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EAN : 9781021401113
Oskar Editions (30/08/2013)
3.71/5   7 notes
Résumé :


Quentin file sur ses 11 ans. Pour retrouver du travail, son père est obligé de quitter le Nord pour s'installer à Nîmes. Mais sur place aussi les usines ferment. Quentin découvre alors un monde qu'il ignorait, où la violence et les cris font partie du quotidien.

Et pour se faire de nouveaux amis, Quentin se résout, le soir, à briser quelques lampadaires dans le parc. Heureusement, le mercredi, il y a le bibliobus qui vient stationner ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans ce petit roman, Quentin, ado des cités, à Nîmes, se réfugie dans les mots pour échapper à la violence et le manque d'amour qui suintent de partout. le jour, comme tous les gamins du quartier, pour faire partie de la bande, il "s'amuse" à faire voler en éclats les carreaux de l'usine désaffectée. le soir, dans son carnet "des mots de nuit", il se demande, sur les lignes qu'il trace "pourquoi il faut hurler ou démolir, au lieu de dire qu'on a juste besoin de tendresse".

Pour s'empêcher de sombrer comme bon nombre de grands de la cité, il écrit et il lit, avidement, les livres qu'il peut emprunter au bibliobus. Et puis arrive une troupe de théâtre... et un projet de spectacle à monter avec les gens de la cité...

Dans ce récit, l'auteur évoque avec beaucoup de justesse, de pudeur et énormément de poésie l'avenir bouché des gamins des cités, pris dans la spirale négative du manque de travail, de perspective, d'espoir, d'amour. Son héros aimerait tant que son père s'asseye comme avant au bord de son lit, que ses parents se regardent à nouveau complices, que les mots remplacent les silences, le manque de tendresse... Et encore, il est plutôt gâté par rapport à ses copains pour qui "les paroles de leurs parents, à ce qu'ils disent, sont des cris qui gercent la peau et les coeurs".

Pour s'échapper, il a son jardin secret : celui qu'il construit au fil de ses lectures. Pourtant, l'accès à cette fenêtre sur le monde n'est pas simple. Les passages où il explique qu'il engloutit directement les quatre livres qu'il peut emprunter pour pouvoir en louer quatre autres, ceux où il fouille le conteneur de vieux papiers afin de dénicher des ouvrages déjetés par les mieux nantis ou, encore, lorsqu'il regrette de ne pouvoir consulter tout son soul le dictionnaire, son livre préféré, sont particulièrement émouvants. Ils nous font mesurer toute la chance que nous avons de pouvoir librement et aussi facilement accéder à la culture.

Car, le salut de notre jeune héros est bien là. C'est dans les mots, ceux qu'il lit, ceux qu'il écrit, ceux qu'il espère jouer, qu'il puise la force de tourner le dos au destin tout tracé de ses camarades de jeux.

"C'est quand je suis sans lecture que le bruit du verre vient me hanter. Je sais que ça commence par cet émiettement. Les vitres, c'est un jeu d'enfant, mais devenus grands, les gars d'ici aiment se donner des noms de guerre, entonner des cris de rage."

Se glisse cependant entre les lignes énormément d'humour. Ce gamin, on s'y attache d'emblée et on sourit à sa débrouillardise et aux mésaventures de sa bande, notamment lorsque ses copains et lui se mettent en tête d'installer leur propre salle des jeunes...

En bref, un petit récit bouleversant qui vous cueille au coeur, où la lecture n'est pas seulement un plaisir, un loisir, mais surtout un moyen d'émancipation ; une histoire où l'on redécouvre que non, la misère n'est pas moins pénible au soleil ; un auteur qui, malgré la dureté du sujet, a la plume aussi légère que les ailes d'un papillon ; une très belle découverte !

"Tous les enfants de la cité ne volent pas, mais les lumières de la ville les attirent. Toutes ces choses, ces objets promis à d'autres, ils viennent tourner autour comme des papillons, s'étourdir à leurs pollens, frôler la lumière, avant de s'y brûler."

Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Par son écriture sensible et juste, Ahmed Kalouaz nous invite à entrer dans l'univers de Quentin.
le jeune garçon habite avec ses parents une cité de Nîmes, où la violence, le chômage et la rivalité entre bandes, le système D. sont le lot quotidien des jeunes citadins. Mais lui, tout en les côtoyant, réussit à s'en évader par les mots, qu'il trouve dans ses lectures, qu'il rédige dans son carnet , par le théâtre et grâce à l'amour inconditionnel qu'il porte à ses parents et que ceux-ci lui rendent bien, même si, à eux, les mots manquent parfois.
Un très joli récit à conseiller à des collégiens.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ce passage me rend triste, car les insultes du camelot, je les ai déjà entendues souvent, envers moi, ou envers d'autres. Chez l'épicier, ou chez le fleuriste qui disait, un jour qu'il faudrait nettoyer les rues au lance-flammes pour exterminer la vermine et la racaille. Il parle des étrangers et pense qu'on ne peut pas comprendre parce qu'on est jeunes. Au contraire ces mots font un bruit incroyable. ( p 69)
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Les mots que j'invente, les poèmes que j'écris dans mon cahier me donnent de l'assurance, m'épargnent, je crois, les mauvaises rencontres. Je sais que chez Amok et les autres les mots d'échange n'existent pas, ou si peu. Les gestes tendres encore moins. Les paroles de leurs parents, à ce qu'ils disent, sont des cris qui gercent la peau et les cœurs.
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Tous les enfants de la cité ne volent pas, mais les lumières de la ville les attirent. Toutes ces choses, ces objets promis à d'autres, ils viennent tourner autour comme des papillons, s'étourdir à leurs pollens, frôler la lumière, avant de s'y brûler.
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Je me demande, sur les lignes que je trace, pourquoi il faut hurler ou démolir, au lieu de dire qu'on a juste besoin de tendresse.
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C'est quand je suis sans lecture que le bruit du verre vient me hanter. Je sais que ça commence par cet émiettement. Les vitres, c'est un jeu d'enfant, mais devenus grands, les gars d'ici aiment se donner des noms de guerre, entonner des cris de rage.
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