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Mimi Perrin (Traducteur)Isabelle Perrin (Traducteur)
EAN : 9782070383795
512 pages
Gallimard (03/05/1991)
3.54/5   170 notes
Résumé :
À Moscou, pendant la première Foire du livre des années de la "Perestroïka", un manuscrit change de mains. Il s'agit en réalité d'une liasse contenant des secrets militaires qui pourrait bien changer le cours de l'histoire. L'invraisemblable destinataire de ce dossier, un petit éditeur du nom de Barley Scott Blair, se voit enrôlé malgré lui dans les services secrets britanniques. Sa mission : remonter à la source du texte et découvrir l'intention cachée de son auteu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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1987 Gorbatchev, la Peretroïska- la restructuration-. la détente enfin entre les pays occidentaux et l' U.R.S.S .... c'est du moins la version que tout quidam espère!
Moscou,la première "foire audio", des exposants étrangers. Une splendide jeune femme à l'anglais impeccable aborde Niki Landau et lui remet un manuscrit afin qu'il le transmette sans faute à Barley Blair qui aurait du être présent mais n'est pas là . le début de l'aventure commence. Une vraie, une belle histoire d'espionnage avec les éternelles alliances anglo-saxonnes . Les britanniques apportent l'affaire bluebird,le joe, comprenez le contact , les américains l'argent. le donneur d'info est il fiable ? ses informations ne sont elles pas simplement de l'intox? Et notre Scott Barley Blair ,éditeur sur le point de faire faillite , est il celui qu'il faut pour réaliser le coup du siècle?
Une histoire parfois un peu confuse mais sans doute très proche de la réalité . Des personnages attachants ou horripilants selon mais surtout un héros atypique au coeur grand comme cela, humaniste, musicien de jazz et amoureux. Une analyse géopolitique poussée, un regard lucide et sans complaisance sur un monde de l'espionnage où fleurent bon conservatismes et idées préconçues , au final une lecture instructive .
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Je suis assez étonné de constater que l'audience de John le Carré est aujourd'hui bien loin de refléter la notoriété et la qualité de son oeuvre. Pourquoi si peu de lecteurs, si peu de commentaires pour une oeuvre dont douze romans ont été portés à l'écran avec des interprètes du niveau de Richard Burton, Anthony Hopkins, James Mason, Diane Keaton, Pierce Brosnan, Jamie Lee Curtis, Alec Guiness ou Ewan Mac Gregor ?
La Maison Russie, adaptée au cinéma en 1990, n'a rien à voir avec une énième aventure de 007, en dépit de la présence en haut de l'affiche de Sean Connery associé à Michelle Pfeiffer. Il me semble que, pour un néophyte, cette aventure éminemment romanesque serait une introduction idéale à l'univers de John le Carré qui associe à une langue impeccable des destins individuels, des personnages complexes souvent bouleversants et des réflexions philosophiques et politiques de qualité.
Ici, il est question de littérature, de secrets bien sûr, mais aussi d'idéalisme, de sacrifice et d'amour sincère et altruiste. On y découvre de nombreux aspects de la vie quotidienne du Moscou des années 80, dans le milieu littéraire et les coulisses de la foire du livre entrouverte aux éditeurs étrangers sous le regard vigilant et indiscret d'un KGB nullement désarmé par la Perestroïka (reconstruction) et la Glasnost (transparence). On y apprécie un personnage aussi magnifique qu'excentrique, le genre de type, cultivé, amusant et volubile, qui illumine votre soirée ou votre week-end avec son saxophone et ses histoires drôles, et sait charmer en un clin d'oeil deux gros bras de la CIA ou le président de l'union des écrivains soviétiques. Un personnage volage et flambeur, capable d'appeler sa fille au téléphone vers une heure du matin pour lui demander « pourquoi les rhinocéros se peignent-ils en vert ? » mais aussi, alors qu'ils sont tous les deux ivres morts, de promettre à Goethe : « si vous arrivez à être un héros, je serai un être humain digne de ce nom ».
Qui est le mystérieux Goethe, que les artistes moscovites révèrent et qui ne veut parler qu'à Barley ? Les hommes du MI6 et de la CIA aimeraient bien le savoir. Goethe sera-t-il héroïque, Barley tiendra-t-il sa promesse ? Espion par hasard et par amitié de beuverie, trouvera-t-il l'amour véritable ou un destin fatal ?
Pour le savoir, interrogez « les hommes en gris » de la Maison Russie et partez avec Barley pour la foire du livre de Moscou. Vous y entendrez les espoirs de liberté des écrivains russes, tandis que le KGB vous écoutera. Vous croiserez la belle Katia qui vous expliquera comment deux billets pour la Philharmonique deviennent deux chemises de cow-boy pour ses jumeaux et son père vous contera ses combats de Leningrad pendant la Grande Guerre Patriotique. Sur la tombe de Pasternak, restez près de Barley qui récite la première strophe de « Prix Nobel » et ne le quittez pas de la soirée, sauf si vous n'aimez pas la vodka. Bon voyage et vive John le Carré !
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En 1991 avec la fin de la perestroïka il y avait de quoi s'inquiéter pour le fond de commerce de John le Carré, la fin de l'URSS serait elle la fin de l'espionnage Est – Ouest ? La Maison Russie fut la démonstration qu'un changement de régime n'efface pas les rivalités, que les vieilles habitudes reviennent au galop. L'Ouest et la nouvelle Russie avec leurs milliers de bombes nucléaires ne pouvaient pas se désintéresser des forces de l'adversaire et ramener les espions à la maison.

Barley Scott Blair éditeur anglais de deuxième zone n'est pas venu au salon littéraire de Leningrad organisé par le British Council, c'est un de ses confrères qui recevra discrètement un manuscrit à son attention. Blair dans une visite précédente avait croisé la route d'un savant soviétique pacifiste, convaincu que l'Ouest devait connaitre l'état réel de l'arsenal soviétique et que Blair pouvait être un coursier fiable. Ces carnets aboutissant à la Maison Russie l'officine anglaise en charge de l'espionnage en Russie vont provoquer un choc jusqu'à Washington. Selon cette source l'armement nucléaire russe n'est pas performant et ses missiles particulièrement imprécis.
Les conséquences de la révélation peuvent être ravageuses pour le complexe militaro-industriel américain qui ne pourra plus justifier sa course à la performance. Cette intro nous vaut un savoureux passage sur la paradoxale panique déclenchée par un adversaire qui ne fait plus peur.
Mais ces informations sont-elles sûres ? n'est-ce pas une désinformation russe ? Pour en avoir le coeur net la CIA et la maison Russie vont convaincre Blair de devenir un agent secret, puisqu'il est le seul à qui la source accepte de parler.

Voilà le diabolique point de départ d'un roman où le malheureux Blair accompagné des lecteurs va être le jouet de la machinerie des services anglais et de leurs maitres américains. le génie de la Carré est de créer des héros complexes, souvent idéalistes qui sont conscients de jouer avec le feu dans un univers sans scrupules mais qui ont envie de sauver l'honneur de l'humanité.
Blair est un éditeur dilettante, un buveur invétéré, un divorcé coureur de jupons et un joueur de saxo non sans talent mais sans la moindre qualité pour faire un agent fiable.
S'il s'est plié de bonne grâce à la formation et aux consignes de la Maison Russie, Blair n'est jamais exactement là où on l'attend, ses fantaisies, son ironie et sa capacité à tomber amoureux font que, une fois lâché à Leningrad, ses pilotes le voient comme une grenade dégoupillée.
Au-delà du suspens sur la véracité de la révélation initiale, le lecteur tremble pour Blair. Dans les romans de le Carré le naïf en prend en général pour son grade, à moins qu'il ne soit plus malin qu'on le croit et arrive à limiter la casse.

La Maison Russie n'est pas à la hauteur des très grands le Carré (L'espion qui venait du froid, La Taupe, les gens de Smiley, Un pur espion...) mais il est de haut niveau (pas mal de points communs avec Comme un collégien) et représente une passerelle avec les romans de l'après-guerre froide dans lesquels le cynisme des dirigeants est moins impitoyable, où les idéalistes ne sont pas toujours broyés par les intérêts supérieurs des états. Ce qui ne change pas c'est le portrait des hommes en gris, toujours manipulateurs, persuadés que la fin justifie les moyens mais qui finalement ne sont pas plus avancés qu'au début.
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LA MAISON RUSSIE de JOHN LE CARRÉ
C'est la fin des années 80, Gorbatchev est au pouvoir en URSS, c'est la glasnost. Quand Niki accepta les lettres et les carnets que lui donna Katia à la foire aux livres de Moscou parce que son voisin de stand Barley n'était pas là, il n'imaginait pas à son retour à Londres qu'en donnant le paquet au foreign office il allait mettre la Maison Russie en émoi et la faire trembler sur ses bases. En bonne logique c'est Barley qui aurait dû recevoir les documents mais il était parti à Lisbonne avec sa maîtresse! Alors la maison Russie va se mettre en quête de Barley, le rapatrier à Londres et l'interroger, car le matériel contenu dans les documents s'avère explosif et personne chez les pros n'avait rien vu venir. Barley collabore, d'autant que dans sa jeunesse il avait postulé pour être un espion, mais c'est un homme bien particulier qui ne se laisse ni intimider, ni manipuler. Il va accepter de retourner à Moscou pour rencontrer l'auteur des documents et négocier avec lui, mais il y a Katia, et Barley n'est qu'un homme… le narrateur de ce récit c'est Harry, qui raconte l'histoire avec un certain détachement tout en réglant ses propres problèmes extra conjugaux!
Une lecture divertissante et intéressante, on retrouve l'espionnage selon le Carré fait d'hommes et de femmes de tous les jours pris dans des engrenages qui les dépassent, des anti James Bond.
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j'avais gardé deux livres sous le coude après son décès. J'ai choisi de lire ce roman juste au moment de l'invasion en Ukraine. Il est effrayant de voir à quel point certaines choses décrites dans cette histoire, sont toujours tristement aussi vraies et toujours d'actualité. J'aime énormément John le Carré et j'ai presque quasiment tout lu, malgré les nombreuses qualités, le roman manque cruellement de rythme. le propos est intéressant mais ce n'est hélas pas son meilleur.
Les lecteurs qui veulent découvrir cet écrivain devraient choisir un autre roman.
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critiques presse (1)
Telerama
10 octobre 2022
Intrigue sinueuse et tonalité ironique sont les atouts majeurs de ce roman qui n’est sans doute pas le plus lu et le plus connu de son auteur.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Manque de chance, nous expliqua Barley, ils étaient tombés sur un jour où les masses libérées avaient fait une sortie en force. A chacune de ses précédentes visites, il avait trouvé cet endroit complètement désert. Mais en ce dimanche de septembre, avec le nouveau parfum de liberté dans l'air, il y avait à leur arrivée environ deux cents fans de tout gabarit entassés autour de la tombe. La pierre disparaissait sous un amoncellement de fleurs auxquelles s'ajoutaient sans cesse de nouvelles offrandes. Les gens se passaient les bouquets de main en main, par dessus les têtes, pour pouvoir les déposer au sommet du tas.
Puis on avait rendu hommage à l'oeuvre de Pasternak. Un petit bonhomme avait lu de la poésie, une grosse fille de la prose. A ce moment-là, une saleté de petit avion avait volé si bas que personne n'entendait plus rien. Et puis il avait recommencé dans l'autre sens. Et encore un autre passage. Finalement l'avion s'était éloigné, sans doute à court de carburant. On avait plutôt le sentiment que c'étaient les voix en s'élevant qui avaient débarrassé le ciel de cette vermine. Barley connaissait à peine trois mots de russe et les autres encore moins. Cela ne les avait pas empêchés de participer et Jumbo Oliphant de déclarer qu'il publierait l'oeuvre complète de Pasternak jusqu'au dernier mot.
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"_ Lisez la attentivement, conseilla Ned.
_ Prenez tout votre temps, Barley", surenchérit Bob.
Combien de fois avions nous lu et relu cette lettre la semaine dernière, tous autant que nous étions ? Combien d'avis divergents avions-nous écoutés puis rejetés ? Cette lettre a été écrite dans un train, avaient décrété six experts de Langley. Dans un lit, avaient affirmé trois autres à Londres. A l'arrière d'une voiture. En hâte, pour plaisanter, par amour, par peur. Par une femme, par un homme. Par un gaucher, un droitier. Par quelqu'un dont la graphie d'origine était le cyrillique, le romain, les deux, ni l'un ni l'autre.
Comme touche finale à cette comédie, je leur avais dit : "en accord avec notre loi sur le copyright, le destinataire est le possesseur de la lettre, mais son auteur en détient le copyright. Je pense que personne ne va vous trainer devant les tribunaux d'Union Soviétique."
"_ Reconnaissez-vous l'écriture ?" demanda Clive.
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En l'an III de la grande Reconstruction soviétique, l'hôtel Odessa,...vétuste et délabré, était si mal éclairé que les lampes en cuivre, les négrillons et l'encorbellement du restaurant au premier étage évoquaient plus le sombre passé que le phénix soviétique renaissant de ses cendres. En sortant de l'ascenseur brinquebalant, lorsqu'on bravait le regard noir de la concierge d'étage tapie dans sa guérite au milieu de clés rouillées et d'antiques téléphones, on aurait pu se croire revenu aux plus sinistres institutions d'antan.
Malgré tout, pour l'observateur avisé, l'Odessa avait alors une âme. Les braves réceptionnistes cachent un coeur généreux derrière leur regard d'acier et il arrive que les portiers vous autorisent d'un clin d'oeil à prendre l'ascenseur sans exiger votre laissez-passer pour la cinquième fois de la journée. Si l'on sait y faire, le gérant du restaurant vous conduira de bonne grâce vers votre box pour le prix d'un sourire. Et de six à neuf heures du soir, le vestibule devient soudain le carrefour des cent nations de l'Empire. Venus rendre hommage à cette nouvelle Rome, d'élégants bureaucrates de Tachkent, des instituteurs estoniens aux cheveux filasse, d'ardents fonctionnaires du parti originaires du Turkménistan et de Géorgie, des directeurs d'usine de Kiev, des ingénieurs navals d'Arkhangelsk, sans parler des Cubains, des Afghans, des Polonais, des Roumains et du peloton d'Allemands de l'Est à l'arrogance caricaturale, descendent par fournées des navettes de l'aéroport et poussent leurs bagages mètre par mètre vers la réception.
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Vers 1 heure du matin, Barley appela sa fille Anthea à Grantham.
« _ Quelle est la différence entre l’amour et les toilettes ?
_ L’amour est enfant de Bohême et les toilettes sont enfant du couloir à gauche. Comment ça s’est passé à Moscou ?
_ Pourquoi les rhinocéros se peignent ils en vert ?
_ Raconte moi Moscou.
_ Pour mieux se dissimuler sur les tables de billard. Tu as déjà vu un rhinocéros sur une table de billard ?
_ Non. Ca fait trois fois que je te le demande. C’était bien, Moscou ?
_ Ca prouve que c’est un excellent camouflage. Comment va ton sinistre mari ?
_Il dort…enfin, il essaye. Qu’est devenue la nana que t’as emmenée à Lisbonne ?
_ Je l’ai larguée.
_ Je croyais que c’était du solide.
_ Pour elle, oui, pas pour moi.
Barley appela ensuite une ex-épouse auprès de laquelle il s’était réservé un droit de visite, puis une femme que nous n’avions pas fichée, mais aucune ne pouvait satisfaire à sa requête dans un délai aussi bref, d’autant qu’elles étaient au lit avec leurs maris respectifs.
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Nous apprécions toujours les Occidentaux qui viennent nous faire de grands sermons sur la conduite à tenir envers nos criminels. Moi, ce que je me demande c'est quelle différence il y a entre un pays qui met en prison un petit peu trop de monde et un pays qui laisse courir ses gangsters dans la nature. Je crois bien que je viens de trouver un argument de poids pour nos dirigeants. Demain matin on pourra annoncer au prétendu Comité de surveillance d'Helsinki que nous ne voulons plus rien entendre tant qu'ils n'ont pas mis la mafia américaine sous les verrous. Qu'en pensez-vous ? On relâche notre racaille et vous emprisonnez la vôtre. C'est honnête comme marché, non ?
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