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EAN : 9782859202620
93 pages
Le Castor Astral (01/11/1998)
3.79/5   14 notes
Résumé :
Le 14 août 1912, Franz Kafka confie à un éditeur de Leipzig les dix-huit textes intitulés Betrachtung. Ils constitueront son premier livre. En traduction française, ces écrits n’avaient encore jamais été présentés seuls en volume, respectant ainsi l’édition originale. Étonnement, irritation, admiration, telles furent les réactions suscitées à l’époque par cette publication.

Ces véritables miniatures musicales, composées par un virtuose, mettent en av... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Malgré la renommée de l'oeuvre de Franz Kafka, ce premier livre semble assez méconnu d'autant plus que je l'ai trouvé publié sous deux titres différents. le titre d'origine en allemand est « Betrachtung », traduit en « Regard » et ici en « Contemplation ». Je préfère de loin cette deuxième traduction qui montre très bien le sens de l'observation de Kafka qui évoque souvent ce qu'il voit dans la rue, dans l'escalier ou par la fenêtre. Cela revient dans les dix-huit textes en prose présents dans ce recueil publié en 1912 et dédié à son ami Max Brod.
Je trouve que ces chroniques ressemblent à des miniatures poétiques bien qu'elles soient assez inégales. Si certaines m'ont totalement échappées, j'aime beaucoup celles qui contiennent en germe les modèles et thèmes narratifs des textes kafkaïens écrits ultérieurement.
C'est le cas par exemple avec « Ceux qui passent en courant ». Alors qu'une nuit, deux inconnus courent dans la rue, le narrateur imagine sept possibilités différentes pour expliquer pourquoi ils courent et revenir finalement à la situation de départ et passer son chemin.
Et puis, la composition de ce recueil a quelque chose d'inédit dans la littérature de l'époque car il ne s'agit pas de nouvelles a proprement parler mais de textes très courts, une page ou deux, un peu comme le pratique aujourd'hui Philippe Delerm et c'est un genre que j'affectionne.


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Au hasard de mes lectures des chroniques Babelio, bonne pioche, je découvre Contemplation, un recueil de dix-huit pièces de Franz Kafka. Jusqu'ici je ne connaissais de lui que ses principaux textes, La Métamorphose (qui reste mon préféré), le Procès, le Château et Lettre au Père.
J'ai donc été intéressée par la découverte de ce recueil de nouvelles, d'une nature libre et expérimentale, où germent les grands thèmes à venir dans l'oeuvre de Kafka : l'absurdité des situations, la solitude des individus ; où se dessine l'atmosphère cauchemardesque - mais non dénuée d'humour - d'un univers unique, qui a donné à la littérature l'adjectif célèbre : "kafkaïen", qui caractérise l'absurdité dramatique de tout univers concentrationnaire ou totalitaire.
Au moment de la parution de "Betrachtung" (Regards) en 1912 à Munich, la critique est peu aimable, plutôt étonnée et même, irritée : ce livre est inclassable. Kafka en convient lui-même dans une lettre : "Il y a vraiment là-dedans un désordre irrémédiable, ou plutôt, ce sont des lueurs dans une confusion infinie et il faut s'approcher de très près pour en distinguer quelque chose".
Betrachtung signifie également réflexion. L'écrivain pose un regard clairvoyant et des réflexions dérangeantes. Si ses livres ont peu d'audience de son vivant et sont ignorés par le nazisme (Kafka figure dans la liste d'auteurs dont les écrits sont voués aux flammes), il est redécouvert après-guerre par une génération d'écrivains comme Camus ou Ionesco. Il devient populaire jusque dans les années 70. Il apparaît urgent, de le remettre au goût du jour cet auteur d'exception, qui laisse une œuvre inachevée (Kafka est mort à 41 ans dans un sanatorium, après avoir détruit lui-même certains de ses écrits) et indispensable.
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« Contemplation » de 1912 est le premier récit publié de KAFKA, et l'un des seuls parus de son vivant. Recueil de 18 textes de brefs à très brefs qui préfigurent l'oeuvre à venir avec des thèmes récurrents que l'on retrouvera plus tard largement développés : le besoin de solitude, l'immobilité au milieu d'ombres s'affairant, refus d'un homme de prendre part à l'agitation du monde, de parvenir, isolement volontaire, situations absurdes.

Certaines dates de rédaction de ses textes nous sont inconnues mais pourraient se situer vers 1906, d'autres comportant des dates précises, vers 1910. Quant aux textes, une partie d'entres eux étaient déjà parus isolément mais sont ici remaniés par l'auteur. le décor est la ville de Prague, son fourmillement, sa vie bruyante, ses transports en commun, ses petits appartements suffocants, ses escaliers grisâtres et sales pour les atteindre, c'est toute une époque dépeinte, avec cet humour savamment dissimulé dont KAFKA avait le secret.

Ces textes sont aussi une suite de réflexions personnelles prenant pour personnages principaux des anonymes, aucun patronyme n'est dévoilé (l'une des particularités de KAFKA, souvenons-nous par exemple de Joseph K.). L'intrigue est novatrice, guidée par l'absurde, les scènes stagnantes, figées, l'action repoussée au second plan. Sans le savoir, KAFKA vient-il, par ces brefs textes, d'inventer le Nouveau Roman ? Ces personnages semblent nés par erreur, n'ont rien demandé au monde, et pourtant ils sont là. Et vivent.

Il paraît impossible aujourd'hui, même si la perche est bien évidente, de ne pas penser aux livres ultérieurs de KAFKA, ceux que son ami Max BROD refusera de détruire, à ceux dans lesquels éclatera ce que l'on discerne ici comme un immense potentiel. Quelques menues séquences annoncent à coup sûr la suite, celle qui fera de KAFKA l'un des écrivains les plus novateurs et les plus affranchis du XXe siècle.

Cette parution, KAFKA va la redouter, l'appréhender, finira même par souhaiter qu'elle ne s'accomplisse pas. Ces brefs textes qu'il appelle « Les petites pièces » ne semblent pas le satisfaire pleinement, il doute – déjà – de son talent, de son style et du rendu. Pourtant, « Contemplation » paraîtra bel et bien, il est à lire en marge des romans – inachevés - de l'auteur.

2024 sera l'année KAFKA puisque sera commémoré le centième anniversaire de sa disparition, cette petite mise en jambes avec « Contemplation » semblait s'imposer d'elle-même.

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le looser par excellence faites qu'il soit bien protégé au royaume des puceaux (son empire) (j'en suis le premier général)
excellent ce que tu dis mon gars, j'en voulais plus, c'est comme un bon vin on ne s'en lasse pas parle moi pour l'éternité et l'au delà (jpp d'aragon j'ai du faire une pause j'arrive pas a lire son gros livre d'obèse là, aurelien le fou qui suit les meufs dans la rue (mais ça c'est un autre débat))

en tout cas kafka dit:
''et puis enfin, n'avons-nous pas le droit d'être fatigué,n'avons-nous par bu force vin?'' and i really felt that.

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Résolutions. Se tirer d'un état misérable doit être facile, même avec une énergie de commande. Je m'arrache du fauteuil, contourne la table, assouplis tête et cou, emplis mes yeux de feu, contracte les muscles autour d'eux. Je contrarie chaque sentiment, salue A. s'il vient à venir, supporte aimablement la présence de B. dans ma chambre, bois à longs traits tout ce que dit C., en dépit de l'effort et de la souffrance.
Mais même s'il en va ainsi, chaque erreur qui ne peut manquer de survenir bloquera le tout, les choses faciles et difficiles, et il me faudra reprendre le cercle en sens inverse.
Voilà donc pourquoi le meilleur conseil reste de tout accepter, de se comporter comme une masse pesante, et si l'on se sent soi-même emporté, de ne se laisser entraîner à aucun pas inutile, de poser sur l'autre un regard animal, de n'éprouver aucun remords, bref, de réprimer ce qui reste encore de vie à l'état de fantôme, c'est-à-dire d'accroître encore l'ultime repos sépulcral, et de ne plus rien laisser subsister en dehors de lui.
Un mouvement caractéristique d'un tel état est le passage du petit doigt sur les sourcils.
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On voit que vous n’avez encore jamais parlé avec des fantômes. On ne peut jamais tirer d’eux une information claire. Ça va, ça vient. Ces fantômes semblent douter encore plus que nous de leur existence, ce qui du reste n’est guère surprenant, vu leur fragilité.
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Debout sur la plate-forme du tramway, je suis dans une totale incertitude quant à ma situation dans ce monde, dans cette ville, dans ma famille. Je ne saurais, même vaguement, indiquer quelles prétentions je pourrais légitimement faire valoir, en quelque direction que ce soit. Je ne puis aucunement justifier le fait de me trouver sur cette plate-forme, de me tenir à cette poignée, de me laisser porter par cette voiture, ni que des gens s’écartent devant la voiture, ou marchent paisiblement ou se reposent devant les vitrines. Certes, personne ne me le demande, mais peu importe.
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Mon homme cependant restait appuyé là comme avant, se prenant toujours pour un baratineur, et la satisfaction qu'il éprouvait de sa destinée rosissait sa joue libre.
"Reconnu !" lui dis-je en lui donnant en outre une légère tape sur l'épaule.
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Je pèse mon passé au regard de mon avenir, les trouve cependant parfaits tous deux sans pouvoir donner la préférence à l’un ou l’autre, et n’ai à blâmer que l’injustice de la Providence qui me favorise ainsi.
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Videos de Franz Kafka (64) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Franz Kafka
Leslie Kaplan - L'Assassin du dimanche - éditions P.O.L - où Leslie Kaplan tente de dire de quoi et comment est composé "L'Assassin du dimanche" et où il est question notamment de femmes qui s'organisent et de collectif, de littérature et de hasard, de Franz Kafka et de Samuel Beckett, d'une usine de biscottes et du jardin du Luxembourg, à l'occasion de la parution aux éditions P.O.L de "L'Assassin du dimanche", à Paris le 21 mars 2024
"Une série de féminicides, un tueur, « l'assassin du dimanche ». Des femmes s'organisent, créent un collectif, avec Aurélie, une jeune qui travaille en usine, Jacqueline, une ancienne braqueuse, Anaïs, professeure de philosophie, Stella, mannequin, Louise, une femme de théâtre…"
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