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Citations sur La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry a.. (224)

La lettre qui devait tout changer arriva un mardi. C'était une matinée de la mi-avril comme les autres, qui sentait le linge fraîchement lavé et l'herbe coupée. Rasé de près, en chemise et cravate impeccables, Harold Fry était installé à la table du petit déjeuner devant une tartine de pain grillé à laquelle il ne touchait pas. Par la fenêtre de la cuisine, il contemplait la pelouse bien entretenue, transpercée en son milieu par le séchoir télescopique de Maureen et limitée sur les trois côtés par la palissade du voisin.
- Harold! lança Maureen par-dessus le bruit de l'aspirateur. Le courrier!
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- Je sais combien Elizabeth vous manque.
- Elle me manque en permanence. Ma tête sait bien qu’elle est décédée, mais je continue à la chercher. La seule différence, c’est que je me suis habitué à la souffrance. C’est comme de découvrir un énorme trou dans le sol. Au début, on oublie qu’il est là et on tombe tout le temps dedans. Et puis, au bout d’un moment, il n’a pas disparu, mais on apprend à le contourner.
(…)
- Quand le médecin nous a dit qu’elle était perdue, je lui ai tenu la main et j’ai lâché prise. On a lâché prise tous les deux. Je sais que cela n’aurait rien changé au bout du compte, mais je regrette de ne pas lui avoir montré à quel point j’avais envie de la garder. J’aurais dû me mettre en fureur.

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Je me suis habitué à la souffrance. C’est comme de découvrir un énorme trou dans le sol. Au début, on oublie qu’il est là et on tombe tout le temps dedans. Et puis, au bout d’un moment, il n’a pas disparu, mais on apprend à le contourner.
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Harold songea à tout ce qu'il avait laissé passer au cours de son existence. Des sourires. Des coups à boire. Les gens qu'il avait croisés mille fois sur le parking de la brasserie ou dans la rue, sans même lever la tête. Les voisins qui avaient déménagé et dont il n'avait pas gardé la nouvelle adresse. Pire : son fils qui ne lui parlait pas et son épouse qu'il avait trahie. Il se souvint de son père dans la maison de retraite et de la valise de sa mère près de la porte. Et maintenant, il y avait cette femme qui, vingt ans plus tôt, lui avait prouvé qu'elle était son amie.
Fallait-il toujours qu'il en soit ainsi? Que, juste au moment où il voulait faire quelque chose, ce soit trop tard?
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Avec la fin de la pluie, la végétation repartit de plus belle. Les fleurs et les arbres semblaient exploser de couleurs et de senteurs. Sur les branches frémissantes des marronniers se balançaient de nouvelles grappes de fleurs en forme de cierge. Les ombelles du cerfeuil des bois poussaient en rang serré sur le bord des routes. Les roses grimpantes montaient à l'assaut des murs dans les jardins et les premières pivoines rouge sombre s'ouvraient telle des fleurs de papier. Les pommiers commençaient à éparpiller leurs pétales et portaient des bourgeons à fruit ; dans les sous-bois, les jacinthes sauvages s'étalaient comme de l'eau. Les pissenlits étaient déjà des aigrettes de poils prêtes à se disperser.
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Si elle était restée avec Harold durant toutes ces années, ce n'était même pas parce qu'elle était désolée pour son mari. Elle était restée parce que, même si elle se sentait seule à ses côtés, le monde aurait été encore plus désolé sans lui.
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Il savait qu'il n'avait rien à craindre pour ses confidences. Il était sûr que s'il lui disait des choses dans la voiture, elle les garderait au chaud parmi ses pensées, sans porter de jugement ni s'en servir contre lui à l'avenir. Il supposait que c'était ça, l'amitié.
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Elle le fixait du regard, avec ses yeux vert mousse et son petit menton, et il aurait aimé trouver les mots qu'il fallait, ceux qui auraient pu changer quelque chose, mais il n'y arrivait pas. Il mourait d'envie de la toucher comme autrefois, de poser la tête sur son épaule et de rester là.
- Ciao, Maureen.
Il referma la porte d'entrée entre eux, en prenant garde à ne pas la claquer.
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- On pourrait croire que marcher, c'est simple comme bonjour, dit-elle enfin. Qu'il suffit de mettre un pied devant l'autre. Mais je suis toujours étonnée de voir à quel point les choses censées être instinctives sont en fait difficiles.
Manger. Pour certaines personnes, c'est un problème. Parler, également. Et même aimer. Tout ça peut être difficile.
- Dormir, dit-il.
- Les enfants.
- Pardon?
- Ca aussi.
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Il avait intériorisé un rythme lent que la fureur de la grande ville menaçait maintenant de bouleverser. Il s'était senti à l'aise à l'air libre, dans la sécurité de la campagne, où chaque élément était à sa place.Il avait pris conscience d'appartenir à quelque chose d'immense, qui dépassait sa simple existence.
En ville, on n'avait aucun recul. N'importe quoi pouvait arriver et il n'était pas prêt. (...)
Il perdit un jour entier à déambuler. Chaque fois qu'il décidait de partir, il apercevait quelque chose qui le détournait de son but et une heure encore s'écoulait. Il réfléchissait à des achats dont il ne pensait pas auparavant avoir besoin. Ce qui lui avait paru si clair lorsqu'il marchait seul, un pied devant l'autre, disparaissait dans cette abondance de choix, de rues, de vitrines et de magasins. Il lui tardait de retourner en pleine nature.
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