AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070406388
399 pages
Gallimard (23/10/1998)
3.93/5   616 notes
Résumé :
Un corps massacré est découvert dans un immeuble délabré. Non identifiable. On peut juste constater que c'est une jeune fille. Détail macabre, la main droite a été coupée. Le travail est propre, le tueur s'y connaissait. L'équipe de l'inspecteur divisionnaire Rovère est chargée de l'enquête. Une semaine plus tard, un deuxième cadavre est retrouvé. C'est aussi une femme et le rituel de l'assassinat est le même. Dès lors, l'idée d'un meurtrier poursuivant une vengeanc... >Voir plus
Que lire après Les orpailleursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
3,93

sur 616 notes
5
21 avis
4
28 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
2 avis
Dans un immeuble délabré, voué à la démolition, un corps a été retrouvé. Les inspecteurs Rovère et Dimiglio se rendent aussitôt sur les lieux. À en juger par la silhouette, il s'agirait d'une jeune femme. Plutôt bien habillée. Non identifiable de par l'état de décomposition avancé. Selon le médecin légiste, Pluvinage, cela doit faire au moins trois semaines qu'elle est là. Ce dernier, examinant plus attentivement le corps, se rend compte que la main droite a été coupée. Aussitôt, le locataire du troisième étage apparaît comme un suspect. En effet, il n'a pas donné signe de vie depuis trois mois. Un autre détail chiffonne les inspecteurs : les marches conduisant au palier supérieur ont toutes été sciées. Une sombre histoire de squatters que le propriétaire de l'immeuble cherche à déloger. Mais deux pistes bien vite abandonnées dès lors qu'un deuxième cadavre, une femme avec une main coupée, est découvert...

Deux jeunes femmes retrouvées assassinées, à quelques jours d'intervalle. Presque rien d'anormal pour la police si ce n'est que toutes les deux ont un macabre point commun, celui d'avoir la main tranchée. Paris abriterait-t-elle un tueur en série ? L'inspecteur divisionnaire Rovère et son équipe, dont le bloc de granit Dimiglio, vont devoir se retrousser les manches, d'autant que l'enquête s'avère bien plus compliquée qu'elle ne semble l'être. Outre cette enquête passionnante qui nous emmène de Paris à la Pologne, Thierry Jonquet dépeint une galerie de personnages charismatiques et vraiment attachants, tous plus ou moins malmenés par la vie. Que ce soit Rovère, très inquiet pour son unique enfant, Nadia, la juge d'instruction qui a quitté Tours pour faire table rase du passé ou encore Izy Szalcman, le voisin de cette dernière qui semble cacher un lourd secret. Des personnages ciselés à merveille qui apportent matière et profondeur à ce roman policier tortueux, habilement mené et au dénouement surprenant.
Commenter  J’apprécie          760
Pas tout à fait la pépite que j'espérais mais ce premier contact avec la plume de Thierry Jonquet appelle à explorer un peu plus le filon de son oeuvre.

La forêt de protagonistes m'a un peu dérouté, moi qui peine à retenir les noms et aime suivre les enquêtes campé sur l'épaule du héro. Certains personnages n'avaient pas le caractère assez gros pour le tamis de mon imagination.

Quant à l'intrigue elle est riche, mais cette richesse dessert une résolution qui m'est apparue brouillonne.

Il n'en reste pas moins une écriture alerte, quelques personnages forts, une ambiance, une promesse.
Commenter  J’apprécie          514
Le saigneur de l'anneau.
A laisser au masculin et au singulier ? Vous verrez.

Des mains de femmes coupées, et comme fil rouge : une bague de la même couleur.
Une enquête entre Paris et la Pologne, entre les années 90 et la seconde Guerre mondiale - pendant et juste après.
Plein de prénoms féminins en -a (Nadia, Martha, Helena, Aïcha, Olga, Jadwiga) et de noms polonais. Trop.
Trop de pistes aussi, surtout quand on connaît la fin, la toute fin (dévoilée dans un autre livre de cet auteur, lu récemment), et qu'on a horreur des spoils.

Cette histoire basée sur des faits tristement réels nous parle de misère, de marginaux, de victimes, de cupidité - images des laideurs de notre société, de notre Histoire. Thierry Jonquet en connaît un rayon, et ne lésine pas sur les détails.
On retrouve son excellent style, qui fait passer tant d'horreurs presque en douceur - acuité, cynisme et humour.

Mais cent pages de trop, sans doute, comme tous les romans que je lis depuis trois semaines.
Lecture gâchée par le contexte, assurément.
Commenter  J’apprécie          480
Excellent !!!!!
Thierry Jonquet est un auteur génial, et son décès n'y change rien : son oeuvre doit absolument être connue.
Je lis parfois : attention, âme sensible ! La mienne ne doit pas l'être, je n'ai pas trouvé que la découverte du cadavre ou les détails qui sont donnés ensuite étaient insurmontables. Même les autopsies restent sobres, sans complaisance et Pluvinage est un légiste haut en couleur. Ce qui était particulièrement poignant était les origines de ce crime, et le dénouement, bouleversant.
Bien sûr, les personnages ont donné naissance à la série Boulevard du palais, mais ils n'ont pas dans la série la complexité que Thierry Jonquet leur a donné initialement, dans ce tome ou dans Moloch, un des tout premiers livres que j'ai chroniqué sur le forum Partage-Lecture. Rovère est loin de ces policiers-qui-cachent-une-blessure-secrète. La plaie béante à son côté, tous la connaissent, certains tolèrent donc beaucoup à cause d'elle, parce qu'il est un enquêteur hors pair, parce que son insolence n'est pas gratuite mais va contre un chef prompt à joindre les sentiers battus, parce que chaque flic a droit à une vie privée, même si elle est privée de tout. Diméglio, Dansel, et même le petit Choukroun, un bleu, tous suivent ses ordres aveuglément.
Les rapports avec le Palais sont plutôt froid, jusqu'à ce qu'une nouvelle juge soit chargée de l'affaire. Elle s'appelle Nadia Lintz, vient tout juste d'être mutée à Paris après avoir été juge pour enfant à Tours pendant plusieurs années. Elle a choisi cette affectation pour tirer un trait sur son passé - tout son passé - et cette décision marque son courage et sa tenacité. Ses deux qualités lui permettent de tenir face aux pressions qui pèseront sur elle tout au long de l'enquête, et des autres affaires. En effet, la vie d'un juge n'est pas limité à un seul dossier, ce serait trop beau. Les meurtres se suivent, le sordide semble ne pas avoir de limite, l'inespoir non plus. Nous ne sommes plus dans les enquêtes d'Agatha Christie, où la société est foncièrement bonne, et le meurtrier foncièrement mauvais. Nous sommes dans une société où rien ne va (plus), où la famille n'est pas en mesure de protéger les siens. Les orpailleurs sont aussi une histoire d'enfants perdus.
Les enfants grandissent, et deviennent des vieillards qui n'ont pas fondé de famille à leur tour. Ici, un frère et une soeur s'accrochent l'un à l'autre, se détestent, se querellent, et ne peuvent à l'heure de la retraite et de la maladie, vivre l'un sans l'autre. Là, un médecin sexagénaire tarde à prendre sa retraite, parce qu'il aime se dévouer aux autres, dans ce quartier à deux doigts de la démolition. Puis, il y a Izy. le moindre commentaire sur lui me paraît réducteur. Il a traversé tant d'événements que la sobriété est de rigueur pour parler de ce sexagénaire charismatique. Son parcours même à travers ce roman est exemplaire, et donne véritablement son sens au mot amitié, même s'il doit refaire un chemin qu'il s'était juré de ne plus jamais parcourir, même s'il ne pensait pas revenir là. Arbeit macht frei.
Les orpailleurs est un de mes coups de coeur du mois de juin.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
Commenter  J’apprécie          350
Avec Les Orpailleurs, j'ai retrouvé la brigade criminelle découverte dans Moloch, lu précédemment. D'une facture plus classique que Mygale ou La Bête et la Belle, ce roman n'en possède pas moins de grandes qualités.

Déjà, il nous permet de découvrir le quotidien et les procédures des rouages de la justice, des inspecteurs au juges d'instruction en passant par les procureurs. C'est un univers qui semble familier à force de lire des romans policiers mais Thierry Jonquet y a mis beaucoup de détails qui rendent plus vrais ses intrigues. Sans compter que ses personnages, qu'il s'agisse de Rovère ou de la jeune magistrate Nadia fraîchement débarquée de Bourges, occupent pleinement l'espace qui leur est dévolu, avec leurs blessures passées ou présentes.

Quant à l'enquête proprement dite, tout débute avec le cadavre peu ragoûtant après trois semaines au soin des seuls insectes nécrophages d'une jeune femme stylée à qui l'on a coupé une main dans un squat des plus sordides. Pas banale comme exécution que de laisser sa victime se vider de son sang après une découpe fine et précise de ladite main.

Encore moins banal quand d'autres corps suivent, selon le même schéma. Un tueur en série dans Paris? La brigade mène l'enquête. Celle-ci n'ira pas sans surprises de taille et motivations inattendues.

Le roman se lit avec délectation. Des suspects entrent en scène dans l'esprit du lecteur grâce à des chapitres où l'auteur se place du point de vue du tueur. Outre maintenir le suspense et les velléités d'enquêtrice qui se cachent au fond de moi, ces chapitres offrent une approche différente du meurtrier et il est difficile de ne pas éprouver une certaine compassion pour lui.

Décidément, quelque soit l'angle qu'il choisit pour construire ses récits, le regretté Thierry Jonquet frappe toujours juste et capte l'attention jusqu'à la toute dernière page. Que je referme en sachant que l'histoire ne s'arrête pas vraiment là et qu'elle continuera à me trotter dans la tête un bon moment, au vue des thèmes abordés dans la dernière partie.
Commenter  J’apprécie          300

Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
- Et ces gens-là vivent ici, dans ce… ce charnier ! Heureux ! Tranquilles ! reprit-il d'une voix saccadée. Ah, ils l'ont retournée, cette foutue terre ! Et ils n'ont pas trouvé que des os ! Sur le chemin des chambres à gaz, les gens enterraient à la hâte les quelques biens qui leur restaient… ceux qui avaient pu échapper à la fouille ! Alors une bague…
- C'est de la folie ! balbutia Rovere, interloqué.
- La recherche, je veux dire la recherche méthodique a commencé tout de suite après la guerre, ajouta Sosnowski. Ils se réunissaient sur la grande place d'Oswiecim, avec des pelles, des pioches et ils venaient jusqu'ici, en chantant pour se donner du courage, les salauds ! Dieu sait sur combien de kilos d'or ils ont pu mettre la main ! Vous savez, les dents… et puis les bijoux, les diamants, enfouis dans la glaise. Ils chargeaient la terre dans des sacs et la tamisaient dans les éviers de leurs cuisines.
- Exactement comme des orpailleurs ! murmura Rovere consterné.
- Dégueulasse, hein ? Ces salauds ont trouvé un Eldorado leur mesure. Et ça a continué jusqu'à aujourd'hui ! Oh plus avec des pelles, avec des détecteurs de métal ! Tout le monde le sait. C'est un secret tellement honteux… personne n'en parle !
Commenter  J’apprécie          255
Le cadavre, recroquevillé le long du mur, ruisselait d'insectes qui dansaient la sarabande le long des membres. Il était enroulé dans un vieux matelas couvert de taches, si bien qu'on n'apercevait que les deux jambes, le bassin et la moitié inférieure du torse (...).
Rovère détailla longuement les jambes. Celles d'une femme, probablement assez jeune à en juger d'après le modelé de la cuisse, du mollet, que la putréfaction n'avait pas encore gommé. Cloportes, punaises et cafards s'étaient infiltrés sous la soie des bas et y grouillaient en plaques ondulantes.
Commenter  J’apprécie          190
A chaque fois que Dimeglio prenait l'escalier carrelé menant au premier étage de l'Institut médico-légal, quai de la Rapée, il croisait inévitablement Istvan, un des garçons morguistes, qui, croyant lui faire plaisir, l'accueillait avec un dicton de circonstance, quelques mots d'italien, les seuls qu'il connaissait :
- Aqua fresca, vino puro, fica stretta, cazzo duro ! claironnait-il, l'index pointé vers le visiteur.
De l'eau fraîche, du bon vin, une figue mûre, la bite bien dure. Que demander de plus, en effet ? songeait l'inspecteur.
(p. 42-43)
Commenter  J’apprécie          172
Quel souvenir ? répéta-t-il songeur. Durant les années de l'après-guerre, j'ai rencontré de nombreux déportés. Szalcman leur ressemblait. Il savait sourire, écouter, parler, jouer un rôle, mais en fait …
- Il était encore… là-bas, n'est-ce-pas ?
- Oui, c'est cela, tout se passait comme s'il n'était jamais sorti du camp. Il y avait cette vie, qui s'écoulait, jour après jour, ici, parmi nous, une vie factice en vérité, tandis que l'autre, la vraie, continuait, "là-bas", comme vous dites.
Commenter  J’apprécie          190
- Durant les années de l'après-guerre, j'ai rencontré de nombreux déportés. [Il] leur ressemblait. Il savait sourire, écouter, parler, jouer un rôle, mais en fait...
- Il était encore... là-bas, n'est-ce pas ?
- Oui, c'est cela, tout se passait comme s'il n'était jamais sorti du camp. Il y avait cette vie, qui s'écoulait, jour après jour, ici, parmi nous, une vie factice en vérité, tandis que l'autre, la vraie, continuait, 'là-bas', comme vous dites.
Commenter  J’apprécie          200

Videos de Thierry Jonquet (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thierry Jonquet
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 29ème chronique, le 12 juin 2019, Patrick présente l'auteur Thierry Jonquet. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (1893) Voir plus



Quiz Voir plus

Thierry Jonquet (facile pour les fans)

Connaissez-vous vraiment Thierry Jonquet ? Il est célèbre pour...

ses BD historiques sur la Renaissance
ses documentaires animaliers
ses carnets de voyage
ses romans noirs

12 questions
91 lecteurs ont répondu
Thème : Thierry JonquetCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..