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EAN : 9782914428828
Cdl (10/06/2007)
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4.07/5   1158 notes
Résumé :
«Alex était parti, après avoir embrassé le vieux. Huit jours plus tard, il attaquait la succursale du Crédit Agricole et tuait le flic. Au village, tout le monde devait avoir gardé la page du journal, avec la photo d'Alex à la Une et celle du flic en famille.»
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Critiques, Analyses et Avis (229) Voir plus Ajouter une critique
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Faut-il lire un livre avant son adaptation cinématographique ou pas ? Eternel débat que je n'ai toujours pas tranché, un peu comme le capitaine Haddock qui ne s ait toujours pas s'il doit dormir la barbe sous la couverture ou par-dessus, ah ah !

Dans ce cas précis, j'ai vu le film d'Almodovar, La Piel que habito, avant Mygale dont il est très librement adapté, en fait plutôt une réécriture encore plus transgressive et troublante.

Sûr que je connaissais du coup le ressort de la relation haine - attirance unissant Richard, le chirurgien démiurge omnipotent à Eve qu'il séquestre. Mais qu'importe, le roman est tellement réussi que je n'ai jamais eu le sentiment de perdre quelque chose.

Tout pourrait être grandiloquent et grotesque dans cette intrigue et pourtant, elle est juste génialement démente jusqu'à sa réjouissante fin moralement incorrecte. L'art du récit de Jonquet est tel qu'il instille un malaise permanent qui dévérouille nos sens, le lecteur devient attentif aux moindres détails, développant une hypersensibilité de peur de perdre une miette de ces fascinantes pages où tout n'est qu'ambiguïté.
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Après deux lectures en demi teinte, je suis heureux de pouvoir dire que le troisième titre aura été le bon !
Mygale est un livre étonnant au scénario brillant, bien sûr le thème de la séquestration n'est pas original en soi, mais le machiavélisme de cette intrigue est d'une belle inventivité.
J'aime être bousculé, et j'adore être surpris ce qui devient de moins en moins fréquent. Ici tous les ingrédients sont présents pour nous faire passer un bon moment de lecture jusqu'à la toute dernière ligne (ça aussi j'aime !).
Une histoire glauque, un enlèvement (pourquoi ?), une longue séquestration, des personnages ambigus et détestables, des motivations mystérieuses et de la méchanceté, l'auteur avec des thèmes classiques va pourtant nous jouer une belle improvisation en 150 pages (à peine 100 en numérique).
Il s'agit d'un roman chorale à quatre voix, Alex le truand en fuite après un braquage qui a mal tourné, Vincent, enlevé et séquestré par "Mygale", son geôlier et tortionnaire, et enfin Richard, chirurgien de renom qui entretien des relations toxiques avec Eve, sa maîtresse soumise et cloitrée.
J'ai apprécié le mystère et l'ambiguïté savamment distillés, mais j'ai surtout apprécié la maestria de l'ensemble, la cohérence ainsi que la crédibilité des personnages, sans oublier un suspense efficace et une fin digne de ce nom.
Il me reste à parler du style, très bon, et du rythme impeccable. Pour conclure il s'agit d'une très bonne pioche, prochain RDV : le manoir des immortelles.
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Richard Lafargue est un brillant chirurgien. Il aime se montrer en public au bras de la jeune et jolie Eve. Mais, celle-ci n'est pas celle que l'on croit. Celle que l'on pense être sa femme n'est finalement que son objet, qu'il séquestre depuis plusieurs années dans son manoir et pour qui il éprouve autant d'attirance que de d'aversion. Il s'occupe bien d'elle, mais pour autant la drogue à l'opium, et la fait se prostituer. Entre ces deux êtres, un lien très fort est tissé.
Alex, lui, est un malfrat. Braqueur de banque et petite frappe, il a les flics à ses trousses depuis qu'il a tué un gendarme lors d'un cambriolage.
Quant à Vincent, il nous raconte son histoire, enfermé entre quatre murs, menotté et enchainé. Il y a quatre ans, il s'est fait pourchassé et traqué par un homme. Depuis, celui-ci le retient prisonnier. Surnommé La mygale par ce dernier, cet homme le maintient malgré tout en vie.
Quatre destins qui vont inévitablement finir par se croiser....dans bien d'étranges circonstances...

Totalement ingénieux et diabolique, Jonquet tient son lecteur en haleine jusqu'aux toutes dernières pages. Judicieusement construit, ce roman en trois parties fait la part belle au suspense et dévoile une intrigue des plus machiavéliques. Jonquet jongle parfaitement entre les différents narrateurs et les scènes de flash-back s'intègrent pertinemment. Ecrites à la deuxième personne du singulier, celles-ci impliquent d'autant plus le lecteur dans le sentiment de soumission et de captivité.
Un huis clos oppressant dont on ne ressort pas indemne.

La mygale m'a prise dans ses filets...
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J'ai toujours été intriguée par le film de Pedro Almodovar " la piel que habito " ce film sur le thème de la vengeance me fascine, elle y est implacable, effroyable et particulièrement perverse. ...je me suis toujours demandée de quel esprit tordu cette histoire était sortie. ...j'ai trouvé récemment le coupable : Thierry Jonquet !!!!
En effet, quelle surprise, quand au milieu de ce livre, je me suis rendue compte que c'était de lui qu'était adapté le film.
Autant le film insiste plus sur les aspects techniques de la vengeance, autant le livre met plus l'accent sur la personnalité
des trois personnages.
Amateurs de récits troublants , dérangeants, étranges. ..vous allez être comblés.
J'en suis encore épatée , de voir qu'en si peu de pages ( environ 150 ) l'auteur arrive à mettre en place une histoire aussi complexe et diabolique !
Pour ceux qui ont vu le film , pas de soucis , les deux histoires évoluent en parallèle , jusqu'à la fin on arrive encore à être surpris.
Quel bon moment passé à lire ce livre....bref , mais intense !!!!
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Thierry Jonquet, telle une mygale tissant sa toile, construit un piège infernal et sans issue où s'empêtrent ses héros sous notre regard incrédule et ébahi.

Alex et Vincent, deux copains de classe, deux petits voyous, vont commettre un crime presque par distraction. Un crime qui est le début d'un enchaînement diabolique pour les deux jeunes gens qui trouvent sur leur chemin leur maître. Un être à l'autre bout de l'échelle sociale qui applique la loi du talion avec une terrible et grotesque perversité.

Absolument fascinant et addictif, ce petit roman a tout des grands romans noirs. En montrant l'ignoble vengeance d'un père, Thierry Jonquet illustre ce qu'est la haine à l'état pur, quand elle n'a plus aucune limite. Une belle découverte que je ne mettrais pas entre toutes les mains.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Il se remit à boire, tétant la boîte de bière, se gargarisant de mousse, recracha. Il s’assit sur le banc de la véranda, soufflant, rotant de nouveau. De la poche de son short, il tira un paquet de Gauloises. La bière avait éclaboussé son tee-shirt, déjà crasseux de graisse et de poussière.
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Il tourna les trois verrous qui, de l'extérieur, bloquaient la porte d'entrée de l'appartement où vivait celle qui s'obstinait à rester sourde à son appel. Sans faire de bruit, il referma la porte et s'avança dans le boudoir. La pièce baignait dans l'obscurité, seule la lampe à abat-jour posée sur le piano dispensait un éclairage tamisé. Tout au fond de la chambre jouxtant le boudoir, le néon cru de la salle de bains ponctuait d'une tache blanc vif l'extrémité de l'appartement.Dans la pénombre, il se dirigea vers la chaîne et coupa le son, interrompant les premières notes de la mélodie qui, sur le disque, suivait The Man I love. Il domina sa colère avant de murmurer d'un ton neutre, exempt de reproches, une remarque pourtant acerbe sur la durée raisonnable d'une séance de maquillage, du choix d'une robe, de la sélection des bijoux convenant au type de soirée à laquelle lui et Ève étaient conviés...
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Richard Lafargue arpentait d'un pas lent l'allée tapissée de gravier qui menait au mini-étang enchâssé dans le bosquet bordant le mur d'enceinte de la villa. La nuit était claire, une soirée de juillet, le ciel parsemé d'une pluie de scintillement laiteux. Embusqué derrière un bosquet de nénuphars, le couple de cygnes dormait d'un sommeil serein, le cou replié sous l'aile, la femelle, gracile, douillettement blottie contre le corps plus imposant du mâle.
Lafargue cueillit une rose, huma un instant cette odeur douceâtre, presque écœurante, avant de revenir sur ses pas. Au-delà de l'allée bordée de tilleuls, la maison se dressait, masse compacte et sans grâce, trapue. Au rez-de-chaussée, l'office, où Line – la femme de chambre – devait prendre son repas. Un jet plus clair vers la droite, et un ronronnement feutré : le garage où Roger – le chauffeur – était occupé à faire tourner le moteur de la Mercedes. Le grand salon enfin, dont les rideaux sombres ne laissaient filtrer que de minces rais de lumière.
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Il quitta la chambre, sortit dans la parc et se dirigea vers le plan d'eau. Les cygnes dormaient côte à côte, le cou replié sous l'aile, la femelle, gracile,douillettement blottie contre le corps imposant du mâle.
Il admirait leur quiétude, enviant cette sérénité lénifiante. Il pleura à chaudes larmes. Il avait tiré Eve des mains de Varneroy et comprenait à présent que cette pitié-il appela cela pitié-venait de briser net sa haine, une haine sans limite, sans retenue. Et la haine était sa seule raison de vivre.
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Dans ta tête, tu avais donné un nom au maître. Tu n’osais l’employer en sa présence, bien entendu. Tu l’appelais « Mygale », en souvenir de tes terreurs passées. Mygale, un nom à consonance féminine, un nom d’animal répugnant qui ne cadrait pas à son sexe ni au raffinement extrême qu’il savait montrer dans le choix de tes cadeaux…
Mais Mygale car il était telle l’araignée, lente et secrète, cruelle et féroce, avide et insaisissable dans ses desseins, caché quelque part dans cette demeure où il te séquestrait depuis des mois, une toile de luxe, un piège doré dont il était le geôlier et toi le détenu.
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Vidéo de Thierry Jonquet
Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 29ème chronique, le 12 juin 2019, Patrick présente l'auteur Thierry Jonquet. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/
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