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The Fuse tome 3 sur 3

Justin Greenwood (Illustrateur)
EAN : 9781632156570
160 pages
Image Comics (10/05/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
A DAY OF CHAOS — 22,000 MILES UP! Klementina Ristovych and Ralph Dietrich are Homicide detectives on ‘The Fuse’, a five-mile long solar energy platform orbiting above the earth that’s also home to Midway City, population half a million. Ristovych should have retired years ago; Dietrich is the first cop to actually volunteer for MCPD Homicide in its entire history. Previously, cases have taken them from the very bottom to the top echelons of Fuse society, and everywh... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Gridlock (épisodes 7 à 12) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Néanmoins avoir commencé la série par le premier tome permet d'apprécier la progression de la relation entre les 2 principaux personnages. Il contient les épisodes 13 à 18, initialement parus en 2015/2016, écrits par Antony Johnston, dessinés et encrés par Justin Greenwood, avec une mise en couleurs réalisée par Shadi Chankhama, c'est à dire la même équipe artistique que pour les 2 premiers tomes 1.

Une nouvelle journée débute sur la station spatiale The Fuse, pour les enquêteurs de la brigade criminelle : Klementina Ristovych (inspectrice expérimentée, surnommée Klem) et Ralph Dietrich (récemment arrivé sur The Fuse, surnommé Marlène, en référence à Marlène Dietrich). Cette journée est un peu spéciale car elle correspond au phénomène de périhélie, point de la trajectoire de The Fuse l'amenant au plus près du soleil. À cette occasion, une grande fête populaire est organisée pour admirer le soleil, avec un discours préalable du maire Carlos Romero en préambule. C'est aussi la journée où les citoyens se laissent aller à des comportements irrationnels, comme si la proximité du soleil échauffait les cerveaux.

Tous les policiers du commissariat de The Fuse sont de service pour essayer de contenir la folie de ce jour particulier. En plus d'une surcharge de travail pour maintenir l'ordre dans les rues de la station, Klem et Marlene doivent résoudre une série de 3 meurtres au cours desquels l'assassin prélève une mèche de cheveux sur le cadavre, le meurtre de Thomas Eli Roberts (un cadre de la finance) dans la foule venue écouter le discours du maire, une prise d'otages par Vikram Gosh (un vétéran) dans un hôpital, et une tentative de meurtre sur Gupta (une responsable d'une usine hydroponique) par Jay Danford, un des ouvriers.

Le tome précédent avait un goût prononcé d'enquêtes policières à la Agatha Christie, plutôt bien ficelées, malgré l'artifice de la scène de l'explication finale pour dévoiler l'identité du coupable et ses motivations. L'environnement de science-fiction nourrissait l'intrigue dans la mesure où l'enquête principale concernait une championne de course de petite navette à la surface de la station spatiale, dans le vide spatial. le lecteur ressent le plaisir de retrouver des personnages qu'il connaît déjà, cette familiarité née d'une précédente fréquentation. Il se rend compte qu'il apprécie le côté sarcastique de Klem, et son cynisme nourri par ses années d'expérience. Il apprécie également de retrouver Marlène, non pardon Ralph Dietrich, et sa curiosité sur les us et coutumes de The Fuse, ainsi que son objectif inavoué.

Il n'est pas si facile que ça de réaliser une bande dessinée qui utilise les codes d'une enquête en bonne et due forme, parce que ce genre repose sur des dialogues et des découvertes qui nécessitent d'être commentés et expliqués, dimension peu visuelle des conventions du genre. Généralement les auteurs qui s'y essayent rajoutent une bonne dose d'action (aux détriments de la dimension enquête), ou lorgne plutôt du côté hardboiled dont la convention relative à la castagne se prête plus à ce média visuel. La série The Fuse compense donc cet inconvénient avec son environnement de science-fiction. Néanmoins les auteurs ne se servent pas de l'aspect futuriste pour masquer d'éventuelles carences en termes d'enquête.

Pour commencer, les caractéristiques graphiques des dessins de Justin Greenwood ne vont pas dans le sens de l'épate, des spectacles qui en mettent plein la vue. Il détoure les formes avec un trait un peu nouille, d'apparence irrégulier, pour des contours fluctuants, donnant une impression un peu spontanée, mais aussi mal finie. Il n'y a pas de technologie rutilante, de réalisations techniques qui coupent le souffle, de vision de l'univers chatoyante et infinie. Certains fonds de case sont un peu vides, certaines surfaces restent un peu plates, trop lisses, sans texture. L'artiste ne dessine donc pas pour faire joli, ou pour en mettre plein la vue, encore moins comme une forme d'expression artistique influencée par des grands maîtres passés ou modernes. Les visages ne sont pas très séduisants, les silhouettes sont un peu dégingandées. La conception de la station spatiale repose sur des espaces qui semblent un peu grands pour ce genre de construction.

Mais au fil des épisodes, le lecteur ne ressent pas de sensation de lassitude visuelle lors des dialogues. Bien sûr, Antony Johnston fait en sorte d'inclure quelques moments d'action (par exemple une fusillade, ou une bagarre à main nue) et le fait d'entremêler 4 enquêtes induit une variété, ainsi qu'un changement régulier dans les lieux. Derrière une apparence sans éclat, les dessins portent la narration avec une grande compétence. Justin Greenwood représente des éléments spécifiques pour chaque endroit, qu'il s'agisse des différents appartements avec du mobilier reflétant le niveau de vie de son propriétaire. Si les espaces sont un peu grand pour station spatiale au volume fini et limité, les dessins sous-entendent l'absence de lumière solaire. Les personnages ne commentent sur le fait qu'il n'y a pas de fenêtres, mais les images n'en montrent effectivement pas. Il n'y a que de grandes baies vitrées dans des endroits limités.

Comme dans les tomes précédents, la technologie futuriste reste assez discrète. À nouveau l'intérêt principal de cette série n'est pas un développement de science prospective, ni dans la dimension touristique en route vers un futur qui décoiffe. Même la pluie de météorite qui précède le périhélie est à base de gros traits noirs, à l'opposé d'un effet pyrotechnique. Néanmoins, dessins et scénario intègrent bien le fait que les personnages évoluent dans un futur où cette partie de l'humanité vit dans une station spatiale, avec cette fête pour le périhélie, l'éloignement d'avec la Terre et des modes de transport spécifiques à la station. Pourtant il s'en faut de peu que les enquêtes ne puissent se dérouler dans une grande ville sur Terre : meurtres et prise d'otages. Dans un premier temps, le lecteur apprécie de revoir la relation professionnelle entre Klem et Marlène. Dans un deuxième temps, il regrette que Bianca Zimonja en soit réduite à 2 répliques pour tout le tome. Cette jeune dame exerce le métier d'assistante du médecin légiste (Abdul Assam) et elle avait preuve d'une forte personnalité dans le tome précédent.

Très vite, le lecteur rentre dans le quotidien professionnel des 2 personnages principaux. Par rapport au tome précédent, le scénariste a conservé la base d'intrigues bien ficelées, le saupoudrage de scènes d'action découlant naturellement des enquêtes, ainsi que l'explication en fin d'enquête. Par contre, il a ajouté des scènes se déroulant dans le commissariat, en particulier quand le commissaire Yuri effectue le briefing en début de journée. Il a également ajouté des informations brèves (1 case + 1 cellule de texte) indiquant les incidents pour lesquels les policiers doivent intervenir, tout du long de ce jour particulier. Cette nouvelle composante évoque parfois la construction des romans d'Ed McBain, en particulier pour sa série 87e District, c'est-à-dire que le lecteur peut ressentir le mode de fonctionnement du commissariat et croiser d'autres fonctionnaires de police. Antony Johnston ne cherche pas à développer de nombreux personnages secondaires, Klem et Charlène continuent d'être les personnages principaux. Simplement, le lecteur peut voir qu'ils font partie d'une équipe plus importante, avec un mode de fonctionnement compréhensible et plausible.

Le lecteur se laisse donc porter par les différentes enquêtes, son intérêt étant éveillé par leur solide construction. En 6 épisodes, le scénariste mène 4 enquêtes consistantes, bien ficelées et pleine de suspense. Celle relative au meurtrier en série est classique, avec la découverte d'indices au fur et à mesure. Johnston fait son travail avec application, donnant le nom et l'occupation des précédentes victimes, en passant par la morgue pour que Klem & Marlène disposent d'informations, en interrogeant Milly Baldwin, la meilleure amie de Siobhan Brennan la dernière victime. le lecteur peut tiquer devant le fait que ces 2 enquêteurs croisent par hasard la future victime, mais cette coïncidence n'est pas si énorme que ça dans le cadre d'un récit de genre. Comme dans toute enquête policière, le lecteur peut se demander si le scénariste joue franc-jeu avec lui, c'est-à-dire s'il lui donne assez d'indices pour qu'il puisse deviner qui est le coupable. Contre toute attente, c'est le cas pour cette enquête.

Ce n'est pas le cas dans la deuxième enquête, celle qui concerne le meurtre de Thomas Eli Roberts. Cela n'a rien de choquant car il apparaît plus divertissant que les auteurs jouent sur plusieurs formes d'enquête. Johnston a à nouveau concocté une intrigue retorse et efficace, sur la base d'une comédie de moeurs et d'arrivisme très plausible, touchant à des émotions fortes de la condition humaine. Les 2 autres enquêtes reposent plus sur l'action, ce qui n'empêche pas de solides motivations, avec des coups d'éclat qui restent dans un registre plausible, sans prouesses physiques impossibles. En entremêlant 4 interventions différentes, Antony Johnston renforce l'impression d'une journée de travail dans un commissariat, alors que les urgences du moment viennent rendre caduques celles du moment précédent. Il atténue les effets de type explication artificielle en fin d'enquête, en montrant que c'est le cas pour une partie d'entre elles, mais que le fin mot des autres est découvert avant le dénouement plus physique.

Avec ce troisième tome, les auteurs ont perfectionné leur dosage des éléments de leur série, pour réaliser une série policière en milieu SF, avec une dose de fonctionnement de commissariat, entremêlant des enquêtes avec explications finales, avec des interventions plus physiques mais qui n'oublient pas les motivations des criminels. 5 étoiles en espérant que la série disposera de ventes suffisantes pour qu'elle continue.
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