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Sylvie Schneiter (Traducteur)
EAN : 9782266086073
447 pages
Pocket (21/10/1998)
3.5/5   18 notes
Résumé :
Retrouvant avec ses yeux d'adulte son enfance assiégée, cruelle et malheureuse, Mary Karr en a exorcisé les démons par ce récit pétillant d'insolence et de tendresse. À la fois cinglante et drôle, la petite Mary y raconte Leechfield, cette bourgade provinciale du Texas, infestée de moustiques, puant la friture et le pétrole. Elle y dresse, surtout, la chronique d'un vrai champ de bataille familial. Un père, ouvrier, à moitié indien, étrangement silencieux à la maiso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Mary Karr a eu une enfance étonnante.
1961, Mary a 7 ans. Elle se retrouve un jour acculée dans sa chambre avec sa soeur ainée, par sa mère ivre et incontrôlable, qui, après avoir jeté au feu TOUTES leurs affaires, vêtements, jouets, livres, menace de les tuer avec un couteau, puis s'effondre en larmes, hurlant qu'elle a tuer ses bébés... Les 2 fillettes sont intactes physiquement. On emmène leur mère en maison de repos car elle est "un petit peu nerveuse".
Voici le genre d'épisodes auxquels aura droit Mary Karr tout au long de son enfance.
Ce livre est le récit fluide et riche, d'une enfance hors du commun. On partage comme si l'on y était, cette enfance dans une petite ville suffocante du sud des Etats-Unis, aux côtés d'un père ouvrier, bagarreur, buveur mais fidèle et aimant et de cette soeur, un peu trop sérieuse et cruelle. Mary Karr elle-même, enfant dure et sans peur, presque sauvage, vit et subit cette vie qu'elle trouve normale, n'ayant pas de comparaison, avec cette mère qui tient toute la place, qui n'en fait qu'à sa tête, excepté quand sa propre mère (la grand-mère de Mary) s'en mêle.

Mary Karr remonte le temps pour essayer de comprendre cette mère qu'elle a tant aimée et admirée, et qu'elle a vu se déliter devant elle, n'ayant pas réussi à décrypter les secrets et les non-dits de celle-ci. Cette mère, artiste frustrée, bourrée de culpabilité, comptabilisant 7 mariages, alcoolique par défaut, et s'autodétruisant devant les yeux de sa famille, jusqu'à l'implosion.
Mary Karr va donc mettre au jour toutes ces parties sombres, et le puzzle va prendre forme.
On ne peut plus lâcher ce livre une fois commencé, c'est prenant, intense, sauvage. Tout comme l'écriture de Mary Karr. Un TRES grand livre.
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J'avais pourtant envie de lire ce livre, mais j'ai lâché à la page 154. Ces petits et grands événements du quotidien mis bout à bout, racontés de façon monocorde, finissent par me lasser et pourtant, j'insiste par deux fois, je m'arrête et reprends, mais rien n'y fait. Ces digressions à n'en plus finir m'ennuient. Et je me perds dans l'espace-temps.
Je ne donne pas de note puisque je ne l'ai pas terminé.
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Au départ, je ne savais pas comment faire de retour sur ce livre... En fait Mary Karr raconte une enfance que nous lecteurs trouvons parfaitement indigne, dangereuse voire terrifiante ! Mary ne fait pas sde grandes phrases alambiquées. Elle décrit un peu comme extérieure aux évènements. Ce qui me semble lui conserver un minimum de santé mentale. Parce que toute la famille est pour le moins particulière, violente et nous dirions aujourd'hui maltraitante.Pour autant, elle est aimante. C'est ce qui est le plus émouvant. D'autant que Mary Karr saint y distiller un humour féroce voire vulgaire même dans des moments d'horreur absolue.
Belle découverte.
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Tragicomédie autobiographique magistrale... Mary Karr nous raconte son enfance violente entre deux parents alcooliques, aimants et toxiques à la fois, au sein d'un milieu rude qui ne présente que peu d'options à celles et ceux qui y naissent. Paradoxalement, la folie des parents Karr aura probablement permis à leur fille cadette de devenir l'autrice fabuleuse qui a écrit ce chef-d'oeuvre.
Merci à Stephen King de m'avoir parlé de ce roman dans son essai "Écriture" 😁. Ça valait le détour.
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Des mots d'adulte pour exorciser les maux de l'enfance; poésie, humour féroce, qualité littéraire...Mary se confie et me touche.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
A l'automne, ma carrière scolaire ne se porta pas beaucoup mieux. Par deux fois on me renvoya provisoirement de la classe de onzième. En premier lieu, parce que j'avais mordu une fille qui s'appelait Phyllis, sous prétexte qu'elle ne sortait pas ses ciseaux assez vite, à mon goût, pour satisfaire le professeur. En second lieu, parce que j'avais cassé ma règle en plastique sur la tête d'un petit garçon que j'adorais, qui s'appelait Sammy Joe Tyler. Il lui poussa d'ailleurs une bosse bleu clair dans la paille de ses cheveux coupés en brosse. On m'expédia chez Frank Doleman, le directeur. Ancien entraîneur de football, il était très bel homme et nous permettait, à Lecia et à moi, de l'appeler oncle Frank. (On l'avait impressionné parce qu'on avait appris à lire presque toutes seules avant d'avoir trois ans. Mère nous avait emmenées à tour de rôle dans son bureau. Chacune y avait lu consciencieusement, à voix haute, les gros titres du journal du jour de façon à le convaincre qu'il ne s'agissait pas d'un texte appris par coeur.)
Il me laissa passer l'après-midi dans son bureau à jouer aux échecs avec ceux qui venaient y faire un tour. Oncle Frank était ravi de me pousser à me mesurer à un garçon de huitième ou de septième particulièrement godiche. On les lui envoyait pour des corrections qu'il ne leur donnait jamais. En revanche il essayait de leur faire honte parce que je les écrasais aux échec.
- Non mais regarde-moi ce petit bout de onzième qui t'a battu en six coups. Ne crois-tu pas que tu devrais écouter Mlle Vilimez au lieu de faire le pitre ?
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J’ai gardé le souvenir d’une galerie avec des grillages, entourée de tous les côtés par des stores à lattes vertes. Éclairée d’une lumière jaune et poussiéreuse, elle était remplie de perruches bleues et vertes qui roulaient des yeux déments comme dans ce film d’Alfred Hitchcock où les oiseaux pris de folie se mettent à crever les yeux des gens. En revanche, j’ai beau me concentrer, je n’arrive pas à faire apparaître les visages des maîtres des lieux.
Il m’a fallu tellement de temps pour recoller les morceaux de ce qui s’est passé alors, que je vais laisser cette partie du récit en blanc, pour un moment. Cela me paraît légitime, tant cet épisode est resté longtemps informe en moi. Ce n’est pas une coquetterie mais l’esprit occulte souvent les vérités insoutenables. Il arrive que seule l’ombre d’un événement se grave en vous. Alors, tel un gros mot qu’on a effacé précipitamment d’un tableau noir, elle vous hante justement parce qu’elle est indistincte.
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Quand j'avais sept ans, ma mère a tenté de me tuer avec un couteau de boucher. Je n'ai jamais compris pourquoi.
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« Il est des vérités que nous avons besoin de confier et des secrets qui sont nôtres. Qui de nous ne se souvient des adultes de son enfance, capables de voir à travers et en nous, et du sentiment de victoire éprouvé lors de notre premier mensonge, proféré le cœur tremblant d’effroi. C’est ainsi que nous découvrons notre solitude irrémédiable, sur certains plans, apprenons que seules nos empreintes existent dans notre territoire intérieur. »
 
R.D. Laing, Le Moi divisé.
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Ces fameux républicains furent les bêtes noires de mon enfance. Pendant le débat entre Kennedy et Nixon, me semble-t-il, j’ai demandé à papa qu’il me les définisse. Il me dit qu’à moins d’être sûr qu’un autre homme crevait de faim, un républicain ne mangeait pas de bon cœur. Bien plus longtemps qu’il ne m’est agréable de le reconnaître, sa réponse me fut parole d’évangile. À l’exception peut-être d’un briseur de grève, il n’y avait rien de pire qu’un républicain.
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