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EAN : 9782842054526
48 pages
1001 Nuits (16/02/2000)
3.19/5   13 notes
Résumé :
"Une œuvre de Crébillon, qui date de 1730, est consacrée tout entière au fantasme masturbatoire. […] Crébillon décida d'appeler Sylphe ce démon de la main solitaire", écrit Pascal Quignard dans Le Sexe et l'Effroi. Lassée du commerce des hommes, de l'agitation de la ville, des intrigues de salon, Madame de R*** se retire à la campagne. Alanguie sur son lit, elle est surprise par un sylphe, pur esprit invisible,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un petit conte libertin de Crébillon fils, publié en 1730. Il s'agit d'une lettre qu'écrit Mme de R à son amie Mme de S à propos d'un songe qu'elle a eu. L'essentiel de la lettre rapporte son dialogue avec un Sylphe, esprit de l'air, qui s'efforce de la séduire. On trouve déjà dans ce texte la prédilection de Crébillon pour une séduction par les mots et uniquement les mots. le Sylphe est en effet invisible jusqu'à la presque fin. On dirait deux libertins (même si Mme de R se défend d'en être) discutant de l'art et la manière de séduire les femmes malgré leurs protestations de vertu.
C'est enlevé et très agréable à lire.
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Ce court récit de Claude Crébillon ( appelé également Crébillon fils - 1707-1777 ) considéré comme précurseur De Laclos, se lit comme un conte philosophique galant. Première publication de l'auteur, il se présente comme une lettre - Songe de Madame de R*** écrit par elle-même à Madame de S*** -. Sous couvert de ce contexte narratif réaliste dont l'introduction peint un tableau savoureux du libertinage de la société parisienne du XVIIIème, la Comtesse relate donc à sa correspondante un rêve, l'auteur jouant ainsi du mélange des genres et du respect des bienséances.

Ce songe est conté sous la forme d'un dialogue piquant entre la dame et le Sylphe ( un elfe, un génie de l'air, dans les mythologies celtiques et germaniques ), séduction par les mots, jeu de séduction avec les émotions, les sens, pas les sentiments. Il m'a semblé que, comme dans le roman "Point de Lendemain" de Vivant Denon, la scène, bien qu'à huis clos, relevait également du jeu théâtral.

Ce dialogue en réflexion à la fois légère et fine sur la (l'in)constance du désir et les principes de la passion - " ces moments où le coeur plus vif et plus prompt échappe à la réflexion " - sur ce coeur des femmes ( selon l'époque ), leur relation aux hommes. Et dans ce récit, aux plaisirs de l'amour s'associent l'élégante impertinence du style, ses métaphores et allusions érotiques, le charme de ce libertinage qui l'est aussi d'esprit face aux conventions sociales, aux règles imposées aux femmes.
Lien : http://www.lireetmerveilles...
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Très court récit libertin aux interprétations diverses et très riches selon moi: si Pascal Quignard l'a lu comme une métaphore de la masturbation, les pistes lancées par Jérome Vérain dans le petit dossier en fin d'ouvrage (libertinage d'idées, métaphore de la méthode libertine de séduction, inconscient, critique de la société matrimoniale et religieuse du temps, etc.) me semblent très intéressantes également et dignes d'être étudiées plus en profondeur si ce n'est déjà fait.
Crébillon manie la langue française de manière virtuose, pour mon plus grand plaisir de lectrice friande des récits du 18e siècle. Bien que la chute finale de la comtesse soit inévitable et ne laisse pas le moindre doute au lecteur dès les premières lignes, la discussion qu'elle mène avec le sylphe séducteur est bien alimentée et aussi brillante que celle de son interlocuteur. Celui-ci, en libertin expérimenté, présente un discours tentateur tout à fait intéressant.
Je le conseille aux amateurs de récits libertins du 18e siècle qui ne pourront que s'en régaler!
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Délicate ode à la masturbation (féminine).
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ma belle comtesse, répondit-il, on dit à une belle qu'elle a des agréments, parce qu'en le lui répétant souvent, c'est une façon polie de l'exhorter à en faire usage ; mais ira-t-on la faire souvenir de sa vertu quand il est de notre intérêt qu'elle l'oublie ?

(p.19)
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