Kia Ora, tome 3 : Coney Island

A l'inverse de ses compagnons qui ont décidé de retourner en Nouvelle-Zélande, Maaka et sa famille suivent l'Américain qui était venu leur proposer du travailler à Paris. Et ils se retrouvent à Coney Island, dans un cirque de monstre : un break show (petite référence à Tod Browning).

C'est vrai, j'ai été émue, le fait d'être gavée de soupe hollywoodienne rend difficile l'indifférence face à ce récit. Mais, d'un point de vue de lectrice, j'ai trouvé ce tome trop facile, trop prévisible et assez peu crédible.
Certes, difficile de faire ressortir autre chose avec un tel sujet que l'humanité n'est pas forcément là où on l'attend. Mais la façon d'amener les éléments, les dialogues, les situations, la fin : tout cela est trop facile.

Au final, Nyree, la fille du couple qui avait embarqué clandestinement sur le bateau pour suivre ses parents n'a de rôle que celui de témoin, pour être le narrateur de ses trois tomes et pouvoir faire une belle leçon d'histoire et d'éducation civique à sa classe. Dommage.

Coney Island (2009) est une bande dessinée d'Olivier Jouvray, Virgine Ollagnier (scénario) et Efa (dessin et couleurs), troisième et dernier tome de la série Kia Ora. Après l'Angleterre et la France, Maka, Awhina, et leur petite fille Nyree, se retrouvent dans un cirque aux Etats-Unis. La famille maori côtoient des hommes et des femmes qui passent pour des monstres mais qui ne manquent pas d'humanité. Une histoire étonnante et intéressante sur le racisme et la différence.

La famille n'en peut plus : elle quitte l'Angleterre et ses zoos humains pour les Etats Unis.
C'est dans un cirque où l'on expose les "monstres de foire" (les Freaks) que Maka, Awhina, et leur petite fille Nyree trouvent refuge. C'est donc au milieu des siamois, des femmes à barbe, des géants et de toutes les hommes que l'on regarde comme des créatures étranges que vit la famille maori.
Entre tentation de rejet et de peur, et réelle amitié pour ces individus rencontrés, c'est tout un regard sur l'Autre qui est porté et présenté à la réflexion.

toujours très bien dessiné, toujours beaucoup de rigueur dans l'enchaînement et la construction des planches.

Une série tout public rappelant comment nous "traitions" les personnes qui nous étaient différentes dans les années 30.
La vision de la petite fille, de ses camarades de jeux, celle du "gardien", les désaccords de ses parents, etc.
Magnifique conte aux graphismes classiques. J'ai apprécié tout particulièrement la synthèse des recherches effectuées, se trouvant à la fin du premier tome. Une belle découverte faite aux rayons "enfants".

Fin de la trilogie.
Après le zoo, c'est en tant que monstres de foire que vont être engagés Maka, Awhina, et leur petite fille Nyree. Là, parmis les "autres monstres", ils vont trouver amitié, fraternité et une considération qu'ils avaient perdue.
La fin d'un périple et une leçon à en tirer pour tous.

Cette histoire m'a touché, remuant en moi quelques questions sur le rapport à l'autre, à celui qui est différent, qui a une autre culture, une apparence différente, au regard qu'on porte sur lui et qu'il nous porte en retour. Une question toujours actuelle semble-t-il...