Isaac Etok est un jeune adolescent Inuit élevé par ses grand-parents maternels, orphelin de père et presque de mère aussi. Car sa mère est vivante mais elle ne s'est jamais occupé de lui car elle est malade. Elle habite à Montréal, loin des contrées inhospitalières où vit Isaac. Un jour il apprend le suicide de sa mère, et reçoit ses dernières possessions comme héritage. Parmi elles il découvre le journal intime de sa mère. Il s'absorbe dans sa lecture, espérant y trouver les clés pour comprendre sa mère. Il voudrait savoir pourquoi elle n'a jamais voulu le prendre avec lui, quelle est cette maladie dont elle est atteinte, et surtout que s'est-il passé ce jour où son père a trouvé la mort et où tout a basculé pour sa mère ?
Sur un CD accompagnant le livre, on découvre une bande-son de Maggie Léon, la mère d'Isaac, qui pose sur la bobine ses souvenirs, ou le peu qui lui en reste. Elle a retranscrit...
Commenter  J’apprécie         00
"Maggie m'avait fait un beau cadeau. Elle ne m'avait pas oublié tout à fait avant de partir. moi qui était habitué à fonctionner au compte goutte avec elle, je recevais beaucoup d'information en même temps. Je n'avais pas imaginé que notre dernière rencontre se ferait dans ce lieu de papier qui ne ressemblait en rien à ce que je connaissais. ma mère avait attendu jusqu'à la fin pour me parler. je ne pouvais rien répondre. Mais je n'allais pas pour autant lui dire de se taire. Je veux lire ces mots compliqués pour savoir que tu m'aimes...Maman."
Il était deux heures du matin. Le vent très violent sifflait dans la maison. Johnny et Lisa dormaient sur le divan du salon. La neige durcie par le froid crépitai sur la vitre, rappelant le son d'un vieux film qui démarre. Moi, je ne dormais pas. J'ai mis mon manteau et je suis sorti sur le balcon avec la vieille pipe de Johnny pour en tirer quelques bouffées. Je suis vite rentré, le vent et la neige éteignaient ma pipe et j'avais froid. J'ai pris le restant de la bière que Johnny avait laissé sur la table de la cuisine, et je l'ai apportée dans ma chambre. Sur mon lit, le journal de maman m'attendait ouvert à la page où j'étais rendu. il était difficile de lire dans ce cahier plein de ratures, dont la calligraphie était très négligée. j'ai repris ma lecture. Mes yeux étaient fatigués, mais je n'arrivais pas à abandonner ma lecture. Alors je luttais contre le sommeil, pour en savoir plus. Essoufflé, j'essayais de ne pas sauter de mots, de tout absorber. Je voulais atteindre quelque chose, la fin peut-être, mais je me suis endormi avant
"Baie déception dessine, entre mon fils et moi, l'empreinte chaude du sang sur la neige froide, seul souvenir qui nous unira pour toujours même dans l'absence."
"Le lieu de notre enfance détermine qui l'on est. Un adulte qui voyage reste ce qu'il était en partant."
"C'est comme dessiner son portrait en se regardant dans le miroir, il n'y a pas grand monde qui soit capable de le faire pour que ce soit ressemblant."
Reportage sur le projet Baie Déception