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Pierre Savinel (Autre)
EAN : 9782707301352
602 pages
Editions de Minuit (01/01/1977)
4.39/5   9 notes
Résumé :
Né à Jérusalem, prêtre et descendant des rois, Joseph fils de Matthias reçut l'éducation d'un rabbin et fréquenta toutes les sectes qui se partageaient le judaïsme. Mais, au lieu de devenir un docteur, il fait partie d'une ambassade à Rome, puis, quand la guerre éclate, prend un commandement en Galilée. Vaincu et fait prisonnier, il passe dès lors aux Romains. Le nouveau Titus Flavius Josephus assiste à la chute de Jérusalem, et nous lui devons le seul récit complet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Une mine d'informations à examiner dans son contexte .
La chronique de la fin de l'état des juifs dans l'antiquité romaine ...
Flavius joseph est issu d'une famille sacerdotale (au plus près du temple de Jérusalem donc ) ..
Un milieu proche des hasmonéens dernière dynastie royale d'Israël . Elle est reconnue comme hébraïque et légitime , bien que édomite à l'origine .
Joseph Flavius a participé à au moins une mission diplomatique à Rome .
Il fut aussi le gouverneur de la Galilée sur nomination du sanhédrin .
Mais principalement je vous invites à noter qu'il Il participa à la première révolte des juifs contre les romains .
En 67 il fut fait prisonnier .. vers 71 il obtint le statut de citoyen romain ..
Il avait refusé le suicide et il avait fait le choix de vivre .
Est-ce que ce refus l'intronise comme traître ?
Je pense que non en fait : Il fut lucide et il avait parfaitement conscience des rapports de force et il était persuadé que le camp qu'il représentait était apte à préserver l'essentiel du destin national du peuple juif ...
Dans ce texte l'auteur ne cache pas son hostilité aux zélotes et cela n'en fait pas un traître pour autant ..
Ses origines sacerdotales le rendent aussi très prudent pour ce qui est du messianisme.
Dans la guerre des juifs l'auteur est sincèrement désolé de la destruction du pays , de la terre ancestrale et du temple , aussi de celle de beaucoup de communautés proche-orientales ..
La révolte son caractère extrême ( et messianique ) lui semble un acte irrationnel et nihiliste .
Flavius Joseph resta pleinement dans le monde juif .
Il se maria plusieurs fois et toujours selon la halakha et il rédigea lui-même son texte en araméen .
Cependant , la guerre des juifs fut écrite et publié avec l'approbation de " Titus " .
Devant la catastrophe on comprend aisément que les avis furent partagés face à la légitimité d'une révolte totale ..
Jérusalem et le temple furent rasés et l'état du peuple d'Israël ( Ham Haaretz ) disparaît des cartes pour 1900 ans ..
" Un comble " par ailleurs : les samaritains prospèrent ...
Ce qu'il est absolument nécessaire de prendre en compte et que Flavius joseph savait parfaitement :
C'est que la révolte couvait sous les cendres comme des braises incandescentes et donc que la volonté d'expurger " l'idolâtrie " était intact ...
Un autre facteur qui n'est pas à négliger , c'est qu'il y avait toujours l'espoir secret de voir la perse revenir sur les rivages de la méditerranée ( le judaïsme antique avait de grandes affinités ( religieuses et politiques )) avec la perse ...
60 ans plus tard le pire arrivait ( tout ce que l'auteur redoutait ) .. avant de le qualifier de traître je crois qu'il faut se pencher un minimum sur la suite des évènements .
Bar-Kokhba organise un soulèvement radical .Cette ultime révolte fut une véritable apocalypse ..
L'état romain fut contraint de mobiliser 12 légions ( cas unique dans l'histoire romaine ) et comme l'armée romaine était encore débordée une stratégie de destruction systématique fut mise en place ..
Jérusalem fut détruite et refondée sous une forme païenne et interdite d'accès aux juifs .
Les deux cinquièmes de la population juive furent massacrés et deux autres cinquièmes furent réduits en esclavage .
Le colisée à Rome fut en partie construit par 3000000 esclaves hébreux à l'époque et sous les yeux de Flavius Joseph ...
Ce texte est globalement très vivant et très accessible ...
Il est disponible gratuitement sur internet , Mais ce serait excessivement dommage de se passer du regard pénétrant de Vidal naquet ...
Les romains furent sincèrement atterrés par le caractère jusqu'au-boutiste des révoltes juives ..
Ce fut un réel débat à Rome : comment un peuple antique et civilisé avait pu s'opposer à eux au point de résister même au prix d'une quasi destruction ... ?
Si le judaïsme survécut et prospéra dans le monde romain malgré la catastrophe , c'est que Flavius n'était pas le seul à avoir compris la situation et à s'y être adapté ..
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Flavius Josèphe ne se donnerait-il pas le beau rôle ? Il a perdu la bataille contre les Romains, a échappé au suicide collectif par ruse, s'est livré aux Romains puis a décidé de se mettre à leur service. Ne serait-il donc pas un traître? Pierre Vidal Naquet n'a aucun doute là-dessus. Mais un traître intelligent qui, semble-t-il, s'efforce de ramener à la raison ses concitoyens - coreligionnaires dans leur révolte contre Rome. Combattre un empire qui a reçu de Dieu la souveraineté mondiale, n'est-ce pas peine perdue ?
De toute façon, une maison divisée contre elle-même court à sa ruine, avait dit en substance Jésus, 70 ans auparavant, comme il avait prédit aussi la destruction du second temple (hérodien). D'aucuns disent qu'il était facile de prophétiser, a posteriori, des années après, la destruction de Jérusalem - on parle évidemment des Evangiles qui ont été rédigés bien après tout ceci (voir un des articles de Juifs et Chrétiens du IIème siècle déjà mentionné dans Babelio).

N'importe, les Juifs ne se contentaient pas de combattre Vespasien puis Titus, ils s'entretuaient. Une véritable guerre civile dont les atrocités nous sont rapportées avec force détails par Flavius J. qui les a exhortés en vain jusqu'à la prise de Jérusalem et la destruction du temple.

Le talent de l'historien est évident. Sa relation des combats est "journalistique", on s'y croirait. Il célèbre les styles différents de courage guerrier, celui discipliné et prudent des Romains habitués à la victoire dans l'ordre si l'on peut dire, et celui farouche, désespéré, désordonné des Juifs qui n'ont plus rien à perdre et dont les sorties ont parfois dérouté les Romains.

Malgré tout FJ ne présente pas les Juifs sous un jour sympathique, il ne nous épargne aucun des crimes commis par les factieux sur le peuple, aucune des atrocités, des rapines au sein de Jérusalem soumise à la famine ; alors qu'il est capable de décrire avec admiration les légions romaines dans leur armement, dans leurs manoeuvres, dans leur discipline, dans ces travaux surhumains qu'ils réalisent en peu de temps, en vue de la victoire.

Nous avons donc là, avec la guerre des Juifs, une mine d'informations historiques qu'il faut, malgré tout confronter avec d'autres écrits. Car le point de vue de F.J est orienté et ce, d'autant plus, qu'il ne semblait pas admettre d'autres relations que la sienne.

Massada lui apparaît comme le repaire de brigands, des fameux sicaires (issus des zélotes) qui ont préféré, dit-on, se sacrifier par suicide plutôt que de se rendre, là où d'autres verront une résistance acharnée et héroïque.

Demandez aujourd'hui à un Israélien ce qu'il pense de Flavius Joseph et de Massada ; le premier apparaît comme l'archétype du traître, une sorte d'Ephialtès qui conseillait les Romains, comme le véritable, les Perses aux Thermopyles ; le second est un haut lieu d'héroïsme et de résistance…

Un livre, cependant, très intéressant à lire au même titre que la Guerre des Gaules, la vie des douze Césars et autre littérature antique du même genre..., et ce, même si on est surpris de trouver sous une plume qui s'est voulue sérieuse, le mythe crypto-botanique, de la racine de baara

Pat
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Livre intéressant à la fois reportage très précis de ce conflit sanglant (on voit littéralement les combats décrits précisément, la prise du temple au jour le jour certains combattants nommées ça sent le vécu)
et aussi une justification de son rôle plus qu'ambigu dans cette histoire ...
Flavius ou le premier collabo assumé?
Bref une très bon moment.
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La Guerre des Juifs est un récit en sept livres de l'historien juif de l'Antiquité Flavius Josèphe sur la Première guerre judéo-romaine. Il raconte le dernier soulèvement de la Judée en 66, la prise de Jérusalem par Titus en 70, et le siège de Massada en 73.

Josèphe est un témoin direct, mais soucieux de présenter son propre rôle sous un jour le plus favorable. C'est aussi une oeuvre de propagande publiée avec imprimatur de Titus qui magnifie la puissance romaine1.
Originellement écrit en araméen, ce récit a été traduit en grec avant sa parution en 75–79. - wikipédia
Lien : http://mazel-annie.blogspot...
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Intéressant et...ambigu: Flavius Josèphe est le seul rescapé des suicides successifs de ses coreligionnaires, et son aura auprès des Romains le rend suspect. On lit donc cette guerre des Juifs moins comme une relation historique de première main - ce qu'elle est néanmoins- que comme un plaidoyer pro domo.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
6. Cependant Éléazar ne conçut pas la pensée de fuir et n'autorisa personne à le faire. Quand il vit que le mur était consumé par le feu, il n'imagina aucun moyen de salut ni de défense et, réfléchissant sur le traitement que les Romains, une fois maîtres de la place, feraient subir aux défenseurs, à leurs femmes et à leurs enfants, il décida que tous devaient mourir après avoir pris cette résolution, la meilleure dans les circonstances présentes, il réunit les plus courageux lie ses compagnons et les exhorta en ces termes à agir ainsi :
"Il y a longtemps, mes braves, que nous avons résolu de n'être asservis ni aux Romains, ni à personne, sauf à Dieu, qui est le seul vrai, le seul juste maître des hommes; et voici venu l'instant qui commande de confirmer cette résolution par des actes. En ce moment donc, ne nous déshonorons pas, nous qui n'avons pas auparavant enduré une servitude exempte de péril et qui sommes maintenant exposés à des châtiments inexorables accompagnant la servitude, si les Romains nous tiennent vivants entre leurs mains ; car nous fûmes les premiers à nous révolter, et nous sommes les derniers à leur faire la guerre. Je crois d'ailleurs que nous avons reçu de Dieu cette grâce de pouvoir mourir noblement, en hommes libres, tandis que d'autres, vaincus contre leur attente, n'ont pas eu cette faveur. Nous avons sous les yeux, pour demain, la prise de la place, mais aussi la liberté de choisir une noble mort que nous partagerons avec nos amis les plus chers. Car les ennemis, qui souhaitent ardemment de nous prendre vivants, peuvent aussi peu s'opposer à notre décision que nous-mêmes leur arracher la victoire dans un combat. Peut-être eût-il fallu dès l'origine, quand nous voyions, malgré notre désir de revendiquer notre liberté, tous les maux cruels que nous nous infligions à nous-mêmes, et les maux pires encore dont nous accablaient les ennemis - reconnaître le dessein de Dieu, et la condamnation dont il avait frappé la race des Juifs, jadis chère à son cœur ; car s'il nous était resté propice, ou si du moins sa colère eût été modérée, il n'aurait pas laissé se consommer la perte d'un si grand nombre d'hommes ; il n'aurait pas abandonné la plus sainte de ses villes à l'incendie et à la sape des ennemis. Avons-nous donc espéré, seuls de tous les Juifs, d'échapper à notre perte en sauvant la liberté ? Comme si nous n'étions pas coupables envers Dieu, comme si nous n'avions participé à aucune iniquité après avoir enseigné l'iniquité aux autres ? Mais voyez comment Dieu confond notre vaine attente, en faisant fondre sur nous des malheurs qui passent nos espérances. Car nous n'avons pas même trouvé notre salut dans la force naturelle de cette place imprenable, et, bien que possédant des vivres en abondance, une multitude d'armes et tous les autres approvisionnements en quantité, c'est manifestement Dieu lui-même qui nous a ravi tout espoir de nous sauver. Ce n'est pas, en effet, de son propre mouvement que le feu porté contre les ennemis s'est retourné contre le mur bâti par nous, mais c'est là l'effet d'une colère soulevée par nos crimes si nombreux, que nous avons, dans notre fureur, osé commettre sur nos compatriotes. Payons donc de nous-mêmes la peine de ces forfaits, non pas aux Romains, nos ennemis pleins de haine, mais à Dieu sont les châtiments sont plus modérés que les leurs. Que nos femmes meurent, sans subir d'outrages ; que nos enfants meurent sans connaître la servitude ! Après les avoir tués nous nous rendrons les uns aux autres un généreux office, en conservant la liberté qui sera notre noble linceul. Mais d'abord détruisons par le feu nos richesses et la forteresse ! Les Romains, je le sais bien, seront affligés de n'être pas les maîtres de nos personnes et d'être frustrés de tout gain. Laissons seulement les vivres ; ceux-ci témoigneront pour les morts que ce n'est pas la disette qui nous a vaincus, mais que, fidèles à notre résolution première, nous avons préféré la mort à la servitude. "

La guerre des juifs contre les romains , Massada , VII , 6 .
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[...] ils pensent que les échecs qu'a précédé une délibération sont préférables au succès dus à la chance, parce qu'un beau coup dans lequel on n'est pour rien est un leurre qui conduit à l'imprévoyance, tandis que la réflexion, même si elle est parfois suivie de l'échec, comporte un précieux enseignement permettant d'éviter le retour de cet échec.
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Ils se rendaient compte que les combattants ennemis, malgré leurs terribles épreuves, ne se montraient en rien moins ardents, tandis qu'eux, Romains, étaient continuellement frustrés dans leur espérances (...) et, le plus accablant de tout, c'est qu'ils découvraient que les Juifs avaient une fermeté d'âme à l'épreuve de la sédition, de la famine, de la guerre et des plus grandes calamités.
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Avez-vous oublié que tous les esprits purs, en quittant cette vie, atteignent un lieu céleste d'où, à travers la révolution des âges, ils seront de nouveau envoyés dans des corps?
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