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EAN : 9782212563931
188 pages
Eyrolles (22/04/2016)
4/5   9 notes
Résumé :
Le transhumanisme interroge et inquiète... Pour éclairer l'actualité de façon constructive, et tracer un pont entre les fantasmes et la réalité, l'auteur décrypte ce courant de pensée en proposant un texte accessible, synthétique et vivant. Il commence par faire un retour historique sur les origines et les influences du transhumanisme pour proposer ensuite une lecture humaniste de la situation actuelle, dont il souligne la part d'ombre tout en dégageant des raisons ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Après nos conditions de vie, la technologie va transformer notre nature humaine. le rêve d'un homme augmenté, voir immortel, peut devenir réalité.
La recherche scientifique nous annonce une révolution NBIC (nanotechnologie, biologie, informatique, science cognitive) qui doit faire reculer la mort. le cyborg, mi-homme, mi-machine, est notre avenir. La mutation semble inévitable malgré les craintes qu'elle engendre.

Le transhumanisme est né de l'humanisme des Lumières lié au développement de la science et des techniques et à la notion de progrès. Il reprend cette dernière, ainsi que la transformation de soi, l'amélioration de la nature, l'optimisme, la technologie intelligente, la société ouverte, la liberté liée à la responsabilité personnelle. La science qui a restreint la sélection naturelle, même si elle la pratique par ailleurs via l'avortement thérapeutique par exemple, peut remédier aux conséquences négatives, la dégradation génétique de l'humanité, en luttant contre les méfaits du vieillissement, les maladies génétiques, le handicap. On peut entrevoir un horizon où l'on vivra mieux et plus longtemps, peut-être éternellement. Et si c'est possible, la tentation sera grande d'y accéder, au risque d'y perdre son âme ?

Certains s'y opposent au nom de la religion, du respect de la vie naturelle, de l'écologie. Les arguments invoqués sont que Dieu nous ayant créés tels quels, la vie éternelle sera post-mortem ; que ce qui fait la valeur irremplaçable de la vie c'est son caractère éphémère ; enfin que l'on risque de détruire l'humanité dans son essence et de générer d'autres problèmes. Une réflexion éthique et philosophique s'impose.

Or le monde change et nous voulons toujours plus. Et si la France reste très réservée sur le transhumanisme au nom du principe de précaution, la transformation de l'espèce humaine y étant illégale, les États-Unis, la Chine, le Japon, avancent à grands pas dans ce domaine. Il est donc temps de se poser les bonnes questions avant de se trouver dépassés par l'évolution inéluctable du monde. Tout en se méfiant de ce nouvel avenir radieux qui nous promet des lendemains sans fin…Porte ouverte à un nouveau totalitarisme ?

Dans son livre passionnant, Béatrice Jousset-Couturier nous propose quelques pistes de réflexion sur ce courant de pensée qui nous concerne tous et dont nous devons mesurer les conséquences, qui ne sont pas forcément négatives à première vue sur notre existence mais qui peuvent dissimuler de nombreux pièges. L'être humain évolue en effet grâce à la technologie qu'il a créée, mais il est malgré tout nécessaire de rester vigilants, de savoir où nous allons pour ne pas nous brûler les ailes. En effet de nombreuses questions se posent concernant l'accès à ces nouvelles technologies, la durée de la vie humaine augmentée, l'intelligence des robots, un univers de science-fiction qui commence à devenir réalité…
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Style laborieux, structure confuse, contenu souvent mal maîtrisé. Il est manifeste que l'auteur, bien que scientifique de formation, dépasse son domaine de compétences en s'adonnant à l'analyse philosophique et sociologique, et qu'elle n'a guère l'habitude d'écrire (ou même de lire) ; on a parfois l'impression de lire un exposé péniblement composé par un élève de licence ou de master, tant l'ouvrage pèche par son absence de qualité d'écriture.

Cette impression est malheureusement renforcée par le plan de l'ouvrage, qui donne sérieusement l'impression de n'être pas pris au sérieux par l'auteur elle-même. Les répétitions sont très nombreuses : les trois parties ("qu'est-ce que le transhumanisme ?", "la pensée transhumaniste", "l'actualité du transhumanisme") sont parfois très redondantes ; dans la partie 2, on ne comprend pas pourquoi le chapitre "transhumanisme et religions" ne fait pas partie du chapitre "les opposants au courant transhumaniste", ridiculement court. L'auteur passe très vite d'un argument à l'autre, en y intercalant des contre-arguments tout aussi rapides, ce qui fait qu'il est difficile d'avoir une vue d'ensemble du parcours intellectuel de l'ouvrage.

Ces défauts formels pourraient être oubliés s'il brillait par la pertinence de son contenu. Malheureusement, il n'en est rien. Il est clair que l'auteur ne dispose d'aucune formation philosophique, et que les connaissances qu'elle partage à ce sujet sont de seconde main (un grand nombre de citations ne sont pas sourcées), et sans doute en grande partie issues des ouvrages de Jacques Attali (que l'auteur a tenu a remercier "en particulier"). C'est ce qui fait que certains arguments (assez pertinents en eux-mêmes) sont parfois exposés d'une manière si elliptique qu'ils en doivent en être presque incompréhensibles pour un lecteur non formé en philosophie. C'est notamment le cas dans le chapitre "les origines de la pensée transhumaniste".

L'ouvrage se présente comme neutre et simplement destiné à offrir quelques pistes d'analyse ; son introduction s'achève même par un inénarrable "il n'y a pas une Vérité, mais des Vérités" (p. 8). Il est pourtant clair que, derrière cette apparente neutralité, les attaques contre ceux qu'elle appelle les "bioconservateurs" sont bien plus nombreuses que celles adressées aux transhumanistes. L'auteur le plus cité de l'ouvrage est sans doute Laurent Alexandre, plus grand propagandiste du transhumaniste en France. Les arguments "conservateurs" ne sont souvent cités qu'à travers des ouvrages transhumanistes qui les dénoncent : rien n'est fait pour les prendre au sérieux, ce qui donne souvent lieu à des jugements à l'emporte-pièce ("les arguments développés par les religieux (toutes religions confondues) n'offrent aucune réflexion alternative suffisante", p. 102). Dans la partie III, l'auteur se pâme d'une telle admiration face aux Etats-Unis, opposés à une Europe technophobe, que cela en devient ridicule. le seul argument qui semble pris au sérieux semble être celui des privations de liberté engendrées par le transhumanisme ; à cela, l'auteur évoque l'importance d'un maintien du "vivre ensemble" (p. 169) qui relève plus du mantra qu'autre chose.

Finalement, le message répété le plus souvent est que le "technotrain" (p. 180) est lancé et que rien ne l'arrêtera ; l'humanité a soif de nouveauté, le transhumanisme aura lieu que les conservateurs le veuillent ou non ; s'y opposer relève de l'obscurantisme.
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Le transhumanisme permet non seulement de réparer l'homme mais de l'augmenter (santé, perceptions, cognition, réflexion, performances). le posthumanisme est une notion plus philosophique.
L'auteur présente les différents courants transhumanistes des plus "modérés" jugés naîfs par certains aux plus extrêmes qui voudraient réécrire le génome humain.
Ensuite, elle aborde une partie plus historique, plus philosophique dans laquelle elle démontre que l'homme a toujours cherché à se dépasser, que la raison a fondé le système de pensée de la philosophie grecque, que les Lumières ont retrouvé cette raison en y ajoutant l'idée de perfectibilité humaine. L'homme n'est pas déterminé, il peut créer et se créer.
Cependant, le transhumanisme que certains pensent héritier des Lumières ne l'est pas pour d'autres car loin d'être humaniste, au service des hommes, il veut arracher ceux-ci à l'humanité et ce d'autant que l'amélioration attendue quitte le domaine social pour celui de la science et de la technique. Nous sommes passés d'une médecine de guérison à une médecine d'optimisation, l'homme est réduit à un programme.
Cependant le transhumanisme allié aux NBIC ( nanotechnologies, biotechnologies, informatique, sciences cognitives) impacte et impactera autant la sphère politique et économique que scientifique. le transhumanisme est une réalité de demain et les NBIC prendront de plus en plus de pouvoir au risque d'accroitre les inégalités, voire d'amener à une dictature (dictature douce car l'homme préférera la sécurité, la surveillance, la non souffrance, la non maladie plutôt que la liberté). Il faut donc nous y préparer.
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Ce livre n'a pas été un coup de coeur immédiat, j'ai trouvé le début très scolaire. le manque de style m'a rebuté mais il faut reconnaître qu'il s'agit d'un bon exposé des différents courants de pensée transhumanistes. Ensuite c'est devenu plus intéressant quitte à sortir du champ technologique stricto-sensu. Un détour important est opéré du côté de la grande histoire (aux côtés de jacques attali) et aussi du côté de la religion. C'est alors vite devenu abstrait voire abscons pour moi. Clairement philosophique et métaphysique en tout cas, avec une place assez grande laissée aux penseurs critiques et sceptiques du posthumanisme. Beatrice Jousset-Couturier cite abondamment différents auteurs. Cela donne vraiment envie d'aller plus loin. Au final ce bouquin est assez court, parfois dense mais s'y on s'accroche un peu ça constitue une excellente introduction au transhumanisme. On a peut-être un peu de mal à savoir ce que pense l'essayiste. Mais il me semble qu'elle pense qu'il y a une certaine logique là-dedans qui va s'imposer. En effet, en tant qu'humains on en veut toujours plus (plus de vie, de liberté, de possibilités…) et on veut pas souffrir, pas vieillir et pas mourrir. Donc si c'est le transhumanisme est la prochaine étape de l'évolution humaine, autant s'y préparer (au moins par la pensée) !
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Actualité du transhumanisme : la prochaine grande révolution ne sera sans doute pas politique, ni climatique mais technologique. Béatrice Jousset-Couturier, dans son livre, s'inquiète sur notre devenir posthumain : modifier sa nature ou l'augmenter (par des prothèses), voilà l'enjeu. le surhumain tant rêvé par Nietzsche (et les nazis) serait-il enfin à portée de main ? Si aujourd'hui, on s'interroge à juste titre sur le droit animalier, demain il faudra faire de même avec les robots (qui devraient atteindre la pleine conscience dans une vingtaine d'années selon certains spécialistes : ce qu'ils appellent la « singularité »). Déterministes technologiques et bioconservateurs s'affrontent sur ces questions hautement éthiques. Autant dire que le monde sera alors très différent.
Alain, toqué du doc.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
En concevant l’homme comme un être perfectible, qui ne doit rien à la nature ni à un quelconque concept transcendant, les Lumières sapent définitivement les fondements de l’Ancien Régime, rejetant vigoureusement cette « croyance tenace selon laquelle l’inégalité et la pauvreté étaient inévitables et reflétaient l’état naturel des sociétés humaines ». Pour comprendre le monde naturel, l’accent est mis sur la science et le raisonnement critique plutôt que sur la révélation, l’autorité religieuse, le destin et la nature de l’homme. La société s’appréhende de fait comme une création, une œuvre proprement humaine : l’aboutissement de cette pensée sera la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Le transhumanisme trouve ses racines dans cet humanisme rationnel dont il se veut le digne héritier. Il étend l’humanisme des Lumières en remettant en question les limites humaines par la science et la technologie, qu’il combine avec la pensée critique et créative. Comme les humanistes de l’époque, il affirme une vision responsable et rationnelle de la vie, en tâchant d’éviter les croyances dogmatiques de quelque type que ce soit.
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En futurologie, la singularité est un concept selon lequel, à partir d'un point hypothétique de son évolution technologique, la civilisation humaine connaîtra une croissance technologique exponentielle, d'un ordre supérieur, qui, pour beaucoup, se nommerait intelligence artificielle. Au-delà de ce point, le progrès ne serait plus l'œuvre que d'intelligences artificielles, elles-mêmes en constante progression. Il induirait des changements tels sur la société humaine, que l'individu d'avant la Singularité ne peut ni les appréhender ni les prédire de manière fiable. Le risque pourrait en être la perte du pouvoir humain sur son destin. Les futurologues et les transhumanistes l'attendent en général pour la troisième décennie du XXIe siècle. Pour Ray Kurzweil, c'est l'instant de l'histoire où l'accélération technologique deviendra si rapide que tous nos modèles prédictifs actuels seront caducs. La Singularité incarnerait, d'une manière non anthropomorphique, l'intelligence à venir, enfin débarrassée de ses limites corporelles.
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Pour [Jean-Michel Besnier], “ce que veut le transhumanisme, ce n’est pas parfaire l’humanité, mais nous arracher à l’humanité. Faire de nous des êtres qui ne naîtront plus, mais qui seront fabriqués, lisser la vie psychique, ne plus vieillir grâce au téléchargement de la conscience, éradiquer la souffrance et donc le plaisir.
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l’essence de l’homme n’est-t-elle pas dans sa capacité à dépasser ses limites ? Il est sorti de sa planète et maintenant il s’apprête à dépasser les limites de sa biologie.
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L’idée que l’homme a besoin d’être sauvé est bien présente dans le transhumanisme, à un détail près : la grâce divine a été remplacée par le savoir humain.
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