Geoff Johns a écrit les scénarios de la série Flash de 2000 à 2005, du numéro 164 à 225, c'est dire s'il connait bien le personnage et ses ennemis récurrents. Ce recueil comprend la minisérie en 3 épisodes du même nom, ainsi que les épisodes 182 et 197 de la série continue. Cette histoire constitue un prologue au retour de Barry Allen (dans Flash: Rebirth).
Les Rogues (Captain Cold, Weather Wizard, Heat Wave, Mirror Master et le nouveau Trickster) sont de retour à Central City et ils ont décidé de raccrocher. Mais un criminel a agressé leur costumier favori. Ils se lancent à la poursuite de ce provocateur qui se révèle être Zoom (Hunter Zolomon) qui a enrôlé de force un nouveau Kid Flash (Inertia, aussi connu sous le nom de Thaddeus Thawne). L'épisode 182 paru en 2002 revient sur l'origine de Captain Cold (Leonard Snart) et l'épisode 197 paru en 2003 détaille les origines de Zoom. L'ensemble des scénarios sont de
Geoff Johns et toutes les illustrations sont signées de
Scott Kolins dont le style a bien mûri entre 2003 et 2009.
J'ai toujours trouvé les criminels constituant les Rogues particulièrement simplistes et crétins (un simple criminel avec un pistolet de froid pour Cold) et que Flash méritait mieux en terme d'opposition. Je n'ai pas eu le loisir de lire les numéros 164 à 225 et c'est donc avec surprise que j'ai découvert des personnages bien définis avec chacun leurs motivations qui s'avèrent plausibles.
Geoff Johns trouve l'art et la manière de nous faire partager le point de vue de Captain Cold au travers de phrases efficaces. Il joue également sur le fait que les Rogues sont des hommes d'expérience qui prennent en charge le jeune Trickster (2 générations de criminels), que chaque Rogue a sa croix à porter, que même les criminels ont leur règle à respecter et qu'ils ont un sens de l'honneur.
De son coté
Scott Kolins affectionne un style à forts relents de
Jack Kirby pour les effets d'énergie et assez sage en terme de mise en page. Les dessins ont un aspect un peu brut de décoffrage, avec une esthétique éloignée des rondeurs traditionnellement associées aux comics. Les illustrations sont efficaces et portent bien l'histoire.
Enfin cette histoire a vraiment un rapport avec Final Crisis puisque les Rogues ont choisi de ne pas rejoindre le troupeau de criminels menés par Libra.
Geoff Johns réussit encore une fois son pari de nous emmener à la rencontre de personnages qui sortent des sentiers battus, qui ont une véritable épaisseur dramatique et de vraies motivations (en la matière, les origines de Captain Cold et de Zoom sont exemplaires). Et puis l'ombre de Barry Allen plane de bout en bout du récit.