Avec ce roman érotique anonyme datant du 17ème siècle, le lecteur se retrouve face à un récit plus qu'inattendu.
Oubliez tout ce que vous croyez savoir de la littérature érotique et plongez avec délice et sourire dans un voyage qui va vous surprendre.
L'écriture n'est pas remarquablement belle. Sans être laid (on est là bien au dessus de toute la vague récente de romans érotiques bas de gamme écrits à la va-vite), le style n'est ni original ni très recherché.
L'intérêt du roman réside dans son argument, mélange de fantastique et d'érotisme. Pour situer, c'est un peu "Histoire de fantômes chinois" avec moins de romantisme et plus de sexe.
Le début du récit est complètement fou. Imaginez un personnage capable de changer de taille à volonté, passant de la taille d'un gaillard grand et vigoureux à celle d'un lutin haut de quelques centimètres, et imaginez maintenant les possibilités offertes par ce postulat de départ... Et bien le mystérieux auteur utilise bien ces possibilités et va au bout de son concept.
La suite du roman est plus conventionnelle et propose des scènes moins hallucinantes. Mais jamais on ne s'ennuie, grâce à des péripéties qui s'enchaînent à un rythme endiablé. le récit vire même en une sorte de vaudeville débridé, dépravé, les personnages passant d'un lit à l'autre à un rythme soutenu.
Vous vous dites sans doute, au vu de l'époque du roman, que le récit sera finalement très sage et très pudique. Détrompez-vous ! Dans un style très cru, sans jamais être vulgaire (enfin, ça dépend de ce qu'on appelle vulgaire), le récit enchaîne les scènes friponnes à un rythme trépidant. A vrai dire, il n'y a pas grand chose d'autre dans ce texte, l'intrigue étant plutôt mince. Mais quelle générosité ! A toutes les pages ça brouette, ça gamahuche, ça chevauche, ça enconne, ça enfourche, ça culbute, ça lutine, ça éperonne, ça lime, ça fourrage, ça s'enfile, ça s'emboîte....
Alors si vous êtes d'humeur badine, n'hésitez pas à embarquer pour un voyage coquin et amusant dans la Chine polissonne du 17ème siècle.
Challenge Petits plaisirs (10)
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Sur le conseil de Foxfire, qui a, sur cet ouvrage commis une critique plutôt géniale, j'ai donc entrepris il y a un moment déjà, la lecture de cet opus original, qui mêle fantastique et vaudeville érotique asiatique. J'ai un peu hésité à faire une critique, coincée que je suis comme une occidentale. Et puis, le souvenir amusé, car c'est très drôle, des maris trompés, des portes qui claquent, des vierges dépucelées de belle façon par un mystérieux génie qui peut faire ce qu'il veut de sa personne en fonction de la situation, un fantasme d'amant idéal, ça m'a fait craquer. Je vous laisse lire la critique qu'elle en fait , il m'étonnerait que vous résistiez bien longtemps à cette lecture que vous pourrez ranger dans votre, bien mal nommé, petit "enfer" personnel. On en a tous un, n'est-ce pas? Je vous choque ? C'est normal, on nous a un peu formatés, en Europe, pour condamner les plaisirs des sens et le discours qui les entoure. En ce qui concerne notre petit roman, on peut certes s'offusquer de la crudité du vocabulaire, mais c'est l'Orient, un autre rapport au corps, et aux mots du corps. Les éditions Picquier nous donnent des textes intéressants, et ne nous laissent pas seuls avec, les ouvrages sont assortis d'un appareil critique qui nous permet de comprendre un érotisme dégagé de la notion de faute, resitué dans un contexte, inhérent de la nature humaine, et qui élève même ceux qui s'y adonnent. Bonne lecture !
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Ce roman érotique chinois du XVII ème siècle est fort divertissant. On y croise un génie qui a la faculté de faire grossir tout ou partie de son anatomie à volonté. Il s'engouffre donc dans les recoins les plus inaccessibles pour le plus grand plaisir de ces dames. Ce roman est original par son mélange du fantastique et de l'érotique, genres qui sont d'habitude plutôt éloignés l'un de l'autre.
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