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Critique de Slava


Un soir de Noel, les Martin préparent le dîner alors qu'on frappe à la porte. Lorsqu'ils ouvrent, une jeune fille se tient sur le seuil. C'est Tara, leur fille chérie revenue les voir. Sauf que celle-ci a pourtant disparue voilà plus de vingt ans ! Toute la famille, sous le choc de son réapparition, s'interroge sur son absence, surtout son frère Peter et Richie, son ancien petit ami au moment de sa disparition. Tara leur révèle alors la vérité: elle a été enlevée par les fées ! Son récit autour de cet étrange pays féerique laisse sceptique son entourage et même son psychothérapeute chargé d'éclaircir son état mental après cet événement... a-t-elle été réellement emporté par les fées où encore enjolive--elle la réalité ?
Comme un conte est un roman que je voulais lire depuis longtemps, ayant entendu que du bien à propos de l'auteur Graham Joyce ainsi que son histoire alléchante mêlant la féerie et la vie moderne. J'avais lu auparavant Faerie de Raymond E. Feist qui aborde aussi ce sujet (les fées se mêlant à la vie réelle) qui m'avait plu donc retrouver un livre sur ce même thème ne pouvait que me plaire. A vrai dire, j'ai beaucoup aimé ce roman mais il y a malheureusement quelques ecueils qui m'a empêché de l'apprécier davantage.
Commençons par le point positif : les références à la féerie sont énormes et on baigne dedans entre les citations ouvrant les chapitres, les prénoms qui ne sont pas du tout anodins ( par exemple, Tara se réfère à la colline de Tara, un endroit où roderait les fées et Peter ne peut que faire penser à un célèbre personnage féerique mais vous pouvez chercher sur l'origine des noms c'est amusant...) les lieux où abondent les forêts (propices aux fées) la mention de Thomas le Rhymeur où Tam Lin, bref l'auteur nous plonge déjà dans le monde des Sidh avant même qu'on y découvre réellement.
Ensuite les personnages sont très bien écrits, aux réactions souvent réaliste (bon parfois exagéré comme ceux des parents de Tara, je reviendrais après) et surtout les flash-back tournant sur la disparition de Tara montre le désarroi, l'incompréhension puis l'acceptation de l'absence d'un être cher sont forts, proche de vrais affaires de disparitions. Ce sont chacun des personnes affectées par le chagrin, mais qui se sont reconstruite après, et qui doivent à présent gérer le retour mystérieux de Tara. En passant, si elle m'agace parfois par sa naïveté, elle est touchante du fait qu'elle se souvient encore de ses proches et qu'elle veut renouer avec sa vie d'avant.
Les parties psychologiques où le psy interprète les récits de Tara m'ont passionné, car analysant souvent les traditions et allégories concernant les fées, les liant à l'amour, la sexualité, le passage de l'adolescence à l'adulte ainsi...
Enfin si le fantastique est là, surtout dans les souvenirs de Tara sur sa vie chez les fées, c'est surtout qu'elle plane légèrement sur la vie quotidienne, sur la réalité, comme un voile léger jamais intrusif, même s'il faut attendre les derniers chapitres pour qu'on voit si le surnaturel est bel et bien réel où n'est qu'un prétexte factice expliquant la volatilisation de Tara.
L'écriture pour finir est très belle, douce mais amer, avec des images sublimes, parfois sobre et concise.
Passons malheureusement à ce qui ne va pas, et là il a y a des choses à dire hélas :
-Déjà la réaction des parents de Tara est assez irréaliste. Je veux dire, ils ont pas pensé une seconde qu'elle pouvait être une imposteur ? Surtout quand on voit comme elle arrive...
-J'ai dit que les personnages sont bien construits mais les enfants de Peter m'ont semblé un peu cliché, le genre de gamins qu'on voit dans les séries télévisé.
-Les fées : eh oui. le pays est fées en lui-même est original, onirique mais ses habitants m'ont déçue voire dérangé. C'est ça des fées ? Des sortes de hippie qui ont comme occupation principale de copuler jour et nuit avec n'importe qui ? Je veux bien que les fées soient dans les légendes un peu plus libres sexuellement mais là, on dirait limite une secte perverse ! Et je parle même pas du moment du lac qui est ridicule. Sur ce point les fées ne m'ont pas parus aussi "féeriques" que je le pensais. Faerie de Feist au moins les représentais bel et bien comme dans le folklore celtique d'origine. Et de plus, le ton change et devient vulgaire, deception !
-Pour finir, peut-être que c'est moi qui n'a pas saisi mais je n'ai compris qui est le narrateur...
Le roman de Graham Joyce est intéressant sur ce thème mais malheureusement je m'attendais plus que " bien". A lire toutefois par curiosité, vu que l'auteur est talentueux néanmoins et qu'il faut surtout se procurer "Lignes de Vie" qui est le meilleur. Toutefois, si vous voulez voir les fées telles qu'elles sont dans les mythes, prenez Faerie de Feist !
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