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EAN : 9782070412044
288 pages
Gallimard (21/03/2001)
3.56/5   84 notes
Résumé :
En ce jour de 1920, le très savoureux et peu orthodoxe rabbin Mordechai Hirshbaum vient de rendre son âme à Dieu. Ses héritiers, des neveux dispersés dans le monde, sont instamment priés de se rendre en Pologne pour venir toucher leur part d'héritage. Les quatre cousins sont aussi dissemblables par leur pays et leursactivités : Moses est gangster à New York, Léon est un distingué officier français, David, un bâtisseur du nouvel Israël et Rachel une Bolchevik passion... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,56

sur 84 notes


Je vois que la plupart des gens ont aimé ce livre et je me demande bien pourquoi. Les personnages sont certes amusants, la situation en Pologne je suppose bien décrite mais je me suis quand même ennuyée à la lire. J'ai pourtant insisté pour connaître la fin.
Or la fin n'a à mon sens ni queue, ni tête.
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Thierry Jonquet "Le secret du rabbin" dans l'édition Gallimard (ISBN 978-2-07-041204-4) ; au revers de la page de garde, il est précisé que "cet ouvrage a fait l'objet d'une première publication en 1986 aux éditions Joseph Clims à Paris. Copyright Librairie l'Atalante, 1995.

La trame est classique : dans les années 1920, les quatre descendants d'un vieux rabbin se voient contraints de se rendre dans un shtetl de Galicie, pour y recueillir le "trésor" légué par leur ancêtre commun, un vieux rabbin quelque peu original. le roman s'ouvre ainsi sur une description saisissante d'un shtetl polonais, sans oublier toutes les exactions et persécutions subies par sa population depuis la fin de la Grande Tuerie, se poursuivant tout au long de ce récit puisque la guerre fait toujours rage entre la Pologne de Pilsudski et l'Armée Rouge de Trotsky.

Nous plongeons ensuite tour à tour dans les bas-fonds de New York pour y découvrir l'un des quatre héritiers devenu un authentique gangster (ayant tout de même hérité du yiddish familial), puis à Haïfa où le jeune David participe de près au mouvement sioniste de retour en Israël, dans les beaux salons de Paris où l'aristocrate Léon de Moissard-Hirchebin dissimule soigneusement le "Hirschbaum" patronymique d'origine, enfin à Moscou où la bouillante Rachel, membre de la Tchéka, participe au Congrès de l'Internationale Communiste. Il va bien falloir que ces quatre là se rencontrent et se parlent, à travers leurs racines polono-juives, et ce ne sera pas une mince affaire.

Mais ils rateront l'héritage qu'ils méprisent, puisqu'ils jugent tous quatre qu'il ne peut s'agir que de radotages talmudiques, ce en quoi ils se trompent lourdement... Heureusement qu'Albert Einstein veille au grain...

Le talent littéraire de Thierry Jonquet se manifeste une fois de plus dans ce récit mené de main de maître, entrecroisant quatre parcours individuels fort bien typés. le tableau de la Pologne en guerre, envahie par l'Armée Rouge, est d'autant plus saisissant qu'il est principalement dépeint depuis l'angle de vue que peuvent en avoir les juifs, ballottés entre les deux parties les haïssant autant l'une que l'autre...

Deux éléments méritent ici d'être soulignés.
- D'abord, la profonde intelligence dont l'auteur fait montre en ce qui concerne les racines de ce monde juif d'Europe centrale aujourd'hui quasi complètement disparu après la Shoah, ce qu'on appelle encore parfois – si rarement – le "yiddishland". Après avoir lu "Rouge, c'est la vie", on sait que cette connaissance du judaïsme lui venait de sa compagne, ce qui donne une petite idée de la profondeur de leur relation...
- Ensuite, le talent qu'il faut pour transformer ce qui a au préalable nécessité des recherches documentaires importantes (Jonquet citent des évènements et des lieux précis, incluant des personnages historiques, on voit même passer un certain De Gaulle) en un récit vif et pétillant, ponctué d'un certain humour.

Bravo l'artiste !
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Tous les romans de Thierry Jonquet ne sont pas des livres policiers. Certains d'entre eux sont de truculents récits d'aventures picaresques. « le Secret du Rabbin » en est un des meilleurs exemples. En 1920, un rabbin polonais (celui du titre), sentant venir sa fin prochaine, fit son testament pour ses quatre neveux et nièce. Un trésor était caché quelque part pour eux. Mais voilà, les quatre héritiers ont un rapport plutôt élastique avec sa judaïté. David est sioniste en Palestine. Rachel est bolchevique à Moscou. Moses est carrément gangster à New York. Enfin, à Paris, Léon a francisé son nom pour effacer toute trace de ses origines. Tous les quatre vont, pour des raisons bien différentes les unes des autres, se retrouver en Pologne et, éventuellement, trouver le trésor du rabbin, leur oncle. Il faut vous dire que le pays est à feu et à sang à cause des combats avec l'Armée rouge. Ce qui est certain, c'est que dans les deux camps, les juifs sont accusés de tous les maux : tous capitalistes, pour les uns ; tous communistes, pour les autres. Ce qui facilite grandement les pogroms. Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage … Certains de nos héros sont mis en prison, enfermés derrière des barbelés (prototypes des camps de sinistre mémoire). D'autres sont tournés en ridicule, injuriés, torturés. Bref, l'antisémitisme fait rage dans l'entre-deux-guerres. Après de nombreuses péripéties plutôt cocasses, le trésor est remis aux quatre rejetons. Et il est surprenant, bien plus qu'ils pouvaient l'espérer.
Une fois de plus, Thierry Jonquet réussit le cocktail parfait entre l'Histoire et le destin de ses héros de papier. Et, au détour d'une scène, nous rencontrons Léon Trotski ou un colonel français nommé De Gaulle. Et ce roman semble si bien ancré dans la réalité que nous en venons à réfléchir au destin de toutes ces populations, juives et goyim confondues… Pour finalement nous demander pourquoi ils remirent le couvert vingt ans plus tard ! En véritable (et adorable) misanthrope, Thierry Jonquet nous offre un épilogue digne des meilleurs thrillers.
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Le secret du rabbin ne ressemble pas aux autres romans très noirs de l'auteur.
Thierry Jonquet nous surprend avec cette fabuleuse histoire qui est très drôle.
C'est un roman d'aventure avec quatre protagonistes complètement opposés qui se déroule en Pologne, avec comme toile de fonds la guerre russo-polonaise de 1920( la jeune République Polonaise se retrouve opposée à la Russie Bolchevique). L'antisémitisme y est très fort et la misère partout présente.
Un bien étrange rabbin Mordechai Hirshbaum de Niemirov, un shtetl perdu (bourgade juive de Pologne)au fin fond de la Galicie a laissé un héritage à la jeune génération.
Mais les héritiers ne sont pas très pressés de venir récupérer l'héritage.Oy... gewalt !(ah...quel malheur).
Moses est gangster à New-York.David est sioniste en Palestine.Léon, officier français blessé de la Ière guerre mondiale.Rachel, bolchevique moscovite pure et dure.
L'auteur prend un malin plaisir à les réunir là où ils ne voulaient pas aller et ils finiront bien par toucher leur héritage.
La chute est très réussie.J'ai beaucoup aimé ce livre.

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Pas le meilleur Jonquet selon moi, mais tout de même intéressant.
J'ai surtout aimé le rythme où les chapitres alternent avec les personnages; j'ai bien aimé suivre les pérégrinations de ces 4 héritiers, qui malgré leur réticence initiale à la lecture de la lettre de leur oncle, vieux rabbin, qui souhaite leur léguer un trésor, vont finalement à la suite de péripéties, hasards (destin?) se retrouver en Pologne pour y chercher ce fameux trésor.
Le récit est finalement assez malicieux, on se laisse prendre au jeu mais je suis un peu restée sur ma faim.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La brise printanière agitait les feuilles du vieux noisetier. Au pied de l'arbre, fouillant de son bec l'humus gras, une poule caquetait. Dans les taillis, une armée de chenilles affamées partait à l'assaut du feuillage renaissant. Les pluies de mars avaient détrempé le sol et de larges flaques d'eau parsemaient la boue des chemins...
Tout près, des bruits montaient des premières maisons du village. On entendait le cliquetis des chaînes que réparait Motl, le maréchal-ferrant. Le marteau de Yankl le cordonnier frappait en cadence. Et un ronron monotone par-dessus tout cela : la machine à coudre de Moishe le tailleur. Quand les artisans se reposaient, le silence de la rue était encore troublé par les voix des enfants qui ânonnait quelque passage du Talmud, dans le heder, près de la grand-place.
Rabbi Mordechai Hirshbaum aimait à s'assoupir à l'heure de la sieste, bercé par cette paisible mélopée qui enveloppait le village. Assis dans son grand fauteuil, au premier étage de sa maison, protégé du soleil par l'ombre du vieux noisetier, le rabbi méditait. Vêtu de son large caftan élimé, ceint de son gilet effrangé, coiffé d'un streiml dont la fourrure abritait quelques mites, appuyé sur sa canne, il caressait d'un doigt distrait sa longue barbe blanche. Ses yeux d'un bleu délavé contemplaient la campagne et les maisons de Niemirov, un shtetl perdu au fin fond de la Galicie.

heder : école primaire traditionnelle.
streiml : chapeau ceint de zibeline porté par les juifs orthodoxes.
shetetl : bourgade juive de Pologne
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La maison du rabbi était envahie d'un désordre indescriptible. Les meubles poussiéreux servaient de refuge aux vers, et, sur les étagères de la bibliothèque, les toiles d'araignées couvraient presque totalement les volumes du Talmud, du Zohar et de la Guemara. Un morceau de beigel rassis, oublié sur une soucoupe, se voyait offert en pâture à un essaim de souris dont le museau frémissait de terreur à chaque soupir de rabbi.
Car le rabbi soupirait abondamment. Confusément, sans se prévaloir de quelque obscur don de devin, il pressentait que les temps à venir ne seraient pas cléments pour le peuple d'Israël. Mordechai Hirshbaum ne vivait pas coupé du vaste monde. Toutes les semaines, le courrier de Lvov apportait un ballot de journaux pour le rabbi. Les titres démontraient que les préoccupations de Mordechai étaient éclectiques : on pouvait relever des revues polonaises, bien entendu, mais surtout allemandes, russes, et même américaines ! L'employé de la poste qui livrait la presse n'y jetait même pas un coup d'œil. Et dans tout Niemerov, Rabbi Mordechai Hirshbaum passait pour un illuminé. Aussi, personne ne s'étonnait de le voir abonné à tant de journaux aux noms si énigmatiques.
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Confusément, sans se prévaloir de quelque obscur don de devin, il pressentait que les temps à venir ne seraient pas cléments pour le peuple d'Israël. Mordechai Hirshbaum ne vivait pas coupé du vaste monde. Toutes les semaines, le courrier de Lvov apportait un ballot de journaux pour le rabbi. Les titres démontraient que les préoccupations de Mordechai étaient éclectiques : on pouvait relevait des revues polonaises, bien entendu, mais surtout allemandes, russes, et même américaines ! L'employé de la poste qui livrait la presse n'y jetait même pas un coup d'œil. Et dans tout Niemerov, Rabbi Mordechai Hirshbaum passait pour un illuminé. Aussi, personne ne s'étonnait de le voir abonné à tant de journaux aux noms si énigmatiques.
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Confusément, sans se prévaloir de quelque obscur don de devin, il pressentait que les temps à venir ne seraient pas cléments pour le peuple d'Israël. Mordechai Hirshbaum ne vivait pas coupé du vaste monde. Toutes les semaines, le courrier de Lvov apportait un ballot de journaux pour le rabbi. Les titres démontraient que les préoccupations de Mordechai étaient éclectiques : on pouvait relevait des revues polonaises, bien entendu, mais surtout allemandes, russes, et même américaines ! L'employé de la poste qui livrait la presse n'y jetait même pas un coup d'œil. Et dans tout Niemerov, Rabbi Mordechai Hirshbaum passait pour un illuminé. Aussi, personne ne s'étonnait de le voir abonné à tant de journaux aux noms si énigmatiques.
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Quel est le bref résumé de la trame romanesque ?
Analyse du contexte historique selon les variable, temps et espace ?

Quelles sont les classes sociales représentées ? (Milieu emblématique, symbole sociaux, description ? )

Analyse de type macrosociologique ? (De quel société il s'agit ? )

Quelles sont les problematiques sociales rencontrées dans l'ouvrage ?

Développées selon l'approche théorique d'une eécole sociologique ?

- Qui pourrait m'aider à répondre à ses questions ? Je ne comprends pas bien le livre. Je suis prêt à payer 25 euros. Svp ! Merci d'avance à celui ou celle qui voudrait bien ?
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Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 29ème chronique, le 12 juin 2019, Patrick présente l'auteur Thierry Jonquet. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/
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