"Mes nuits, je les passe à rêver
Je rêve que je te sculpte
Il n'y a que moi et ton visage
Et je caresse et j'entaille
Au plus près de ton épiderme
Je te cherche
Je cherche ta vie
Je m'en approche parfois
C'est presque comme retrouver le bruit de ta peau
les voix et les souvenirs qui y sont accrochés...
Ils se libèrent, et courent vers la surface
La mémoire me revient
j'entrevois des souvenirs perdus, qui ne sont que de petits riens
de ceux qu'on enregistre à peine, qu'on pensait égarés à jamais
mais qu'ils me sont doux ces petits riens
Aimer la vie; Embrasser les gens; Se mettre à genoux
et les Serrer contre soi, et les serrer fort.
Et leur dire qu'on les aime, et leur redire, et leur redire encore.
Pleurer de bonheur chaque jour"
Et j'ai fermé le livre
L'histoire n'est plus à suivre
Romy, il me faut te quitter
Le soleil reviendra
Comme dans un dessin d'enfants
Un Tome 2 est annoncé (tbc)
Je retrouverai Benjamin, le sculpteur,
Jim et Laurent, auteur et dessinateur
Des hommes
qui nous parlent d'amours passées, d'amours à venir,
d'amours perdues, d'amours futures
Des hommes qui étreignent
une fleur rouge qui bat
qui bat en nous
au rythme des émotions
au rythme des mots sons
au rythme de la colorisation
Dans une étreinte dansent les choses de la vie
Magnifique album de 300 planches avec un processus comme inversé : Ici c'est le graphisme qui sert d'élan au scénario.
Le dessin emporte l'histoire au gré du rythme du ressac qui donne et qui reprend et est servi par des dialogues et une colorisation plus que réussis.
Deux artistes y ont invité un troisième: le hasard. Ce hasard, brouillon comme la vie parfois, et l'ont laissé faire, un temps seulement, pour ensuite lui donner un sens. S'ouvre alors la fenêtre sur du construit, du sculpté, du sur-mesure et un pur bonheur pour le lecteur que
L'Etreinte, une fois l'album abouti. [Enfin pour moi]
L'histoire est simple comme la vie parfois, cruelle comme la vie parfois,
belle comme la vie parfois. Benjamin va apprendre à dépasser les épreuves qu'il traverse avec Romy, porté par la nécessité absolue de sublimer le réel pour survivre d'abord et ensuite pour continuer à vivre.
Nous le suivons alors qu'il improvise ce chemin vers la beauté.
Tout le récit est empreint d'onirisme, de poésie et aussi de réalisme.
Entre(nt)
Dali et sa Gala, Entre(nt)
Michel Piccoli et son Hélène (*)
Entre Benjamin et Romy. Entre Benjamin et Francesca. Entre Benjamin et Marie-Lucy. Entre Benjamin et Benjamin. Entre Benjamin et la vie.
L'histoire de Ben et de Romy, racontée par Jim et Laurent, de cet accident de la vie qui un jour les frappe de plein fouet comme cela arrive parfois, de leur étreinte, m'a fait pleurer comme quand on pleure dans un sourire, quand tout se mélange dans un sourire.
"Comment il s'appelait déjà ce film ?
Tu sais celui avec l'accident ?
Un film de Sautet je crois
- Les choses de la vie -
J'y conduisais une Alfa Roméo Giulietta Sprint de 1959
Belle voiture --- beau film ---
Je le connais par coeur. J'aime beaucoup ce film.
Tu as accroché ta ceinture, Romy ? "
(*) https://www.youtube.com/watch?v=WnywcqlEbfg
"N'oubliez pas de vivre. -- C'est important de ne pas s'oublier"