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Wet moon tome 3 sur 3
EAN : 9782203084568
340 pages
Casterman (27/08/2014)
3.59/5   23 notes
Résumé :
L'inspecteur Sata, de plus en plus déboussolé, est écrasé sous le poids de sa paranoïa. De nouveaux poursuivants surgissent, les alliés se font rares. Entre un meurtre inexplicable dont on l'accuse et sa soif de réponse, la course s'accélère pour le détective. Sans compter qu'il rencontre enfin celle qui l'obsède et qu'il poursuit avec acharnement : Kiwako Komiyama. Doit-il encore s'évertuer à vouloir l'arrêter quand lui-même est devenu un fugitif ? Peut-elle l'aide... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce tome est le dernier d'une histoire complète en 3 tomes, initialement parue en 2012 au Japon. Il s'agit d'un manga, avec une lecture de droite à gauche, en noir & blanc. L'auteur est Atsushi Kaneko qui a tout réalisé : scénario, dessins et encrage. Il faut impérativement avoir commencé par le premier tome.

L'inspecteur Sata fait face à Kiwako Komiyama sur la même plage où elle l'avait semé. Il n'a pas le temps de l'interroger, car les scientifiques en costume apparaissent avec des intentions agressives vis-à-vis de Kiwako Komiyama. Ils fuient et se réfugient dans une station-service où ils sont vite repérés.

Par la suite Sata peut enfin parler avec Kiwako Komiyama. Au fur et à mesure de leur discussion, les événements lui reviennent peu à peu en mémoire. Puis une autre ellipse temporelle survient, et la situation de Keiji Sata évolue à nouveau, radicalement.

Dans ce genre de récit, l'attente du lecteur est énorme concernant les explications qui viendront donner un sens aux différents mystères exposés dans les 2 premiers tomes. Atsushi Kaneko conserve la même forme de narration : des séquences plus ou moins longues apportant leur lot de réponses, mais aussi de nouvelles questions. le lecteur poursuit sa délicate interprétation de ce qui lui est montré, essayant de distinguer ce qui forme un signal, au milieu du bruit narratif, tentant de repérer les motifs qui se répètent pour les assembler en un schéma cohérent.

À nouveau, l'auteur époustoufle par sa narration graphique. Les personnages sont tous immédiatement reconnaissables. Il s'avère compétent à la fois comme chef décorateur et comme costumier, avec un niveau élevé de détails. C'est un metteur en scène d'une grande maîtrise formelle. Il y a de nombreux passages dépourvus de texte qui se lisent avec une facilité et une évidence impressionnante. En fonction des séquences, il adapte sa manière de dessiner. Lors de la longue scène dans la casse pour automobiles (60 pages), il apporte moins de détails aux carcasses qui en deviennent plus conceptuelles, pour une course-poursuite intense parmi ces déchets de la société de consommation.

Atsushi Kaneko continue également de jouer avec les images pour créer des leitmotivs qui se répondent d'une séquence à une autre, parfois d'un tome à l'autre. Page 65, le lecteur retrouve un oeuf sur le plat, avec le cercle parfait du jaune dans la première case, puis avec le jaune qui coule, en lien avec un autre écoulement dans la case suivante. le lecteur, lui, fait le lien avec le petit déjeuner habituel de Keiji Sata, et peut y voir comme une obsession qui expliquerait son comportement violent avec l'écoulement d'un fluide qui rappelle l'écoulement du sang (ou qui n'explique rien du tout).

Durant ces derniers chapitres (environ 350 pages), l'auteur apporte donc une conclusion à son récit. Il répond à un certain nombre de questions, comme celle de la provenance du morceau fiché dans le cerveau de Sata. Il en laisse de nombreuses autres en suspens, telle que celle de la réalité du troupeau de scientifiques avec leurs baguettes électromagnétiques. le lecteur ressort donc de ce troisième tome avec de nombreuses questions sans réponse. Il en déduit que l'intention du lecteur était d'une nature différente qu'un simple thriller avec des mystères.

Le tome précédent se terminait avec la conviction que l'état de Keiji Sata était à la fois lié à la présence d'un corps étranger dans son cerveau, mais aussi à son comportement psychologique consistant à refouler et enfouir les traumatismes. Dans ce tome, le lecteur est encore plus désemparé car l'auteur empile les versions de la réalité, qui sont contradictoires et exclusives l'une de l'autre. le lecteur peut tout aussi bien se raccrocher à une interprétation de type science-fiction faisant intervenir les théories de Nikola Tesla, qu'à une interprétation psychanalytique voyant en Sata un individu souffrant de troubles de la personnalité.

Que reste-t-il alors de ces 3 tomes ? Il reste une reconstitution très séduisante d'une station balnéaire japonaise en 1967, baignant dans une atmosphère de polar bien poisseux, avec une corruption généralisée, et un personnage qui se bat malgré ses pertes de mémoire. Il reste un thriller qui prend aux tripes, racontant l'obsession d'un inspecteur pour une meurtrière qui a découpé son mari en morceaux. Il reste une série d'hallucinations et de bizarreries déstabilisantes qui mettent le lecteur mal à l'aise, le faisant douter de ses sens (de ce qu'il a lu), comme Sata doute de ses sens et de ce qu'il a fait ou non. Il reste donc un questionnement sur la nature de la réalité tel que l'être humain la perçoit au travers de ses 5 sens, sur la dimension arbitraire de la représentation mentale que l'individu se fait de la réalité.

Il reste aussi une sensation d'inachevée, parce que trop de questions et de bizarreries restent sans explication. Certes la vie de tous les jours n'apporte pas toutes les réponses, et le voyage est plus important que la destination. Cependant le lecteur aurait bien aimé avoir un indice sur le sens du pullulement des fourmis, ou sur la mystérieuse Soeur Miranda que Kishi voulait rejoindre. le lecteur peut accepter que le doute sur la réalité des actes de Keiji Sata demeure, mais pourquoi des fourmis ?
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Cet album livre la conclusion très attendue de cette enquête policière en trois tomes, signée Atsushi Kaneko (Soil, « Bambi »). le jeune inspecteur Sata est toujours à la recherche de cette femme soupçonnée d'avoir démembré son collègue dans la station balnéaire japonaise de Tatsumi. Alors que sa traque de la meurtrière Kiwako Komiyama semble dans une impasse, Sata devient lui-même un fugitif.

Quel plaisir de replonger une dernière fois dans l'ambiance intrigante dont ce mangaka hors-norme a le secret. Mêlant enquête policière particulièrement sombre et paranoïa, « Wet Moon » invite le lecteur à s'enfoncer dans une réalité pour le moins trouble. Alors que l'humanité cherche à découvrir la face cachée de la lune, Atsushi Kaneko plonge le lecteur dans une intrigue obscure où la logique semble souvent faire défaut. Perdu entre ses hallucinations déroutantes et sa folie grandissante, le personnage principal lève progressivement le voile sur ces nombreux mystères, tout en plongeant progressivement dans les coulisses d'une ville qui baigne dans la corruption. Perdu entre les hallucinations de Sata, ses pertes de mémoire à répétition, ses visions étranges de la lune et des protagonistes difformes, le lecteur est constamment déstabilisé, mais finit tout de même par assembler les pièces de ce puzzle mêlant polar, espionnage, conquête lunaire, fantastique et science fiction. de plus, l'obsession et l'acharnement dont l'inspecteur fait preuve lors de cette poursuite à travers le temps et l'espace donne également des allures d'histoire d'amour à cette traque aux frontières du réel.

De l'apparition de Kiwako Komiyama aux révélations concernant l'éclat de métal qui perturbe le cerveau de Sata, ce tome lève le voile sur la plupart mystères de Wet Moon. Si l'inspecteur commence à distiller la réalité du monde qui l'entoure, le lecteur doit cependant accepter de perdre régulièrement pied et de ne pas recevoir d'explications claires et nettes car Atsushi Kaneko s'amuse à brouiller les pistes et à nous perdre entre réalité et hallucinations tout en distillant habilement les éléments de réponse nécessaires. Ce bijou d'ambiance qui s'aventure aux frontière du réel est d'ailleurs à nouveau admirablement servi par le graphisme percutant de ce virtuose qui distille une atmosphère oppressante et malsaine tout au long du récit. Graphiquement, l'auteur se démarque des codes classiques du manga et propose un style assez inhabituel, largement influencé par la culture américaine underground, qui ne manque pas d'évoquer celui de l'inimitable Charles Burns (Black Hole). Outre ce dessin aux allures délicieusement rétro, il démontre une nouvelle fois tout son talent narratif et sa grande maîtrise de l'art séquentiel en proposant un découpage astucieux, qui confère un rythme prenant à son récit et qui s'installe immédiatement au diapason de l'ambiance oppressante.

Probablement le meilleur manga de 2014 !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Dernier tome de ce manga qui ne ressemble en rien au autres. Sata retrouve enfin Kiwako dans le monde fantastique. Mais ses ennuis ne sont pas fini car ses anciens collègues véreux de la police sont toujours à la recherche du fameux mémo qui pourrait tous leur coûter cher.

Ce dernier tome, plus volumineux que les autres (et pour notre plus grand plaisir), permet de boucler en beauté cette enquête et de savoir enfin ou se trouve l'objet précieux que tout le monde veut.
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NB : L'ILLUSTRATION DE COUV N'EST PAS BONNE

Extrait de ma chronique, portant sur les 3 volumes à la fois :

Wet Moon étant (avec le récent Search & Destroy) la série la plus courte d'Atsushi Kaneko, c'est aussi probablement celle qui concentre le plus ses obsessions – et celle qui se rapproche le plus, aussi, de l'oeuvre de son "réalisateur préféré", David Lynch (voir cet entretien), comme le remarque d'ailleurs Chronicart.


Comme dans Twin Peaks, l'inspecteur Keiji Sata, pour retrouver à la fois sa mémoire et la fugitive qu'il poursuit (Kiwako Komiyama), va devoir abandonner sa réalité quotidienne (symbolisée par la confiserie d'Akari et Kinue) pour s'aventurer dans des espaces plus mentaux que physiques.



Comme dans Twin Peaks, ces espaces sont peuplés de créatures "qui semblent exister sur un plan métaphysique, mystique ou 'spirituel' au-delà du 'monde réel'", et qui sont plus "les produits des fantasmes des personnages, l'accomplissement de leurs souhaits, l'incarnation ou l'excroissance de forces issues du plus profond de leur esprit" que des créatures de chair de sang (je traduis ici un passage de la page 160 de Masters of the Grotesque de Schuy R. Weishar)."



"
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Composé de 3 tomes, Wet Moon est une série plus courtes que les autres oeuvres de Kaneko et je dois dire que cela me convient bien.
Contrairement aux autres oeuvres de l'auteur, je trouve Wet Moon moins déjanté, moins folklorique alors que pour le coup, je retrouve complètement une ambiance à la Twin Peaks.

L'oeuvre étant plus courte, je trouve que Kaneko se perd moins dans son intrigue et il y a moins de remplissage. le tout va à l'essentiel et cela fait du bien car cela ne déconstruit pas les personnages.

Il y a forcément une forme de flou, d'ombre sur l'oeuvre et ses explications, mais c'est souhaité par l'auteur et par le contexte du titre. C'est sujet à l'interprétation du lecteur. Cela peut déplaire, surtout quand ce n'est pas assez explicite, mais personnellement j'aime bien.
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critiques presse (1)
Chro
08 septembre 2014
C’est surtout vers la science-fiction que se tourne Atsuhi Kaneko pour mettre un terme à ce qui sera probablement la meilleure série manga de 2014.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Si notre destin est de quitter un jour cette planète et de prospérer à travers l'univers, la folie est peut-être l'instrument dont on nous a dotés pour y parvenir.
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Le problème, c'est toi, toi et ta pureté, ton zèle, tes grandes idées, ton sens de la justice…
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Vidéo de Atsushi Kaneko
Atsushi Kaneko : rencontre avec un mangaka à part
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