pourquoi aurait-il changé d'avis sous prétexte qu'il était mort? (p. 279)
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Video de Erling Jepsen (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Erling Jepsen
Erling Jepsen - Sincères condoléances .A l'occasion du Salon du Livre de Paris qui s'est déroulé du 18 au 21 mars 2011, Erling Jepsen vous présente son ouvrage "Sincères condoléances" aux éditions Sabine Wespieser.http://www.mollat.com/livres/erling-jepsen-sinceres-condoleances-9782848050942.html
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