Livre de citations qui permet de relativiser : en effet "c'était mieux avant" était déjà un leitmotiv des Grecs du VI° siècle avant notre ère....Je pense que d'ailleurs les civilisations plus anciennes devaient dire la même chose mais pas d'écrit disponible!
A travers de multiples thématiques, Jerphagnon fait une présentation diachronique de citations des Grecs aux Modernes et contemporains.
Bien sûr, vous l'aurez compris, le titre est plutôt ironique : il s'agit de passer en revue un pessimisme de bon ton qui a toujours eu cours. Malgré tout, l'auteur ne tombe pas dans l'angélisme : il aurait tout aussi bien pu faire une anthologie inverse...Les paroles sont faciles, les postures aisées mais quid d'une position ferme face à la réalité?
C'est donc au lecteur de poser sa propre vision du monde...en s'aidant ou en révoquant certains grands adages cités dans cet opus. N'en demeure pas moins que Jerphagnon convoque des voix et des hommes venus de bien loin afin d'éclairer, peut-être, notre propre vision du monde.
A lire d'une traite ou par petites touches...
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Un ouvrage dispensable.
Cette série de citations n'étant pas commentées, j'ai eut du mal parfois à trouver le rapport avec le thème . Ceci étant surement dû à un manque de culture classique dans le domine de la philosophie. La seconde partie sur les citations latines , commentées cette fois, m'as le plus intéressé. On y apprend le sens et l'origine de citations bien connu et d'autres moins.
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Un régal de causticité, bien nécessaire de nos tristes jours.
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Athènes est morte parce qu'Athènes voulait mourir. Les classes qui meurent meurent de leur propre abandon et les nations qui meurent meurent d'abord de leur cancer intérieur.
(p.129, André Malraux, 17 avril 1948, cité par Claude Mauriac, Le Temps immobile).
Rien de ce qui rejoint les hommes dans cette misère dont parlait Pascal n'est inutile. Rien non plus n'est superflu de ce qui les accompagne dans un instant de joie. A chacun d'y pourvoir, car nul n'est dispensé d'être soi, et rien n'y aide autant que l'espérance. (p.170).
Nous feignons d'oublier que chaque génération d'enfants porte en germe tous les goujats, toutes les crapules et tous les mufles de demain.
(p.37, François Mauriac, Bloc-Notes).
[Vox populi, vox Dei]
La formule, toutefois, sent le fagot car cela supposerait que Dieu change d'avis comme de chemise, et pire, qu'il se met souvent le doigt dans l'oeil.Ce qui, métaphysiquement, est impensable. (p.234)
Redoute, Adso, les prophètes, et ceux qui sont disposés à mourir pour la vérité, car d’ordinaire ils font mourir des multitudes avec eux, souvent avant eux, parfois à leur place.
(p.99, Umberto Eco, Le nom de la rose).
Lucien Jerphagnon / Raphaël Enthoven - Rencontre avec un érudit généreux