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Béatrice Propetto Marzi (Traducteur)
EAN : 9782738112422
200 pages
Odile Jacob (07/03/2003)
3.5/5   10 notes
Résumé :

Issu d’un cycle de conférences données en 1991 sur la spécificité et la signification des mathématiques, ce livre grand public traite non seulement des récents progrès intervenus dans l’étude des systèmes complexes et chaotiques, mais aussi de l’apparition des façons de compter et des premiers mots utilisés pour désigner les nombres dans les cultures primitives et durant l’Ant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Étrange bouquin qui n'apporte pas vraiment de réponse à la question titre sinon au travers d'une affirmation un peu trop courte : "La science existe parce que le monde semble réductible à un algorithme". On y apprend que les maths sont un outil pratique qui s'affine et se développe dans l'espace humain en cherchant à se justifier en tant que cadre mais aussi en tant que matière, contenant et contenu ; à se poser lui-même comme vérité extérieure qui serait objective et "générale" avec une sorte de regard assez hautain sur le particulier et l'expression subjective alors qu'à longueur de page il avance les preuves que ce n'est qu'un outil plus ou moins lié à une époque et à une civilisation, voire à une idéologie (j'en ai fait les frais, il y a longtemps, en étant, dès mon entrée en sixième, un des cobayes sur lesquels les bourbakistes ont testé l'enseignement des "maths modernes"). Finalement, je garde l'impression assez peu agréable d'avoir parcouru un dépliant publicitaire pour un fabriquant de matériel de dessin (désolé pour l'image, c'est ma boutique à moi) qui essayerait de prouver que ses pinceaux ont autant de valeur que les toiles qui sont peintes avec. Nulle part on ne peut lire la moindre critique sur les interprétations faussées de la physiques que les arabesques ou replis mathématiques permettent en introduisant d'improbables dimensions supplémentaires pour résoudre des difficultés de synthèse ou même que, en son temps, le système ptoléméen expliquait mathématiquement un univers géocentré qui n'existe pas. Donc tout est très positif et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes scientifiques : les mathématiciens maîtrisent une image satisfaisante (ces conférences puent l'autosatisfaction) de la réalité et le vent de l'histoire souffle dans le bon sens même si pendant des milliers d'années, l'être humain n'a pas su faire une addition correctement et encore moins une soustraction, et surtout que les "scientifiques" se sont souvent trompés jusqu'à ce qu'ils admettent leur erreurs (et encore, pas tous ! certains, peut-être parmi les plus célèbres, sont pourtant morts sans le reconnaître, les deux pieds solidement ancrés dans leurs convictions en laissant d'eux l'image grimaçante d'une fin de vie à l'écart). Pas la moindre trace de modestie, ou d'humilité. Pire, on prépare le terrain à la rénovation de la notion de science en envisageant l'exploration d'un monde qui serait "discontinu" et "indécidable" donc infiniment complexe (j'avais cru comprendre, en lisant d'autres ouvrages, que la mécanique quantique supposait déjà un univers comme celui-là). J'ai trouvé curieux que l'on y parle aussi peu des apports de la civilisation musulmane de la fin du premier millénaire et du début du second. J'ai plus qu'un doute sur l'incroyable affirmation d'une naissance de la géométrie chez les grecs de l'antiquité sans se demander comment les égyptiens pouvaient avoir développé des techniques de production d'image utilisant les proportions (et surtout l'analyse des proportions du corps humains en sculpture) et l'agrandissement au carreau des centaines d'années avant Thales, Pythagore ou Euclide. Ceci dit, l'anecdote du corbeau et du paysan ne manquait pas de saveur. Elle permet de découvrir que certains animaux savent compter. Au moins jusqu'à cinq alors que beaucoup de langages humains fonctionnent sans envisager le dénombrement de la multitude au-delà de deux.

En résumé : quatre textes pour enthousiasmer l'auditoire et, peut-être, déclencher de nouvelles vocations, je suppose. Beaucoup trop courts pour développer un aspect critique qui me paraîtrait plus dans l'esprit scientifique tel que je l'imagine.


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Le langage commun à tous les scientifiques pour décrire le monde est mathématique. Or ce langage est d'une efficacité étonnante (cf. Eugene Wigner et « La déraisonnable efficacité des mathématiques dans les sciences de la nature »). John D. Barrow expose dans ce livre, qui introduit à la philosophie des mathématiques contemporaines, sa thèse pour expliquer cet accord entre réel et mathématiques.
Après un rappel historique du nombre et des mathématiques, Barrow propose d'abord d'étudier la nature des mathématiques selon les thèses philosophiques de l'empirisme, du formalisme, du réalisme et de l'intuitionnisme, thèses qu'il va soumettre à critique. Barrow développe ensuite sa propre thèse : les lois physiques sont à l'image des réductions algorithmiques des observations. Si les mathématiques sont le langage de l'abréviation des suites, elles s'appliquent donc par nature au réel. Puisqu'il est algorithmiquement réductible, ce réel, le monde, est mathématique. le réel n'obéit plus à un schéma géométrique à décrire mais comme un programme informatique qu'il s'agit de décoder.
D'une part, ce que Barrow ne questionne pas est qui produit le langage mathématique : ce langage existe-t-il en dehors de l'homme, préexistant à lui, inscrit dans la nature et nous le lisons pour la comprendre, ou bien est-ce que les mathématiques sont une pure création de l'esprit humain servant à décrire efficacement la nature ? D'autre part, il n'aborde pas la question de l'existence physique qui ne serait pas différente de l'existence mathématique et qui expliquerait son efficacité pour décrire le monde. Or, ce réalisme structurel universel ferait de nous des entités mathématiques.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nous nous efforçons sans cesse de faire entrer dans la tête des étudiants qu'il est très important de réfléchir pour comprendre certaines choses, et progresser. Je dois cependant vous avouer que, dans un sens, le savoir humain a accompli ses plus grandes avancées parce que l'on a inventé comment faire certaines choses sans trop y penser. On se contente d'adopter une procédure qui possède des caractéristiques intrinsèques établies une fois pour toutes et chaque fois que nous l'appliquons, nous n'avons pas besoin de nous tracasser : la procédure avance toute seule. C'est la même chose avec les mathématiques. Chaque fois que nous les utilisons, nous pouvons être sûrs que même les opérations les plus compliquées seront effectuées automatiquement. Les mathématiques sont un soutien de la pensée : une extension de nos capacités mentales.
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La science existe parce que le monde semble réductible à un algorithme. Les formules mathématiques que nous appelons lois de la Nature sont des réductions économiques d’énormes suites de données sur le changement de l’état du monde : voilà ce que nous entendons par intelligibilité du monde.

Nous pouvons même concevoir un monde dont les phénomènes seraient tous chaotiques et aléatoires. En pareil cas, ses propriété ne pourraient être décrites qu’en établissant une liste d’innombrables suites de phénomènes observés dans le temps. Faire de la science, ce serait un peu comme guetter le passage des trains. Les phénomènes observés posséderaient le caractère unique que nous retrouvons dans le domaine de la création artistique. [ ] La recherche d’une théorie de Tout est l’expression ultime de notre fois dans la réductibilité algorithmique de la Nature. p100
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La science existe parce que le monde semble réductible à un algorithme.
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[ …] la question posée par Einstein : « Comment se fait-il que les mathématiques, qui sont issues de la pensée humaine indépendamment de toute expérience, s’appliquent si parfaitement aux objets de la réalité ? » p 75
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