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EAN : 9782815913553
160 pages
L'Aube (04/02/2016)
2.5/5   2 notes
Résumé :
C’est à l’hôpital que les destins de ces deux hommes se croisent. L’un est condamné. L’autre est ­convaincu de l’être.

Parce qu’ils n’ont plus rien à attendre, ils ­s’interrogent sur la meilleure façon d’utiliser le temps dont ils disposent. Le romancier nous questionne : que ­ferions-nous si nous étions voués à ne plus rien espérer pour nous-mêmes ?

Antoine et Madji tergiversent peu : ils vont faire le Bien. Démarre a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un vent d'utopie, d'idéalisme débridé, de quête presque désespérée de bonheur nous emporte dans ce livre qui pourrait s'intituler : "Rien à perdre ", le titre avait excité ma curiosité : c'est à l'hôpital que les destins d'Antoine et de Madji se croisent .
Le premier traumatisé par la mort de sa compagne, est en pleine dépression. Il vient de se faire renverser par une voiture.
Le deuxième, le fils d'un roi du pétrole souffre d'une "insensibilité congénitale"à la douleur.
Il ne ressent rien lors d'une blessure, fracture ou autre...
Ils n'ont plus rien à attendre ni à espérer pour eux- mêmes ...ils s'interrogent à propos de la meilleure façon d'utiliser le temps dont ils disposent.
Le romancier nous questionne alors : que ferions -nous si nous étions soudainement voués à ne plus rien espérer pour nous- mêmes..Vaste question...jouer une solidarité joyeuse, collective et éclairée?
Antoine et Maji décident de faire le "Bien"avec ungrand B.
S'ensuit une quête peu banale qui consiste à rendre l'existence plus belle aux victimes et .....aux perdants de la vie.
Chaque nuit, ils "empruntent " une ambulance" et partent à l'assaut de la vilenie, de la misère , de l'injustice .......
Une entreprise qui va leur valoir une soudaine célébrité , enclencher un mouvement de masse, exaucer le dernier voeu d'un mourant, retrouver un amour perdu, donner une leçon au type valide qui chipe une place de parking réservée aux handicapés .....
Cette fable souffle un vent d'utopie et d'irréalisme , prône l'altruisme, la tolérance, la gentillesse, l'ouverture aux autres .
Une histoire idéaliste , si c'était si simple, n'est-ce pas ?
Vouloir imposer le bien, n'est- ce pas une forme de diktat?
La société y- est -elle prête ?
Trop de bienveillance tue la bienveillance , vouloir imposer le bien à tout prix, est-ce raisonnable ?
Des pérégrinations qui ne m'ont guère convaincue, suis- je sans doute trop réaliste ?
Peut- être n'ai-je rien compris du tout à cet ouvrage dégoulinant de bons sentiments ......
Je ne connais pas l'auteur.
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Antoine et Madji se rencontrent dans une clinique privée. le premier, en pleine dépression, vient de perdre sa compagne et de se faire renverser par une voiture. le second est le fils d'un roi du pétrole. Il souffre d'une « insensibilité congénitale à la douleur ». Incapable de ressentir le moindre traumatisme corporel (fracture, brûlure ou autre…), il est cloîtré depuis son enfance dans l'établissement où des médecins peuvent le surveiller jour et nuit et intervenir au moindre souci.

Entre « l'anesthésié des sentiments » et « l'anesthésié physique », le courant passe d'emblée. Et puisque l'un comme l'autre n'ont plus rien à espérer pour eux-mêmes, ils décident de « faire le Bien » et de rendre l'existence plus belle aux victimes et aux perdants de la vie. Une entreprise qui, au fil de leurs pérégrinations, va leur valoir une célébrité aussi soudaine qu'inattendue et enclencher un mouvement de masse aux allures de vague irrésistible…

J'avais découvert (et apprécié) Julien Jouanneau avec « L'effet postillon et autres plaisirs quotidiens ». Je le retrouve ici avec un roman « feel good » prônant la solidarité collective, l'altruisme, la tolérance, la gentillesse et l'ouverture aux autres. Pas la peine d'être devin pour se douter que ce genre d'ouvrage n'est pas, mais alors pas du tout, ma tasse de thé. J'ai donc été à deux doigts d'abandonner en route. Trop de bienveillance me donne la nausée. Sans compter que l'histoire, certes originale, me semblait bien trop pétrie d'optimisme pour garder une quelconque crédibilité.

Oui mais. Jouanneau est malin. Avant de nous noyer complètement sous la guimauve, il ouvre une brèche et y engouffre un poil d'acidité. le titre aurait dû me mettre la puce à l'oreille. Vouloir imposer le bien à tout prix, selon son seul et unique point de vue, n'est-ce pas une forme de dictature ? La société est-elle prête à entendre et accepter une telle « doctrine » d'ailleurs ? Et puis le bonheur des uns fait le malheur des autres, c'est bien connu. Donc les choses tournent mal, et ça me plait. A cet égard, je trouve les deux dernières pages parfaites, dans un style lapidaire et direct, conclusion logique et désabusée qui ne pouvait qu'emporter mon adhésion.

Du moins, si je n'avais pas lu l'épilogue. Comme je le déplorais déjà à propos de Magic Time récemment, il a fallu rajouter une happy end dégoulinante de bons sentiments. Ça devient une sale manie, à croire que le lecteur ne peut pas rester sur une fin pessimiste (et lucide). J'espère que vous ne m'en voudrez pas, monsieur Jouanneau, d'avoir proprement découpé au cutter cet épilogue, mais il me fallait effectuer ce « sacrifice » pour que votre roman se termine d'une façon qui me convienne. Un caprice de lecteur allergique au "feel good", que voulez-vous, on ne se refait pas...


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (1)
Lexpress
23 mai 2016
Il y a dans cette fable un vent d'utopie et d'idéalisme, mais qui charrie les nuages de la lucidité
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
À la fête de l’école, son spectacle d’ombres chinoises mobilisa un autre drap, tendu au début, puis, au final, chaleureusement applaudi par l’assistance conquise. À l’adolescence, une légion de larmes, nées de désillusions amoureuses, s’abattit sur ses draps nocturnes. Adulte, elle buta sur Antoine et n’oublia jamais l’arôme du drap, imbibé par la moiteur de leur première fois. Ce matin-là, ce fut derrière le même qu’elle camoufla à moitié son visage : elle ne désirait pas le lui dévoiler sans maquillage. Ambre solaire, pourtant, un chef-d’œuvre féminin prodigieux, qui ne pouvait exister que sur les photographies retouchées par logiciel informatique. Un physique à côté duquel la Joconde serait placardée au rang de vulgaire affiche de campagne électorale. Elle dégainait un sourire de trente-deux dents si parfait qu’aucun brin d’épinard n’osa jamais s’y coincer.
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Si l’université des haineux avait existé, ce nom en serait sorti avec les honneurs du jury. Ce mauvais être, c’est celui ou celle qui chaparde vos billes à l’école, se moque du gros ou du petit, celui qui retire votre short dans les vestiaires des piscines, ou celui qui va vous dénoncer à la maîtresse après l’heure de cours pour avoir chuchoté pendant le contrôle. Toujours présent à la rentrée des crasses, c’est aussi celui qui vous laisse copier pendant ce même contrôle et corrige ensuite ses fausses réponses, pour enfin inscrire les bonnes.
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C’était une bombe atonique : une beauté explosive, mais apaisante. Son ADN ? Celui de Mère Teresa et Marie Curie, fusionné avec les chromosomes de Kim Basinger. Un être triplement parfait en somme, puisque femme, philanthrope, et bienheureux, en permanence. À l’instar des acteurs de réclames pour lessive, Ambre et Antoine se poursuivaient souvent à travers les prés chouchoutés par le soleil, dissimulés derrière les draps pendus à un séchoir. Ils se savaient ridicules mais ils s’en foutaient un peu, beaucoup, à la folie. Ils s’allongeaient sur un autre drap, carré de tissu immaculé, près d’oiseaux guillerets adeptes du trampoline dans l’herbe.
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On dit que les meilleurs partent toujours les premiers. Putain, mais ce proverbe est vrai de vrai, vérifiable, chaque jour ! À croire qu’il existe une espèce de casting divin là-haut, ou que certaines personnes sont fabriquées au paradis, envoyées sur Terre en stage pour n’accomplir que des bonnes choses. Puis hop, sifflées comme un gentil chien pour rentrer au bercail. Si le Nirvana existe, vu mon dossier, je le verrai en poster, scotché dans ma chambre en enfer. Et s’il n’existe pas, c’est encore plus clair : je ne reverrai plus jamais Ambre.
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C’est mon père qui paie mes nuits ici. C’est mon père, en fait, qui a racheté le Paradis. Et le village d’en bas aussi, ou deux, je ne sais plus. Il n’y a qu’une seule chose qu’il ne peut acquérir, plaisanta-t-il en pointant du menton les étoiles et la Lune.
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Video de Julien Jouanneau (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julien Jouanneau
L'émission : https://www.web-tv-culture.com/emission/julien-jouanneau-le-voyage-de-ludwig-51450.html
Né en 1980, journaliste, Julien Jouanneau a exercé en presse magazine dans différents titres dont « le progrès », « Paris-Match » ou « Studio Magazine ». Il fait aujourd?hui partie de la rédaction de l?hebdomadaire « L?Express ». Sans rien renier de son goût pour le journalisme et donc de son attachement à la réalité et à la véracité des faits, Julien Jouanneau reconnait volontiers que son ambition a toujours été la plume romanesque. Après plusieurs essais, il publie son premier roman en 2016, « La dictature du bien », l?histoire de deux hommes que rien ne prédisposait à se rencontrer et qui se croise tous deux à l?hôpital. le premier est condamné, le second pense l?être, chacun va alors tenter d?être la béquille de l?autre. Par le style et le sujet, ce premier roman laissait apparaitre un talent prometteur chez ce jeune auteur pudique, réservé, portant un regard désabusé sur le monde qui l?entoure. Julien Jouanneau confirme avec ce nouveau titre, « Ludwig » publié chez Flammarion pour lequel j?ai eu un véritable coup de c?ur.
Nous sommes à Paris, dans les années 1940. La France est occupée et les nazis ont entrepris leur sale besogne d?extermination des juifs. Hannah est terrée dans son appartement. Ses parents ont déjà été raflés. Cette jeune femme juive sait que son tour viendra. Seul son chien lui apporte encore un peu de réconfort. Elle partage avec lui son goût pour la littérature. Elle est aussi grande amatrice de musique, et notamment de Beethoven, c?est pour cela qu?elle a appelé son chien Ludwig. C?est lui qui va nous raconter son histoire. Sa relation affectueuse avec sa jeune maitresse, son angoisse et son incompréhension lorsque la police française vient la chercher et sa course désespérée pour la retrouver et la suivre vers l?enfer.
Boule de poils et de tendresse, élevé loin du chaos du monde, Ludwig va devoir puiser au plus profond de lui-même pour témoigner jusqu?au bout son attachement à Hannah. de Paris aux confins de la Pologne, d?un appartement qui fut celui du bonheur jusqu?au au camp de la mort, Ludwig va vivre moultes péripéties, mettre sa vie en danger, croiser des humains et d?autres animaux, s?attacher, être trahi ou secouru, sans quitter des yeux ses deux rails parallèles qui le conduiront vers sa maitresse.
Construit comme une fable, avec de courts chapitres par lesquels l?auteur nous rappelle son attachement au monde animal, ce roman est une petite pépite. Ecrit avec beaucoup de subtilité et de sensibilité sans jamais être larmoyant, l?histoire de Ludwig peut nous sembler incroyable et pourtant, à la fin du livre, Julien Jouanneau nous précise que tout est plausible, références de travail à l?appui. Mais finalement, le propos n?est pas tant de rappeler l?intelligence de la race canine que de nous raconter une histoire d?amour et d?amitié, un lien plus fort que la haine et la mort. A ce titre, ce livre est bouleversant et mérite vraiment votre lecture.
« Ludwig » de Julien Jouanneau est publié chez Flammarion.
+ Lire la suite
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