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Flash - Urban Comics tome 1 sur 1
EAN : 9791026810872
320 pages
Urban Comics Editions (13/01/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
Il y a peu, Wally West avait tout pour être heureux : jeune marié, il était un super-héros connu et respecté, membre de la Ligue de Justice. Mais un jour, ce dernier se réveille prisonnier au commissariat de Keystone City, et tout le monde a semble-t-il oublié jusqu'au nom même de Flash ! Quel ennemi se cache derrière ce piège qui plonge le justicier dans un monde sens dessus dessous ? Contient : The Flash #164-176
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les 2 premiers recueils des épisodes écrits par Geoff Johns.

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- Wonderland : épisodes 164 à 169, initialement parus en 2000/2001, écrits par Geoff Johns, dessinés par Angel Unzueta et encrés par Doug Hazlewood, avec une mise en couleurs de Tom McCraw. Les couvertures sont réalisées par Brian Bolland, toujours aussi minutieux, avec une pointe de facétie. À cette époque, c'est Wally West qui porte le costume de Flash, alors que Barry Allen est encore considéré comme mort, s'étant sacrifié pendant Crisis on infinite earths.

Le récit s'ouvre avec une citation extraite d'Alice au pays des Merveilles, et Flash (dans son costume rouge) en train de chuter dans le vide. La page suivante le montre malmené comme un prisonnier rétif dans un commissariat, par des policiers pas commodes et brutaux. Il lui faut un peu de temps pour se rendre compte que sa connexion avec le champ de force de célérité (Speed Force) est rompue, et qu'il ne dispose plus de son pouvoir de vitesse. Il se fait proprement tabasser et jeter dans une cellule.

Fiona Webb, une assistante sociale, lui rend visite. Il lui raconte rapidement qui il est, comment il a hérité du nom de Flash, après Jay Garrick et Barry Allen. Pourtant personne ne se souvient d'un superhéros appelé Flash. Il va devoir son salut à l'un des lascars (rogue), lui aussi coincé dans cet environnement décalé. Qui est responsable de cette situation ? Pourquoi ? Comment le trouver, rejoindre Keystone City, pour que Wally West rejoigne Linda, sa jeune épouse ?

Geoff Johns a écrit la série Flash pendant 5 ans, de 2000 à 2005, soit de l'épisode 164 à l'épisode 225. Il s'agit ici des débuts sur la série. Il débute son récit en reprenant un dispositif éprouvé : l'épisode commence alors que Flash se trouve dans une situation anormale et impossible (sans ses pouvoirs, personne ne se souvient de lui, ni même des autres Flash). du coup, le lecteur est confronté à un mystère et il essaye de détecter les indices qui lui permettront de comprendre ce qui se passe, de devancer l'intrigue (comme si le scénariste allait lui laisser cette chance). Ensuite, il extrait Wally West de son milieu naturel, c'est-à-dire des personnages secondaires de la série, des civils, pour qu'il passe 6 épisodes en costume.

Les lecteurs sont venus pour voir un superhéros, ils ont droit à 6 épisodes d'affilé avec 95% de Flash, et tout juste 5% de Wally West. Là où Johns se montre retors, c'est que ce Flash porte bien son costume en continu, mais est dépourvu de ses superpouvoirs. du coup, ça rétablit un peu l'équilibre, puisque cela permet au scénariste de mettre la personnalité de Flash en avant, car il doit faire preuve d'inventivité et de réflexion pour se sortir de sa situation, et comprendre la nature de cet environnement. Ce point de départ est à la fois astucieux, et inscrit dans la tradition des scénarios bizarroïdes de la série dans les années 1960. Johns se montre un peu moins perspicace dans sa manière de révéler le pot aux roses. Wally West ne bénéficie pas d'une illumination soudaine, mais au détour d'une case, sans crier gare, il révèle à son interlocuteur qu'il a tout compris grâce à un détail gros comme une maison.

Le scénariste répète cette maladresse dans l'épisode 168 quand l'un des criminels se lance dans une explication abracadabrante sur la réflexion de la lumière. Il se montre plus habile dans la gestion des ennemis de Flash. Les 2 individus successifs en ayant après Flash disposent de motivations personnelles dépassant l'enrichissement par le biais de vol, ou la volonté de se rendre maître du monde. La narration reste dans un registre tout public, en respectant les conventions des récits de superhéros traditionnel. Geoff Johns se montre assez malin, en associant Flash à un de ses ennemis habituels : Captain Cold (Leonard Snart). Pour le coup, il sort des schémas habituels, puisque c'est le méchant qui vient en aide (intéressée) au gentil. Ce dispositif a pour second effet de mieux faire ressortir les valeurs morales du héros, par rapport aux méthodes expéditives du criminel endurci.

Mise à part cette alliance contre nature, le récit reste dans une opposition bien / mal classique, avec le règlement des conflits par des combats physiques. Comme souvent, le scénariste a besoin d'opposants en grand nombre, pour nourrir les scènes d'action et servir de chair à canon. Arrivé en milieu du récit, le lecteur constate que Captain Cold dessoude es civils sans remord, ce qui déstabilise quelque peu Flash, obligé de faire équipe avec lui.

Geoff Johns insère donc des citations d'Alice aux pays des Merveilles en début de chaque épisode. Il insiste ainsi sur le caractère déstabilisant de ces environnements dans lesquels se retrouve Flash, sans que la citation n'apporte un sens supplémentaire aux péripéties. Régulièrement, Wally West est amené à rappeler qu'il s'inscrit dans une lignée d'individus ayant adopté l'identité secrète de Flash, une forme d'héritage superhéroïque. Il s'agit d'un thème que Johns développera de manière plus étendue lorsqu'il écrira la série Justice Society of America. Pour ce scénariste, il s'agit à la fois d'introduire une dimension générationnelle à la série, mais aussi de faire fructifier avec respect les décennies d'histoires des comics DC. Lorsque Johns évoque l'histoire alternative de ce monde, le lecteur peut constater qu'il maîtrise sur les bouts des doigts l'Histoire de l'univers partagé DC, avec des ennemis récurrents de la Justice League of America.

Ces 6 épisodes sont illustrés par une unique équipe artistique. Comme le scénario, les dessins d'Angel Unzueta présentent les caractéristiques typiques des comics de superhéros. La première qui saute aux yeux est l'emphase quasi systématique présente dans les postures des personnages. Wally West présente une carrure musculeuse, moins élancée que celle de Barry Allen. Il s'agit d'un culturiste, avec une masse musculaire imposante. Les cadrages choisis par l'artiste mettent en valeur les muscles bandés d'un individu en perpétuel tension, prêt à l'action. Par comparaison, la morphologie de Leonard Snart est plus raisonnable, et légèrement tempérée par son costume un peu flottant par endroit.

Du fait de l'intrigue, l'artiste n'a pas souvent l'occasion de représenter Flash en train d'utiliser ses superpouvoirs. Lorsque cela se produit, il montre les éclairs qui crépitent tout le long du corps de Wally West, pour figurer l'apport d'énergie tirée de la Speed Force. Il le représente en plein élan, allant de l'avant, en venant juste de profiter de l'impulsion sur un point d'appui, en exagérant l'impression de mouvement et de vitesse, par le biais de perspectives raccourcies. Il ne s'agit pas d'une interprétation visuelle particulièrement marquante des pouvoirs de Flash, mais elle est assez éloignée d'une représentation premier degré et naïve. En ce sens, Unzueta n'est pas dans une représentation littérale, mais déjà dans une interprétation reposant sur des codes graphiques pour figurer la vitesse.

L'encrage est effectué avec des traits un peu épais, légèrement crénelé. le résultat visuel donne une impression de simplification, d'expressions des visages dénuées de nuances, avec un bon niveau d'informations visuelles. Doug Hazlewood trouve un bon équilibre entre des traits appuyés pour donner du poids au dessin, et de légers arrondis dans les contours, pour conserver une apparence agréable à l'oeil. le lecteur observe le même degré de simplification dans les costumes, reconnaissables, sans présenter d'éléments distinctifs. Par exemple tous les policiers portent la même chemise et le même pantalon, sans aménagement en fonction de leur morphologie. Lorsque la séquence l'exige, Unzueta passe du temps pour dessiner les décors ou les accessoires : le bat-flanc dans la cellule, l'aménagement d'une bibliothèque dans un salon, une installation technologique dans un laboratoire, un village vaguement médiéval, ou encore un échafaud muni de guillotine.

Quand il peut, il s'affranchit des décors, en se contentant d'une ou deux vagues lignes figurant le sol, ou le cas échéant les murs. Il dispose de techniques éprouvées et maitrisées pour donnant l'impression de cases remplis, sans être obligés de dessiner des arrière-plans. Il alterne régulièrement les gros plans et les postures un peu forcées pour que les personnages occupent plus de place dans la case. Au final, il raconte l'histoire avec efficacité, dans un registre s'adressant à de jeunes adolescents, avec une accentuation systématique des mouvements.

Pour un lecteur ne connaissant rien à Flash, ce premier tome écrit par Geoff Johns risque de nécessiter un peu de recherches sur internet pour resituer tel ou tel personnage. Il a l'avantage de présenter l'héritage générationnel de ce superhéros, et d'être tout le temps dans l'action, sans le côté sitcom de ce genre de récit. Les dessins sont dans la moyenne de la production industrielle, plutôt efficaces dans leur parti pris très tranché de privilégier l'action, le mouvement et la force. Pour un lecteur connaissant déjà Flash, c'est l'occasion de voir se dessiner plusieurs thèmes récurrents dans l'oeuvre de Geoff Johns (les générations, la richesse du passé) dans une histoire de Flash traditionnelle, avec l'émergence de l'importance des Lascars (rogues). 3 étoiles pour une mise en jambe avec un bon rythme, mais une intrigue un peu linéaire.

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- Blood will run : épisodes 170 à 176, ainsi que le numéro spécial "Iron Heighs", initialement parus en 2001, écrits par Geoff Johns, dessinés par Scott Kolins, encrés par Doug Hazlewood, avec une mise en couleurs de James Sinclair. L'épisode spécial "Iron Heights" a été dessiné par Ethan van Sciver, avec un encrage de Prentis Rollins et une mise en couleurs de Chris Chuckry.

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- Épisodes 170 à 176 – de retour à Keystone (une ville fictive de la Terre DC), Wally West (Flash) est en train d'assister à un match de hockey sur glace, avec sa femme Linda Jasmine Park-West, en regrettant que Jesse Chambers (Jesse Quick) n'ait pas pu se libérer. Il doit quitter le match parce qu'un officier de police requiert son assistance pour arrêter un supercriminel. Sur place, il retrouve Magenta (Frankie Kane), une ancienne copine. Keith Kenyon (Goldface) attise les revendications des ouvriers de la ville. L'inspectrice Julie Jackham est assassinée chez elle, alors qu'elle s'occupait de son bébé. L'inspecteur Fred Chyre veut absolument la venger.

L'inspecteur Jared Morillo essaye de juguler la vindicte de Chyre. Flash doit lutter contre une secte assassinant les personnes qu'il a sauvées par le passé. Wally West doit survivre à un dîner avec son beau-père et sa belle-mère. Flash doit ensuite faire face au retour de Weather Wizard (Mark Mardon).

Après une histoire de chauffe dans le précédent tome, Geoff Johns s'installe sur la série The Flash. Il y restera jusqu'à l'épisode 225 en 2005. Écrire des histoires sur le héros le plus rapide du monde n'est pas une sinécure, en effet il faut trouver des menaces qui ne peuvent pas être évitées en juste allant plus vite qu'elles. de ce côté-là, ce scénariste semble disposer d'une imagination incroyable pour pouvoir mettre en difficulté Flash, sans que le lecteur éprouve l'impression qu'il aurait suffi qu'il aille un tout petit peu plus vite pour éradiquer le problème. Malgré toute sa célérité, ce superhéros se retrouve souvent contraint d'adopter le rythme imposé par ses ennemis.

La narration est très superhéros dans sa forme, avec ces ennemis improbables que sont les Lascars, du monsieur avec un pistolet qui fait du froid (Leonard Snart, alias Captain Cold), à celui qui manipule les conditions climatiques avec sa baguette de sorcier (Mark Mardon, alias Weather Wizard). Wally West arbore son joli costume rouge vif, avec un éclair jaune sur la poitrine, et en cours d'histoire, il apparaît même un petit éclair quand il se transforme en Flash. Les criminels portent tous des costumes chamarrés, en provenance d'un autre âge, que ce soit la doudoune de Captain Cold, ou le costume jaune et vert de Weather Wizard (merci les couleurs primaires complémentaires).

Scott Kolins prend la suite d'Angel Unzueta, et ses dessins captent immédiatement l'attention du lecteur. Ils sont d'un abord un peu chargé en surface, en particulier les visages marqués de petits traits secs non signifiants. le lecteur a le plaisir de constater que ce dessinateur est bien investi dans ses planches : un bon niveau de détails, des arrière-plans présents dans la majeure partie des cases. Il s'immerge avec plaisir dans un univers visuel consistant, et très cohérent.

Dès le début, le lecteur ressent une filiation avec l'énergie de Jack Kirby. Si Wally West tire sa force de la Speed Force (champ de vélocité), Scott Kolins semble tirer son énergie de la Kirby Force. Il ne joue pas sur les codes les plus évident de Kirby (comme les points noirs d'énergie crépitante, ou Kirby Crackles), ou les postures avec la main en avant tendue vers le lecteur. Par contre, quand ses personnages sont en mouvement, ça déménage (encore plus quand il s'agit du mouvement d'air provoqué par le passage de Flash). Il embrasse le registre superhéros dans tout ce qu'il a de plus mouvementé, avec des éclairs autour de Flash. Il intègre parfois une petite exagération dans les visages, empruntant discrètement aux dessins animés pour la jeunesse, mais sans que cela n'en devienne un tic systématique.

Scott Kolins est tout aussi habile pour donner une apparence unique à chaque personnage, ainsi qu'une présence sur la page. Or le scénariste semble piocher dans un réservoir inépuisable de personnages, comme si ça ne coûtait rien. Dès le premier épisode, Linda West fait sa réapparition, puis Frankie Kane. le lecteur voit aussi passer Jesse Quick (en coup de vent bien sûr). Il découvre Fred Chyre (inspecteur de police) un nouveau personnage. Par la suite il fait la rencontre de Jared Morillo, de Keith Kenyon, etc. Ce n'est pas que les personnages défilent à la même vitesse que celle à laquelle Flash se déplace, c'est que le lecteur prend plaisir à faire la rencontre de ces individus à la personnalité solide, sans être caricaturale.

Au bout de quelques épisodes, le lecteur se prend au jeu des intrigues rapides, abouties en 4 épisodes ou moins. Il s'amuse à voir Wally West confronté à ses beaux-parents. Il s'émerveille devant ces menaces exotiques. Il se rend aussi compte que les intrigues secondaires ont tendance à disparaître aussi vite que certains personnages. Au début du tome, il semble que Geoff Johns souhaite intégrer une dimension sociale à son récit en évoquant la population ouvrière de la ville. Il met en scène un représentant syndical au passé de supercriminel. Son discours est crédible, ses revendications légitimes, et il n'hésite pas à aller à la confrontation. Les conventions des comics étant ce qu'elles sont, le lecteur se doute bien que Flash finira par se heurter à ses manipulations trop agressives pour être honnêtes. Seulement, voilà, passé le premier épisode, Keith Kenyon ne réapparaît pas. de la même manière, l'historique de la relation entre Frankie Kane et Wally West promet des frictions sentimentales capables de dépasser la sitcom, pour accéder à celle de la comédie dramatique. Mais elle aussi est évacuée pour ne pas revenir.

Ce mode de narration qui laisse en plan des intrigues et des personnages secondaires n'est pas trop gênant car le lecteur est emporté par la fougue de la narration visuelle et par le rythme des intrigues, mais il laisse perplexe quant à cette gestion inaccoutumée des fils secondaires. 5 étoiles pour un comics de superhéros bien ficelé, rapide, inventif, à fort pouvoir divertissant.
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