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Critique de jfponge


Joyce ne recule devant rien pour nous faire sentir la saveur de la langue (aux deux sens du terme) : du sexe, du scatologique, de l'emphase, du comique, du gargantuesque, tout est bon pour éveiller nos sens et nous faire voir Dublin et sa faune sous un jour totalement inattendu. Faire rendre à la langue tout son jus, voilà la gageure qu'ont dû affronter les traducteurs, qui s'y sont mis à huit pour affronter et "ravaler" ce monument de la littérature du vingtième siècle. On s'amusera des passages où le verlan d'aujourd'hui (celui dit des "cités") remplace l'argot des quartiers populaires du Dublin de la Belle Époque. Dans dix ans il faudra sans doute tout recommencer, mais tel qu'il est aujourd'hui ce langage nous interpelle en nous rappelant que la langue n'est qu'une convention entre gens partageant mêmes lieux et mêmes coutumes, n'en déplaise à nos académiciens. Plusieurs lectures sont possibles pour cette oeuvre magistrale de James Joyce. On peut s'armer d'une encyclopédie ("hénaurme" si possible) et rechercher la signification de toutes les références historiques, géographiques, philosophiques dont l'oeuvre fourmille. On peut aussi, et c'est la voie la plus facile (et la plus honnête), se dire que de toute façon on ne parviendra jamais à la cheville de ce penseur universel, et se laisser bercer par la musique des mots et les sensations qu'ils nous font retrouver au travers de nos propres souvenirs. Comme dans un hamac, on se laisse bercer, ça prend le temps qu'il faut mais on y trouve un réel plaisir. Et on découvre, à travers "Ulysse", que James Joyce avait, cinquante ans avant, tout inventé du soi-disant "Nouveau roman". Que du bonheur...
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