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EAN : 9782812601453
304 pages
Editions du Rouergue (05/01/2011)
3.84/5   29 notes
Résumé :
Un homme quitte femme et enfant et se met en marche, pour un long périple à pied. C’est un roman de libération auquel nous convie Fabienne Juhel. Elle déploie ici toute la palette de ses talents : la noirceur, l’humour, la sensualité, et une réflexion singulière sur la condition de l’homme, sa part de lumière et de barbarie.

« Défense de déposer des ordures » : il a suffi de cette mention, en apparence anodine, sur la palissade d’un chantier, pour qu’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Attention pépite !
Autant vous le dire tout de suite : ce livre vient de me confirmer ce que je pressentais déjà depuis un bon moment : il y a 'l'ittérature et 'L'ittérature; à savoir qu'il ne suffit pas - comme trop souvent de nos jours - de lire des mots alignés pour en qualifier automatiquement l'auteur d'écrivain.
Et c'est cette injustice que je tiens modestement à réparer dans ce billet, en vous révélant le nom d'une conteuse - d'une vraie - trop peu connue à mon goût : Fabienne Juhel.
En effet, Fabienne Juhel sait aligner les mots (souvent empreints de poésie) pour en broder des phrases qui nous content une Histoire avec un grand H. Ses mots sonnent justes; même qu'au détour d'une phrase, plus d'une fois elle nous en fait découvrir certains dont on ignorait jusqu'à la signification... Ses chapitres savent éveiller nos sens. Son récit nous fait voyager tant dans l'espace que dans le temps, faisant de nous un spectateur éprouvé par la lutte que se livrent le Bien et le Mal dans ce récit de chemin de croix que parcourt un homme à la recherche de ses racines et recherchant à vivre à nouveau en paix avec son passé.
En un mot comme en cent, l'auteur sait conter avec un réel talent qui fait tellement défaut de nos jours...

De moi vous n'aurez droit à aucun mot sur l'histoire du livre. Laissez-vous bercer par les phrases hautes en couleurs et en odeurs dont le récit est richement peuplé. Vous ne regrettez pas le voyage initiatique perlant de poésie à chaque page, et serez probablement tout comme moi déçu d'être arrivé à destination, en réalisant avoir tourné la dernière page...

Ouf : injustice réparée avec mes maigres moyens. Mais je compte sur vous pour passer le mot à votre entourage... Il vous en remerciera par après, on parie ?

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"La route est longue pour un homme qui marche. " Et si imprévisible pour le lecteur dérouté. Ou mènera t elle ? A chacun sa route....

Et quelle route! ... la mienne a été atypique, déconcertante, fascinante!

Récit hybride, transgenre, un peu à l'image de son titre merveilleusement énigmatique...il y est question d'enfant cendrillon, de maison aux 113 fenêtres, de ténébreux, de sorcier... Mais sous cette apparente féerie, c'est la complexité de l'âme humaine qui suppure, celle qui oscille comme un funambule sur le fil tendu de l'ombre et de la lumière. Ce récit tout en force et en finesse aborde le désamour, la rédemption, les secondes chances.

Avec ses chapitres courts, éclairs même, qui alternent passé et présent, je me suis parfois demandé où j'allais. J'ai également été déstabilisée au départ par l'approche dépersonnalisée, voire déshumanisée de certains personnages. le personnage principal par exemple, est désigné la plupart du temps sous le qualificatif de l'homme ou de l'enfant. L'homme par ci, l'enfant par là....Et il repassera par là ? ... Comme s'il n'avait pas d'identité. Et pourtant, pourtant... impossible de rebrousser chemin. Non seulement la curiosité m'a tenue en haleine, mais le style très particulier de Fabienne Juhel m'a littéralement happée. Cette écriture décapante et poétique, aux tonalités froides, m'a hypnotisée comme le scintillement de la glace et meurtrie comme la brulure de son contact.

Il y aurait tant à dire, et je peux si peu en dire. Ce livre est vraiment singulier, il sort des sentiers battus, incite à appréhender les événements sous un autre angle. J'aime qu'un livre me surprenne, me bouscule, et celui là y est magnifiquement parvenu... Un livre déroutant à la beauté trouble ! Superbe découverte.

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Désabusé... Perplexe je suis...
Difficile d'appréhender ce bouquin un peu étrange... Pas étrange à la manière du déjanté Warren Ellis ou d'un excité comme Iain Levison. Étrange comme le reflet de la lune sur un couteau au manche en bois de chêne et à la lame au métal émoussée (je sais, ça ne veut rien dire et ça ne nous avance pas...).

L'auteure, Fabienne Juhel a une patte et un style qui lui sont propres mais j'ai eu un mal fou à adhérer.

Mais l'écriture est belle.
D'une poésie baroque et prégnante auquel je suis resté insensible. Ça aussi c'est étrange...
Toutes les critiques sur Babelio étant dithyrambiques, j'en déduis que c'est trop loin de mon univers.
300 pages d'ennui du coup. 1,5/5
Je l'échange ou l'envoie sans souci à qui le veut :-)
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Ce livre nous emmène dans la férocité des contes et des ogres réels.
L'homme a une quarantaine d'années, une femme, un fils mais aussi un goût de sang dans la bouche et un caillot près du coeur. Poète fourbu de comptines et perdu dans son monde, se mettant au chômage, se bousculant pour être en marge toujours, il prendra le prétexte d'une mention sur une palissade publique pour tout quitter. Il part voir la mer, cette immensité qu'il a côtoyée enfant sans jamais la regarder, toujours image ou paysage derrière un couple, ses parents adoptifs : Eve et Eli ECKERT.

C'est vrai qu'il faut avoir envie, qu'il faut s'efforcer de commencer ce roman.
(...)
Mais surtout, la lecture ne laisse pas indemne, il faut vouloir s'embourber, sentir venir la sueur sur la nuque. Non pas de peur mais de cette abomination des cauchemars. L'homme, au fil des pages, retrouve une identité (...).

Le lecteur entre images après images dans l'enfance. Un petit indien acheté à son père mais surtout élevé avec des valeurs suintantes de "monstruosités". La survivance aux camps de concentration laisse là une marque indélébile, une envie de maîtrise, de contrôle mais aussi de transmission de la souffrance. L'enfant revit dans les histoires inventées, dans les confidences réelles et dans l'apologie de "méchants" de contes pour enfant toute la douleur que les hommes peuvent infliger aux autres. Aucune image ne lui est épargnée, elle est même mise en avant, théâtralisée pour donner encore plus de résultat. (...)

Et puis il y a cet homme, l'adulte devenu. L'adulte qui n'a plus peur des contes pour faire peur, mais à quel point? Il reprend de la vie, de la liberté, en jouant aux jeux d'enfant, en suivant un parcours de hasard, d'impressions. Il revient sur cette transmission de la torture. Cette souffrance si importante qu'elle ne peut finir que mal.

(...)L'enfant est un jouet d'adulte, soumis à une manipulation, un façonnage. Et les livres ont leur place. (...) Les histoires sont choisies pour être représentatives de la noirceur humaine, pour appeler le cri, les gémissement,s l'abandon.
(...) le livre est cela: du chaos, du vide, l'adulte va apprendre à ne plus être un déchet... à se libérer d'une forme d'humanité pour en trouver d'autres, belles, douces, passionnels, spontanées et amoureuses.
Le livre est à relire, parce que sous ses images peut-être fictives, ses cauchemars de loups, de meurtriers du règne animal, de bourreau des plus fragiles (...) il y a un espoir. Et puis il y a la mer, l'océan, ce liquide engluant où l'on peut se perdre, revenir, où l'on peut mourir mais aussi se laver, être ingurgité et recraché avec le bois flotté (...)

pour avoir l'avis dans son intégralité, suivez le lien
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Une pépite! Centrino avait raison de nous présenter cette oeuvre ainsi... Quand j'ai posé les yeux sur les dernières pages, je me suis promis de suivre à l'avenir la création de Fabienne Juhel, comme lorsqu'on vient de passer un moment de bonheur et de complicité avec quelqu'un et qu'on se promet de se revoir, parce que c'était fort...
Son écriture est belle, elle sait dire le ciel sans banalité, suggérer pour ouvrir la petite porte de l'imagination, laisser le lecteur s'écrire à la suite des mots. J'ai aimé cette façon qu'elle a de nous plonger dans la réminiscence de contes enfouis : on y parle de loups, de sorciers et d'enfants apeurés qui sèment des cailloux jusque dans leur coeur, mais aussi d'un long chemin de résilience. Un superbe conte initiatique moderne que je conseille à tous!
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Il vient souvent ici des hommes comme toi.L’homme n’est pas étonné. Il sait, évidemment il sait, que la mer attire ce genre d’hommes. On peut alors en ramasser sur la jetée, en ramener avec soi pour les longues nuits d’hiver. Marie en trouvera toujours amarrés à un quai, comme suspendus à leur dernier rêve de pierre. Elle les décrochera, coupant un à un les fils de la marionnette piégée par le miroir aux alouettes. Une main passée sur leur front, elle les enlèvera à leur torpeur, balayant une mèche qu’ils ont cessé depuis longtemps d’amadouer. Elle leur donnera l’espace d’une nuit, d’un week-end, le goût d’une petite mer plus facile d’approche. Elle leur offrira un mouillage en zone paisible, et un pull ou deux de son frère après.
Sans doute qu’ils repartiront, car ils repartaient toujours, plus mordus qu’avant, bardés de rêves de coraux, la bouche pleine de sel.
Ève Eckert les appelait les Hommes Sirènes.
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En attendant, il triture l’aventurine, machinalement . Il se dit qu’il n’a plus rien à en tirer, qu’il serait inutile de la faire rouler sur le sable, elle s’y enliserait. Cristal de roche rendu au sable des origines. Tout ce chemin pour ça. Me voilà au bout du rouleau, il pense. Pourtant, lui, vivant, il ne peut s’empêcher d’espérer un signe. Et ce signe est juste à côté de ses pieds. Cette bouteille de lait que l’homme ne voit toujours pas , par exemple. Depuis le temps qu’il est cet homme qui marche,, il devrait pourtant savoir où il met les pieds
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Parce que le Sorcier n’ignorait pas qu’il suffisait de quelques convulsions du cerveau pour que le tracé s’arrondisse, se délie, que des boucles se forment,que les lignes se verticalisent. Il savait le sillon de l’enfant sécable.Quand l’enfant eut noirci une page entière, les premiers mots avaient commencé à vouloir naître, reliés encore au cordon ombilical de la ligne brute. Cela parlait d’épis de maïs, de tiges oubliées parles machines d’octobre. Plantées à l’oblique dans le sol meuble, elles ressemblaient à des lances d’Indiens
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- Ca t'occupera, a dit Maryse.

Occupé, ce mot le fait toujours penser à des W-C, au fond d'un jardin de grand-mère, une petite guérite en brique ou s'entortillent les lierres. Une tondeuse rouge ronronne au ralenti dans l'allée blanche de gravier; les graviers, on dirait des petits bouts d'os humains. Très propres. Léchés par les bêtes. L'homme observe les grandes mains des arbres. Il rêve d'étrangler un oiseau.
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Cent sept ans, ça voulait dire l’éternité.Pourtant l’ancêtre avait bien fini par mourir. Donc, tu vois que la Mort ne l’avait pas oublié, avait dit l’homme calmement.Brian lui avait répondu qu’il était bien difficile d’évaluer la part de responsabilité de chacun. Parce qu’un jour de l’été 2003, le vieux avait piqué une tête à la pointe de l’Arcouest.Il était si sénile qu’il avait oublié qu’il ne savait pas nager.La Mort avait dû sauter sur l’occasion…
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