L'excentrique maire de Londres,
Boris Johnson, rend hommage à sa ville à travers dix-sept portraits de personnages ayant influencé l'histoire de la ville. Ces chapitres sont entrecoupés par des découvertes faites à Londres comme le costume, le métro, l'autobus à impériale ou la chasse d'eau (moins classe je vous l'accorde mais néanmoins essentiel !).
Boris Johnson aime sa ville, cela se sent à chaque page. Son enthousiasme est débordant, communicatif et parfois excessif. Il semble que les londoniens ont tout inventé ou presque ! Mais ce côté de
Boris Johnson est plutôt sympathique puisqu'il traduit sa passion pour Londres.
Les dix-sept portraits sont fouillés, détaillés et érudits. L'histoire de Londres nous est présentée de Boadicée, la reine celte qui va détruire Londinium, à
Keith Richards. Jusqu'au XIXème, les différents portraits montrent l'évolution architecturale de la ville qui est toujours mise en parallèle avec la période actuelle. On apprend par exemple que le London Bridge fut le premier pont construit en 43 par les romains et qu'il resta le seul jusqu'au XVIIIème siècle. L'opposition entre la City et Westminster date de Guillaume le Conquérant. Il fut couronné à Westminster en 1066 et y installa sa cour : "Non seulement Guillaume décida de s'y faire couronner, mais il y établit la cour normande, c'est-à-dire le centre administratif et judiciaire du royaume. D'où l'identité bicéphale de Londres, avec un centre du pouvoir politique détaché du centre des affaires et du négoce. Pendant 1000 ans, ces deux centres ont communiqué entre eux mais sont resté géographiquement séparés. cette indépendance a certainement contribué au dynamisme commercial de la cité. " Petit à petit le visage architectural se dessine et s'explique par les aléas de l'histoire. C'est très intéressant mais malheureusement ça s'arrête au XIXème. Les portraits restent érudits et on continue à découvrir des vies marquantes (
Samuel Johnson, inventeur du conservatisme compassionnel, Turner ou Florence Nightingale et Mary Seacole). Mais j'ai cherché en quoi ces portraits apportaient quelque chose à l'histoire de Londres. Et je cherche encore. Pourquoi faire un portrait de WT Stead, l'inventeur du tabloïd ? Est-ce vraiment pertinent dans un livre sur Londres ? C'est dommage car j'avais été captivée par lé début du livre.
Maintenant parlons des choses qui fâchent vraiment. Vous n'êtes pas sans savoir que
Boris Johnson est un conservateur, un libéral acharné. Tout est vu à l'aune de cette idéologie. Londres n'existe que grâce à l'argent, aux banquiers et la concurrence (
Boris Johnson n'emploie jamais le mot émulation). Deux petits exemples : "C'est elle (révolution scientifique du XVIIème) qui a engendré la révolution industrielle, qui a propulsé l'Angleterre au plus haut de sa gloire et transformé Londres en métropole impériale. Et cette révolution scientifique avait recours au même carburant que le théâtre de
Shakespeare -le désir de louanges, de reconnaissance et d'argent, l'ambition de quelques londoniens prêts à affronter la concurrence." "La Grande-Bretagne acquit alors la réputation de pays stable, qui reste aujourd'hui bénéfique au commerce et aux services financiers." Foin d'humanisme, la paix n'est importante que pour la bourse, le bon fonctionnement du commerce. Si vous êtes un libéral pur sucre, vous approuverez cette manière de voir l'histoire. Si, comme moi, vous placez l'homme avant l'argent, vous finirez par être agacé.
Mon avis est mitigé sur cette "Autre histoire de Londres" qui pourtant commençait fort bien. Malheureusement,
Boris Johnson perd un peu de vue l'histoire de Londres au profit de ses admirations. Et surtout son libéralisme est beaucoup trop présent à mon goût.
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