Dans le roman "
Absentes",
Ahmed Kalouaz écrit le deuil et l'absence : "Le coeur des gens est si fragile qu'il peut suffire d'une poussière, de trois fois rien, pour qu'il cavale de travers. La mort est une écharde. Alors le coeur tourne à vide en un monotone battement, comme un disque rayé".
Les
Absentes du titre sont la soeur du narrateur, morte à vingt-cinq ans, trop jeune et la femme qu'il ne se lasse pas d'aimer, à distance. L'absence suit l'auteur où qu'il aille, comme un leitmotiv entêtant : à travers le deuil de ces deux histoires se dessine également en filigrane le deuil de sa propre mère qui n'en finit pas, une enfance malheureuse, un père mutique. Seul l'écriture d'une pièce de théâtre qui n'avance pas semble ramener le narrateur à la réalité ; il y projette ses angoisses, ses peurs, son propre travail de deuil. L'écriture comme catharsis. Il y a dans les lignes de ce roman une poésie et une mélancolie qui vous saisit et ne vous lâche plus, même une fois le roman terminé.