Pour nous aider à regarder autrement le monde qui nous entoure; pour savourer pleinement les petites choses et tous les moments qui sont l'essence même de notre vie. Un livre précieux à lire, relire et offrir sans hésiter.
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Une de mes amies pendant un été lourd et étouffant, était l'invitée d'un monastère catholique. Un jour elle ouvrit le réfrigérateur pour se servir un verre d'eau glacée, mais la carafe était pratiquement vide. "Mais enfin, s'exclama-t-elle indignée à la sœur qui l'accompagnait, est-ce que ce n'est pas cela, vivre en communauté : penser aux autres et remettre de l'eau dans la carafe ?" "Eh bien, répondit la sœur, qui avait, elle, une longue expérience de cette vie, je pense plutôt que vivre ensemble, c'est accepter que les autres oublient de remettre de l'eau dans la carafe...
Que fais-tu grand-mère, assise là, dehors toute seule ?
- Eh bien, vois-tu, j'apprends. J'apprends le petit, le minuscule, l'infini. J'apprends les os qui craquent, le regard qui se détourne. J'apprends à être transparente, à regarder au lieu d'être regardée. [...]
J'apprends avec les arbres, et avec les oiseaux, j'apprends avec les nuages. J'apprends à rester en place, et à vivre dans le silence. J'apprends à garder les yeux ouverts et à écouter le vent, j'apprends la patience et aussi l'ennui ; j'apprends que la tristesse du cœur est nuage, et nuage aussi le plaisir ; j'apprends à passer sans laisser de traces, à perdre sans retenir et à recommencer sans me lasser. [...]
J'apprends que les chemins se divisent et se perdent, que les regrets sont de petites pierres pointues qui blessent les mains qui les enserrent et qu'il est meilleur que nos mains restent ouvertes ; j'apprends mes erreurs, mes chagrins et mes oublis, et toutes les joies qui se faufilent, poissons d'argent dans la nasse de notre vie.[...]
J'apprends à marcher sur des sentiers étroits sans peur, à regarder les montagnes qui se profilent au loin et que je n'atteindrai pas ; j'apprends les milliers de pas qui ont marché avant moi sur ces mêmes sentiers ; j'apprends les vieilles traces et les jeunes nuages. J'apprends qu'il faut se tenir prêt à partir quand le vent souffle ; qu'on avance mieux en se donnant la main ; que même un corps immobile danse quand le cœur est tranquille, que la route est sans fin et pourtant toujours exactement là. [...]
Un homme chuchote :
Dieu parle moi.
Un oiseau se met à chanter
Mais l'homme ne l'entend pas.
L'homme répète :
Dieu parle moi .
Une cigale cachée sous l'herbe lance un trille
Mais l'homme ne l'écoute pas.
L'homme regarde autour de lui :
Dieu, laisse moi te voir.
Une étoile brille dans les cieux
Mais l'homme ne la remarque pas.
L'homme se met à crier:
Dieu, montre moi un miracle .
Un enfant naît,
Mais l'homme ne comprend pas la force de la vie.
Alors l'homme se met à pleurer et se désespère...
"Le papillon sur notre épaule "
Automne. Et cette nostalgie douce-amère qui nous prend devant le sol gelé, la brume du matin, les branches toujours nues qui se découpent sur le ciel gris ... Flotte une odeur de terre mouillée et d'encens ; j'aspire à la saveur de feuilles et de rivière d'un délicat thé vert. Son parfum éveille en moi une nostalgie encore plus grande, d'autres temps et d'autres lieux ...