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EAN : 9782081365568
654 pages
Flammarion (22/10/2015)
3.8/5   27 notes
Résumé :
« Le Prince était ivre »… Ainsi commence l’histoire des Plantagenêts, cette famille hors-norme qui a fait les riches heures de notre Moyen Âge. Le premier du nom est angevin, mais qui s’en souvient encore trois siècles après ? Leur célébrité a dépassé les frontières de l’Anjou et la dynastie est entrée dans la grande histoire de l’Europe. C’est une famille au caractère trempé, marquée à ses débuts par l’un des hommes les plus puissants du xiie siècle : Henri II Plan... >Voir plus
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Cette étude de la dynastie Plantagenêt s'attache au moyen-âge anglais du XII éme siècle jusqu'au tout début du XV éme, de Henri II à Henry IV, le premier roi Lancastre. L'ouvrage est une suite de biographies, assez fouillées, accompagnée de quelques chapitres sur les particularités du temps : règles de la féodalité, oppositions entre pouvoir temporel et pouvoir du Pape, révoltes populaires (celle de 1381 fut proche de réussir), stratégie militaire (les fameux archers gallois)... le chapitre sur l'arrivée de la peste noire en 1348 à Bordeaux, alors possession anglaise, est angoissant en ces temps de coronavirus.
Le style de l'auteur est fluide et agréable. Tant mieux vu la densité d'informations distillées au long de ces six cent pages.

Jones explique bien le passage de la dynastie normande issue de Guillaume le Conquérant aux Plantagenêts. le naufrage de la Nef Blanche au large de Barfleur en 1120 avec à son bord Guillaume Adelin, le seul fils d'Henri Ier, fils du Conquérant, va conduire à une crise dynastique. Henri souhaitait que sa fille Mathilde, dite l'Emperesse, car veuve de l'Empereur romain germanique, lui succède. Finalement c'est Étienne de Blois, son cousin, qui s'empara du trône. Une guerre interminable s'en suivit. Mathilde était appuyée par son mari, le puissant Geoffroy Plantagenêt, comte d'Anjou. Pour les amateurs de romans historique, cette guerre civile, avec ses retournements de situation, apparaît en arrière fond dans les Pilliers de la terre de Ken Follett et dans certains tomes de la série frère Cadfaël de Ellis Peters...

Le vainqueur final fut le fils de Maud et Geoffroy, Henri II. Un roi qui sut étendre le pouvoir royal de façon considérable par les armes et par un mariage. Il épousa Aliénor d'Aquitaine, duchesse d'Aquitaine. L'étendue du domaine Plantagenêt était alors à son comble : Angleterre, Normandie, Anjou-Maine, Poitou et Aquitaine. Un summum, et le début des difficultés. Difficultés avec ses fils poussés à la révolte par leur mère. Celui qui nous est le plus connu est évidemment Richard Coeur de Lion. L'auteur ne remet pas en cause sa bravoure, mais son intelligence politique est sans doute surévaluée.

Toute cette première partie est passionnante. Les croisades, la capture de Richard et sa rançon, l'avidité de Jean sans Terre. Tout cela fait écho à la culture populaire, à commencer par Robin des Bois.

La suite n'est pas du même acabit. Jean sans terre doit concéder la grande Charte en 1215, limitant un temps le pouvoir royal. Pour mieux l'enterrer, quand les revers de la guerre lui furent plus favorables. En fait, cette charte finit par devenir, avec le temps, une référence dans l'équilibre des pouvoirs entre les rois, toujours décidés à imposer de nouvelles taxes pour financer leurs campagnes (notamment en France), et le Parlement et les grands barons. Les rois successifs (Henri II, Édouard Ier, Édouard II…) durent tous à un moment donné combattre une opposition interne vive. Les prébendes accordés à leurs favoris ont souvent constitué la source de ces révoltes armées. de plus, les incursions militaires en France étaient très coûteuses, or pour la noblesse devenue avec le temps bien anglaise, il s'agissait là de combats à l'étranger, ne relevant pas de leurs obligations de vassaux du roi d'Angleterre.
Cette lignée dynastique aurait donc pu disparaître à plus d'une reprise. Un roi est déposé (Édouard II), puis tué à l'instigation de l'amant de la reine (Isabelle de France, dont le portrait ici est très éloigné de celui donné à lire dans la série des BD les Reines de sang).

Ces querelles internes qui n'influent pas beaucoup sur l'histoire de France, puisque seule l'Aquitaine reste constamment anglaise sur cette période. Les chapitres du coup se font plus longuets, moins dynamiques, vu de ce côté-ci du Channel.

Le retour d'une Angleterre triomphante est du à Edouard III. C'est lui en tant que petit-fils de Philippe le Bel va réclamer en plus du trône d'Angleterre, celui de France, et va enclencher la guerre de cent ans. Une réclamation qui lui vient des années après que Philippe VI, le Valois, eut pris la couronne en France. Comme un prétexte à des ambitions continentales. S'en suivront une série de victoires majeures (Crécy, Poitiers,...) dues surtout au talent militaire et à la férocité du Prince noir, Édouard de Woodstock, l'héritier qui ne ceindra jamais la couronne, mourant avant son père.
Cette partie sur le pourquoi de la guerre de cent ans, les ambitions anglaises, les erreurs militaires françaises, est bien plus intéressante.

La fin du règne d'Edouard III et surtout l'avènement de son fils Richard II renvoient l'Angleterre dans le chaos. Richard II parvient à conserver son trône malgré des révoltes paysannes et des barons. Il en devient paranoïaque et prétend gouverner sans limites, s'est à dire comme un voleur, spoliateur de terres et de domaines. La chute sera terrible. La dernière victime des abus du roi, Henry de Bolingbroke, cousin de Richard de sang royal, exilé, privé de toutes ces terres, parvient à retourner quasiment toute la noblesse en sa faveur. le royaume change de dynastie, place aux Lancastre.

Les Plantagenêts est un essai historique abordable pour le grand public, bien écrit, sans notes de bas de page à répétition. Dan Jones réussit à décrire toute une partie de l'Histoire de l'Angleterre, et du moyen-âge en Europe.
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Nous connaissons peut être la tumultueuse Aliénor, duchesse d'Aquitaine et deux fois reine, son mari Henri II et leurs fils en particulier Richard Coeur de Lion et Jean Sans Terre. Mais, pour les Français, leurs successeurs comme Henri III, Edouard II ou Edouard III sont des personnages mal inconnus sinon inconnus.
Ces Plantagenêts, ce sont des rois batailleurs. Ils aiment la guerre qu'ils mènent contre les écossais, les gallois mais aussi contre les français. Car, les Plantagenêts, ce sont les rois de la guerre de Cent Ans, ceux qui vont remporter les batailles De Crécy ou de Poitiers, faire prisonnier le roi de France Jean le Bon. Ils aiment également la chasse et les tournois. Ils veulent imposer leur autorité à l'intérieur de l'Angleterre. Mais, ils se heurtent à des oppositions. Les fils de Henri II, poussés par leur mère Aliénor, prennent les armes contre leur père. Tous vont devoir lutter contre leurs grands seigneurs. Ils n'hésitent à les emprisonner ou les exécuter. Dans cette lutte, ils se montrent d'une cruauté redoutable. Edouard Ier fait emprisonner et mourir de faim la femme et le fils de son pire ennemi. Quand à Edouard II , il sombre dans une profonde paranoïa. Pourtant, ces comtes et ces ducs  imposent la Grande Charte et Les Grandes Ordonnances qui limitent le pouvoir des rois. . de nouveaux impôts nécessaires pour continuer la guerre en France sont refusés
ou difficilement obtenus du Parlement.
Mais, ces siècles Plantagenêts ne bruissent pas que du vacarme des batailles. Les rois Plantagenêts sont de grands bâtisseurs. L'Angleterre se couvre de châteaux luxueux avec tout le confort de l'époque. de somptueuses fêtes y sont données. La mode est à des vêtements extravagants. La victoire du duc de Lancastre sur Richard II met fin à la dynastie des Plantagenêts. Mais, ila nouvelle dynastie des Lancastre se retrouve à la tête d'une Angleterre transformée. Entre le 12ème et le 15éme siècle, le roi a consolidé son pouvoir. le royaume s'est enrichi. Les villes se sont développées malgré la Peste noire. La flotte anglaise domine les mers.
le récit que fait D.Jones de ces siècles fondamentaux n'est jamais ennuyeux. Aux précisions de l'historien, il ajoute des détails dignes d'un romancier. La lecture en est d'autant plus facile et agréable. Avec Jones, nous connaissons mieux et de plus près ces fameux Plantagenêts. Alors, n'ayez pas peur de ce gros livre. Mais, plongez vous dans le Moyen Age anglais. Vous ne le regretterez pas.
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Habitant au coeur du royaume français des Plantagenêt, j'ai été très souvent confrontée à leur évocation : ma ville porte le nom de "Cité Plantagenêt", les forteresses alentours sont autant de lieux relatant leur histoire : Abbaye de Fontevraud, Forteresse Royale de Loches, Château de Chinon... Oui mais voilà, l'histoire de cette dynastie franco-anglaise restait assez floue pour moi, je ne parvenais pas bien à situer leur règne dans la longue frise historique de la France. J'ai donc souhaité remédier à mes lacunes en lisant cet excellent ouvrage de Dan Jones, Les Plantagenets. Bien m'en a pris ! Ce livre est certes dense, les quelques 650 pages ont une écriture serrée qui laisse peu de place aux marges et valent bien 800 ou 900 pages d'un roman aéré, mais jamais je ne me suis ennuyée. Dan Jones a su vulgariser son récit pour rendre l'histoire des Plantagenêts aussi captivante qu'un Game of Thrones. le livre est bien construit, et découpe le règne de cette famille en sept grandes parties qui relatent les réussites et les échecs de cette période mouvementée s'étendant du 12eme au 15eme siècle. Cette période historique de ma région est désormais beaucoup plus claire pour moi, et j'ai bien envie de réitérer mes visites à Fontevraud, Chinon ou Loches avec ce nouveau bagage de connaissances afin d'en apprécier pleinement les symboles.
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En Angleterre, une nouvelle vague d'historiens se fait peu à peu une place avec ce que l'on appelle la ''narrative history''. Il s'agit d'une façon de raconter l'histoire de manière romancée. Les plantagenêts est un livre qui raconte donc l'histoire de la dynastie éponyme, par le biais de Dan Jones. L'auteur est un représentant de ce courant historique, dont les ouvrages sont malheureusement peu traduits en France. C'est bien dommage car sa plume est un régal. D'une fluidité plaisante, y compris pour des détails institutionnels (nous sommes dans un livre d'histoire, il ne faut pas l'oublier), elle nous porte du début à la fin du livre très rapidement. On lit véritablement l'ouvrage comme un roman historique, ce qu'il n'est pas, et on ressent un vrai plaisir de lecture tout en apprenant un tas de choses sur l'histoire anglaise. Nous avons ici de la vulgarisation haut de gamme, accessible à tous les lecteurs tout en restant en accord avec la vérité historique. Un must read en somme.
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C'est un sacré pavé à lire… Mais cela vaut mieux que tous les « Games of Thrones » !

Un historien britannique nous raconte l'histoire de la dynastie Plantagenêt qui fut à la base de la création de l'Angleterre. Et quelle histoire !… le Moyen Age est une période passionnante, d'une richesse infinie avec des destins à peine croyables. Notamment celui d'Alienor d'Aquitaine, mariée au Roi de France Louis VII, qui après avoir divorcé ( on parlait alors de répudiation ) va épouser, en secondes noces, le Roi d'Angleterre Henri II. le premier roi Plantagenêt, qui s'appelait ainsi car son père Geoffroy aimait à porter une fleur jaune dans les cheveux, un genêt ( planta genista en latin ). Les deux époux sont réunis pour l'éternité à Fontevraud où l'on peut voir deux gisants magnifiques.

L'histoire est belle et elle se poursuit avec la même intensité pendant les plus de 700 pages du bouquin… On y découvre les croisades, Richard Coeur de Lion et la légende d'Arthur… Un Arthur qui a vraiment vécu; petit-fils de Henri II, prince de Bretagne, il sera assassiné par son oncle Jean. le même Prince Jean que l'on connaît mieux comme le méchant de Robin des Bois… Mais les références à notre univers connu ne s'arrêtent pas là. le règne d'Edouard III au début du XIVème siècle va rendre l'Angleterre omni-puissante, Edouard disputant à la France une large partie de son territoire ( la Normandie, l'Anjou et bien sûr l'Aquitaine, héritage de son ancêtre Alienor ). Ce sera le début de la guerre de cent ans, la conquête de Calais en 1347 ( avec l'épisode des Bourgeois en chemises ) et surtout une nouveauté qui allait être déterminante pour l'avenir : l'adoption définitive de la langue anglaise.

Le livre de Dan Jones se lit « comme du petit lait ». L'époque est tellement pleine de bruit, de fureur, d'épopées, de combats, de guerres, de favoris et d'ennemis qu'on retrouve dans l'histoire vraie, une trame aussi passionnante que dans les séries de la télévision. A cet égard, je ne saurai trop recommander « les rois maudits » de Maurice Druon, un livre génial qui est le pendant français de l'histoire anglaise racontée par Jones. Avec, en plus, le panache et les talents d'un raconteur d'histoire hors pair. Plongez-vous ou replongez-vous dans ce sommet de notre littérature : vous en oublierez assurément tout le reste pendant quelques semaines… L'histoire est le plus beau des divertissements.
Lien : http://calembredaines.fr
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Un combat naval médiéval ressemblait beaucoup à un combat sur la terre ferme. Il n'y avait que peu de manœuvres ou de poursuites - quand deux flottes se rencontraient elles se livraient à un assaut fontal, suivi d'un abordage et d'un combat désespéré et meurtrier au corps-à-corps, utilisant sur le pont des navires les mêmes tactiques que sur le champs de bataille. Bien que chaque flotte eût embarqué quelques machines de guerre pour accabler l'ennemi de rocs et de carreaux géants, les armes les plus destructrices restaient, dans l'ensemble, les flèches, les traits d'arbalète, les casse-tête et les masses d'armes.
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Pour célébrer sa victoire, Richard épousa Bérengère de Navarre le 12 mai, lors d'une cérémonie célébrée dans la chapelle byzantine de Saint-Georges, à Limassol. La jeune reine fut couronnée par l'évêque normand d'Évreux. Parmi les invités devait se trouver Guy de Lusignan, ancien roi de Jérusalem et vassal de Richard en tant que le comte du Poitou. Ce fut sans doute l'un des mariages et couronnements les plus extraordinaires de l'histoire de la monarchie anglaise: une jeune Navarraise faite reine d'Angleterre par un évêque normand dans une chapelle chypriote devant un parterre d'émigrés aquitains de Jérusalem. Y a-t-il meilleure preuve de l'étendue de l'influence la Couronne anglaise sous les Plantagenêts ?
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À bord, tout le monde devait déjà connaître ce mal venu des steppes d'Asie, qui, en un peu plus de trois ans, avait balayé l'Europe et la touchait jusqu'au cœur. Ses effets s'étaient déjà fait durement sentir sur le continent. Les Français l'appelaient «la très grande mortalité». C'était une description tout à fait littérale de la maladie que, depuis le 16e siècle, les historiens nomment la peste noire. La pandémie, sur fond d'une guerre implacable et meurtrière entre le Valois et le Plantagenêt, bouleverserait l'esprit médiéval et l'existence des contemporains.
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Aliénor donna naissance à son dernier enfant viable en 1167. Le garçon fut prénommé Jean : les Plantagenêts avaient désormais sept enfants, dont trois filles. Aliénor avait quarante-trois ans à la naissance de Jean, un accomplissement tant en termes de fertilité que sur le plan politique. Car par ces sept enfants, Henri pouvait commencer à étendre les branches de sa dynastie dans toute l’Europe. Leur avenir était, littéralement, celui de l’empire Plantagenêt, et les arrangements matrimoniaux dont ils feraient l’objet façonneraient en grande partie le monde occidental jusqu’à la fin du siècle.
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Parmi les assiégeants se trouvait ainsi Hugues de Lusignan .Hugues haïssait les Plantagenêts avec passion. Deux ans plus tôt , le roi Jean avait fait irruption à Angoulême -le comté voisin du sien- et avait enlevé la jeune épouse d'Hugues , Isabelle d'Angoulême , à son nez et à sa barbe.
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Book Of the Year and Bestselling Author of The Plantagenets Dan Jones. The Plantagenets are explored and shared with brilliant author, Dan Jones, and he articulates the importance and influence of the "Warrior Kings and Queens," who steered England and laid the foundations of contemporary democracies.
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