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3,73

sur 652 notes
Lorsqu'on est familier de l'univers de Laura Kasischke, débuter la lecture d'un roman que l'on ne connait pas revient à rester sur ses gardes. A se méfier comme de la peste des situations qui semblent idéales, des personnages trop parfaits pour être honnêtes, à guetter au détour d'un dialogue, la petite phrase qui met le doute, qui révèle des intentions malveillantes…
En un monde parfait débute ainsi comme une romance. Une hôtesse de l'air choisie par le merveilleux pilote veuf se retrouve quand même un peu seule avec la progéniture hostile de son époux. D'autant que celui-ci est peu présent. Pas de quoi ternir cependant les visions d'avenir de la jeune femme. Et pourtant, peu à peu, le récit s'éloigne des affres de la communication complexe des familles recomposée pour mettre l'accent sur une pandémie menaçante , dont la première victime médiatique est …Britney Spears.

Curieusement , c'est le thème de l'apocalypse et de ses suites qui prend le pas sur les histoires familiales, qui s'en trouveront apaisées.

La descente aux enfers est bel et bien au centre du récit, mais moins basée sur les interactions entre les personnages que sur un univers extérieur de plus en plus dangereux et désert , loin de l'abondance et de la consommation insouciante.

Le point commun avec les autres romans de Laura Kasische, c'est l'efficacité quasi-magique de la narration, qui vous happe dès les premières pages et vous lie au récit , sans doute ni question, pour un voyage imaginaire au coeur de l'âme humaine.
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J'ai eu beaucoup de mal à me lancer dans cette critique, tant 'En un monde parfait' est troublant... pas aussi parfait que son titre, certes intéressant et parfois émouvant, mais avant tout troublant !

Pourquoi ? A cause du mélange des genres d'abord, avec le début comme une romance moderne bien sirupeuse, le milieu qui vire au suspense tendance secrets de famille, et la fin en forme de récit d'ambiance mâtiné d'une leçon de morale. le tout assaisonné à la sauce dystopie, sinon ce serait encore trop simple !

Parce qu'on ne comprend pas bien l'idée ou le message, ensuite. Laura Kasischke milite à mon sens ici contre la société de la consommation et des apparences, pour un retour aux valeurs humaines, mais elle va très loin dans ce sens, puisqu'elle fait trouver le bonheur à son héroïne en restant à la maison pour s'occuper des enfants, des courses et du jardin. C'est évidemment beaucoup moins caricatural dans le livre que dans mon commentaire, mais ça n'en reste pas moins troublant.

Si j'en crois les autres critiques lues ici, nous sommes nombreux à avoir été déboussolés par cette histoire... Une chose est sûre, pourtant, c'est qu'on y retrouve la marque de Kasischke, à savoir son grand talent pour créer une ambiance et nous transporter dans son monde, et aussi la capacité à se renouveler et à imaginer des livres étonnants et toujours différents.
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Elle me déconcerte, cette auteure. Ben oui, quoi ! Au moins les cent cinquante premières pages ne sont que rêves d'amour entre un bel homme veuf et athlétique, pilote de ligne de surcroît (le prestige de l'uniforme, évidemment) et l'héroïne, une jeune hôtesse de l'air ; la rencontre romantique et les promesses de beaux jours se concrétisent en mariage et cohabitation plus que difficile avec les beaux-enfants, tout entiers voués au souvenir de leur mère.
Ceux qui me connaissent savent que je HAIS ce genre de roman à l'eau de rose.
Sauf qu'ici, les clichés sont (presque) uniquement de contenu et non de forme.
Sauf qu'ici, l'histoire d'amour dans un monde parfait n'a plus sa place à partir du 2e tiers.
L'histoire d'amour tout court, d'ailleurs.
Le monde parfait non plus.
Mais...qu'est-ce que c'est qu'un monde parfait ? Un monde électrifié ? Un monde où on prend l'avion comme on monte dans un bus ? Ou un monde où la vie naturelle reprend le dessus ? Où l'on s'éclaire à la bougie et où on redécouvre la joie de jouer aux échecs ou de broder ?
Elle me déconcerte, cette auteure.

Et puis je ne m'attendais pas du tout à une dystopie, or, c'est de cela qu'il s'agit, vraisemblablement. La « grippe de Phoenix » fait rage, et donc c'en est fini des transports faciles, car les Américains sont chassés de partout. Et puis l'électricité connait des coupures alarmantes...Et puis le pétrole vient à manquer, et puis...Je vous laisse imaginer la suite. Et cette jeune femme, Jiselle, comment fait-elle face à toutes ces difficultés, à ce monde qui s'écroule lentement, tout en s'occupant de ses beaux-enfants ?

Elle me déconcerte, Laura Kasischke. Je ne sais que penser d'elle, qui passe d'une atmosphère rose bonbon à la chronique d'un cataclysme pourtant subtilement annoncé dès les premières pages. Je ne parviens pas à déterminer la ligne de partage entre le roman cliché et le roman « à message ». D'ailleurs, je n'arrive pas à me prononcer sur son message réel : qu'est-ce que la perfection ?

Oui, c'est très bizarre. Déconcertant.

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Seconde intrusion dans l'univers de Laura Kasischke après avoir lu et aimé Esprit d'hiver.

L'autrice garde toujours le don de créer une atmosphère oppressante, cette fois-ci en plaçant son récit dans un contexte de pandémie touchant les Etats-Unis, ce qui inévitablement, m'a replongé dans nos événements récents avec le Covid-19.
Outre la pandémie, Laura Kasischke nos immerge dans une famille où la seconde épouse du père éprouve bien de difficultés avec ses belles-filles.
Par contre, et cela m'a dérangé, elle entame son roman comme un livre de la collection Harlequin, avec la romance de Jiselle, hôtesse de l'air, avec un pilote de ligne, extrêmement beau, adulé de toutes les femmes et riche.
Cette situation idyllique ne durera pas bien entendu.

L'évocation de la pandémie est remarquable si l'on pense que ce roman a été publié bien avant le Coronavirus, les difficultés que rencontre le pays dans l'approvisionnement en biens courants, en carburant, les coupures de courant, les fermetures de magasins nous laissent augurer ce que pourraient connaître nos pays dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine.
C'est cette dystopie qui m'a intéressé dans le roman, , j'aurais aimé que l'autrice le développe davantage plutôt que de le mêler au contexte familial difficile et surtout en évitant ce début à l'eau de rose…
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J'ai eu un peu peur au début de ma lecture car l'histoire ressemblait beaucoup à ces romans à l'eau de rose que je n'apprécie guère. J'ai alors pensé à « Esprit d'hiver » qui m'avait beaucoup plu donc impossible que ce soit une bluette…

Bien m'en a pris car il s'agit d'une dystopie, rondement menée où l'on s'attache à tous les personnages, à l'exception du prince charmant qui fort heureusement disparaît vite de nos écrans radar.

On retrouve dans ce roman les chevaux de bataille de Laura Kasischke : critique de la société de consommation, des excès en tous genres : les grosses voitures qui polluent, le non-respect de la nature, des animaux, le chacun pour soi.

Elle nous montre comment ces petits bourgeois, issus de classe aisée (elle est hôtesse de l'air, il est pilote avec le prestige de l'uniforme) qui dépensent leur argent à tort et à travers : bijoux, hôtels de luxe, peuvent, lorsqu'ils sont confrontés à une situation de plus en plus difficile, être capables de s'adapter, de se remettre en question.

Certes, cette famille est très caricaturale, Jiselle a du mal à sortir de l'enfance et son Oedipe est toujours d'actualité, comme en témoignent ses relations avec sa mère et avec les enfants de son mari, mais qui n'a pas été confronté à des ados récalcitrants (c'est presque un pléonasme !)

Bien-sûr, on va assister à la montée des religieux qui tentent de voir là une offense à Dieu et prônent les régimes spéciaux voire le carême et autres purifications (comme les flagellants) ou ceux qui imputent la grippe de Phoenix aux ondes émises par les téléphones portables…

« Il faut bien trouver un responsable à la grippe de Phoenix, déclara un jour Paul Temple. Nous sommes comme les flagellants au temps de la Peste noire. Nous pratiquons l'autoflagellation. Notre société ne craint plus Dieu. du coup ce n'est plus Lui qui nous châtie pour nos péchés, c'est forcément l'environnement qui nous punit en raison de nos voitures trop gourmandes en carburant. » P 230

J'ai beaucoup de tendresse pour un personnage particulier : Paul Temple, le père du petit ami d'une des filles de Mark, prof d'histoire qui compare toujours la situation actuelle avec des évènements historiques.

Laura Kasischke tord le cou à cette Amérique consumériste, qui se prend pour le nombril du monde et dans cette histoire se retrouve au ban de tous les autres pays, avec ce virus qui ressemble étrangement à la grippe aviaire, et à laquelle on applique le procédé : pollueur payeur en grande largeur (les Américains en quarantaine dans les aéroports c'est très drôle !)

Ce roman est terriblement d'actualité alors qu'il a été écrit en 2007, avant l'ère Trump…

J'ai passé un très bon moment, je l'ai dévoré !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Écoles fermées. Désinfection. Animaux abattus. Informations alarmistes. Masques.
Quarantaines. Populations fuyant les villes et les maisons de retraites...
Même les cours d'auto-école sont annulés.
«  Pandémie » : le mot est lâché en page 15 de ce roman ! Une sorte de grippe mystérieuse.

Sommes-nous pour autant en présence d'une oeuvre inspirée par notre actuelle crise sanitaire ?

Eh bien non !

Ce roman est sorti en 2010 en France. Et s'il a pu évoquer la grippe aviaire ou la crise de la vache folle, il entre aujourd'hui en forte résonnance avec la covid 19, d'une bien surprenante manière !

C'est tout à fait par hasard que j'ai relu ce titre et j'avoue avoir été très surprise de le ressentir de manière si différente d'il y a dix ans !
La dystopie est devenue notre réalité...
Et notre réalité modifie notre lecture de l'oeuvre...

L'imagination de Laura Kasischke l'entrainera bien loin dans l'accumulation de calamités supplémentaires (auxquelles nous échappons, nous, à l'instant où j'écris ! ).

Nous suivrons donc avec elle dans l'Illinois le lent glissement d'une petite famille vers un état étrange, indéfinissable, fait de repli sur soi et d'un renoncement presque heureux à ce qui faisait sa raison d'être :

Roman de la perte, mais de la (re)construction aussi.
Le thème des mutations adolescentes est abordé, comme souvent par cette auteure qui affectionne cette période de bouleversements et de création (elle en parle très bien dans ses interviews).
La famille recomposée est un autre ressort du récit.Tandis que tout s'effiloche autour d'eux, la jeune belle-mère et les enfants, vont en effet chacun se construire : l'une dans son rôle d'adulte-enfin-mère, les autres abandonnant peu à peu les postures de l'adolescence.
Naissance, donc, d'une famille qui a été reformatée, d'abord par le remariage puis par la crise sanitaire.

L'écriture est, comme toujours chez l'auteure, empreinte d'une extrême poésie qui nous emporte au détour de la moindre phrase : « Là, dans un coin d'ombre, se pressait un cercle de violettes, bleu pâle et mauve. Menues, tendres, soyeuses, papillotantes ». Elle se marie cette fois avec ce qui peut être lu comme un conte, à l'image de ceux qui pontuent le récit et les soirées des personnages.

Cette douce confusion entre fiction et réalité, coutumière chez Laura Kasischke, nous touche donc ici de plus près encore que d'habitude, tant nous sommes réceptifs, vulnérables et déstabilisés depuis maintenant un an que nos croyances et habitudes sont bouleversées....

En un monde parfait... Une lecture parfaite en ces temps incertains.
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Eh bien... je vais ajouter ma perplexité à celle des autres critiques babeliotes...J'ai lu dans un ennui proche de l'exaspération le début de ce roman, nunuche à souhait, doté de tous les poncifs imaginés par Barbara Cartland et consorts...en me demandant ce qu'on pouvait bien trouver d'attrayant à cette Laura Kasishke dont on nous rebat les oreilles et que je n'avais pas encore lue...Puis quelques signes alarmants-alarmistes?- ont ravivé mon intérêt: grippe de Phoenix, zoonose hémorragique, coupures intempestives de courant, pénuries de carburant, réserves alimentaires, US go home un peu partout dans le monde...ça commençait à sentir sérieusement son Déclin de l'Empire américain...

Je ne me trompais pas: on était bien trois heures moins le quart avant Apocalypse Now...Tous aux abris! Retour aux fondamentaux U.S. :carabine de cow boy et hache de bûcheron nord canadien pour les hommes, conserves -maison, écorchage de lapins et égorgeage de volailles, macramé, crochet et patchwork pour les dames et chasse-pêche-nature-et-tradition pour un peu tout le monde.

Une dystopie, donc, ou un roman d'anticipation, ou un conte (d'Andersen?) relooké écolo ou encore un roman féministe sur la merveilleuse harmonie des femmes (ré)unies -enfin- devant la nécessité, la pénurie et le démerdez-vous-yourself-my- ladies...J'oubliais: la belle -et fade- Jiselle, héroïne de ce soap- revival-opéra porte un prénom danois qui signifie "Celle-qui-tient-sa-promesse"...

Pourquoi continuer? Vous êtes d'ores et déjà persuadés que j'ai détesté ma lecture, que j'ironise et sarcasmise pour masquer ma déconvenue...Eh bien, vous auriez tort: finalement, j'y ai pris goût à cette étrange mixture , parce que je me suis dit que trop de signes rendent les messages subliminaux de moins en moins sub et de plus en plus liminaux, et que Laura Kasishke devait bien s'amuser à nous mener ainsi en bateau...

Derrière poncifs et codes surlignés j'ai senti un joli vent de poésie, d'insolence et d'ironie qui m'a plu, finalement, alors je mets Trois étoiles, sorte de compromis entre l'archi-convenu qui m'a vraiment gonflée et le vraiment gonflé qui m'a assez convenu - qui m'a plutôt plus plu, si vous voyez ce que je veux dire...

PS: sarcasmiser, égorgeage et écorchage sont les trois néologismes de mon monde parfait à moi..
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Laura Kassischke, une auteure que j'avais envie de lire et dont j'avais entendu chanter les louanges... Capital confiance maximum au départ. Dois-je dire que je reste un peu sur ma faim ? OUI !
Ce roman dont l'héroïne principale est Jiselle, une hôtesse de l'air tombée raide dingue amoureuse d'un beau commandant de bord, Mark Born, va recevoir en cadeau, dans sa corbeille de mariage... les trois enfants de ce dernier : Sam, Camille et Sarah. Commence alors pour elle une nouvelle vie dans une grande maison, au fond de la forêt et au bord d'une ravine, le tout sur fond d'une pandémie, la "grippe de Phoenix", qui va bientôt gagner tous les Etats-Unis.
Roman à l'eau de rose comme peut le laisser supposer la trame de l'intrigue ? Je ne lui ferais pas ce reproche car l'auteure se livre à un torpillage en règle du mariage style Bollywood avec demoiselles d'honneur à la clé ! Torpillage en règle aussi du mythe du beau pilote, lorsqu'elle caricature avec mordant l'état de sidération profonde dans lequel Mark plonge toutes les femmes ! Humour toujours aussi féroce lorsqu'elle se remémore le fiasco sentimental des années qui ont précédé son mariage.
Ma principale réticence face à ce roman est donc ailleurs. Elle vient essentiellement du mariage pas très réussi entre deux genres : le thriller écologique et le drame intimiste, même si les deux tissent des liens au niveau de l'intrigue. Tout ce qui relève du thriller écologique : délitement des moeurs, retour des angoisses millénaristes, mise en quarantaine des Etats-Unis, est évoqué de façon peu originale et convaincante. Pour moi, la plume de Laura Kasischke ne s'y prête pas : elle n'est pas à l'aise dans le grossissement épique et tout ce qui va avec. Donc beaucoup de "mou" au niveau des chaps 3 et 4 qui sont consacrés à ces thématiques.
Beaucoup plus intéressants sont les deux derniers chaps qui se recentrent sur un espace plus limité -la maison au bord de la ravine- et sur les principaux protagonistes de cette histoire, Jiselle et sa nouvelle famille, engagés dans un processus de survie.
Là, l'auteure sait nous déranger, nous faire perdre nos repères, nous plonger dans un monde où sournoisement la nature reprend ses droits via les animaux sauvages ou redevenus comme tels. Grâce à des notations sensorielles très nombreuses mais en même temps perçues comme floues, mal identifiées, elle sait à merveille nous faire perdre pied et nous immerger dans un monde étrange, inquiétant, un monde qui n'est plus le nôtre... Elle joue aussi avec nos nerfs avec les silences faussement calmes et pourtant annonciateurs de l'horrible et les peurs paniques qui ne débouchent sur rien.
Ces deux derniers chaps auraient pu d'ailleurs, du moins à mes yeux, contituer la trame d'une nouvelle où la plume de l'auteure aurait donné sa pleine mesure.
Et si je lis un autre ouvrage de Laura Kasischke, ce sera : Si un inconnu vous aborde qui est un recueil de nouvelles.
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Tout comme Latina, je trouvai Laura Kasischke déconcertante. Son nom déjà est d'une complexité à écrire et à prononcer...
« En un monde parfait » est le troisième livre lu de cette auteure et le premier qui trouve grâce à mes yeux. « Esprit d'Hiver » et « La vie devant ses yeux » m'ont laissée avec une impression mitigée, un sentiment de malaise. C'est bien écrit, sans aucun doute mais tellement inquiétant. Je n'avais pas accroché.
« En un monde parfait » est un conte de fées moderne sur la fin du monde dans un futur proche. Les Etats-Unis sont décimés par une mystérieuse grippe, dévastés par la guerre, détestés par le reste du monde. L'auteur analyse comment une catastrophe sanitaire arrive à bloquer ce grand pays, provoquer une pénurie économique et des comportements sociaux perturbés à la recherche d'un bouc émissaire.
Jiselle, l'héroïne, se trouve à un moment charnière de sa vie où tous ses rêves de petite fille se matérialisent. Ensuite, son univers se fissure et se teinte de mélancolie. L'auteur raconte une rêveuse dont le prince charmant, mentor au départ, devient menteur, l'enferme dans une prison dorée, la sacrifie à l'amour maternel et aux valeurs familiales d'un foyer où, dans les épreuves, elle finira par trouver son salut. Jiselle apparaît faible et convenue puis se révèle forte, courageuse face aux évènements tragiques.
Dans ce roman tendre et terrifiant, l'auteure invite le lecteur à la représentation de la dégradation d'une société moderne individualiste et sans âme, débusque l'étrange voire l'effrayant derrière la vie quotidienne et analyse avec finesse la psychologie des personnages, le chaos des sentiments et les tourments intérieurs.
Laura Kasischke réussit à nous faire réfléchir sur les événements qui transforment une personne, la font se dépasser, puiser dans ses ressources au milieu d'un monde hostile... j'ai adoré.

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J ai lu les critiques et je ne trouve pas que le roman commence à l eau de rose. On voit dès le début à quelques indices que le commandant Dorn va être un sacré boulet...C est le début d un conte cruel. le commandant met sa pantoufle à Jiselle dès les premières pages ...Mais c est un piège à filles c est clair. Seule Jiselle a envie d y croire. Il la veut pour les enfants...mais peut-être qu'elle aussi veut les enfants.Un coucou, au milieu de tous ces oiseaux. Avec Sam, le petit garçon, ça marche tout de suite. Et elle s accroche avec les filles. Jamais elle n envisage de partir. C est la mère la plus équilibrée de tous les romans de Kasischke que j ai lus. Pas de passion mal placée, attentive, efficace. Dénuée d égoïsme, adorable...Elle me complexe. Elle joue aux échecs, elle lit des histoires inlassablement ...Exquise marâtre.
Dans un monde qui s écroule elle reconstruit une famille. C est le côté lumineux et beau de l histoire. Mais le contexte est si sombre. C est ce que j ai du mal à comprendre, à accrocher à l histoire de famille. Une pandémie, les infrastructures qui se désagrègent, le monde qui revient à l état sauvage...Et une nature splendide, fleurie, nourrie à la décomposition des corps animaux. Quel est le lien avec Jiselle ? Elle y révèle sa force et renforce l amour familial, d accord. Mais le côté fable écologique ? C est peut-être notre obsession française de l unité d action qui me trouble ...
En tout cas, cinq étoiles pour la beauté du texte, son étrangeté, son charme vénéneux et envoutant, ses mystères...Notamment la fin...C est terrible, ce genre de fin ...
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