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EAN : 9782259220521
140 pages
Plon (23/01/2014)
3.75/5   6 notes
Résumé :

Quand Jean-François Kahn a publié La Catastrophe du 6 mai 2012, beaucoup de journaux lui ont téléphoné pour le féliciter mais aussi pour lui faire comprendre qu'ils n'en parleraient pas parce qu'il avait, un jour, dit du mal de leur patron.

Etre gentil avec un rédacteur en chef compterait-il plus aujourd'hui que le contenu d'un livre ? Jean-François Kahn est consterné de voir la presse nationale aussi peu impartiale et essaie de rester objecti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Jean-François Kahn est en colère. Il n'y a là rien de surprenant. Comme dirait Ségolène Royal, c'est encore une colère saine. En tout cas, justifiée. Car les médias ne vont pas bien. Aux yeux du grand public, les journalistes figurent parmi les professions les plus discréditées. «On nous cache tout, "ils" ne nous disent rien !» On connaît le refrain qui frappe les élites du pays, et au premier chef ses élites médiatiques.

Ce procès désespère Jean-François Kahn, mais ne l'étonne guère. le fondateur de «Marianne» trouve que les journalistes l'ont bien cherché. Dans un petit essai revigorant, il dissèque les raisons du malaise en se livrant à une sévère critique de cette caste journalistique, de moins en moins lue et de moins en moins écoutée.

La charge peut être imprécise. Elle est parfois excessive, et même de temps à autre injuste. Elle n'en est pas moins toujours sincère et utile. Comment ne pas suivre Kahn lorsqu'il pointe le gouffre abyssal qui s'est creusé lors de l'affaire Leonarda entre une presse gouvernée par l'émotion, prompte à fustiger la fermeté du ministre de l'Intérieur, et une opinion publique largement indifférente au sort de la famille Dibrani et totalement solidaire de la position de Manuel Valls?

De même rappelle-t-il à raison que le référendum de 2005 sur la Constitution européenne fut sans doute le premier révélateur de ce tragique naufrage des médias. Pendant que les éditorialistes communiaient dans la défense du «oui» en méprisant le quidam qui osait mettre en doute leur science, une nette majorité de Français rejetait ce texte peu ragoûtant.

Issue de secours

L'auteur est moins convaincant lorsqu'il tend à faire de la social-démocratie une création médiatique, alors que c'est la crise et la difficile gouvernance de la mondialisation qui l'ont remise au goût du jour. Mais de l'indignation jaillit parfois la lumière. Kahn avait quitté la profession par la faute d'un mauvais jeu de mots lâché en plein tourbillon DSK. Moins de trois ans plus tard, il tente de sauver ce métier qu'il n'a pas tardé à ré-embrasser.

Pour sortir de «l'horreur médiatique», cet éternel journaliste esquisse une issue de secours: et si les réseaux sociaux, aussi violents et lyncheurs soient-ils, permettaient d'en finir avec une certaine idée périmée des médias? Et si la révolution technologique nous débarrassait une fois pour toutes de ce journalisme du prêt-à-penser qui ne pense plus? La pente est forte et le chemin incertain. Il mérite d'être emprunté.


in le Nouvel Obs
Lien : http://bibliobs.nouvelobs.co..
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Dans le style tonitruant qu'on lui connaît, le créateur du concept de la "pensée unique" dissèque les moeurs moutonniers des médias « parisiens », autant dire de la « grande presse ». Tour à tour incisif et moqueur, perspicace ou goguenard, Jean-François Kahn est désolé souvent, révolté parfois, des travers de ses amis journalistes, un métier en mal d'autocritique. Kahn s'appuie sur la sempiternelle apostrophe péjorative « Vous, les médias ! » pour détricoter une profession qui s'effiloche d'elle-même. Lui-même journaliste, il aurait pu tout aussi bien ponctuer son livre du célèbre mot de Sacha Guitry : « Confrère ?... Voilà un mot qui commence bien mal… ».
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Belle analyse introspective des errements actuels de la sphère médiatique.
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Vous, les médias! ce slogan sert de leitmotiv à JF Kahn pour décrire la situation actuelle des médias en France...
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critiques presse (1)
Bibliobs
10 mars 2014
Dans un essai revigorant, le fondateur de "l'Evénement" et "Marianne" instruit le procès des élites médiatiques. Parfois excessif, mais utile
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Jean-François Kahn est en colère. Il n'y a là rien de surprenant. Comme dirait Ségolène Royal, c'est encore une colère saine. En tout cas, justifiée. Car les médias ne vont pas bien. Aux yeux du grand public, les journalistes figurent parmi les professions les plus discréditées. «On nous cache tout, "ils" ne nous disent rien !» On connaît le refrain qui frappe les élites du pays, et au premier chef ses élites médiatiques.

Ce procès désespère Jean-François Kahn, mais ne l'étonne guère. Le fondateur de «Marianne» trouve que les journalistes l'ont bien cherché. Dans un petit essai revigorant, il dissèque les raisons du malaise en se livrant à une sévère critique de cette caste journalistique, de moins en moins lue et de moins en moins écoutée.

La charge peut être imprécise. Elle est parfois excessive, et même de temps à autre injuste. Elle n'en est pas moins toujours sincère et utile. Comment ne pas suivre Kahn lorsqu'il pointe le gouffre abyssal qui s'est creusé lors de l'affaire Leonarda entre une presse gouvernée par l'émotion, prompte à fustiger la fermeté du ministre de l'Intérieur, et une opinion publique largement indifférente au sort de la famille Dibrani et totalement solidaire de la position de Manuel Valls?

De même rappelle-t-il à raison que le référendum de 2005 sur la Constitution européenne fut sans doute le premier révélateur de ce tragique naufrage des médias. Pendant que les éditorialistes communiaient dans la défense du «oui» en méprisant le quidam qui osait mettre en doute leur science, une nette majorité de Français rejetait ce texte peu ragoûtant.

Issue de secours

L'auteur est moins convaincant lorsqu'il tend à faire de la social-démocratie une création médiatique, alors que c'est la crise et la difficile gouvernance de la mondialisation qui l'ont remise au goût du jour. Mais de l'indignation jaillit parfois la lumière. Kahn avait quitté la profession par la faute d'un mauvais jeu de mots lâché en plein tourbillon DSK. Moins de trois ans plus tard, il tente de sauver ce métier qu'il n'a pas tardé à ré-embrasser.

Pour sortir de «l'horreur médiatique», cet éternel journaliste esquisse une issue de secours: et si les réseaux sociaux, aussi violents et lyncheurs soient-ils, permettaient d'en finir avec une certaine idée périmée des médias? Et si la révolution technologique nous débarrassait une fois pour toutes de ce journalisme du prêt-à-penser qui ne pense plus? La pente est forte et le chemin incertain. Il mérite d'être emprunté.
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Nouveau paradoxe : ceux qui ont procédé à l'enterrement des "utopies" sont les mêmes qui, dans la foulée des illusions soixante-huitardes, prêchèrent des révolutions insouhaitables, idéalisèrent des utopies délirantes, se réclamèrent de radicalités asséchantes et ne préconisèrent que des réformes de ruptures éradicatrices.
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"L'indifférenciation contribue à l'indifférence. Trop d'informations tue-t-il l'information ? Non. (…) Ce n'est pas le "trop d'infos" (en réalité on nous en propose assez peu), c'est l'info n'importe comment, à n'importe quelle sauce, sous tous les déguisements, diluée dans tous les amalgames, alibi de toutes les mises en scènes, qui tue l'info."
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On notera cette différence : les médias de droite ont tendance à être les médias de la droite, contrairement aux médias de gauche qui ne sont pas les médias de la gauche.
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Trop d'informations tue-t'il l'information ? Non. Mais le "vrac "dévalue la marchandise. Le livre se dévalorise quand le bouquiniste se substitut à la librairie. Ce n'est pas le "trop d'infos" (en réalité, on nous en propose assez peu), c'est l'info n'importe comment, à n'importe quelle sauce, sous tous les déguisements, diluée dans tous les amalgames, alibi de toutes les mises en scène, qui tue l'info.
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